Quelles sont les différentes formes d’exploitations en fourrage d’un méteil ?
Méteil ensilage
L’ensilage est un procédé de conservation d’un fourrage sous une forme humide (idéalement autour de 30-35% de matière sèche). Il est basé sur un processus de fermentation lactique (acidification du milieu à partir du substrat disponible avec un l’objectif d’atteindre un pH inférieur à 4,1 pour une teneur en matière sèche de 3035%) qui permet de stopper l’évolution de la matière organique stockée et de la conserver dans un état apte à la consommation, sur une longue période et avec une perte limitée de matière sèche et de valeur alimentaire (Huyghe & Delaby, 2013).
La technique de l’ensilage est très majoritairement appliquée pour le stockage de l’herbe et du maïs, mais elle permet aussi de stocker des céréales sous leur forme immature.
C’est d’ailleurs la forme la plus répandue de stockage des méteils.
Stades et conditions de récolte d’un ensilage de méteil
Le stade de récolte optimal est celui qui associe un maximum de biomasse et la meilleure valeur alimentaire que possible. Il est possible de trouver plusieurs informationsdans la littérature avec deuxidéesgénérales :
– la première, communément reconnue, qui est la récolte au stade laiteux-pâteux de la céréale (soit environ 30-32% de matière sèche) quelles que soit les proportions des différentes espèces constitutives (Coutard & Fortin, 2014; Huyghe & Delaby, 2013) ;
– la seconde qui recommande la récolte en fonction du stade de l’espèce végétale la plus importante en proportion : récolte au stade laiteux-pâteux de la céréale si c’est elle qui domine, ou récolte qui dépend de l’état sanitaire des feuilles et des pieds du protéagineux, du risque de verse, et de chute des graines si c’est le protéagineux qui domine (ARPEB SO, 2015 ; Huyghe & Delaby,2013).
Dans tous les cas il est important de ne pas dépasser 40% de matière sèche, car au delà la bonne conservation de l’ensilage peut être compromise du fait d’un tassement plus difficile du silo.
Actuellement, la grande majorité des agriculteurs font le choix d’une récolte qualifiée de précoce (début mai, plutôt qu’un stade laiteux-pâteux qui est considéré comme une récolte tardive, en juin). L’objectif d’une récolte précoce est de libérer la parcelle pour pouvoir implanter une autre culture après le méteil (mais, sorgho, soja, tournesol, …) et l’obtention d’un fourrage qui présente une valeur alimentaire supérieure à une récolte tardive. Toutefois, d’après quatre essais agronomiques qui ont été réalisés sur la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou (49) menés par Coutard et al. (2016), il semblerait qu’une récolte plus précoce pénalise fortement les rendements obtenus (4,94 tonnes de matière sèche par hectare (TMS/ha) pour un méteil récolté précocement contre 11,14 TMS/ha pour le méteil récolté tardivement). Une autre étude confirme la chute importante du rendement en considérant une perte de 40%de biomasseen récolte précoce (Emile et al., 2016).
Une précision doit être donnée lors du choix d’une récolte tardive (pour son rendement fourrager) : la fenêtre de récolte de ce type de culture est particulièrement restreinte (environ 2 à 4 jours) (Peyrille et al. 2006). Ceci est dû au fait que le taux de matière sèche évolue très rapidement autour du stade de récolte recherché. Pour un objectif de récolte qui est de 30% de matière sèche pour la céréale, le taux de matière sèche de celle-ci évolue à raison d’un point de matière sèche par jour (soit +1%MS / jour) (Cabon & Kardacz, 2005).
Il est ainsi compliqué de concilier maximisation du rendement (récolte la plus tardive que possible) et teneur en matière sèche suffisamment basse pour favoriser l’ingestion parles vacheset obtenir un tassement suffisant lors la confection du silo.
Lorsque la légumineuse est dominante dans l’association, l’évolution de la matière sèche de la culture se ferait plus lentement ce qui permettrait une fenêtre d’intervention plus large qu’avec une culture à dominante céréale (Emile, Coutard et al., 2016). Cependant, ces associations à dominante légumineuse étant peu utilisées, il n’existe pas de données expérimentales précises. L’objectif à la récolte est alors fixé à une teneur en matière sèche de 35% pour la céréale. Un équilibre entre teneur suffisante en protéagineux tout en évitant la verse est donc un réel enjeu dans la conduite des associations céréales protéagineux.
Les conditions de récolte des méteils ne sont pas différentes de celle permettant la réalisation d’un ensilage d’herbe. Lorsque le méteil est au stade laiteux-pâteux de la céréale, il est nécessaire d’avoir des conditions météorologiques favorables qui permettent la fauche.
Si la récolte est effectuée au stade laiteux-pâteux de la céréale, la coupe est directe et aucun ressuyage ni préfanage7 n’est réalisé avant la mise en silo (Emile et al., 2016).
Au contraire, si la récolte est précoce (au mois de mai), il est préférable d’au moins ressuyer (24 heures au sol, permettant de gagner environ 5 points de matière sèche) ou même de préfaner (plus de 24 heures au sol, généralement ensilage 3 jours après la fauche) avant la mise en silo (Coutard & Fortin, 2014) afin d’obtenir un taux de matière sèche proche de30-35% (Emile et al., 2016).
Le hachage recherché est celui permettant d’obtenir des brins courts (1 à 3 cm de longueur), seule taille de brins compatible avec une acidification suffisante du fait d’uneteneur en matière sèche faible.
La réalisation d’un ensilage maïs ou sorgho avec une légumineuse (type soja) est identique à celle d’un ensilage de maïs ou de sorgho pur. La récolte doit donc être effectuée par rapport à la maturité de la céréale :
– pour du maïs, la période de récolte est optimale lorsque les grains sont composés de façon égale d’amidons laiteux, pâteux et vitreux et que le grain présente une lentille vitreuse (accumulation d’amidon vitreux) à l’extrémité du grain ;
– pour du sorgho, le stade idéal est celui laiteux-pâteux.
Conditions de conservation
La réalisation d’un silo d’ensilage de méteil de bonne qualité est identique à celle d’un ensilage d’herbe classique à savoir (Huyghe & Delaby,2013) :
– la réalisation rapide du silo (dans la journée),
– la propreté de réalisation du silo (les engins ne doivent pas apporter de terre au sein du silo, sous peine d’ensemencer le silo avec des spores butyriques),
– un tassement maximal (afin de chasser un maximum d’air et d’avoir des conditions de fermentations anaérobies),
– la fermeture du silo via des bâches(normes françaises), dès la fin du tassement.
Si la matière récoltée ne permet pas de se trouver dans des conditions de fermentations optimales (teneur en sucres solubles du substrat et/ou en matière sèche trop faibles), il est possible d’utiliser un conservateur (Ujttewaal et al., 2016). Concrètement, l’utilisation de conservateurs n’est pas une technique très répandue sur le terrain (coût et contrainte de réalisation).
Il existe deux grands types de conservateurs : les inhibiteurs de fermentation (type acide sulfurique, acide chlorhydrique, acide formique, acide propionique, …) ou les conservateurs biologiques (bactérie Lactobacillus plantarum majoritairement). La première catégorie peut présenter un danger pour la santé de l’utilisateur (acide formique) et peut aussi altérer la digestibilité et la qualité des protéines du fourrage. La seconde catégorie, dont l’efficacité est contestée sur le terrain, présente des résultats très dépendants de la teneur en sucres solubles initiale du fourrage (car les bactéries en ont besoin pour survivre et abaisser le pH) et du pouvoir tampon des espèces fourragères présentes (qui va contrer l’abaissement du pH). Le choix du type de conservateur sera à la discrétion de l’agriculteur (disponibilité, coût, praticité d’utilisation, …).
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Valeurs alimentaires des méteils |
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Table des matières
Table des illustrations
Introduction
1) Qu’est-ce qu’un méteil ?
1.1)Définitions et choix des espèces
1.1.1) D’un méteil
1.1.2) D’une céréale
1.1.2.1) Choix des espèces de céréales
1.1.2.2) Valeurs alimentaires et intérêts des céréales cultivées dans les méteils fourrages
1.1.3) D’une légumineuse
1.1.3.1) Choix des espèces de légumineuses
1.1.3.2) Valeurs alimentaires et intérêts des légumineuses dans le cadre d’une utilisation en méteil fourrage
1.2)Mélanges utilisés dans le cadre des méteils
1.3)Modalités de culture d’un méteil
2) Quelles sont les différentes formes d’exploitations en fourrage d’un méteil ?
2.1)Méteils conservés
2.1.1) Méteil ensilage
2.1.1.1) Stades et conditions de récolte d’un ensilage de méteil
2.1.1.2) Conditions de conservation
2.1.2) Méteil enrubanné
2.1.3) Méteil foin
2.2)Méteil pâturage
3) Valeurs alimentaires des méteils
3.1)Mesure et variabilité de la valeur alimentaire d’un méteil
3.1.1) Variabilité de la valeur alimentaire
3.1.2) Mesure de la valeur alimentaire
3.2)Résultats de valeurs alimentaires de méteils fourrages
3.2.1) Valeur énergétique
3.2.2) Valeur protéique
3.2.3) Comparaison ensilage de méteil / ensilage de céréale pure
3.2.4)Incidence du stade de récolte sur la valeur alimentaire et le rendement
3.2.5) Incidence de la proportion de proté agineux sur la teneur en matières azotées du fourrage
3.2.6) Bilan et comparaison ensilages de méteil/ ensilages d’herbe
3.2.7) Cas des méteils avec du maïs ou du sorgho
4) Quels méteils pour quels animaux ?
4.1)Pour les vaches laitières en production
4.1.1) En substitution partielle d’un autre fourrage dans la ration
4.1.2) En substitution totale d’un fourrage dans une ration classique
4.1.3) Comment exploiter les méteils sur des vaches en lactation ?
4.2)Pour les génisses laitières et les vaches laitières taries
4.2.1) Pour les génisses laitières
4.2.2) Pour les vaches taries
4.3)Pour les bovins en croissance
5) Intérêts et inconvénients de l’utilisation des méteils dans l’alimentation des bovins
5.1)Intérêts
5.1.1) Sécurisation des stocks fourragers
5.1.2)Apports de fibres
5.2)Inconvénients
6)Aspects agronomique et technico-économique des méteils
6.1)Intérêts agronomiques et techniques
6.2)Inconvénients agronomiques et techniques
6.3)Intérêt et inconvénient économiques
7) Quel avenir pour les méteils ?
Conclusion
Bibliographie
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