Quelles connaissances les patients de plus de 75 ans ont-ils de leurs médicaments?

Lors de mes divers stages durant mon cursus, j’ai constaté que le vieillissement de la population allait avoir un impact sur ma pratique. En France, au 1er janvier 2019, selon l’INSEE un patient sur dix a plus de 75 ans. Toute spécialité confondue est amenée à évoluer pour prendre en charge les patients âgés et leurs spécificités. Durant mes stages en gériatrie et en médecine générale, j’ai remarqué que la consommation médicamenteuse augmentait considérablement avec l’âge. Cette polymédication est à l’origine d’un risque iatrogène et a des conséquences économiques. (1) (2) Les patients âgés restent souvent spectateurs de ces prescriptions, habitués à une médecine paternaliste et ayant une grande confiance en la médecine. En comparaison, les patients plus jeunes s’interrogent fréquemment sur les traitements proposés et deviennent de réels acteurs de leur santé. (3) De ces constats, il m’est apparu intéressant d’étudier les connaissances sur les médicaments chez les personnes âgées de plus de 75 ans en médecine générale. Différentes études ont traité ce sujet de connaissance des médicaments. Les études réalisées en médecine de ville portent sur l’ensemble de la population adulte. Celles portant sur les personnes âgées sont réalisées en milieu hospitalier. Le recrutement y est souvent plus simple et rapide.

GENERALITES

Aspects démographiques 

En France, à l’heure d’aujourd’hui, nous sommes confrontés au vieillissement de la population puisqu’au 1er janvier 2019, selon les données de l’INSEE, près d’un habitant sur dix a plus de 75 ans. D’après les projections, ce phénomène ne va cesser d’augmenter, notamment jusqu’en 2040 où un habitant sur quatre pourrait avoir plus de 65 ans. Après 2040, la proportion des personnes âgées de plus de 75 ans, continuera à croître mais de manière plus modérée. En 2070, la France pourrait donc compter 270 000 centenaires si les tendances démographiques se maintiennent. Cette tendance est présente dans l’ensemble de l’Union Européenne puisqu’entre 2016 et 2080 la part de la population âgée de plus de 80 ans pourrait être doublée. (7) Ce phénomène s’explique par le vieillissement de la génération « baby-boom » laissant place au « papy-boom » et par l’allongement de l’espérance de vie. L’espérance de vie a augmenté au fil du temps grâce à l’amélioration des conditions de vie, aux progrès médicaux et aux programmes de santé publique. Ces modifications ont permis d’allonger l’espérance de vie à la naissance des hommes à 79.5 ans en 2019 contrairement à 62.2 ans en 1949 et pour les femmes à 85.4 ans en 2019 contrairement à 67.6 ans en 1949. (8) (9) Depuis des années, les spécialistes alertent sur le sujet. Cela s’accélère ces dernières années. En 2018 le gouvernement s’empare de la question et lance « la concertation grand âge et autonomie ». En juin 2019 c’est au tour de Santé publique France d’ouvrir un dossier « Bien vieillir ». (10) (11) A travers ces différents débats, la notion de « passer de la gestion de la dépendance au soutien de l’autonomie » ressort comme l’un des axes prioritaires. Cela passe par la prévention des complications des maladies chroniques. Une revue de littérature a montré que les complications des maladies chroniques étaient à l’origine d’une dépendance plus précoce.

Prise en charge des personnes âgées, spécificités 

Dépendance

D’après le Larousse, la dépendance est « l’état, la situation de quelqu’un, d’un groupe, qui n’a pas son autonomie par rapport à un autre, qui n’est pas libre d’agir à sa guise ». (13) Selon l’INSEE, la dépendance d’une personne âgée est « un état durable de la personne entraînant des incapacités et requérant des aides pour réaliser des actes de la vie quotidienne ». (14) Elle touche en France seulement 8% des plus de 60 ans, mais s’accroit au fur et à mesure de l’avancée dans l’âge pour atteindre 20% des plus de 85 ans. (15) Nous avons à notre disposition différents outils pour l’évaluer dans le but d’adapter au mieux le plan d’aide :
– Echelle des activités de la vie quotidienne (ADL) cotée sur 6 points (soins corporels, habillement, toilette, transfert, continence, alimentation).
– Echelle des activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL) cotée sur 5 points pour les hommes (téléphone, courses, transport, médicaments, argent) et sur 8 points pour les femmes (téléphone, courses, cuisine, ménage, linge, transport, médicaments, argent).
– Grille autonomie gérontologique groupes iso-ressources (AGGIR) permettant de classer les patients dans un des six groupes iso-ressources (GIR) selon le seuil de dépendance.

La grille AGGIR est inscrite dans la loi française comme outil d’évaluation de la dépendance d’un patient pour l’obtention des aides financières comme l’allocation personnalisée autonomie (APA) ainsi que le niveau d’aide nécessaire. (16) Selon l’INSEE, 59% des bénéficiaires de l’APA vivent à domicile. La perte d’autonomie et l’entrée dans la dépendance affectent l’ensemble de la vie quotidienne et notamment la gestion des médicaments. Une étude réalisée chez des personnes de 80 ans et plus, dépendantes dans le cadre de troubles cognitifs, met en évidence que 85% des patients inclus ne prenaient pas correctement leur traitement à domicile. Il est nécessaire de redoubler de prudence et d’adapter les prescriptions de ces patients.

Polypathologie et polymédication

Selon la Haute Autorité de Santé, une personne âgée est une personne de 75 ans et plus ou une personne de 65 ans ou plus atteinte de polypathologie. Le terme polypathologie n’est pas retrouvé dans le dictionnaire mais il est utilisé pour parler d’un cumul de pathologies. Selon la HAS, nous retenons la polypathologie pour les patients ayant aux moins trois maladies chroniques. (18) Pour la Société Française de Médecine Générale le terme est retenu dès lors qu’un patient souffre d’au moins 2 pathologies. (19) La polypathologie est très fréquente chez les patients âgés puisque 93% des patients de plus de 70 ans déclarent souffrir d’au moins 2 pathologies et la moitié d’entre eux déclarent être atteint de 6 maladies. (20) Selon la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, la prévalence des maladies cardio-vasculaire atteint 29% chez les plus de 75 ans. 68% des plus de 75 ans bénéficient d’un traitement antihypertenseur et 39% d’un traitement hypolipémiant (ces deux derniers étant considérés comme facteur de risque cardio-vasculaire). Viennent ensuite les troubles cognitifs avec une prévalence de 18%, le diabète avec une prévalence de 18.1%, selon santé publique France. Puis l’insuffisance rénale dont la prévalence est estimée à 16.9%, selon l’étude REIN de 2007. (21) Les cancers sont également des pathologies très fréquentes, puisque l’incidence de tout cancer confondu atteint 33% chez les plus de 75ans selon santé publique France. (22) Ces patients âgés, le plus souvent polypathologiques, bénéficient d’une prise en charge pluri-professionnelle et poly médicamenteuse les exposant à diverses complications.

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
I. Aspects démographiques
II. Prise en charge des personnes âgées, spécificités
1. Dépendance
2. Polypathologie et polymédication
3. Observance
4. Iatrogénie
a. Vieillissement et modifications métaboliques
b. Interactions médicamenteuses
c. Effets indésirables
d. Erreurs de prescription
MATERIEL ET METHODE
I. Type d’étude et objectifs
1. Population cible
2. Questionnaire
3. Traitement des données
a. Analyse statistique
b. Données de l’ordonnance
c. Données du questionnaire
RESULTATS
I. Caractéristiques de la population
II. Réponses apportées au questionnaire
1. Avez-vous un médicament contre l’hypertension ?
2. Avez-vous un médicament contre le diabète ?
3. Avez-vous un médicament pour le moral ?
4. Avez-vous un médicament contre le cholestérol ?
5. Avez-vous un médicament contre la douleur ?
6. Avez-vous un médicament anticoagulant ?
7. Avez-vous un médicament pour dormir ?
8. Avez-vous un médicament contre les douleurs d’estomac ?
9. Avez-vous un médicament contre la constipation ?
10.Prenez vous d’autres médicaments ?
III. Etat des connaissances des patients
1. Connaissance de la classe médicamenteuse
2. Connaissance de la classe médicamenteuse et du nom
3. Connaissance de la classe médicamenteuse, du nom et de la posologie
4. Connaissances selon le sexe
5. Connaissances selon l’âge
6. Connaissances selon le nombre de médicaments
DISCUSSION
I. Limites de notre étude
1. Biais de sélection
2. Biais de mesure et de confusion
II. Comparaison à la littérature
1. Selon la population et les données sociologiques
2. Selon les classes thérapeutiques
3. Selon la définition utilisée
III. Perspectives d’amélioration
1. Limiter la polymédication et promouvoir l’éducation thérapeutique
2. Réaliser une prise en charge pluri-professionnelle
a. Le médecin généraliste
b. Le pharmacien
c. L’infirmier libéral
d. L’infirmier de pratique avancée
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
SERMENT D’HIPPOCRATE
RESUME

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