Quelques informations sur Heterotis niloticus

Quelques informations sur Heterotis niloticus 

Distribution géographique

L’Heterotis niloticus colonise les bassins de la région sahélo- soudanaise (Paugy et Al, 2003) c’est-à-dire du Fleuve Sénégal au Nil en passant par la Volta, Niger et le Tchad. Vers les années 1960 la distribution naturelle d’Heterotis niloticus s’est élargie grâce à des introductions effectuées dans divers stations piscicoles de Côte d’Ivoire, Gabon, République Centrafricaine, Congo Brazzaville, Cameroun, Congo démocratique, Madagascar etc. ainsi quelques individus ont pu s’échapper de ces stations colonisant jusqu’à nos jours des fleuves comme l’Ogooué, le Congo et l’Oubangui. A Madagascar elle a été introduite au lac Ivakoina (zone des Pangalanes) (Moreau et Moreau, 1982) et au Cameroun dans le Nyong.

Caractéristiques morphologiques

Le corps d’H. niloticus est moyennement allongé, sa hauteur étant comprise 3,5 à 5 fois dans la longueur standard. La tête assez courte est comprise 3,5 à 5 fois dans la longueur standard. La nageoire dorsale possède 33 à 37 rayons et l’anale 34 à 38. Les os dermiques du crâne sont profondément sculptés (Paugy et al, 2003). Il possède aussi un museau court, garni de lèvres très épaisses de couleur jaunâtre et les yeux plus ou moins dorés. H. niloticus est un poisson recouvert entièrement de grandes et épaisses écailles cycloïdes (Daget.1957) et à structure hétérogène (Poll, 1957). Les nageoires dorsales et anales très reculées et la caudale très courte. On rencontre une coloration grise ou bronzée en générale chez l’Heterotis. Selon Daget, (1957) et Blache (1964), cette coloration vire au noir pendant la période de maturation sexuelle (période de reproduction). La taille maximale observée jusqu’à présent est de 980 LS (10150g).

Il possède une paire d’énormes organes suprabranchiaux qui se développent au niveau des quatrièmes arcs branchiaux. Cette anatomie fonctionnelle lui permet de pratiquer deux systèmes de respiration, l’une aquatique et l’autre aérienne. C’est la présence de cet organe qui a valu à Heterotis niloticus son nom de genre (du grec heteros = autre et otis = oreille) car on a longtemps pensé que c’était un organe annexe de l’oreille. De plus, cet organe est formé par une large membrane cartilagineuse qui se développe au dessus du quatrième épi-branchial et qui s’enroule sur elle même. Les quatrièmes et cinquièmes cératobranchiaux qui portent de nombreuses branchiospines viennent s’enrouler autour de cet organe, formant un réseau filtrant très efficace (Taverne, 1977). L’organe possède deux canaux : un canal périphérique pour l’entrée de l’eau et un canal central de sortie directement relié à l’oesophage. L’épithélium tapissant ses parois est riche en bourgeons gustatifs ainsi qu’en glandes à mucus (Bauchot et al, 1993). Cet atout lui permet de vivre dans des milieux dont la teneur en oxygène est en dessous de la normale.

Biologie

Les Heterotis sont omnivores et microphages (Daget, 1957). Ils ont une alimentation diurne (aube et crépuscule). Les juvéniles se nourrissent de zooplancton et les adultes d’insectes, copépodes, mollusques, végétaux, algues etc. Notons que ce régime alimentaire change en fonction de la saison et de la localité. L’espèce présente un mode de reproduction dit itéropare à ovogenèse synchrone c’est-à-dire une seule ponte par an et cela pendant une courte période qui coïncide avec la montée des eaux.

Il possède un seul organe reproducteur dû soit à une fusion des deux gonades au cours du développement de l’individu ou liée à l’absence de développement de la seconde gonade et un dimorphisme sexuel de croissance pas marqué. Des femelles de 560 à 820 mm de longueur totale examinées en Oubangui par Micha (1973) ont eu une fécondité variant entre 3 572 et 15 246 ovules, ce qui dans l’ensemble reste faible comme fécondité. Cette faible fécondité a induit chez cette espèce le phénomène de la garde parentale. Les œufs de couleur jaune sont de grande taille et de diamètre variant entre 2.5 et 3 mm à la ponte. La reproduction a lieu lors de remonté des eaux (saison de pluie), à des températures d’eau variants entre 27 et 28°C dans la vallée du fleuve Sénégal (Daffé, 2006 : données non publiées). Le même phénomène a été observé dans l’Oubangui (République Centrafricaine) (Micha, 1973) puis dans le lac Ivakoina à Madagascar (Moreau et Moreau, 1982). Pendant la reproduction le couple aménage un nid (figure 2) près des plans d’eaux calmes, zones à faible profondeur (0.5-1 m). Il mesure en moyenne 1 m de diamètre et 20 à 30 cm de profondeur. Ce nid est de forme circulaire et est délimité par une digue constituée de terre et de débris végétaux. Cette digue mesure environ 20 cm de large et son sommet dépasse de près de 10 cm la surface de l’eau. Cette disposition permet de retenir l’eau à l’intérieur du nid pendant la décrue. Un chenal sert de porte d’entrée et sortie des géniteurs du nid. Le nid est aménagé en 4 jours environ (Hermens, 2006).

La garde parentale peut durer plusieurs semaines. Les larves après éclosion forment un nuage au fond du nid à cause de leurs vésicules vitellines assez lourdes. Quelque temps après le groupe (parents et leur progéniture) se déplace hors du nid pour nager près du rivage des plans d’eau (lac et fleuve). Les jeunes Heterotis vivent en essaim puis en bancs et remontent le plus souvent à la surface pour se nourrir. Selon Daget (1957) l’effectif de ces individus diminue avec le temps. Selon Daffé (données non publiées), la mortalité des alevins est totale lorsqu’ils sont séparés pendant environ 2 semaines de leurs géniteurs avant d’avoir atteint une taille de cinq centimètres.

Plusieurs hypothèses ont été émises sur cette brusque mortalité (prédation, modifications physico-chimiques du milieu, parasitoses etc.). Daffé pense à l’existence probable d’un lien entre les parents et leurs progénitures pendant la période de reproduction et de sevrage. Ce lien serait de nature soit humorale ou mécanique.

Reproduction en milieu naturel et en captivité 

Heterotis niloticus se reproduit en milieu naturel lors des remontées des eaux. En captivité il se reproduit naturellement sans complément d’hormone. Sa reproduction est induite par une simple simulation des conditions de reproduction en milieu naturel c’est-à-dire lorsque la température augmente on simule la montée des eaux dans l’étang et l’on fait des jets d’eau sur l’étang (simulation de la pluie) qui présente déjà une partie herbacée afin que les géniteurs puissent construire les nids. Ainsi selon Daffé (2006, données non publiées) dans les points d’eau les individus de 40 cm LS et 600 g sont sexuellement matures. Il n’ y a pas de dimorphisme sexuel nettement apparent sauf pendant la période de reproduction. Le mâle est alors de coloration beaucoup plus foncée que la femelle. Durant cette période le sexe est aisément identifiable car lors des rotations effectuées à l’intérieur du nid (afin de débarrasser le centre du nid des débris de végétaux morts), le mâle a tendance à blesser la femelle au niveau de la nageoire anale, des zones operculaires ainsi qu’à la partie génitale (Daffé, 2006 : données non publiées). Ce qui permet d’identifier la femelle du mâle outre le changement de couleur observé (plus foncée pendant la période de reproduction). Ce phénomène d’agressivité lors de la reproduction est observé aussi chez les sélaciens particulièrement les requins dont les mâles adoptent presque le même comportement (cas du requin blanc).

Matériel et méthodes 

Matériel biologique

Classification taxonomique 

Heterotis niloticus (Cuvier, 1829), appelé couramment Arowana africain et Djeguèl en wolof (Sénégal) est une espèce présentant les caractéristiques taxonomiques suivantes :

Embranchement : Vertébrés
Super-classe : Teleostéens
Classe : Actinopterygii
Sous-classe : Neopterygii
Super-ordre : Osteoglossomorpha
Ordre : Osteoglossiformes
Famille : Osteoglossidae
Genre : Heterotis
Espèce : niloticus.

Heterotis niloticus est la seule espèce africaine de la famille des Osteoglossidae. Cette famille est caractérisée par : un operculaire ovale ou semi-circulaire; la première vertèbre urale possède une ou deux neurépines complètement développées ; la région du palatocarré est complètement recouverte par les infraorbitaires (Li & Wilson, 1996 in Hermens, 2006). Une particularité des Osteoglossidae et des Pantodontidae est la présence d’une articulation entre le neurocrâne et le palatocarré: l’articulation basiptérygoïde. Une articulation de ce type est fréquente chez les gnathostomes mais ne se rencontre au sein des téléostéens que chez les genres Pantodon, Osteoglossum, Scleropages, Heterotis et Arapaima. Comme tous les représentants actuels du groupe des Osteoglossomorpha, H. niloticus est dulçaquicole.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I. Introduction
II. Synthèse bibliographique
2.1. Différenciation sexuelle
2.2. Gamétogenèse
2.2.1. Cellules germinales primordiales
2.2.2. Gamète mâle et la spermatogenèse
2.2.3. Gamète femelle et l’ovogenèse
2.3. Quelques informations sur Heterotis niloticus
2.3.1. Distribution géographique
2.3.2. Caractéristiques morphologiques
2.3.3. Biologie
2.3.4. Reproduction en milieu naturel et en captivité
III. Matériel et méthodes
3.1. Matériel biologique
3.1.1. Classification taxonomique
3.2. Protocole expérimental
3.2.1. Récolte des spécimens
3.2.2. Suivi de la croissance
3.2.3. Suivi des paramètres environnementaux
3.2.4. Contrôle de la croissance et de la différenciation sexuelle
3.2.5. Calcul et expression des résultat
IV. Résultats et discussions
4.1. Résultats
4.1.1. Evolution des paramètres environnementaux
4.1.1.1. Température et teneur en oxygène dissous
4.1.1.2. La turbidité et le pH
4.1.2. Evolution de la croissance et de la survie
4.1.3. Différenciation sexuelle chez Heterotis niloticus
4.2. Discussion
4.2.1. Effets des facteurs environnementaux sur la croissance
4.2.2. Différenciation sexuelle et croissance
V. Conclusion
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Comments (1)