QUELQUES GENERALITES SUR LA RADIOACTIVITEย
La radioactivitรฉ est un phรฉnomรจne de dรฉsintรฉgration alรฉatoire spontanรฉ dโatomes, qui peuvent se dรฉcomposer en un ou plusieurs noyaux, habituellement accompagnรฉ de lโรฉmission dโun rayonnement รฉmettant un rayonnement constituรฉ de particules chargรฉes ฮฑ, ฮฒ, p ou neutre ฮณ, n etc. Le noyau obtenu peut รชtre lui-mรชme instable ou dans un รฉtat excitรฉ qui va รฉvoluer en se dรฉsexcitant, souvent en รฉmettant ou plusieurs protons. On parle souvent de noyaux pรจre pour le noyau initial et de noyau fils pour le noyau final. Lโimportance dโune source radioactive est apprรฉciรฉe par son activitรฉ qui traduit son taux de dรฉsintรฉgration (nombre de dรฉsintรฉgrations par unitรฉ de temps). Il existe deux types de radioactivitรฉ : la radioactivitรฉ naturelle (radioactivitรฉ de radionuclรฉides qui existent dans la nature, rรฉactions nuclรฉaires spontanรฉes) et la radioactivitรฉ artificielle (radioactivitรฉ produite au cours de rรฉactions nuclรฉaires).
Radioactivitรฉ naturelle
La radioactivitรฉ naturelle prรฉsente deux composantes principales : tellurique et cosmique. La radioactivitรฉ naturelle terrestre est issue des trois familles radioactives naturelles dont les radionuclรฉides sont en filiation, celle de 232Th, de 235U et de 238U. On retrouve รฉgalement ces diffรฉrents radionuclรฉides dans les autres compartiments comme les eaux ou lโair et mรชme dans le corps humain suite ร lโingestion de denrรฉes alimentaires. On peut voir dans la chaรฎne de dรฉsintรฉgration du 232Th quโil y โa des รฉmetteurs ฮฑ et ฮฒ. Dans toutes les mesures nuclรฉaires rรฉalisรฉes, on note la prรฉsence de traces de ces radionuclรฉides naturels. Le radon est un gaz radioactif qui possรจde trois isotopes dans chaque famille radioactive naturelle : 219Rn (235U), 220Rn (232Th) et 222Rn (238U). Le 222Rn, descendant de la famille de 238U est prรฉsent en grande quantitรฉ dans lโatmosphรจre de par la forte proportion de sa famille radioactive et de sa pรฉriode (3,82 jours) assez longue pour permettre sa migration dans lโenvironnement. Sa dรฉcroissance engendre des descendants radioactifs. Son accumulation dans des atmosphรจres confinรฉes en fait lโรฉlรฉment radioactif naturel le plus dosant pour la population et augmente le risque de cancer du poumon.
Radioactivitรฉ artificielleย
La radioactivitรฉ artificielle est une radioactivitรฉ provoquรฉe par des activitรฉs humaines au moyen dโun accรฉlรฉrateur de particules ou dโun rรฉacteur nuclรฉaire. La radioactivitรฉ artificielle est prรฉsente dans l’environnement depuis le dรฉbut du XXe siรจcle. Elle comprend l’ensemble des phรฉnomรจnes de transmutation des radio-isotopes crรฉรฉs artificiellement en bombardant des รฉlรฉments stables (aluminium, bรฉryllium, iode, etc.) avec divers faisceaux de particules (neutron, proton, particule ฮฑ, deuton). Historiquement, ce furent Frรฉdรฉric Joliot-Curie et Irรจne Joliot-Curie qui, les premiers en 1934, dรฉcouvrirent le phรฉnomรจne en produisant du phosphore 30 en bombardant de l’aluminium 27 avec une particule ฮฑ provenant gรฉnรฉralement d’une source de radium. La famille (4n+1) artificielle qui a pu exister aprรจs la formation de la terre. Il est ร noter que du Np-237 est fabriquรฉ dans les rรฉacteurs.
Les retombรฉes globalesย
Les retombรฉes globales regroupent les essais atmosphรฉriques dโarmes nuclรฉaires et les accidents ayant engendrรฉ dโimportants rejets de radioactivitรฉ dans lโenvironnement. Les essais nuclรฉaires militaires ont conduit ร lโapparition dans lโenvironnement ร lโรฉchelle mondiale de nombreux radionuclรฉides, surtout des produits dโactivation et de fission ainsi que des radionuclรฉides transuraniens. Aujourdโhui on retrouve essentiellement le 137Cs comme รฉmetteur dans lโenvironnement dรป aux essais militaires.
Les accidents nuclรฉaires atmosphรฉriques ont aussi contribuรฉ ร lโapparition de la radioactivitรฉ artificielle dans lโenvironnement, le plus important est lโaccident de Tchernobyl, dont les rejets de 137Cs sont encore aujourdโhui mesurables sur tout le territoire franรงais. Une explosion nuclรฉaire est due ร la fission (cassure) dโatomes lourds comme l’Uranium 235 (235U) ou le Plutonium 239 (239Pu). Elle entraรฎne un dรฉgagement dโรฉnergie considรฉrable et l’รฉmission de produits de fission et dโactivation .
Les produits de fissionย
Sous l’impact d’un neutron, le noyau de l’atome d’Uranium 235 ou de Plutonium 239 se casse en deux radionuclรฉides, libรฉrant de l’รฉnergie et des neutrons. Une cinquantaine de radionuclรฉides ยซprimairesยป peuvent ainsi รชtre produits. En se dรฉsintรฉgrant, ils vont engendrer plus de 200 radionuclรฉides ยซ secondaires ยป, parmi lesquels le Cรฉsium 137 (137Cs), le Strontium 90 (90Sr), le Zirconium 95 (95Zr) et l’Iode 131 (131I) .
Les produits dโactivationย
Certains noyaux prรฉsents dans l’environnement peuvent capturer des neutrons et devenir radioactifs. Cโest le cas de l’hydrogรจne qui se transforme en Tritium (3H) et de l’Azote 14 (14N) qui se transforme en Carbone 14 (14C).
Particules et gaz nobles
La plupart des produits de fission et d’activation se condensent et se fixent aux aรฉrosols. Ces radionuclรฉides s’appellent des particules. Les gaz nobles sont chimiquement non rรฉactifs et restent gazeux. Le xรฉnon est le gaz noble avec le plus haut rendement de fission. Dans les explosions nuclรฉaires souterraines, les particules sont retenues dans le sol et les gaz rares sont plus susceptibles de s’รฉchapper.
Les rejets contrรดlรฉsย
En fonctionnement normal, les installations nuclรฉaires de base rejettent des radio-isotopes sous trois formes : rejets gazeux, rejets liquides et rejets diffus. Les principaux radioรฉlรฉments rejetรฉs sont : 3H, 14C, les isotopes de lโiode, des gaz rares et quelques produits dโactivation et de fission. Ces derniers sont principalement : 58Co, 137Cs, 134Cs, 54Mn, 124Sb, 125Sb, 60Co, 108mAg, 110mAg. Certains de ces radionuclรฉides sont รฉgalement rejetรฉs lors du dรฉmantรจlement des installations nuclรฉaires de base ou du retraitement des dรฉchets de combustibles usรฉs, auxquels il faut ajouter des rejets de radionuclรฉides transuraniens. Dans le domaine mรฉdical, la mรฉdecine nuclรฉaire est le principal contributeur de rejets dans lโenvironnement du fait de lโutilisation de sources liquides. On retrouve essentiellement des รฉmetteurs ร courte durรฉe de vie dont la dispersion dans lโenvironnement est brรจve. La mรฉdecine nuclรฉaire, pour le diagnostic, utilise par exemple 99mTc (T=6 h), 201Tl (T=3 j) ou 123I (T=13 h) pour rรฉaliser des scintigraphies ou encore le 18F (T=2 h) lors des examens de Tomographie par Emissions de Positons. La curiethรฉrapie, ร but curatif, utilise des รฉmetteurs ร durรฉe de vie plus longue, on retrouve par exemple le 137Cs, 60Co, 192Ir, 125I, 103Pd ou encore 106Rh, mais les sources sont sous forme solide et leur dispersion est moins probable.
Les situations accidentellesย
Dans le cas dโun accident sur un rรฉacteur nuclรฉaire, un panel assez large de radionuclรฉides est susceptible dโรชtre rejetรฉ dans lโenvironnement, panel dรฉpendant du type dโaccident . Il sโagit essentiellement de produits de fission et dโactivation. Certains comme 131I ont un impact dosimรฉtrique trรจs important et devraient donc รชtre quantifiรฉs rapidement pour en limiter lโimpact sur les populations proches de lโaccident. Un accident dans le transport des radionuclรฉides mรฉdicaux pourrait engendrer une contamination dans lโenvironnement. Mais comme prรฉcisรฉ plus haut, les รฉmetteurs employรฉs en mรฉdecine nuclรฉaire ont des durรฉes de vies courtes et leur prรฉsence serait restreinte dans lโenvironnement. Enfin, la curiethรฉrapie utilise des sources scellรฉes gรฉnรฉralement solides et peuvent donc difficilement se disperser dans lโenvironnement.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE I QUELQUES GENERALITES SUR LA RADIOACTIVITE, CHRONOLOGIE DES ESSAIS NUCLEAIRES ET DES TRAITES LIES A LEUR INTERDICTION
I.1 QUELQUES GENERALITES SUR LA RADIOACTIVITE
INTRODUCTION
I.1.1 RADIOACTIVITE NATURELLE
I.1.2 RADIOACTIVITE ARTIFICIELLE
I.1.2.1 Les retombรฉes globales
I.1.2.2 Les rejets contrรดlรฉs
I.1.2.3 Les situations accidentelles
I.2 LES ESSAIS NUCLEAIRES
I.2.1. Le dรฉbut de lโรจre nuclรฉaire
I.2.2 les types dโessais nuclรฉaires
I.2.2.1 Les essais atmosphรฉriques
I.2.2.2 Les essais sous lโeau
I.2.2.3 Les essais souterrains
I.2.2.4 Le dรฉveloppement des arsenaux nuclรฉaires
Conclusion
I.3 LES TRAITES LIES A L’INTERDICTION DES ESSAIS NUCLEAIRES
I.3.1 Traite d’interdiction partielle des essais nuclรฉaires
I.3.2 Traite de non-prolifรฉration (TNP)
I.3.2.1 Historique
I.3.2.2 Rรฉsumรฉ du traitรฉ
I.3.2.3 Protocole additionnel de lโAIEA
I.3.2.4. Pays membres du TNP
I.3.3 Traite d’interdiction complรจte des essais nuclรฉaires et la crรฉation de l’OTICE
I.3.3.1 Historique du traitรฉ
I.3.3.2 Rรฉsumรฉ du traitรฉ
CHAPITRE II ORGANISATION DU TRAITE DโINTERDICTION COMPLETE DES ESSAIS NUCLEAIRES
II.1 LA COMMISSION PREPARATOIRE
II.2 LโOTICE PROPREMENT-DIT
II.2.1 Le CTBTO aprรจs lโentrรฉe en vigueur
II.2.2 Les organes de lโOTICE aprรจs son entrรฉe en vigueur
II.2.2.1 La Confรฉrence des Etats parties
II.2.2.2 Le Conseil exรฉcutif
II.2.2.3 Le Secrรฉtariat technique
II.3 Le rรฉgime de vรฉrification
Introduction
II.3.1 Le systรจme de surveillance international (SSI)
II.3.1.1- Le rรฉseau du SSI
II.3.1.2- Les technologies de surveillance
II.3.1.3 Les technologies de surveillance : fonctionnement
a) Les stations sismiques
b) Les stations infrasonores
c) Les stations hydroacoustiques
d) Les stations de dรฉtection de radionuclรฉides
e) Les laboratoires de radionuclรฉides
II.3.1.4 Les donnรฉes du systรจme de surveillance internationale
II.3.2 Centre international de collecte des donnรฉes (CDI)
II.3.2.1 Produits du CDI de type I
II.3.2.2 Produits du CDI de type II
II.3.3. Infrastructure mondiale des communications
II.3.4- Inspections sur le site
II.3.5 Consultation et clarification
II.3.6 Mesures de confiance
II.4 LES APPLICATIONS CIVILES ET SCIENTIFIQUES DES TECHNOLOGIES DE VERIFICATION DU CTBT
II.5.1 AutoDRM
II.5.2 Par Abonnement
II.5.3 Le site web sรฉcurisรฉ
II.5.4-Base de donnรฉes externe
CHAPITRE III TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES ISSUES DES STATIONS DE PARTICULES DU REGIME INTERNATIONAL DE VERIFICATION DE LA CTBTO
III.1 Libรฉration de radionuclรฉides des explosions nuclรฉaires
III.2 Principe de fonctionnement des stations de radionuclรฉides
III.2.1 Liste des radionuclรฉides pertinents dans le cadre du CTBT
III.2.2 Chronologie du traitement et de l’analyse des donnรฉes
III.2.3 Collecte de donnรฉes dans les stations de particules
a) Principe de fonctionnement
b) Exigences minimales pour les systรจmes de particules
c) Donnรฉes sur les radionuclรฉides
d) Types de donnรฉes spectrales de radionuclรฉides
III.2.4 Traitement automatique et lโanalyse interactive des donnรฉes
III.2.4.1 Traitement automatique des donnรฉes
III.2.4.2 Traitement interactive des donnรฉes
III.2.5 Catรฉgorisation des spectres particulaires
III.2.6 Produits du CID
a) Rapport automatique de radionuclรฉides (ARR)
a) Rapport rรฉvisรฉ sur les radionuclรฉides (RRR)
b) Bulletin d’รฉvรฉnement standard pour les radionuclรฉides filtrรฉs (SSREB)
III.2.7 Modรฉlisation du transport atmosphรฉrique (ATM)
III.2.7.1 Le modรจle lagrangien de dispersion de particules FLEX-PART
III.2.7.5 Utilitรฉ du logiciel WEB-GRAPE
III.3 Rรฉsumรฉ des รฉtapes de traitement des radionuclรฉides du CDI
III.4 Schรฉma gรฉnรฉral de surveillance des radionuclรฉides
III.5 Analyse du Cรฉsium 137 provenant de la station radionuclรฉide de la Mauritanie RN43
III.5.1 Description et statut de la station
III.5.2 Dรฉtection du nuclรฉide et rรฉsultats du traitement du CDI
III.5.3 Interprรฉtation des rรฉsultats
Conclusion