Quelle proposition de programme de prévention primaire peut limiter les blessures chez le triple sauteur ?

Quel pourrait être le rôle du masseur-kinésithérapeute (MK) dans le domaine du sport ? Une question bien vague que je me suis posée dès l’entrée à l’Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK). Étant moi-même pratiquante de sports, je me suis toujours intéressée à ce domaine.

Au cours de la 2ème année de formation, nous devions mettre en place un projet de groupe. Nous avons choisi de conduire une intervention de prévention et d’éducation auprès de jeunes sportifs pratiquant le handball. À la suite de ce projet, je me suis rendue compte que la prévention faisait partie intégrante de nos compétences en tant que MK. De plus, dans le sport, une blessure peut être synonyme d’un temps d’arrêt ou même d’un arrêt définitif de la pratique. Le sport et l’exercice jouent un rôle essentiel dans le temps libre des gens et influencent ainsi leur bien-être mental. La perte de temps de sport est un facteur psychosocial important (1). Ainsi, les blessures peuvent contrer les effets bénéfiques de la participation sportive si un athlète n’est pas en mesure de continuer à participer en raison des effets résiduels de la blessure (2).

Pratiquant l’athlétisme depuis 9 ans, je me suis donc intéressée à ce sport. J’ai observé toutes les disciplines qu’il contient, c’est-à-dire les courses, les lancers, les sauts. Les concours étant peu étudiés, mon intérêt s’est déplacé sur ces disciplines. Ayant pratiqué le triple saut au cours de quelques compétitions, je me suis souvenue des contraintes importantes engendrées par la discipline. Puis, j’ai commencé à lire sur cette discipline. Dans la littérature, le triple saut est reconnu comme l’une des épreuves sportives les plus exigeantes techniquement et physiquement (3). Les raisons de cette exigence ont commencé à me poser question. Lors de mon deuxième stage de 3ème année de formation à l’Institut Nationale du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), j’ai pu rencontrer des athlètes et des entraîneurs de triple saut et discuter avec eux des différentes problématiques du triple saut. Ces échanges m’ont permis de comprendre les différentes contraintes induites par cette discipline et ont attisé mon intérêt. Je me suis alors questionnée sur l’existence d’un protocole de prévention en athlétisme. J’ai remarqué que peu d’études avaient été effectuées dans ce domaine. Puis, je me suis intéressée aux pathologies les plus fréquentes au triple saut. L’objectif de ce travail étant de proposer un protocole de prévention adapté aux contraintes retrouvées dans le triple saut et aux pathologies les plus fréquentes de la discipline.

Triple saut

Définition 

Selon l’International Association of Athletics Federations (IAAF), « le triple saut consiste en un saut à cloche-pied, une enjambée et un saut effectués dans cet ordre. Le saut s’effectuera de telle sorte que l’athlète retombe d’abord sur le pied avec lequel il a pris son appel, puis au deuxième saut, sur l’autre pied, à partir duquel le saut est terminé » (4). Cette discipline fait partie des sauts horizontaux régis par les règles 184, 185 et 186 de l’IAAF (5).

Histoire

Dans l’antiquité, des épreuves d’athlétisme étaient proposées lors des différentes manifestations. On retrouve le saut en longueur, dont le résultat était l’addition des trois sauts en longueur à cette époque (6). En 1896, le triple saut faisait partie des disciplines programmées aux premiers Jeux Olympiques Modernes d’Athènes sous la forme de « Hop-Hop-Jump » (4). C’est-à-dire que l’athlète effectuait deux foulées avant le dernier saut. C’est en 1908, que la technique décrite comme « Step-Hop Jump » connue actuellement apparaît (4). Par la suite, le triple saut est peu pratiqué, cette discipline étant jugée comme traumatisante et fantaisiste (6). Enfin, le triple saut fait partie des dernières disciplines de l’athlétisme à être pratiquées par les femmes. Ces dernières étant considérées comme trop fragiles pour cette épreuve, elle n’apparaît qu’en 1990 dans le programme féminin (6).

Biomécanique

Course d’élan

Chaque saut commence par une course d’élan. Le sprint est composé d’une succession de foulées.

Chaque foulée commence quand un pied est au contact avec le sol et se termine quand ce même pied est de nouveau en contact avec le sol. Ces moments sont appelés contact initial. On peut définir deux phases au cours de chaque foulée. La phase d’appui qui correspond au moment où le pied est en contact avec le sol et la phase de suspension qui commence lorsque le pied n’est plus en contact avec le sol.

La phase d’appui est divisée en 3 parties : l’amortissement, le soutien et la propulsion .

L’amortissement commence lorsque le pied est en contact avec le sol et se termine lorsque la verticale du centre de gravité correspond à la verticale de l’appui au sol (8). Au niveau de la cheville, pendant le sprint, il n’y a pas de flexion dorsale initiale comme pour la marche puisque le contact initial se fait directement sur l’avant-pied. Ainsi, la flexion plantaire absorbe le choc dû au contact avec le sol (7). Le tendon calcanéen tout comme l’aponévrose plantaire ont un rôle dans l’absorption du choc. Le tendon calcanéen s’allonge lors de la phase d’amortissement pour absorber l’énergie et se raccourcit lors de la phase de propulsion pour restituer l’énergie (7). Ensuite, au niveau du genou, le temps d’amortissement est court. Le quadriceps et le droit fémoral absorbent l’impact du contact initial. Avant le contact initial, le quadriceps se contracte pour induire une extension de genou, ce qui amène le genou à environ 45° de flexion lors de l’amortissement (7). Les ischio-jambiers (IJ) se contractent lors de l’amortissement pour étendre la hanche. De plus, les ischio jambiers diminuent la vitesse d’extension du genou avant le contact initial et ils ont un rôle dans le transfert d’énergie entre les différents segments du membre inférieur. Les ischio-jambiers ont donc une fonction excentrique sur cette période (7). Cependant, lors de l’amortissement, l’extension de genou est dominante ce qui veut dire que le quadriceps doit produire un effort plus important que les ischio-jambiers qui ont une fonction de flexion de genou pour maintenir l’extension de genou et l’extension de hanche (9). La co-contraction des muscles antagonistes permet d’améliorer la stabilité de l’articulation lors de la phase d’appui (7). Enfin, au niveau de la hanche, tout comme les ischio-jambiers, les extenseurs de hanche et notamment le grand glutéal se contractent lors de l’amortissement pour étendre la hanche. Ils sont dominants et ont une fonction concentrique (7). Les ischio-jambiers et le grand glutéal amènent le corps vers l’avant par extension active de la hanche (7).

L’amortissement est suivi du soutien qui correspond à l’instant où le centre de gravité est au-dessus de l’appui (8). Lorsque le pied est fixé au sol, la flexion dorsale de cheville induit une rotation interne du tibia et donc une pronation du pied. La pronation bloque l’articulation transverse du tarse et augmente la flexibilité du pied, ce qui améliore l’absorption du choc. Cependant, une pronation excessive est un mouvement anormal de l’articulation et peut être à l’origine de syndrome de sur-utilisation (7). Le genou se tend progressivement pendant la phase de soutien et la hanche continue vers l’extension.

La propulsion suit le soutien et se termine lorsque le pied quitte le sol. Le but de ce moment est de créer l’accélération, il correspond à une phase de poussée (8). Le triceps sural se contracte pour réaliser une flexion plantaire de cheville (7), il est responsable de la propulsion vers l’avant (du décollage) (3). Le tendon calcanéen restaure l’énergie emmagasinée par son étirement lors de la première période de la phase d’appui (7). Le quadriceps se contracte également de manière concentrique et est un des acteurs de la propulsion par extension du genou. La plus grande extension retrouvée lors de la phase de propulsion est de l’ordre de 20° (7). Les ischio-jambiers sont actifs et assurent la stabilité et la proprioception lors de la propulsion (9). L’extension maximale de hanche a lieu juste avant le décollage du pied du sol (10). Elle est suivie d’une contraction des fléchisseurs de hanche qui permet de ralentir le mouvement de cycle arrière de la cuisse. Au cours de cette phase le psoas est tendu et l’énergie absorbée lors de l’étirement va être restituée au début de la phase de suspension .

Pendant la phase d’appui, les déplacements dans le plan frontal sont minimes, les muscles et les ligaments ont une fonction de stabilisation (7). Les abducteurs de hanche et principalement le moyen glutéal sont actifs tout au long de la phase d’appui. Lors de l’amortissement, la force de réaction au sol a sa projection verticale en dedans du centre articulaire de la hanche. Le moyen glutéal se contracte en excentrique pour maintenir l’équilibre et les adducteurs de hanche se contractent en concentrique pour compenser le moment des abducteurs qui est inférieur au moment des forces exercées par la force de réaction au sol. Pendant la propulsion, les abducteurs se contractent en concentrique pour générer une force (7). Concernant le genou et la cheville, peu de mouvements se font dans le plan frontal. Les ligaments et les tendons n’absorbent et ne créent aucune force .

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Table des matières

1. Introduction
2. Cadre conceptuel
2.1. Triple saut
2.1.1. Définition
2.1.2. Histoire
2.1.3. Biomécanique
2.1.4. Hypothèses lésionnelles
2.1.5. Épidémiologie
2.1.6. Pathologies rencontrées
2.2. Prévention
2.2.1. Définition
2.2.2. Rôle du Masseur-kinésithérapeute
2.2.3. Prévention dans le sport
2.2.4. Prévention en athlétisme
3. Démarche réflexive
3.1. Synthèse
3.2. Problématique
3.3. Objectifs
4. Méthodologie
4.1. Critères d’inclusion
4.2. Interrogation des bases de données
4.3. Sélection des études
4.4. Extraction des données
4.5. Qualité des études sélectionnées
5. Résultats
5.1. Résultat de la recherche
5.2. Caractéristique des études sélectionnées
5.2.1. Types d’étude
5.2.2. Participants
5.2.3. Objectifs
5.2.4. Critères de jugement
5.2.5. Types d’intervention
5.2.6. Évaluation de la qualité des études
5.3. Synthèse des données
6. Discussion
6.1. Analyse des résultats
6.2. Validité externe
6.3. Implantation d’un protocole de prévention
7. Conclusion
Bibliographie
Annexes

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