Quelques definitions en rapport avec l’usage des drogues

À l’échelle mondiale, on estime qu’en 2012, entre 162 millions et 324 millions de personnes, soit entre 3,5 % et 7,0 % de la population âgée de 15 à 64 ans, avaient consommé une drogue illicite généralement une substance de type cannabis, opioïde, cocaïne ou stimulant de type amphétamine – au moins une fois au cours de l’année écoulée. L’usage problématique de drogues qui est le fait des consommateurs réguliers et des personnes souffrant de troubles liés à l’usage de drogues ou de dépendance reste stable et continue de concerner entre 16 millions et 39 millions de personnes. Toutefois, des disparités subsistent en matière d’assistance car, chacune de ces dernières années, seul un usager problématique sur six a eu accès à des services de traitement de la toxicomanie [81]. De nombreuses études ont montré que l’expérimentation commence à l’âge de l’adolescence comprise entre 10 et 19 ans. L’adolescence est habituellement définie comme une période de transition du développement humain entre enfance et la maturité physique, psychique et sociale qui caractérise le statut de l’adulte. Mais plus qu’une transition, cette période de la vie est devenue une étape durable, voire un état dont il semble de plus en plus long et difficile de sorte [48]. Car tout commence, pourrait-on-dire, par un profond bouleversement biologique : la puberté. Celle-ci provoquant en quelques mois un ensemble de transformations physiologiques et morphologiques ne peut susciter que l’inquiétude de l’adolescent en proie à des changements parfois très angoissants de son corps et des représentations qu’il en avait jusque-là. Avec ces transformations corporelles, se produisent de profonds remaniements des intérêts dont l’apparition de nouveaux désirs. L’émancipation, la curiosité, l’influence des amis sont autant de facteurs pouvant favoriser la consommation de la drogue ou des stupéfiants [55]. Les drogues, dont les usages variaient selon les cultures et les traditions, étaient utilisées pour soigner ou lors de fêtes, rituels ou cérémonies, afin de modifier l’état de conscience et renforcer les liens entre les individus ou avec les entités spirituelles peuplant leur environnement [70]. Il existe plusieurs sortes de drogues :

➤ Les drogues licites : le tabac, l’alcool, et des médicaments psychotropes…
➤ Les drogues illicites : la cocaïne, l’héroïne, et le crack qui sont des drogues « dures » le cannabis est une drogue « douce ».Parmi les drogues classées comme illicites, le cannabis reste de loin la drogue la plus consommée dans le monde [48].

La situation particulière du Sénégal et, notamment, de sa capitale quant au trafic d’héroïne et de cocaïne est signalée dès les années 1990 : «Dakar peut être considéré comme la porte ouverte vers le monde occidental. Principale ouverture des pays sahéliens enclavés, cette capitale régionale jouit d’un statut quasi international, ce qui explique en grande partie sa forte implication dans les circuits internationaux de trafic de drogues : cocaïne et héroïne principalement » [25]. En effet, les principales drogues illicites consommées sont le cannabis, les «pions» (médicaments psychotropes détournés) et les inhalants, ces derniers étant essentiellement utilisés par les enfants et jeunes de la rue [69]. La consommation de drogue gagne de plus en plus du terrain dans le milieu scolaire.

QUELQUES DEFINITIONS EN RAPPORT AVEC L’USAGE DES DROGUES

Selon l’OMS la drogue peut être définie comme étant « un produit psychoactif naturel ou synthétique, utilisé par une personne en vue de modifier son état de conscience ou d’améliorer ses performances, ayant un potentiel d’usage nocif, d’abus ou de dépendance et dont l’usage peut être légal ou non ». Le mot « drogue » peut prêter à confusion car il a plusieurs sens. Autrefois il désignait un médicament, une préparation des apothicaires (ancêtres des pharmaciens) destinée à soulager une maladie. Aujourd’hui pour l’ensemble des produits qui agissent sur le cerveau (y compris le tabac et l’alcool), on utilise le terme plus neutre et plus précis de substance psychoactive [3]. Une substance est dite psychoactive lorsqu’elle agit sur le cerveau, modifiant certaines de ses fonctions, avec comme conséquences :
➤ des changements au niveau de la perception (visuelle, auditive, corporelle), des sensations de l’humeur de la conscience du comportement ;
➤ des effets physiques et psychiques variables selon les substances, les doses consommées, les associations des produits [77].

La toxicomanie est définie par l’OMS (1969) comme « un état psychique et quelquefois physique résultant de l’interaction entre un organisme vivant et un médicament, se caractérisant par des modifications du comportement et par d’autres réactions qui comprennent toujours une pulsion à prendre le médicament de façon continue ou périodique afin de retrouver ses effets psychiques et quelquefois d’éviter le malaise de la privation. Cet état s’accompagne ou non de tolérance. Un même individu peut être dépendant de plusieurs produits » [3, 77]. En 1924 l’OMS introduit la « pharmacodépendance » et en 1969 sa définition globalisante prend en compte les notions de dépendance psychique (autrefois appelée accoutumance), de dépendance physique, et enfin la tolérance [83].

Ainsi la pharmacodépendance est un état psychique et parfois physique résultant de l’interaction entre l’organisme et une molécule chimique. La dépendance psychique ou syndrome de manque est un état mental caractérisé par une impulsion qui requiert l’usage périodique ou continu d’une drogue dans le but de créer un plaisir ou d’annuler une tension [77]. La dépendance physique ou syndrome de sevrage correspond à une exigence de l’organisme nécessitant, pour conserver son équilibre, l’apport régulier d’une substance chimique exogène. Cette dépendance se manifeste à travers les symptômes physiques survenant lors du sevrage et par la tolérance. La tolérance ou accoutumance est le processus d’adaptation d’un organisme à une substance, qui se traduit par l’affaiblissement progressif des effets de celleci et entraîner la nécessité d’augmenter la dose pour obtenir les mêmes effets .

CLASSIFICATION DES DROGUES 

Les psychotropes ont fait l’objet de nombreuses démarches de classification, principalement selon leurs effets et de la nature du danger qu’ils présentent. Pour tenter de se retrouver dans ces multitudes de classification de ces psychotropes, plusieurs classifications ont été proposées [3]. Mais dans le cadre de notre travail nous explorons la classification de Louis Lewin et celle de Jean Delay et de Pierre Deniker [77]. Car effectuées à partir d’observation clinique, ces premières des substances psychotropes, pour en établir une typologie dont la visée était essentiellement thérapeutique.

Classification de Louis Lewin

En 1924, Lewin (un pharmacologue allemand) a décrivit et a classé les drogues, qu’il qualifiait de poison de l’esprit, en cinq groupes en leurs donnant des noms latins selon leurs effets :

❖ EUPHORICA (tranquillisants) : Produits qui calment l’activité psychique en diminuant la perception des sensations : principalement les opiacés, mais aussi la coca et la cocaïne.
❖ PHANTASTICA (hallucinogènes) : Produits hallucinogènes d’origine végétale : le Cannabis, mescaline, les Solanacées (datura, jusquiame …)
❖ INEBRIANTIA (substances enivrants) : Produits qui induisent une dépression pouvant aller jusqu’à la perte de la conscience à la suite d’une première phase d’excitation : alcool, éther, chloroforme, protoxyde d’azote …
❖ HYPNOTICA (induisant le sommeil) : Produits calmants et somnifères : barbituriques, les benzodiazépines (RIVOTRIL, VALIUN…), bromures, kava …
❖ EXCITANTTIA (stimulants) : Produits stimulants d’origine végétale qui induisent un état d’excitation sans altérer l’état : café, thé, tabac, khat, noix de cola, cacao, noix de bétel … Cette classification bien que claire et simple présentent ses limites dans le fait qu’elle ne classe pas les produits psychotropes récents et qu’elle ne tient pas compte du fait que l’effet peut varier selon la dose .Ainsi la cocaïne, utilisée à l’époque comme anesthésiant est présentée comme un calmant alors que c’est un stimulant [77].

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I.QUELQUES DEFINITIONS EN RAPPORT AVEC L’USAGE DES DROGUES
II. CLASSIFICATION DES DROGUES
II.1. Classification de Louis Lewin
II.2. Classification de Jean Delay et Pierre Deniker
III .USAGES ET TROUBLES
IV.PHARMACOLOGIE DE CERTAINES SUBSTANCES TOXICOMANOGENES
IV.1. Opium et opiaces
IV.1.1. Structure chimique
IV.1.2. Mécanisme d’action
IV.1.3. Métabolisme
IV.1.4. Propriétés pharmacologiques
IV.2. TRANQUILLISANTS ET HYPNOTIQUES
IV.2.1. Les bénzodiazépines
IV.2.1.1.Structure chimique
IV.2.1.3. Mécanisme d’action
IV.2.1.4. Propriétés pharmacologiques
IV.2.1.5. Syndrome de sevrage et de dépendance
IV.2.1.6. Utilisation et intoxication
IV.2.2. Les barbituriques
IV.2.2.1. Structure chimique
IV.2.2.2. Propriétés physicochimiques
IV.2.2.3. Absorption, Répartition, Métabolisme et Excrétion
IV.2.2.4. Propriétés pharmacologiques
IV.2.2.5. Tolérance et dépendance
IV.2.3. La Méthadone
IV.2.3.1. Structure chimique
IV.2.3.2. Pharmacodynamie
IV.2.3.3. Pharmacocinétique
IV.2.3.4. Effets de la Méthadone
IV.2.3.5. Indication
IV.2.3.6. Traitements substitutifs à la Méthadone
IV.3. Cannabis sativa et ses dérives
IV.3.1. Classification botanique
IV.3.2. Composition chimique
IV.3.3. Métabolisme
IV.3.4. Mécanisme d’action
IV.3.5. Action physiologique et emplois
IV.3.6. Les formes d’utilisation du cannabis
IV.4. Alcool et alcoolisme
IV.4.1. Métabolisme de l’alcool
IV.4.2. Mécanisme d’action
IV.4.3. Effets et risques
IV.4.3.1. Effets et risques immédiats
IV.4.3.2. Risque à long terme
IV.5. Tabac et nicotine
IV.5.1. Structure chimique de la nicotine
IV.5.2. Composants de la fumée de tabac
IV.5.3. Métabolisme
IV.5.4. Mécanisme d’action de la nicotine
IV.5.5. Effets biologiques
IV.5.6. Troubles liés à l’usage
IV.5.7. Adolescent et tabac
IV.6. Café et caféine
IV.6.1. Botanique
IV.6.2. Composition chimique
IV.6.3. Structure chimique
IV.6.4. Métabolisme
IV.6.5. Propriétés pharmacologiques
IV.7. Amphétamines
IV.7.1. Structure Chimique
IV.7.2. Mécanisme d’action
IV.7.3. Pharmacocinétique
IV.7.4. Propriétés pharmacologiques
IV.7.5. Actions toxiques de l’amphétamine
IV.8. Les hallucinogènes
IV.8.1. Le LSD
IV.8.1.1. Métabolisme
IV.8.1.2. Les effets du LSD
IV.8.2. Dérives atropiniques
IV.8.2.1. Les différentes dérives
IV.8.2.2. Intoxication aigue
IV.8.2.3. Intoxication chronique
V. FACTEURS DE RISQUE DE LA CONSOMMATION DE DROGUES
V.1. Facteurs pharmacologiques
V.1.1. La dose
V.1.2. La voie d’administration
V.1.3. La polyconsommation
V.2. Les facteurs physiques individuels
V.2.1. L’âge
V.2.2. Le poids corporel
V.2.3. Le sexe
V.2.4. L’état nutritionnel
V.2.5. L’état de santé
V.3. Les facteurs psychiques individuels
V.3.1. La pshychopathologie et le comportement
V.3.2. Les attentes
V.4. Les facteurs socioculturels
V.4.1. Les facteurs familiaux
V.4.2. Facteurs démographiques
VI. LUTTE CONTRE L’USAGE DES DROGUES
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *