QUELQUES ASPECTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Définitions

                      Etymologiquement le mot « monnaie » vient du nom de la déesse romaine appelée « Juno Moneta » dont le temple constituait le lieu d’où étaient frappées les premières monnaies romaines. Il n’existe pas une seule et unique définition comme il n’en existe pas une homogénéité des points de vue dans la façon d’appréhender la monnaie. C’est-à-dire que la définition que l’on se donne varie d’un auteur à l’autre ou d’un groupe à d’autre et dépend du point de vue de l’analyse menée. Toutefois ou s’accorde, en dépit des divergences d’appréhension que la monnaie est fondamentalement un « équivalent général »1 grâce à quoi la monnaie finalement assure et permet l’échangeabilité des biens ; autrement elle se serait dénuée de substance majeure : sa fonction économique d’intermédiaire d’échanges. « Si les marchandises servant à la satisfaction réelle sont par essence et définition mortelles, écrit W. Röpke, la monnaie est par essence et définition immortelle, parce qu’elle ne sert pas à la satisfaction réelle, mais à la satisfaction circulatoire ». Pour Robinson « c’est seulement quand vendredi apparaît que la monnaie devient utile ». Elle permet d’acquérir tout ce qui est offert ; celui qui possède de la monnaie possède en esprit tout ce qu’elle permet d’obtenir. Elle est selon, l’expression de m.B.Anderson, « porteuse de choix »4. En définitive la monnaie qui est acceptée selon l’expression de Paul Samuelson parce qu’elle est acceptée, apparait comme un actif pouvant être détenu, échangé, prêté et conservé. Ainsi elle fait l’objet d’une demande et d’une offre pour les fonctions économiques qu’elle remplit, étant en dernière analyse un moyen de paiement indéterminé, général et immédiat5.Indéterminée parce qu’elle doit permettre de payer n’importe quelle dette et d’acquérir n’importe quel bien ou service. Général parce qu’elle doit être admise en tout lieu, à tout moment, par tout le monde. Immédiat, parce que son transfert doit permettre de régler instantanément et de manière définitive les achats et les dettes. Dans cette définition on retrouve les quatre fonctions traditionnelles de la monnaie.

Monnaie métallique à la monnaie fiduciaire

                  Au début, les principaux métaux utilisés étaient le bronze et le cuivre. Ensuite, avec la découverte de l’or et de l’argent, on s’est acheminé vers un système bimétallique où leur valeur relative s’appréciaient et se dépréciaient en fonction des découvertes de ces métaux. Ces métaux étaient fondus et transformés en pièces, librement, c’est-à-dire il n y avait pas de monopole dans leur fonte et leur frappe. Le régime de la frappe libre allait vite engendrer une circulation monétaire hétéroclite, composée de pièces et de lingots de provenances diverses, de qualités et donc de valeurs fort inégales. Cela explique, dans une grande mesure, l’intrusion des pouvoirs politiques dans les affaires monétaires. Cette intervention, au départ, revêtit la forme d’une apposition d’un sceau sur les pièces en circulation. Ce sceau était un signe gravé sur la pièce et était censé à garantir, à la fois le poids et la teneur en métal précieux. Mais les pièces en circulation ont fini par devenir hétérogènes, en raison notamment de la triche et de la fraude princière. Cette hétérogénéité de la monnaie en circulation a fait que les agents économiques gardaient pour eux-mêmes la bonne monnaie et n’utilisaient dans les paiements que la mauvaise.D’où la loi de Gresham, « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». La circulation des billets va se substituer progressivement à la circulation des métaux. Ensuite, ces reçus sont devenus anonymes, ce qui a permis un essor prodigieux de la circulation de la monnaie papier. C’est l’apparition de la monnaie fiduciaire. En plus de leur activité de gardiennage, les orfèvres se sont mis à prêter de la monnaie sous forme de billet, sans pour autant qu’ils disposaient de son équivalent en or. Ce phénomène a engendré un gonflement de la quantité de la monnaie en circulation, par rapport au stock de métaux précieux disponible. La hausse des prix engendrée par cette situation a fait perdre à la monnaie papier sa valeur et a entrainé un mouvement de fuite devant la monnaie papier, et la faillite de plusieurs orfèvres incapables d’assurer la conversion des billets en or. Cette perte de confiance en la monnaie papier a poussé l’État à intervenir, en monopolisant l’émission de la monnaie fiduciaire.

Effet de la politique d’open- market

Effet quantité Sur le marché monétaire la banque centrale : achète ou vend les effets aux banques secondaires.Résultat de cette transaction, en cas d’achat des effets, il y a une augmentation des liquidités des banques et en cas de vente, réduction de ces dernières. Cette situation entraine une variation du montant des réserves des banques et affectent directement et au multiple : i) leur politique de création de monnaie ; ii) leur politique de distribution de crédit. Si la banque centrale vend des effets aux banques sur le marché monétaire, cette politique annulera une création potentielle de la banque pour un multiple de l’intervention de la BC. C’est-à-dire que la BC exerce une influence inflationniste lorsqu’elle achète des effets et déflationniste lorsqu’elle vend des effets. Cet effet quantité s’exerce tout d’abord sur la liquidité bancaire et en suite sur la masse monétaire par le jeu du multiplicateur.
Effet prix Sur le marché monétaire la banque centrale intervient tantôt comme offreuse : vente en cas de diminution du prix des titres, demandeuse si le prix des titres augmentent. Cet effet prix s’exerce aussi sur : le taux d’intérêt et cours des titres. En effet, la banque centrale fixe sa politique d’offre monétaire en déterminant son taux d’intervention sur le marché monétaire :i) Quand la banque centrale diminue son taux d’intervention : elle incite les banques à se refinancer au près d’elle et améliore donc leur liquidité. ii) Quand elle augmente son taux d’intervention : elle freine et décourage la demande de refinancement bancaire mais la liquidité du marché monétaire n’est pas nécessairement réduite s’il y a une entrée des capitaux flottants étrangers.

Prise en compte de l’ouverture sur l’extérieur

                  Elle rend aujourd’hui plus complexe le débat sur l’efficacité de la politique monétaire.
– Situation de change fixe : La politique monétaire de relance ne permet pas d’atteindre l’équilibre interne. Il n’existe pas en change fixe de marge de manœuvre pour une politique monétaire discrétionnaire : les mouvements de la masse monétaire induit par les variations de réserve de change compensent automatiquement les mouvements induits par les fluctuations du crédit interne. On peut considérer qu’en changes fixes l’offre de monnaie échappe au contrôle des autorités monétaires. Tel est bien le cas aujourd’hui au sein du SME, où les capitaux sont mobiles et relativement substituables entre les pays. On comprend pourquoi la politique monétaire française ne dispose pas véritablement de marges de manœuvre, si ce n’est en alignant ses taux sur ceux de la Bundesbank. En revanche en situation de changes flexibles, la politique monétaire conjoncturelle conserve son efficacité, et ce quel que soit le degré de mobilité des capitaux.
– Situation de changes (quasi) fixes : La politique monétaire peut toujours s’affranchir de la contrainte de stabilité du change, par la dévaluation. La dévaluation a deux effets : 1) une détérioration des termes de l’échange ; 2) un effet volume, on espère une augmentation des exportations et une baisse des importations. Mais l’enchaînement vertueux de la dévaluation sur les exportations et les importations est soumis à de nombreuses conditions qui rendent son efficacité douteuse. Une dévaluation ne se traduit pas forcément par une baisse du prix des exportations en devise, les exportateurs peuvent adopter un comportement à la marge.
– Changes fixes : Dès lors que le recours à la dévaluation est exclu, les autorités monétaires privilégient une politique monétaire restrictive ou coordonnée. Selon certains, la politique monétaire restrictive constituerait la seule voie actuelle de rétablissement de l’équilibre externe et interne. D’autres auteurs préconisent plutôt une politique de détente des taux d’intérêt, par la coordination des politiques monétaires. Une baisse coordonnée des taux d’intérêt permet d’éviter les situations d’asymétrie.

Interventions plus actives sur la marché monétaire

                Pour contenir le niveau de la liquidité bancaire, les mesures de politique monétaire adoptées se sont avérées insuffisantes. Au cours de l’année 2005, les réserves des banques sont généralement restées supérieures aux réserves obligatoires requises. Ainsi, pour compléter et renforcer les effets de ces mesures restrictives, et afin d’assurer l’équilibre du marché monétaire, la banque centrale est intervenue régulièrement à partir du second semestre par des opérations de politique monétaire, sous forme de refinancement ou de reprise de la liquidité selon le cas. Sur l’ensemble de l’année, les actions entreprises par la banque centrale se sont soldées par des ponctions nettes totalisant 131,5 milliards d’ariary.

Taux directeur et réserves obligatoires

                  Compte tenu de la flambée du prix du pétrole et de la menace de pénurie de riz sur le marché international, du niveau de la demande intérieure qui présentait un risque pour la stabilité des prix, et surtout de l’accélération de l’inflation annuelle en début d’année avec un pic de plus de14 % en avril, la banque centrale a préféré maintenir une politique monétaire prudente tout au long de l’année. Dans ce cadre, elle a décidé de maintenir le taux directeur à 12%et le coefficient des réserves obligatoires à 15 % des dépôts collectés. Au cours de l’année, l’amorce d’un retour à la stabilité macroéconomique et la hausse de la demande réelle de monnaie ont peu à peu favorisé un assouplissement de la politique monétaire. Ce dernier n’était toutefois mis en œuvre qu’à travers les interventions sur le marché monétaire et le MID.

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Table des matières

INTRODUCTION
I ERE PARTIE : MONNAIE : CONCEPT, THÉORIES ET POLITIQUE SOUS-JACENTES 
CHAPITRE 1: GENERALITÉS
SECTION 1 : MONNAIE ET SES MULTIPLES FACETTES
1.1-Définitions
1.2-Fonctions
1.2.1-Unité de compte
1.2.2- Moyen de paiement
1.2.3- Réserve de valeur
1.2.4- Instrument de politique économique
1.3 – Différents types de monnaie
1.3.1- Monnaie métallique à la monnaie fiduciaire
1.3.2- Monnaie scripturale
1.3.3- Monnaie électronique
1.4- Agrégats monétaires et leur contreparties
SECTION 2 : THÉORIES MONÉTAIRE
2.1- Approche Keynésienne
2.1.1- Monnaie active
2.1.2- Théorie keynésienne de l’intérêt
2.2- Approche classique
2.2.1- Monnaie neutre
2.2.2- Première génération
2.2.3- Deuxième génération
SECTION 3 : CRITIQUES ADRESSÉES À LA THÉORIE QUANTITATIVE
3.1- Relation entre M et P
3.1.1- Volume de la production
3.1.2- Liaison réversible de M – P
3.1.3- Liaison M-P dans le tiers monde
CHAPITRE 2: POLITIQUE MONÉTAIRE
SECTION 1: INSTRUMENTS EN PLACE
1.1- Techniques d’ordre quantitatifs
1.1.1- Open-Market
1.1.2- Réserve obligatoire
1. 1.3- Réescompte
1.2- techniques d’ordre qualitatifs
1.2.1- Encadrement de crédit
1.2.2- Contrôle sélectif du crédit
SECTION 2 : OBJECTIFS ET RÔLE
2.1 – Objectifs généraux et intermédiaires
2.1.1- Objectifs du carré magique
2.1.2- Objectifs intermédiaires
2.2- Efficacité contestée
2.2.1- Critique keynésienne de la pensée monétariste
2.2.2- Monétaristes et nouveaux classiques
2.2.3- Prise en compte de l’ouverture sur l’extérieur
SECTION 3 : POLITIQUE MONÉTAIRE DE MADAGASCAR
3.1- Instruments utilisés par la BCM
3.1.1- Système des réserves obligatoires
3.1.2- Open market
IIEME PARTIE: POLITIQUE MONÉTAIRE : CAS MALGACHE CES CINQ DERNIÈRES ANNÉES 
CHAPITRE 1: SITUATION MACROÉCONOMIQUE AVANT 2005
SECTION 1 : PRODUIT INTÉRIEUR BRUT
1.1- Évolution du PIB entre 2000-2004
1.1.1-PIB par secteur
SECTION 2 : À PROPOS DE L’INFLATION
2.1- Évolution de l’inflation entre 2000 et 2004
SECTION 3 : COMMERCE EXTÉRIEUR
3.1- Balance commerciale
3.1.1- Exportations
3.1.2- Importations
CHAPITRE 2 : MESURES ADOPTÉES ET SES IMPACTS
SECTION 1 : ORIENTATION DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE
1.1-Mesures prises en 2005
1.1.1-Renforcement des mesures monétaires restrictives
1.1.2- Interventions plus actives sur la marche monétaire
1.1.3- Réformes et coordination des marchés
1.2-Mesures prises en 2006
1. 2.1- Instruments
1.3-Mesures prises en 2007
1.3.1- Taux directeur et réserves obligatoires
1.3.2-Développement de l’open market
1.3.3-Interventions sur le marché monétaire
1.3.4-Operations sur le MID
1.4- Mesures prises en 2008
1.4.1- Operations sur le MID
1.4.3- Communication
1.5- Mesures prises en 2009
1.5.1- Utilisation des instruments de la politique monétaire
1.5.2- Opérations sur le MID
SECTION 2 : IMPACTS MACROECOMIQUES
2.1- Impacts sur la croissance
2.2- Impacts sur les recettes fiscales
2.3 – Inflation
SECTION 3 : IMPACTS SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE
CHAPITRE 3 : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
SECTION1 : PERSPECTIVES
1.1- Appui budgétaire
1.2- Appui à la bonne gouvernance
1.3- Appui à la consolidation du cadre macro-économique
1.4-Infrastructures et transports dans la perspective de l’intégration régionale
1.5- Développement rural et aménagement du territoire, agriculture et sécurité alimentaire dans la perspective de l’intégration régionale
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS
2.1- Enquêtes dans le but d’améliorer l’analyse économique
2.1.1- Enquête de conjoncture
2.1.2- Enquête relative aux investissements directs étrangers
2.1.3- Enquête sur les organisations non gouvernementales
2.1.4- Mise en œuvre du ciblage de l’inflation
2.1.5- Système intégré d’informations sur les entreprises
SECTION 3 : MODERNISATION DU SYSTÈME DE PAIEMENTS ET SUPERVISION BANCAIRE
3.1- Préparation de la banque centrale et des banques au deploiement des solutions rétenues
3.2- Campagne de lancement et démarrage
3.3- Exploitation des nouveaux systèmes de paiement
3.4- Contrôle sur pièces
3.4.1- Banques territoriales et établissements financiers
3.4.2- Institutions de micro finance
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES FIGURES

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