La population n’a cessé de croitre durant ces 30 dernières années ; le nombre de population mondiale est passé de 4,5 jusqu’à 7,5 Milliards d’individu (ONU, 2017) durant cette période ce qui correspond à un taux annuel de 1,2 %. Actuellement la population mondiale compte de 7,349 Milliards d’habitants. Elle ne cesse pas d’augmenter chaque année et l’augmentation est différente, selon le rythme de croissance démographique dans chaque pays. Les pays ont des fortes augmentations de la population dans les pays le moins avancés avec un taux d’accroissement annuel moyen de 2,4% et les pays riches présentent un taux moyen faible de 0,3% (UNFPA, 2015). Cependant, les humains en tant qu’êtres vivants se sentent menacés vis-à-vis de l’augmentation de cette population compte tenu de la rareté de ses ressources. Mais d’autre part, cette croissance démographique peut se retourner comme un avantage pour le développement économique d’un pays. L’augmentation démographique est un des facteurs importants dans le développement d’une économie. C’est pourquoi il est avantageux d’étudier les impacts de la croissance démographique sur l’économie afin de concrétiser des stratégies qui amèneront des solutions aux problèmes liant ces deux phénomènes et d’améliorer les projets de développement en cours dans un pays donné.
QUELQUES THREORIES ENTRE LA DEMOGRAPHIE ET LA CROISSANCE
Concernant la croissance démographique et la pauvreté, cette première partie étudie théoriquement toutes les relations causes à effet selon des différents auteurs. L’objectif est de trouver quelle est la place de la croissance démographique face au développement économique d’un pays. En lisant la littérature économique, des auteurs consacrent leurs travails sur la question de la croissance démographique et ses impacts sur l’économie. L’expansion démographique attire ces auteurs, non seulement de décrire le fait mais surtout de trouver théoriquement son importance. En effet, la question de la population est historiquement un phénomène qui domine depuis longtemps. Depuis son histoire, le phénomène démographique touche plusieurs domaines de la vie de l’être humain. La relation entre la croissance démographique et économie est l’une des préoccupations majeures qui se trouve au centre de la controverse rencontrée par des différents auteurs dans la littérature économique. C’est l’opposition entre les populationnistes et les contre populationnistes qui donne le ton de trouver toutes les relations causes à effet entre ces deux concepts différentes, mais qui ont des forts degrés de liaisons.
LE MALTHUSIANISME
MALTHUS
Malthus T R prédit mathématiquement que sans frein, la population augmente de façon exponentielle ou géométrique tandis que les ressources ne croissent que de façon arithmétique. Il se sert de la « La loi de rendement décroissant » de la production pour expliquer ce décalage entre les ressources et la population. Ainsi, il préconise une régulation volontaire des naissances, la règle morale , l’arrêt de toute aide aux nécessiteux, en opposition aux lois de Speenhamland et aux propositions de William Godwin qui souhaite généraliser l’assistance aux pauvres.
La thèse malthusienne admet que la forte croissance de la population était un obstacle à la croissance économique en freinant l’accès aux moyens de subsistance . Malthus a fait des analyses sur le rapport entre l’accroissement de la population et celui de la nourriture. Pour lui, il n’y a pas de solution immédiate pour régler ce problème que l’obstacle du a la famine ou la pauvreté alimentaire. C’est pour cela Malthus dans son ouvrage, « Essai sur le principe de la population », a donné d’une explication claire et strictement sérieuse à la possibilité de la pauvreté alimentaire ou de l’insuffisance de moyen de subsistance de la population élevée. Malthus a étudié la relation entre population et pauvreté en tirant une conclusion de sa recherche que la population croît naturellement, si elle ne rencontre pas d’obstacle plus vite que les ressources.
Afin de décrire la supériorité de rythme de la croissance de la population par rapport à celle de la nourriture, Malthus dans l’Essai sur le principe de population, met un accent sur la cherche pour expliquer la grande misère dont souffre une grande partie de la population anglaise au moment de la Révolution industrielle. La cause principale qu’il retient est la tendance constante qui se manifeste chez tous les êtres vivants à accroître leur espèce plus que ne le permet la quantité de nourriture qui est à leur portée. Pour Malthus il est aussi utile pour l’analyse de la croissance de la population humaine avec la recherche développée par le Docteur Fran clin, Malthus prend conscience de la reproduction humaine comme des plantes et des animaux sans limites. Par contre, la terre cultivable pour garantir la nourriture est limitée et l’exploitation des nouvelles terres est difficile. Selon cette recherche, seulement une espèce suffirait pour la terre. Dit autrement, une seule plante peut couvrir la végétation. L’expansion de la population a besoin de place. La croissance démographique et la population sans terre sont liées de façon que l’expansion de la population donne le ton de trouver un espace pour vivre, soit en terme de logement; soit, dans la plus part, la demande terre pour l’agriculture. Pour la deuxième, Malthus a mis l’accent sur la difficulté ou le grand problème de la transformation de la nouvelle terre en surface agricole. En effet, la recherche des nouvelles terres à exploiter n’est pas une solution efficace face à l’augmentation rapide de la population. Il ne serait pas possible d’avoir suffisamment de nourriture, d’eau et d’espace de vie pour une population aussi gigantesque, ce qui conduirait à la certitude d’une régulation malthusienne catastrophique, à coups de famines et d’épidémies.
Il faut donc limiter volontairement le nombre de naissances ; Malthus emploie le terme de « contrainte morale » pour désigner les deux seules solutions qu’il envisage: le mariage tardif et l’abstinence. Il n’est pas question pour lui d’une intervention de l’Etat dans ce domaine. Chez Malthus, seuls, les pauvres doivent se restreindre, le riche s’il peut nourrir de nombreux enfants doit les accueillir dans son foyer. Le pauvre doit retarder son mariage ou rester célibataire et n’avoir que le nombre d’enfants qu’il est en mesure d’élever; ce n’est qu’à ce prix que peut se réaliser l’équilibre entre ressources et population. En effet, l’augmentation de la population oblige à mettre en culture de nouvelles terres mais du fait de la loi des rendements décroissants, la production agricole augmente de plus en plus faiblement.
Croissance démographique et la rente différentielle de Ricardo
La population exerce une pression sur l’économie. Une population en abondance pousse l’homme à exploiter vers les terres moins productives . Il s’appuie sur les travaux de Malthus qui permet de dégager ce qui a été appelé par la suite «loi de la rente différentielle ». La rente différentielle suppose la loi du rendement décroissant des facteurs et la fixation du prix sur la base du cout marginal. Ainsi le prix du blé dépendra du cout en travail sur les terrains le moins productive. L’augmentation de la population rend la terre plus rare, augmente la rente foncière et limite les profits. Toute augmentation de salaire entraîne un accroissement de la population, ce qui ramène le salaire au niveau du salaire de survie. Afin d’expliquer l’exploitation de la terre moins fertile, Ricardo prend trois types de terrains dont A, B, C sont de trois types de terre. A est plus fertile que B et C est moins fertile que B. Autrement dit les terrains a, b, c sont de qualités décroissantes. Ici cette figure explique que l’augmentation de la population pousse l’homme vers l’exploitation de la terre moins productive ou désert, c’est-à-dire la terre C. La conséquence de l’expansion de l’être humain sur l’exploitation de la terre de plus en plus infertile se focalise dans la quantité de rendement du sol. Malgré l’évolution de la surface cultivable, laquelle est toujours inferieur à l’évolution de la population car, l’exploitation des mauvaises terres contribue moins à la production agricole.
Le néo-malthusianisme
La version moderne de la théorie de Malthus selon laquelle la croissance de la population humaine peut conduire à des catastrophes écologiques et à une augmentation des taux de mortalité. Pour les néo-malthusiens la différence avec Malthus c’est la volonté d’une intervention directe de l’Etat sur le contrôle des naissances, politiques démographiques qui peuvent prendre différentes formes : planning familial ou plus coercitif comme en Chine,… Les résultats sont probants uniquement lorsque très coercitifs comme en Chine. Sinon, il ne suffit pas d’ouvrir un centre de planning familial pour les femmes aient recours à la contraception. Pour le néo-malthusianisme, il existe un certain nombre d’arguments qui défend en faveur d’une croissance démographique faible. Au niveau microéconomique, les ressources naturelles étant limitées, le fait de ne pas maitriser la croissance démographique, implique que l’on surexploite le sort sur des générations futures.
Finalement, le malthusianisme recommande une faible croissance démographique pour assurer une meilleure croissance économique. Mais les arguments du courant récent restent des arguments essentiellement qualitatifs, c’est-à-dire qui concernent le développement plutôt que l’augmentation des richesses quantitatifs. Mais actuellement, il subsiste ce discours néo-malthusiens alimenté par la forte croissance démographique des pays tiers monde.
Le populationniste
« Il n’est richesse que d’hommes » affirme Jean Bodin, ce qui signifie qu’il est contre la thèse de Malthus. Quelques auteurs tels que Vauban, F. Quesnay et J. Bodin voyaient dans l’homme la seule richesse d’un royaume. Leur théorie considère que les hommes sont la force d’une nation et que si leur nombre augmente la production augmentera également et le pays deviendra puissant. Ce qui revient à dire que la croissance démographique est un facteur qui permet une croissance économique.
Karl Marx
Karl Marx 1818-1883 fut un des premiers à rejeter les thèses de Malthus surtout l’idée de « la loi naturelle » indépendante des conditions de production. Pour Karl Marx, la surpopulation n’est que relative et la conséquence de l’état des techniques à un moment donné. Pour Karl Marx, les limites de la population planète évoluent avec le progrès technique et le niveau de développement : « La surpopulation relative n’a pas la moindre relation avec les moyens de subsistances comme tels mais avec la manière de les produire » . Le souci de Karl Marx la transformation totale en population active qui ne va pas se réaliser, du fait de l’insuffisance de l’accumulation du capital. L’effectif considérable des chômeurs n’est rien d’autre que la preuve de l’incapacité du capitalisme à accumuler assez du capital pour mettre au travail l’ensemble de la population active. D’une manière simple, on peut dire qu’un ralentissement démographique entraine une moindre pression sur les ressources naturelles et résout l’insuffisance de l’accumulation du capital. L’homme est une force productive. La croissance démographique et problème de main d’œuvre marque l’opposition de Marx de la théorie malthusienne et le capitaliste en particulière. Il défend des thèses pronatalistes. Il parle de surpopulation relative. Cette dernière n’est pas la conséquence d’un accroissement excessif de la population par rapport aux subsistances, mais l’effet d’un mode de production qui évince l’homme au profit de la machine . Contrairement à ce qu’affirme Malthus, la surpopulation est dans l’intérêt de la bourgeoisie. Celui qui est à l’avantage est le propriétaire de capital. L’industrie moderne substitue des enfants aux adultes, est une manifestation de l’ importance de la quantité humaine ; par ailleurs, afin que les salaires soient le plus bas possible, il faut que l’offre marchandise soit la plus nombreuse possible comparativement à la demande, c’est-à-dire qu’il y ait un maximum de surpopulation. L’excédent de population, en faisant pression sur les salaires, soutient le taux de profit. Les chômeurs constituent une armée de réserve industrielle. La bourgeoisie peut exercer un chantage sur ceux qui ont un emploi.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : QUELQUES THREORIES ENTRE LA DEMOGRAPHIE ET LA CROISSANCE
I. LE MALTHUSIANISME
II. LE POPULATIONNISTE
III. LA THESE D’ALFRED SAUVY OU LA THESE DE L’OPTIMUM
IV. MODELE NEOCLASSIQUE
CHAPITRE II : ANALYSES EMPIRIQUES SUR LE CAS DE MADAGASCAR
I- DEMOGRAPHIE DE MADAGASCAR ET SON NIVEAU DE DEVELOPPEMENT
II- INTERPRETATIONS DES DONNEES
CHAPITRE 3 : DEBATS THEORIQUES
I. DEBATS ENTRE LES THEORIES
II. APPORTS ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION