Quelles représentations de l’usage des arts plastiques par les enseignantes, en classe de FLE ?

Les appels mythiques d’un territoire aux facettes socioculturelles multiples

Berceau de civilisations millénaires et carrefour des conquêtes multiples

L’inde est une terre où se sont rencontrées les plus anciennes civilisations du monde. L’Inde plurimillénaire, par son histoire et sa culture marque encore un lieu d’évolution spirituelle intense de l’humanité. Après avoir connu bon nombre de conquêtes, d’invasions et de guerres, l’Inde est le fruit de nombreuses luttes, d’exodes, de pouvoirs qui rend compte aujourd’hui d’une Inde plurielle composée d’une mosaïque de cultures.
La première civilisation connue est la civilisation de l’Indus, du nom du fleuve actuellement au Pakistan. Elle serait apparue entre 2500 et 1600 av JC. Suite au déclin, de cette civilisation, les Aryens, venus d’Asie centrale, s’installèrent dans cette région en 1500 av. JC, ils y diffusant leur langue « le védique », d’où est issus le sanscrit ainsi que leur religion et les textes sacrés appelés vedas, textes fondateurs de l’hindouisme. En 264 av. JC, les Mauryas investissent le Nord de l’Inde, et unifient cette région en diffusant leur empire convertit au bouddhisme. L’Empire atteint son apogée sous le règne d’Asoka, jusqu’à leur chute en 185 av. JC. Le védique est réinstauré et deux civilisations dominent le territoire : les Andhras dans le Sud de l’Inde, les Shungas, dans la vallée de l’Indus qui seront par la suite, envahis par les Kushanas. C’est aux IVème et Vème siècles, que les Guptas s’installent dans le nord de l’Inde, marquant un développement économique et un rayonnement culturel intense malgré une tentative d’invasion par les Huns. Aux VIIème jusqu’au XIIème siècle, l’Inde est à nouveau morcelée en de nombreux territoires puis de 1206 à 1414, le Sultanat de Delhi est créé plaçant l’Inde sous la domination musulmane. Au XIVème et XVIème siècle, des États indépendants sont créés : le Bengale (1340), le Deccan (1347), et le Goudjerât (1391) alors que Vasco de Gama fonde le premier comptoir européen à Cochin, en 1502. Francisco de Almeida devient le premier vice-roi portugais des Indes et détruit en 1509 la flotte turcoégyptienne, obtenant ainsi la maitrise de l’océan Indien. Goa devient la capitale de l’Inde portugaise en 1510. Elle demeurera portugaise jusqu’en 1962. En 1526, Bâbur, descendant de Tamerlan et de Gengis Khan, fondateur de la dynastie Moghole, conquiert l’Inde du Pendjab aux frontières du Bengale.
C’est en 1600 que la Compagnie des Indes orientales est créée par les Anglais. La création de la Compagnie des Indes Orientales française sera établie en 1664. L’ouverture de comptoirs français se fera entre 1660 et 1690. Ainsi, en 1674, Pondichéry est fondée puis en 1741, le comptoir français de Mahé est fondé. Dupleix, gouverneur français aux Indes y règne jusqu’en 1754, date à laquelle il est rappelé par la France. Cette étape marque le déclin de la présence française en Inde. Confirmée par la suite par le Traité de Paris de 1763 : la France renonce à ses possessions (la moitié du Deccan) mais garde les comptoirs de Yanaon, Mahé, Pondichéry, Chandernagor et Karikal.
De 1750 à 1819, la Grande-Bretagne des Indes conquiert l’Inde du Sud, la vallée du Gange, Delhi et bat les Marathes. La Compagnie des Indes domine alors l’Inde sauf le Pendjab, le Sindh et le Cachemire. Après quelques révoltes populaires, la Compagnie des Indes cède l’Inde à la Couronne britannique. C’est ainsi que la reine Victoria devient impératrice des Indes en 1877, qui comprend le Pakistan et le Bangladesh actuels.
La fondation du Congrès national indien en 1885, marque un tournant dans la gouvernance de l’État où la légitimité de la domination coloniale se pose concrètement, tout comme le Congrès de Calcutta en 1906, qui adopte le programme du Svarâj (gouvernement autonome de l’Inde sous suzeraineté britannique).
C’est au début du XXème siècle, que le Parti du Congrès, créé par les Britanniques afin de préparer l’autonomie de l’Inde, que la route vers l’Indépendance débute réellement. Son chef de file, le Mahatma Gandhi (1869-1948), rentre d’Afrique du Sud où il se battait déjà, en tant qu’avocat, contre les discriminations sociales envers les nombreux indiens établis dans ce pays. Gandhi, par la résistance passive, tente de rassembler l’ensemble de la population et lance le mouvement de non-violence et de non-participation en 1920. En 1929, Nehru devient Président du Congrès, il participa activement à l’élaboration du « Government of India Act », accordant l’autonomie aux provinces, en 1935. De la non-coopération à la désobéissance civile, le Parti du Congrès demande en 1927 l’indépendance de l’Inde pour finalement l’obtenir, officiellement, dans la nuit du 14 au 15 aout 1947. Cette date marque la fin de l’Empire britannique des Indes et sa division en deux États distincts : le Pakistan et l’Union Indienne. Le Pakistan comprend deux territoires : le Pakistan occidental ; le Pakistan actuel et le Pakistan oriental ; le Bangladesh actuel (indépendant depuis 1971). Cette sécession du Pakistan à majorité musulmane et de l’Inde à majorité hindoue, n’est pas sans créer de nombreux conflits jusqu’aux guerres, dès 1947 où 15 millions de personnes traversent les frontières et un demi-million sont massacrées. La partition du Cachemire en est une ultime illustration puisqu’encore aujourd’hui, la zone militarisée est encore dans un tiraillement extrême. C’est un symbole pour le Pakistan, d’une imputation de son territoire national. Le Pakistan consacre aujourd’hui les deux tiers du budget de l’État est consacré aux dépenses militaires.

L’Inde : de l’Indépendance à aujourd’hui : sur les traces de « l’Éléphant indien »

La politique extérieure de l’Inde, visait à développer une stratégie de non-alignement de 1947 à 1977. L’Inde fut fondatrice de ce mouvement visant la recherche de la paix entre les nations, l’égalité et la liberté entre tous les peuples, la solidarité entre les peuples colonisés d’Asie et d’Afrique, le soutien aux mouvements d’indépendance et le non-engagement dans les conflits est-ouest durant la Guerre froide. Cela impliquait une absence de participation aux systèmes d’alliances militaires durant la Guerre froide. Aujourd’hui, il en est autrement, même si l’Inde est toujours membres des pays « non-alignés » en souhaitant ainsi éviter tout rapport de domination, elle semble accepter la suprématie américaine au nom de l’économie mondialisée de marché, tout en souhaitant l’équilibrer, en faisant valoir ses propres positions sur la scène internationale. En considérant l’Inde comme un « tout », comme un animal puissant en mouvement, on oublie les individualités qui le composent. La diversité et la complexité de interactions sociales qui lui donne corps, qui en font sa puissance et sa mise en mouvement. « L’Inde a cette force tranquille de l’éléphant qui connait sa force et ne ressent pas le besoin de l’extérioriser. Alors que la puissance doit s’exprimer par des vecteurs précis, la grandeur, elle, ne se prouve pas, elle est évidente ».

L’Inde : une structuration par des contrastes saisissants

Dans un pays aussi vaste et aussi varié, il est véritablement difficile de parler de « L’Inde », effectivement l’Inde par sa complexité, nous rappelle sans cesse qu’il faut l’évoquer au pluriel. Lorsque l’on me parlait des « Indes », je trouvais que cette formulation renvoyait au passé colonial, à une vision occidentale de ce qui constitue aujourd’hui, la nation indienne.
Aujourd’hui, le terme « Les Indes » est pour moi, un terme qui, en quelques sortes, résume cette effervescence qui part toutes les directions, la multitude des religions, des langues parlées, des origines ethniques, des régions et des cultures différentes… Il renvoie également, malgré lui, aux castes, aux contrastes saisissants entre des niveaux de vie, entre ruralité extrême et mégalopoles internationales sans oublier les rapports et les interactions complexes qui lient ou délient les individus.

Une puissance économique mondiale majeure ?

« India is everywhere ! »

Aujourd’hui, l’Inde possède une place nouvelle dans l’organisation mondiale, en prenant une place toute particulière dans les stratégies géopolitiques occidentales. Dès le début des années 90, le gouvernement indien réforme en profondeur son économie puis en 1998, développe sa puissance nucléaire et spatiale. Ainsi, « The Economist » l’a décrit comme « un éléphant à son réveil ». N’oublions pas, que l’Inde est une véritable puissance nucléaire aux ambitions spatiales, elle occupe un siège permanent à l’ONU, elle possède un nombre important de diplômés futurs mathématiciens et informaticiens à renommée mondiale. Les indiens sont la deuxième diaspora au monde. La communauté indienne est la communauté la plus riche des États-Unis. L’Inde fait également partie des dix premières puissances économiques mondiales par son PIB et un relai de croissances pour de nombreux pays dits « développés ». L’Inde garde tout de même quelques réserves notamment par ce que l’on pourrait appeler le « soft power », qui est marqué par ses cultures et ses traditions qu’elle garde centrales ou encore par ses politiques environnementales qui lui donne une image différente de ce l’on considère comme un pays en « développement ».

Organisation politique : centralisation gouvernementale et pouvoirs fédéraux

L’Inde est une démocratie bien vivante qui, par les lois constitutionnelles, vise à respecter les principes de libertés civils et pratique l’alternance politique. La démocratie étant une construction humaine prenant la forme de convention, elle est fragile et doit faire oeuvre de tensions permanentes pour se régénérer en permanence.
Le système politique repose sur la Constitution indienne élaborée en 1947 et 1950 par le Parti Congrès. Ce système politique implique bien des changements quant aux systèmes religieux encrés dans la société, qui se veut aujourd’hui, laïque. Elle met dos au mur, la religion hindoue qui légitime la hiérarchisation sociale des castes. L’Inde « est un des rares pays non occidentaux à réunir les conditions de la démocratie politique : des élections ont lieu à intervalles réguliers, le système de partis est pluraliste, il existe des contre-pouvoirs (justice, presse…) et un certain respect des minorités », indique Christophe Jaffrelot.
La Constitution a pour objectif d’établir un système égalitaire entre tous les individus, notamment en conduisant les Intouchables à posséder les mêmes droits que des personnes de caste « supérieure ». Elle a également pour objectif, au sortir du colonialisme, de pourvoir les individus d’un pouvoir démocratique et non plus seulement d’une représentativité comme cela était le cas sous l’emprise du pouvoir colonial anglais. L’enjeu de la Constitution est la mise sur un même pied d’égalité de toutes les religions et ainsi, donner un égal pouvoir démocratique à chaque individus quelques soit sa communauté.
Deux éléments principaux constituent le régime du gouvernement indien : c’est un régime républicain démocratique et parlementaire, s’appuyant sur le suffrage universel pour les femmes et les hommes. C’est un système fédéral, qui implique une gestion et une administration importantes des États extrêmement liées tout de même au pouvoir central de l’Union indienne semblant être légitimé.
Le Président de la République, chef de l’Etat, dispose de peu de pouvoirs autonomes si ce n’est de nommer le Premier Ministre. Le Premier Ministre est le chef de l’exécutif et nomme les membres de la commission électorale.
Le pouvoir législatif appartient à un parlement composé de deux assemblées, l’Assemblée du Peuple (Lok Sabha) et la Chambre des électoral, mais dans certaines circonscriptions, seuls peuvent se présenter des candidats appartenant à la catégorie des ex-intouchables ou des aborigènes pour assurer leur représentation.
Le pouvoir judiciaire est exercé au sommet par la Cour Suprême, désignée par le Président de la République, dispose de pouvoirs très étendus : elle cumule les fonctions exercées en France par le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation, et ses décisions s’imposent à toutes les autorités de l’Etat.
De 2009 à 2014, le Parti de Congrès a été réélu pour un second mandat qui s’en trouvera tâché par de nombreux cas de corruption et des coalitions qui ont provoqués de fortes indignations.
Les autorités ne semblaient pas pouvoir faire face aux défis actuels du pays. C’est ainsi qu’au printemps 2014, le Premier Ministre Modi est arrivé au pouvoir en incarnant un homme de décisions, un fort centralisateur qui allait « nettoyer le système » au-delà de ses idées « nationalistes ». Modi incarne une gouvernance de l’ « hyper présence » et de l’hyper personnalisation de l’appareil politique.
L’ « empire indien » se veut avoir une vision « multicommunautaire ». Il ne se veut ni séculaire ni laïque. Ainsi, la religion possède une place dans les affaires politiques, dans la société indienne mais elle ne doit pas être un facteur à considérer pour l’établissement des droits. Seulement, avec l’arrivée au pouvoir d’un parti nationaliste hindou, on peut légitimement se demander si l’apparent défi actuel de « syncrétisme » les systèmes communautaires indiens ne laisse pas derrière lui de graves tensions intercommunautaires qui entourent même le système politique divisé.
La diversité culturelle et religieuse et le respect du pluralisme dans son acception large, la soumission du pouvoir aux valeurs spirituelles et l’absence de clergé dans la principale religion, l’hindouisme, une culture du débat public et du compromis qui guide les individus dans une volonté de participation collective aux décisions nationales, un refus de la centralisation combiné à un souci de l’autonomie régionale amènent un système démocratique complexe extrêmement nivelé mais qui, comme un « rouage mécanisé », donne vie au vireensemble.
La démocratie en Inde est néanmoins fragilisée par une double menace : d’une part, la corruption qui a provoqué la fin de la gouvernance par le Parti du Congrès et la montée du nationalisme hindou par le BJP et le RSS qui à l’échelle de l’Union Indienne est hautement symbolique mais qui est d’autant plus visible dans les Etats fédéraux, par sa puissance de rassemblement ou de division des organisations politiques existantes.

Une politique des quotas : discrimination « positive » ?

La discrimination « positive » est appliquée par le système des quotas; places réservés (reservation) pour certaines catégories de la population indienne. Elles s’appliquent dans les organes représentatifs gouvernementaux, fédéraux et munipaux, dans la fonction publique, dans le système scolaire mais aussi dans les écoles privées, depuis peu.

Les groupes « bénéficiaires »

SC : Sheduled Classes – Les dalits sont regroupés sous le terme Scheduled castes (castes répertoriées) que l’on entend aussi sous le nom « intouchables ».
ST : Sheduled Tribes – Les adivasis (autochtones) ou Scheduled tribes (tribus répertoriées).
OBC : Other Back Classes (autres classes arriérées).
Les femmes ont un tiers des sièges au Parlement sont réservées aux femmes depuis 2012.

Le critère religieux est désormais pris en compte dans les « sous-quotas »

L’objectif principal avancé pour les réservations du système politique indien est de réduire les disparités en terme de de statut social et éducatif de la société indienne. Après des places réservées au Parlement, dès 1919, c’est le système éducatif qui en « bénéficie » lorsque l’État indien est toujours sous l’emprise coloniale. Constatant des rejets des « basses castes » (sheduled classes) auprès des communautés dans les écoles d’abord, puis dans l’accès à l’emploi, dès 1946. La Constitution indienne de 1950 établit la nécessité d’une politique de discrimination positive et recommande un traitement particulier des autres classes « arriérées » (Other Backward Classes, OBC). En 2011, le Gouvernement crée des « sous-quotas » à l’intérieur des OBC, dans le but de donner plus de chance aux musulmans de cette classe ayany moins de « chances » que les hindous. Aujourd’hui, bien que la politique des quotas joue un rôle prédominant dans les structurations sociales et politiques. Il n’en reste pas moins, que dans l’esprit collectif, les identifications et les inégalités de traitement persistent. Ainsi, selon plusieurs études, les places réservées dans la fonction publiques vont être majoritairement les moins valorisées, comme celles du nettoyage des espaces publics et a contrario, peu de hauts fonctionnaires en sont issues.
Actuellement, un débat existe concernant l’extension du système de quotas au secteur privé et aux écoles privées car les « élites » se cloisonne dans des espaces clos et provoque une sanctuarisation grandissante. Les personnes de « basses castes » ont cependant des clés en main, car ce sont des électeurs-trices avant tout. Les OBC, sont nombreux et justifient d’une place importante, à considérer donc pour une adhésion politique. Même si le système des castes n’est que très rarement remis en cause, car porteur de la société indienne dans son ensemble, il n’en reste pas moins que des revendications politiques voire sociales, existent en permanence.

Les castes : la pyramide vertigineuse et appartenances sociales légitimées

Le fameux système des castes, c’est la « bête noire » de la société indienne ! Les Intouchables font partie de la caste la plus inférieure qu’il existe. Ils sont souvent cantonnés à des métiers difficiles. En effet, ils ramassent les ordures en tous genres (plastiques, papiers, métaux…) voire des excréments etc. D’après ce que j’ai pu voir, ils paraissent souvent malades ou ont des problèmes physiques… Ils sont aussi souvent drogués ou alcooliques… Ils sont en général plutôt maigres, les cheveux longs et quelques fois la barbe aussi, ils sont sales et ont les vêtements troués.
Je précise cela car, même pauvres les indien-ne-s prennent soin de leur apparence. Les hommes sont sensibles à leur chevelure, les femmes aussi. J’ai souvent vu des femmes vivant dans les slums d’Howrah, près de Kolkata, sortant de leur cabane, coiffées, pomponnées avec des sarees aux couleurs vives, propres, non abimés.
Les intouchables quand ils travaillent et vivent dans les gares, longent les voies de chemins de fer avec un gros sac en plastique blanc et ramassent le plastique… Une bouteille d’eau vide prend alors toute sa valeur…
J’attends le train au bout du quai, quelques personnes m’entourent. Je vois cet homme d’un certain âge qui fait sont ramassage habituel, qui arrive vers nous. Il avance difficilement. Ma bouteille d’eau vide que j’avais posé derrière moi, car il n’y a bien sûr aucune poubelle dans les gares indiennes, devient l’objet que je veux lui tendre. Je pense au mot « intouchable » dans ma tête, ça m’énerve et je me dis que le seul moyen de le toucher, c’est de lui tendre cette bouteille d’eau, qu’il la prenne ! J’ose ? Tout se passe très vite, l’homme arrive devant nous, il manque de glisser sur une place de bois mouillée, quelques personnes se retournent, je me lève, bouteille d’eau en main ! Ni une ni deux, je m’approche de lui et lui tend la bouteille d’eau.
Un vendeur de thé qui était à côté le siffle pour lui montrer mon geste. Il se retourne, il est borgne, et plutôt proche de moi, il prend la bouteille. Je suis impressionnée car je sens que les gens regardent mais aussi d’avoir osé faire ce geste symbolique. Intouchable ?
Réponse des spectateurs-trices ? Un long silence, très surpris-e-s bien sûr par cette scène improbable, mais peut-être ne l’imageriez-vous pas, quelques-un-e-s ont ris.
Lorsque j’ai entendu ces rires moqueurs, je n’ai rien pu dire. Comment aurais-je pu expliquer ce geste sensé ? Comment aurais-je pu essayer de faire comprendre l’horreur d’un système ancré dans la société comme celui-ci ? Qui suis-je pour leur dire que ce qu’ils font ou ne font pas, est hautement condamnable de mon propre point de vue ?
La condition des femmes en Inde fait polémique depuis toujours et particulièrement aujourd’hui, dans le pays mais aussi dans le monde entier, notamment lorsque l’on évoque l’ampleur du phénomène des avortements de foetus féminins, le mariage arrangé dès le plus jeune âge, la dote comme lourd bagage à porter pour les familles et ces jeunes filles, mais aussi de la série de viols qui ont saisis les imaginaires collectifs par le nombre de crimes mais aussi par l’état des lois punitives, qui selon certain-e-s, avaient un rôle à jouer dans la dissuasion de ces actes.
Ainsi, cela a déclenché nombre de manifestations et de libérations des paroles de femmes s’insurgeant contre les inégalités sociales mais néanmoins structurelles, notamment celles qui concernent le genre. Aujourd’hui, certaines féministes mais pas seulement, se font entendre et tentent de clamer haut et fort les injustices qu’elles subissent au quotidien, dans un système rigide et difficile à épuiser. Sarojini Sahoo est une féministe très active en Inde, elle fait partie de ces femmes qui tentent de porter une parole dans son pays et au-delà pour faire s’élever les consciences et pointer du doigt les conditionnements encrés dans la société indienne qui immobilisent et légitiment trop souvent, des actes intolérables.
Lorsque l’on lui évoque le durcissement de la loi contre les viols commis, évoqué comme une solution par le gouvernement indien, sans détour, elle remet cela en question en interrogeant davantage l’inconscient collectif. Elle dénonce une société patriarcale où les places des individus et ainsi celles des femmes sont cloisonnées « La misogynie imprègne nos livres d’école, notre pédagogie et l’éducation qu’on donne à nos enfants depuis longtemps ».
Effectivement, la victime n’est souvent pas perçue comme tel, on lui reproche alors sa provocation ou sa beauté. Au-delà d’un rapport d’inégalité des genres, elle souligne que « la majorité des victimes de viol appartient à des communautés subalternes ou à la caste des intouchables ». Il semble alors que le travail est dense pour que les femmes prennent conscience de leur aliénation à un système inégalitaire.
La parole des femmes semble également dévalorisée et mise de côté trop souvent par les institutions judiciaires, notamment en matière de violences. Ainsi en 2009, le National Crime Records Bureau enregistrait 21 397 cas de viol en Inde, 22 172 en 2010 et 24 206 en 2011, alors que ces trois années-là, seulement 5 316, 5 632 et 5 724 personnes furent inculpées. Les données du même organisme montrent que sur la même période, l’Inde enregistrait 1 022 293 cas d’agression sexuelle pour seulement 27 408 condamnations. Ces chiffres seraient à mettre en lien avec une analyse qualitative sur le terrain, mais ils interrogent tout de même sur les silences qu’impliquent les institutions concernées. Ainsi, depuis le viol collectif et le meurtre d’une étudiante dans un bus de New Delhi en décembre 2012, on a pu constater une forte médiatisation des mobilisations massives contre les viols mais aussi au nom de l’égalité des genres. Depuis, un certain nombre de femmes, assez orientées socialement, semblent avoir pris le « train en marche » et continuent à porter des résistances importantes.

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Table des matières

1. INTRODUCTION 
1.1. GENÈSE D’UN CHOIX
1.1.1. L’Inde : un terrain conquis !
1.1.2. Djibouti : une expérience professionnelle apportant de nouveaux éléments réflexifs
1.1.3. L’art, l’interculturalité et la pratique artistique
1.1.4. Les actes d’enseignement-apprentissage, moteur de nos vies
1.2. OBJECTIFS ET FINALITÉS DU TRAVAIL DE RECHERCHE
2. RÉFLEXIONS ÉPISTÉMOLOGIQUES ET POSTULATS DE L’APPRENTIE CHERCHEURE
2.1. RÉFLEXIVITÉ DE CHERCHEUR-E POUR UNE ORIENTATION INTERDISCIPLINAIRE
2.2. QUELLE PLACE POUR L’ENGAGEMENT DU OU DE LA CHERCHEUR-E ?
2.3. ÉLÉMENTS DE CRITIQUE SOCIALE ET SCIENCES SOCIALES CRITIQUES
2.4. PARTI-PRIS DANS LA RÉDACTION : L’EXPRESSION DE LA SUBJECTIVITÉ ET LES IMAGES COMME PORTEUSES DE SENS
3. CONTEXTE SOCIOCULTUREL: « INCREDIBLE INDIA ! » 
3.1. BRÈVE PRÉSENTATION DE L’INDE
3.2. LES APPELS MYTHIQUES D’UN TERRITOIRE AUX FACETTES SOCIOCULTURELLES  MULTIPLES
3.2.1. Berceau de civilisations millénaires et carrefour des conquêtes multiples
3.2.2. L’Inde : de l’Indépendance à aujourd’hui : sur les traces de « l’Éléphant indien »
3.3. L’INDE : UNE STRUCTURATION PAR DES CONTRASTES SAISISSANTS
3.3.1. Une puissance économique mondiale majeure ?
3.3.2. L’Inde la plus grande démocratie au monde : quotas, castes et nationalisme hindou
3.3.2.1. Organisation politique : centralisation gouvernementale et pouvoirs fédéraux
3.3.2.2. Une politique des quotas : discrimination « positive » ?
3.3.3. Les indiennes du « garde-à-vous » aux poings levés
3.3.4. L’accès à l’éducation : des vitesses divergentes
3.3.5. Les enjeux selon l’observatrice
3.4. MUMBAI : LA « MAXIMUM CITY », MICROCOSME DE L’INDE
4.4.1. La porte d’entrée de l’Inde
4.4.2. Le poumon de l’Inde ?
4.4.3. Stratifications de l’espace, stratifications sociales et représentations
3.5. LES EXPRESSIONS ARTISTIQUES À MUMBAI : ENTRE REPRÉSENTATIONS ET PRATIQUES
3.6. LE PLURILINGUISME EN INDE : UNE DIVERSITÉ LINGUISTIQUE HIÉRARCHISÉE
3.6.1. Convention nationale et politiques linguistiques et éducatives
3.6.2. Entre la tradition de l’Hindi et l’autoroute de l’Anglais
3.6.3. Statut des langues et de leurs usages en Inde
3.6.4. Les langues régionales pas « mortes » mais revendiquées !
3.6.5. Les langues tribales : de la reconnaissance à la perte
3.6.6. L’éducation au coeur des problématiques
3.7. FRANCE – INDE : LES RELATIONS DES PUISSANCES DIPLOMATIQUES ENTRETENUES
3.7.1. Le passé colonial français
3.7.2. Des liens diplomatiques maintenus et renforcés : la coopération économique et politique
3.7.3. Diffusion culturelle et linguistique en Inde : sur les enjeux politiques majeurs pour le
« développement international »
3.7.4. Le français : dit « première langue étrangère » enseignée
3.7.5. La coopération entre l’Institut français en Inde et l’Alliance française
3.8. L’ALLIANCE FRANÇAISE DE BOMBAY : UNE INSTITUTION PRESTIGIEUSE RECONNUE À MUMBAI
3.8.1. Le réseau des Alliances Françaises en Inde : un réseau largement implanté
3.8.2. Historique et présentation générale de l’AFB
3.8.3. Organisation géographique : une structure éclatée dans la ville
3.8.4. Une programmation culturelle
3.8.5. Un centre de langue de FLE
3.8.6. Un enseignement du Français Langue Étrangère marqué par le réseau social étudiant numérique Mumbaikar in French
4. APPORTS THÉORIQUES : LES ENJEUX DE LA RENCONTRE DE LA DIDACTIQUE DES LANGUES ET DES CULTURES ET DE LA DIDACTIQUE DES ARTS PLASTIQUES 
4.1. LES APPORTS RÉFLEXIFS DES SCIENCES SOCIALES
4.1.1. Organisation sociale entre individus, groupes et sociétés
4.1.2. L’approche interculturelle
4.2. LES APPORTS DE LA DIDACTIQUE DES ARTS PLASTIQUES EN CLASSE DE LANGUES : DES PRATIQUES POUR UNE RÉFLEXIVITÉ DES APPRENANT-E-S
4.2.1. Didactique des arts plastiques : un cadre commun pour une interaction entre pratique et théorie
4.2.1.1. Éléments de définition de la discipline « arts plastiques »
4.2.1.2. La notion de temporalité
4.2.1.3. Les objectifs communs en arts plastiques
4.2.1.4. L’approche par compétences
4.2.2. Des points communs à exploiter pour l’approche actionnelle en classe de langues
4.2.2.1. L’approche par compétences en didactique des langues et des cultures
4.2.2.2. La notion de tâche dans le CECRL
4.2.2.3. Pour une vision « humaniste » de l’enseignement-apprentissage par la créativité
5. ENQUÊTES ET PRATIQUES SUR LE TERRAIN : DES MATÉRIAUX QUI CONVERGENT 
5.1. POSTURES DE CHERCHEURE SUR LE TERRAIN
5.1.1. La conjugaison des différentes postures
5.1.2. Rappel des objectifs
5.1.3. Hypothèses de départ
5.2. QUESTIONNEMENTS EN SOCIODIDACTIQUE : MÉTHODES, CORPUS ET RÉSULTATS
5.2.1. Quels sont les usages et les représentations du plurilinguisme à Mumbai ?
5.2.1.1. Le questionnaire
5.2.1.1.1. Contextualisation
5.2.1.1.2. Objectifs du questionnaire
5.2.1.1.3. L’anglais : langue du questionnaire
5.2.1.1.4. Organisation et contenu du questionnaire
Relecture, corrections et validation du questionnaire
5.2.1.2. Résultats par questions thématiques
5.2.1.2.1. Family
5.2.1.2.2. Friendship
5.2.1.2.3. TRANSACTIONS
5.2.1.2.4. EMPLOYMENT
5.2.1.2.5. EDUCATION
5.2.1.2.6. PERCEPTIONS
5.2.1.2.7. PROFIL
5.3.2. Profils, « motivations » et représentations des apprenant-e-s
5.3.2.1. Répartition d’âge
5.3.2.2. Répartitions par sexes
5.3.2.3. Langues parlées par les apprenant-e-s
5.3.2.4. Les débuts de l’apprentissage du français
5.3.2.5. Langues dites étrangères
5.3.2.6. Quelles sont les motivations des apprenant-e-s de l’Alliance française de Mumbai ?
5.2.5.6.1. Résultats par apprenant-e-s
5.2.5.6.2. La beauté de la « langue française »
5.2.5.6.3. Le gout et les compétences pour les langues
5.2.5.6.4. L’intérêt pour la “culture française”
5.2.5.6.5. Pour communiquer avec le monde francophone
5.2.5.6.6. Pour développer ses compétences en français
5.2.5.6.7. Pour faire des études dans un pays francophone
5.2.5.6.8. Pour servir un futur job
5.2.5.6.9. Pour travailler en tant que professionnel en relation avec le français
5.2.5.6.10. Parce qu’un moment spécifique de notre existence nous y a conduit
5.2.5.6.11. De la « distinction sociale » à des intérêts marqués pour « la culture française »
5.3.3. Découvertes introductives en immersion dans la classe, « Dessinons nos rêves ! »
5.3.4. Quelles représentations de l’usage des arts plastiques par les enseignant-e-s, en classe de FLE ?
5.3.5. Quelles représentations de l’usage des arts plastiques par les apprenant-e-s, en classe de FLE ?
5.3. EXPÉRIMENTATION DE L’ « APPROCHE CRÉATIVE » À L’ALLIANCE FRANÇAISE DE MUMBAI
5.3.1. « Dessinons nos rêves »
5.3.1.1. Cadres des interventions
5.3.1.2. Objectifs
5.3.1.3. Déroulements
5.3.1.4. Bilan
5.3.2. Ateliers « bande-dessinée »
5.3.2.1. “From comic to graphic novel” (de la bande-dessinée au roman graphique)
5.3.2.1.1. Cadre des interventions
5.3.2.1.2. Objectifs
5.3.2.1.3. Déroulement
5.3.2.1.4. Bilan
5.3.2.2. La bande-dessinée : intervention en classe de niveau A2, avec Puneeta
5.3.2.2.1. Cadre de l’intervention
5.3.2.2.2. Objectifs
5.3.2.2.3. Déroulement
5.3.2.2.4. Bilan
5.3.3. “French & creativity”
5.3.3.1. Cadre de l’atelier
5.3.3.2. Objectifs
5.3.3.3. Déroulement global
5.3.3.3.1. Exemple de pratique artistique, la « dictée créative » de Ghislaine Bellocq
5.3.3.3.2. Des portraits qui suscitent un vif intérêt !
4.4.1.1.1. Thématique choisie par les apprenant-e-s, le « street art » objet des curiosités
4.4.1.1.2. Retours écrits d’apprenant-e-s
4.4.1.2. Des propositions d’outils complémentaires en ligne
4.4.1.3. Bilan
5.4. LES LIMITES ET PROLONGEMENTS POSSIBLES DE LA PRÉSENTE EXPÉRIMENTATION
5.5. PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS
5.5.1. Pour une mise en pratique par l’ « approche créative » inspirée par le terrain de recherche et par les témoignages de Ghislaine Bellocq
5.5.1.1. La notion de projet
5.5.1.2. La notion d’atelier : des ensembles à co-construire
5.5.1.3. Des acteurs qui collaborent pour produire
5.5.1.4. La notion de temps et de temporalité
5.5.1.5. La notion d’espaces
5.5.1.6. Les matériaux et les outils
5.5.1.7. La notion de tâche et de productions
5.5.1.8. Quel lien avec la « culture » ?
5.5.1.9. Valorisation des oeuvres dans l’espace et médiations culturelles
5.5.2. Projet d’édition aux Presses Universitaires de Grenoble
6. CONCLUSION 
6.1. DE LA SUBJECTIVITÉ ET DE LA RÉFLEXIVITÉ À N’EN PLUS SAVOIR QUE FAIRE !
6.2. UN SUPPORT D’EXPÉRIMENTATIONS MULTIPLES POUR DES FINALITÉS MOUVANTES
7. BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE 
8. ANNEXES 
8.1. PRODUCTIONS DES ÉTUDIANT-E-S
8.1.1. Productions : Dessinons nos rêves – classe A1
8.1.2. Productions : Dessinons nos rêves – classe B2
8.1.3. Productions : « From comic to graphic novel » (De la bande-dessinée au roman graphique) à K.C. College
8.2. QUESTIONNAIRE EN LIGNE « FLE ET ARTS PLASTIQUES »
8.3. QUESTIONNAIRES AUX APPRENANT-E-S
8.3.1. TANAY B1 – Questionnaires apprenant-e-s
8.3.2. KAVITA B1 – Questionnaires apprenant-e-s
8.3.3. ARVA CFPC – Questionnaires profils apprenante-s
8.3.4. ARVA – Questionnaire apprenant-e-s
8.3.5. USHA B2 – Questionnaires apprenant-e-es
8.4. ENTRETIENS
8.4.1. Entretien Puneeta
8.4.2. Entretien N
8.4.3. Entretien Christian Rodier
8.5. EXPÉRIENCE À DJIBOUTI
8.5.1. Pourquoi est-ce important d’utiliser plusieurs langues pour apprendre le français ?
8.5.2. Questionnaire étudiant-e-s Djibouti – partie 2
8.5.3. Outils créatifs et plurilingues imaginés et coconstruits en classe
8.5.3.1. Outils pour apprendre les chiffres
8.5.3.2. Outils bilingue pour apprendre l’alphabet
8.5.3.3. Outils pour apprendre les syllabes
8.5.3.4. Outils pour apprendre la phonétique
8.5.3.5. Outils pour apprendre les couleurs
8.5.3.6. Outils pour apprendre son environnement
8.5.3.7. Outils pour communiquer
8.5.3.8. Outils pour exprimer ses émotions
8.5.3.9. Outils pour apprendre les parties du visage .

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