Quelle place du professionnel dans la relation avec le migrant ?

LA POPULATION DU SECTEUR 5

Le quartier Jouhaux est composé à 75% de populations d’origine maghrébine (Ravenel, 2012 : 3), tandis que l’îlot Châtelet du quartier Abbaye compte majoritairement des Gens du Voyage et des populations d’origine italienne (Zambelli M., Bouvier C. & Bagnis R., 2001 : 3). Cette hétérogénéité n’est pas sans heurts (on peut rappeler l’incendie volontaire d’une première MJC située à quelques centaines de mètres de l’actuelle MJC en décembre 2009 ), et on peut être amené à intégrer dans une même ASL des populations dont les rapports quotidiens sont plutôt de l’ordre de la méfiance. D’un point de vue socio-économique, la population de la ZUS Abbaye-Teisseire est globalement plus fragile qu’ailleurs à Grenoble.

LES ACTEURS SOCIAUX PARENTS-ENFANTS : CE QU’OFFRE LE SECTEUR 5

Une rapide présentation des différents partenaires qui prennent en charge les parents avec leurs enfants est nécessaire pour comprendre le quotidien des populations, et pour constituer un réseau de professionnels avec des actions complémentaires.

LA MARELLE

La Marelle est un lieu d’accueil pour les enfants de 0 à 6 ans accompagnés d’un adulte. Situé à côté de la place du marché Abbaye et à quelques centaines de mètres de la MDH, cet espace propose différents types de jeux adaptés à toutes les tranches d’âges entre 0 et 6 ans, ainsi qu’une cuisine si les adultes souhaitent cuisiner. Différents professionnels se relaient pour faire des permanences, comme C. Bourrel, coordinatrice de La Marelle, ou encore M. Chaveroux, CESF (Conseillère en Économie Sociale et Familiale) à la MDH.
L’objectif du lieu est de proposer aux parents ou tuteurs un espace où ils puissent jouer avec leur enfant, que celui-ci rencontre et joue avec d’autres enfants, et que les parents se rencontrent et discutent. D’après C. Bourrel, l’isolement est en effet un problème dans ce quartier, où beaucoup de femmes ne sortent pas ou peu de chez elle.

LES CRECHES : LE PROGRAMME « PARLER BAMBIN » ET L’ACTION «BAIN DE LANGAGE »

Différents partenaires interviennent auprès de la petite enfance : l’Éducation nationale avec le service de la santé scolaire et le RASED (Réseau d’Aide et de Soutien aux Élèves en Difficultés), la PMI (Protection Maternelle et Infantile), etc. Ces professionnels repèrent les enfants « petits parleurs », c’est-à-dire ceux qui « ne peuvent pas faire entendre le son de leur voix dans le milieu scolaire » mais qui peuvent être de « grands parleurs » dans le cadre familial (Lentin, 1999 : 84).Une fois ces enfants repérés, ils font l’objet d’une attention et d’un programme particuliers, ainsi que d’un suivi régulier.
Suite aux nombreuses remarques faites par les enseignants et autres professionnels à propos des troubles de langage infantiles, un diagnostic est mené par l’ORS (Observation Régional de la Santé) Rhône-Alpes ; il apparaît alors que « les troubles du langage des jeunes enfants sont trois fois plus fréquents sur les territoires de la géographie prioritaire (zones urbaines sensibles) que sur les autres territoires » (Medina P. & Guye O., 2012 : 9).
De plus, les professionnels sont formels : plus les troubles de langage sont pris en charge tôt, plus il sera facile d’y remédier.
C’est pourquoi l’action «bain de langage » s’adresse à des enfants qui ont de 0 à 6 ans. Il s’agit d’une initiative de la ville de Grenoble,en collaboration avec les différents partenaires, pour « améliorer l’accès à l’expression orale et la communication interpersonnelle des enfants à travers la mise en place d’ateliers d’expression par le jeu, la lecture collective » (Medina P. & Guye O., 2012 : 9). L’idée de ces ateliers est de travailler d’une part avec les enfants, et d’autre part avec les parents et les enseignants pour anticiperet prévenir les troubles des apprentissages scolaires.Ces ateliers ont commencé en 2006 et se poursuivent encore actuellement.
Concrètement, environ cinq enfants sont choisis parmi ceux repérés comme petits parleurs par les professionnels (enseignants, PMI, orthophonistes de l’AGECSA , etc.). Ils se réunissent pendant 45 minutes avec un ou plusieurs animateurs (issus de centres sociaux ou d’associations socioculturelles) à raison d’une vingtaine de séances. A l’origine, ces séances étaient organisées durant le temps scolaire ; or les inspecteurs d’Académie ont souhaité en 2010 que ces ateliers prennent place pendant les temps périscolaires. Les ateliers se déroulent donc désormaisdans les crèches.
Aujourd’hui, toutes les crèches de Grenoble proposent ces ateliers «bain de langage », et de plus en plus de crèches en France également se forment pour organiser ces ateliers. Il apparaît donc que les troubles de langage chez les jeunes enfants sont un réel problème, qu’il faut prévenir et anticiper pour mieux y remédier.

LA SCOLARITE DES MIGRANTS MINEURS

L’académie de Grenoble (qui regroupe les départements de l’Isère, de la Drôme , de l’Ardèche, de la Savoie et de la Haute-Savoie) accueille chaque année plusieurs ENA, qu’il faut scolariser. On remarque dans le graphique ci-dessous que c’est l’Isère qui accueille le plus d’ENAF.

LA MDH ABBAYE

La MJC et le centre social Abbaye-Jouhaux forment actuellement une MDH. La politique de la Ville de Grenoble tend en effet vers le rassemblement de plusieurs structures au sein d’un même bâtiment, pour faciliter l es démarches des personnes et la communication entre les différents services (création de la MDH Capuche, TeisseireMalherbe, etc.). La création de la MDH Abbaye date de 2009, mais le rassemblement effectif des personnels de la MJC, du centre social et de l’antenne mairie récemment installée dans les locaux se fera au fil des évènements organisés ensemble. Leurs locaux se trouvent dans le même bâtiment –le centre social est au rez-de-chaussée tandis que la MJC est au premier et deuxième étages, et le personnel des deux structures se réunit lors de réunions mensuelles pour partager les différentes actions menées par le centre social et celles menées par la MJC – elles n’appartiennent en effet pas exactement au même domaine, même si elles peuvent parfois se rejoindre.
Par exemple, dans le cas des ASL, la coordinatrice administrative est l’écrivain public du centre social, S. Ben Mohamed, et la coordinatrice pédagogique C. Arnaud est employée par la MJC –nous développerons ce fonctionnement au B-1. De plus, certains évènements comme le carnaval et la soirée jeux sont organisés par les professionnels des deux structures.

LA POLITIQUE DE LA VILLE DE GRENOBLE

La politique de la ville de Grenoble à l’heure actuelle est de regrouper les centres sociaux avec d’autres structures pour favoriser une meilleure coordination entre tous les services proposés aux habitants. Pour réussir à faire collaborer tous ces professionnels rassemblés dans la même structure, il faut une communicat ion efficace et quotidienne entre les membres des différents services, et que les projetsdes uns et des autres n’entrent pas en conflit, mais se complètent pour proposer aux habitants du quartier un service le plus efficace possible. Il est donc nécessaire que notre projet ne fasse pas concurrence, ou n’entre pas en conflit avec d’autres projets de la MDH.
A Grenoble, et particulièrement dans le secteur 5, il y a principalement deux agences nationales qui orientent la politique de la ville en matière d’urbanisation et de projet social : l’Anru et l’Acsé , toutes les deux sous contrats urbains de cohésion sociale (Cucs). Ces agences ont pour objectif de réduireles écarts de développement entre les territoires et de piloter des projets sur le terri toire de la ville de manière cohérente. Ainsi, l’Acsé est à l’origine de la majorité des subventions en ce qui concerne les ASL.

LA MJC

Les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) ont pour objectifs de proposer des activités extra-scolaires. Elles dépendent du ministère de la Jeunesse et des Sports. A Grenoble, chaque secteur possède une ou plusieurs MJC.
La MJC Abbaye est une association régie par la loi d’association 1901 à but non lucratif. Le CA (Conseil d’Administration) est composéde bénévoles élus qui réécrivent le projet associatif tous les 3 ans. La fédération des MJC en Rhône Alpes met à disposition un directeur, E. Laigneau, qui garantit la mise en œuvre du projet et qui gère l’équipe pédagogique. Douze personnes travaillent à la MJC sur les secteurs enfance, jeunesse et adulte. En février 2011, 1450 personnes fréquentent la MJC (Djadouri, 2012 : 10). La MJC Abbaye accueille les enfants des écoles Clémenceau, Jean Racine, Jules Ferry et Grand Chatelet. Les activités de loisirs proposées s’inscrivent dans le Projet Educatif Local (PEL) ; elles sont payantes, le tarif étant indexé sur le quotient familial. La MJC Abbaye propose ainsi diverses activités, pour adultes comme pour enfants : des expositions (de peintures, etc.), des ateliers d’expression artistique (peinture, théâtre, danse, poterie, etc.), du sport (karaté, gymnastique, etc.), des ateliers découvertes (cuisine, magie, couture, etc.), de l’aide aux devoirs après l’école, un centre de loisirs pour enfants et un accueil pour adolescents le mercredi.
Maladie), un avocat, la MDPHI (Maison Départementale Pour Handicapés Isère), un psychologue, etc.
Pour nous intégrer au mieux au projet global, il est nécessaire de rencontrer tous ces professionnels et de leur expliquer à tous notre projet d’atelier parents-enfants, d’une part parce que certains peuvent participer à la réflexion sur ces ateliers, et d’autre part des détails quotidiens (comme la réservation de salles, de matériels, etc.) devront être réglés ensemble.

ORGANISATION DES ASL

Pour favoriser une meilleure coordination entre la MJC et le centre social, et en vue de la création de la future MDH, l’organisation des ASL est prise en charge à la fois par l’écrivain du centre social, S. Ben Mohamed, et par la coordinatrice pédagogique de la MJC, C. Arnaud.

LES ENTRETIENS AVEC LES FUTURS APPRENANTS

S. Ben Mohamed a en charge la partie administrative des ASL : c’est elle qui reçoit les potentiels apprenants pour un premier entretien, où elle monte le dossier de la personne : âge, situation familiale, sociale et administrative, lieu d’habitation, quel organisme l’a dirigée vers les cours de français d’Abbaye-Jouhaux (La Relève, l’Amicale du Nid, l’ADAT, etc.). Si le candidat est retenu (s’il habite le quartier, s’il n’est pas inscrit dans d’autres ASL, etc.), alors il prend rendez-vous pour un deuxième entretien, cette fois-ci avec C. Arnaud.
Ce second entretien est pédagogique : il sert à déterminer, à l’aide de questions et de dessins, quel est le niveau de l’apprenant dans les quatre compétences (compréhension écrite et orale, et production écrite et orale). Pour saisir le niveau de l’apprenant, la coordinatrice lui montre des images et lui demande quelle(s) langue(s) il utilise dans quelle situation (regarder la télévision, répondre au téléphone,utiliser internet, rédiger un courrier administratif, etc.). Cette première approche permet de cerner la situation linguistique actuelle de l’apprenant ainsi que ses besoins.
L’apprenant est enfin placé dans le groupe qui se rapproche le plus de son niveau. Il est en effet difficile de faire des ateliers où les niveaux des apprenants sont presque équivalents, d’une part parce qu’on rencontre une grande disparité dans les niveaux de français des apprenants, d’autre part parce qu’il est rare qu’un apprenant suive régulièrement l’atelier de français, et ce pour des raisons administra tives (rendez-vous à la préfecture, chez l’assistante sociale, réception d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), fin de la durée légale du séjour en France, etc.) ou personnelles (ne plus trouver d’intérêt aux ateliers, désirer rentrer au pays ou migrer vers un autre pays, une autre ville, etc.).

LES DIFFERENTS ATELIERS PROPOSES

Tenant compte de ces disparités, la coordinatrice pédagogique des ASL de la MDH Abbaye crée des ateliers qui tentent de répondre au mieux à la demande. Ainsi, il existe les ateliers suivants : un groupe pour les débutants complets à l’oral ; deux groupes pour travailler l’oral pour ceux qui savent déjà s’exprimer et comprendre (ils correspondent au niveau A1 et A2 du CECRL –Cadre Européen
Commun de Référence pour les Langues) ; un groupe d’alphabétisation. Cet atelier s’adresse surtout à des personnes qui sont plutôt à l’aise à l’oral, mais qui à l’écrit sont soitanalphabètes, soit ont le niveau de post-alphabétisation ou A1.1 à l’écrit selon le CECRL; un module pour apprendre le français via des exercices individualisés sur ordinateur ; un atelier le soir pour le français à objectif professionnel, destiné aux personnes qui soit travaillent déjà et souhaitent développer leur activité, soit sont en recherche d’emploi ; un module pour préparer aux examens du DILF (Diplôme Initial de Langue Française), DELF (Diplôme d’Études en Langue Française), DALF (Diplôme Approfondi de Langue Française) et au TCF (Test de Connaissance du Français) ; un atelier pour travailler à la fois l’oral et l’écrit, pour les apprenants qui possèdent déjà une base ;
Ces ateliers sont réévalués et réadaptés en fonction de l’évolution des demandes et des migrations. Ainsi, l’atelier «Découvertes » crée au début de l’année n’a pas fonctionné et a été supprimé. Ces ateliers ont lieu deux fois deux heures chaque semaine – sauf le cours via ordinateur et l’atelier pour préparer aux examens, qui n’ont lieu qu’une fois deux heures par semaine.
Pour animer ces ateliers, les coordinatrices font appel à des bénévoles – il y en a environ 25, qui animent en duo un atelier de deux heures par semaine.

LE PUBLIC DES ASL

Le public des ASL s’est modifié au cours de ces dernièresannées; les décennies précédentes voyaient surtout des Maghrébins, tandis que depuis les années 2004-2005 l’origine géographique des personnes s’est diversifiée : Europe de l’est et centrale, personnes du Moyen-Orient, et d’Europe occidentale (des Espagnols notamment). Depuis toujours cependant, il y a une constante : il y a toujours plus de femmes que d’hommes. On peut expliquer cela par le fait que les hommes ont traditionnellement le rôle de travailler et de rapporter de l’argent (ce qu’ils peuvent faire en restant au sein de leur communauté ethnique), alors que les femmes doivent gérer les tâches domestiques et administratives : elles sont donc souvent bien plus en contact avec la société francophone que leur mari.
La majorité des personnes ont entre 19 et 45 ans. La plupart sont en France depuis moins de cinq ans, ce qui est un fait nouveau : les dernières décennies, il s’agissait surtout de personnes retraitées, en France depuis de nombreuses années, dont beaucoup étaient analphabètes. La tendance s’est inversée au cours de la décennie précédente: il y a de moins en moins d’analphabètes, et de plus en plus de personnes scolarisées – souvent même dans l’enseignement supérieur.
Les situations administratives sont diverses, mais ce qui caractérise la plupart des personnes présentes aux ASL, c’est qu’elles n’ont souvent pas l’autorisation de travailler et se trouvent donc dans des situations précaires (comme les conjoints d’étudiants, les demandeurs d’asile, les personnes disposant d’un récépissé sans autorisation de travail, d’un titre de séjours obtenu dans d’autres pays de l’U.E., etc.).

MON ROLE EN TANT QUE STAGIAIRE

En tant que stagiaire, j’ai été amenée à participer à différe ntes actions menées au sein des ASL, ainsi qu’à plusieurs évènements de la MDH. Quelles que soient les occasions (fêtes populaires, projet de la ville de Grenoble, projet MDH, etc.), les coordinatrices des ASL tentent de faire un lien entre le public des ASL, et les projets qui se montent dans le quartier.

LA COMMANDE INITIALE DE STAGE

Notre commande de stage est de construire des ateliers parents-enfants. Dans ce but, nous avons passé du temps à analyser les besoins du public : prendre en charge ponctuellement les ASL pour mieux cerner le public, rencontrer les professionnels du secteur, et faire passer en entretien certains parents que nous avons sélectionnés comme pouvant participer aux ateliers (un parent qui n’a pas deproblème de garde pour d’autr es enfants plus jeunes, qui a des enfants dont l’âge correspond à nos ateliers, etc.).
Nous collectons ensuite les données nécessaires pour élaborer un programme des ateliers : chercher comment d’autres professionnels ont monté des ateliers avec des enfants nouvellement arrivés en France ou non, ou des migrants adultes ; s’informer aussi sur ce qui existe déjà sur l’agglomération grenobloise, pour ne faire de concurrence à personne. Nous construisons le programme, en tenant compte des interruptions pédagogiques et de la fin de notre stage.
Enfin nous réalisons ces ateliers, et élaborons des solutions au fur et à mesure que se présentent des problèmes que nous n’avions pas anticipés. Nous réalisons également un référentiel, pour permettre au projet d’être continué par d’autres professionnels; ce document devant s’adresser tant à des professionnels des ASL que des bénévoles, il doit être écrit de manière la plus claire possible.

LES ASL QUE NOUS AVONS PONCTUELLEMENT PRISES ENCHARGE

Suite à l’absence de plusieurs bénévoles, nous avons animé quatre ASL écrit, ainsi que l’un des ASL oral et au groupe de FLP (Français langue Professionnelle). Nous avons également donné régulièrement un cours de deux heures par semaine, de janvier à juin, à l’un des groupes oral.
Donner régulièrement des cours était pour nous une façonde garder le contact avec le terrain pendant que nous élaborions le programme des ateliers Escalang’âge (nous verrons plus loin pourquoi nous avons choisi ce titre pour nos ateliers).

LES DIFFERENTES ACTIONS DES ASL

Les ASL ne sont pas seulement des ateliers de français : ce sont également des lieux où interviennent ponctuellement divers professionnels, qui proposent un enseignement original (comme un atelier d’écriture), oudes sorties culturelles (au muséum par exemple).

L’ATELIER D’ECR ITURE

Un atelier d’écriture s’est déroulé sur trois séances de deux heures, dont la dernière était à la bibliothèque du quartier. Une intervenante extérieure, ainsi que la médiatrice du livre de la bibliothèque, ont mené avec les apprenants du groupe écrit une réflexion autour de certains mots du projet « Dis-moi dix mots qui te racontent ». L’objectif était d’écrire deux textes en réutilisant certains mots étudiés, puis deles raconter à la bibliothèque.
Certains apprenants se sont montrés enthousiastes et deux textes ont été écrits, mais personne n’a souhaité le raconter à voix haute à la bibliothè que. Mon rôle ici a été d’accompagner les apprenants lors du premier cours afin qu’ils se sentent rassurés par la présence de quelqu’un de connu (j’avais eu l’occasion de leurfaire cours suite à l’absence de plusieurs bénévoles), et de les aider à écrire un texte construit et cohérent.
Ces ateliers nous ont beaucoup appris sur l’absence de livre et de récits imaginaires chez ces familles ; en effet, la plupart des apprenants devaient avoir recours à des paysages ou des situations vus et entendus à la télévision pour imaginer un texte. Par exemple, l’exercice était d’imaginer un pays terrifiant ; une apprenante imagine de la neige noire, et une autre lui explique que ça, elle ne l’a pas vu à la télévision. Beaucoup de personnes parmi ce public sont dans l’immédiat, et connaissentuniquement ce qu’elles ont vu ou ce qu’elles voient ; il est donc particulièrement fastidieux d’imaginer quelque chose. Nous traiterons plus particulièrement de cette question dansla partie II.

LA VISITE DU MUSEUM D’HISTOIRE NATURELLE

Dans le cadre de notre projet Escalang’âge, nous avons réservé deux mercredis après-midi pour emmener les apprenants visiter le muséum d’histoire naturelle. Pour connaître mieux ce que propose le muséum en termes de visites et d’activités, nous réservons une visite de deux heures pour l’ASL dont nous nous occupons. Nous avons ainsi rencontré à plusieurs reprises M. Moktar, le référent accessibilité du muséum, pour préparer la visite et en faire le bilan ensuite.
La visite avec les ASL s’est déroulée le 17 avril. Cela nous a permis de bien connaître le muséum, de cerner ce qu’il propose aux familles et de constater que M. Moktar, qui a organisé la visite, est très à l’aise avec un public d’apprenants adultes.

LE PEL : LE PAPOT’CAFE ET L’AIDE AUX DEVOIRS

Le PEL est très actif au sein de la MJC : il accueille pour l’année 2013 354 enfants différents , venus des écoles du quartier. Sont organisés d’une part des ateliers de découvertes (cuisine, magie, etc.) avec des professionnels extérieurs, et d’autre part de l’aide aux devoirs avec plusieurs animatrices. Pour nous familiariser avec les enfants en vue de monter les ateliers Escalang’âge, nous avons participé à l’aide aux devoirs, ainsi qu’à un atelier cuisine qui réunissait les parents et leurs enfants.
Le Papot’café est une action créée par S. Djadouri, coordinatrice du PEL, pour favoriser la rencontre entre les professionnels de la MJC et les parents qui viennent chercher leurs enfants le soir. Peu avant que les parents n’arrivent, des tables et des chaises sont disposées avec une collation ; des professionnels de la MJC se relaient pour accueillir les parents, leur proposer une boisson, et se présenter et informer sur les différentes actions menées par a MJC. Il est en effet important qu’un parent dont l’enfant est au PEL sache qu’il existe d’autres activités extra-scolaires (karaté, poterie, etc.), des animations pour adolescents, et divers évènements (le Carnaval, la soirée jeux, etc. ). C’est un temps d’échange informel entre les parents et les professionnels.
Nous avons participé au Papot’café à plusieurs reprises, ce qui nous a permis de rencontrer les parents et de leur proposer des rendez-vous pour faire des questionnaires, afin de préparer les ateliers Escalang’âge.

LA SOIREE JEUX

Le 7 juin a eu lieu un évènement qui a réuni le personnel de la MJC, du centre social et d’autres acteurs du quartier : une soirée jeux. Le but est de proposer gratuitement des jeux de tous âges et tout type (sportif, réflexe, mémoire, développement de la motricité, etc.) aux habitants du quartier.
Cette soirée a attiré plus de monde que ce qu’il était prévu, ce fut donc une réussite au point de vue de l’organisation et de la communication du projet auprès des habitants. Nous avons suivi du début à la fin cette organisation, et cette expérience nous a été précieuse lorsqu’il a fallu monter des ateliers: préparer le matériel, donner à chacun une place qui lui convient et lui donner les moyens de s’acquitter de sa tâche, etc.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières
Remerciements 
Introduction
Partie 1 – SITUATION GENERALE DU LIEU DE STAGE 
CHAPITRE 1 – LE QUARTIER:DIAGNOSTIQUE SOCIO-CULTUREL
1. PRESENTATION DU QUARTIER
2. LES ACTEURS SOCIAUX PARENTS-ENFANTS : CE QU’OFFRE LE SECTEUR
3. LA MDH ABBAYE
CHAPITRE 2 – LES ACTIONS SOCIO-LINGUISTIQUES
1. ORGANISATION DES ASL
2. MON ROLE EN TANT QUE STAGIAIRE
Partie 2 – L’IMMIGRATION ET LA FAMI LLE 
CHAPITRE 3 – L’IMMIGRATION
1. LES CONFLITS D’IDENT ITE INHERENTS A LA CONDITION DE MIGRANT
2. LES DIFFERENTES STRATEGIES MISES EN PLACE PAR LES MIGRANTS LORS DE LEUR INSTALLATION
CHAPITRE 4 – LES PRISES EN CHARGE OFFICIELLES DES MIGRANTS
1. LE CONTRAT D’ACCUEIL ET D’INTEGRATION
2. LE FRANÇAIS LANGUE D ’INTEGRATION
3. LES CERTIFICATIONS EN LANGUE FRANÇAISE
4. INTEGRATION, ASSIMILATION ET INSERTION
CHAPITRE 5 – LA RELATION DES PARENTS ET DES ENFANTS MIGRANT
1. LA PLACE DE LA LANGUE DES PARENTS
2. PARENTS SANS REPERE : LA NOTION DE « BON PARENT »
3. LA PLACE ET LE ROLE QUE SE DONNE LE PARENT
4. NE PAS SE RECONNAITRE DANS SON ENFANT
5. QUAND L’ENFANT PRENDLA PLACE DU PARENT
CHAPITRE 6 – POURQUOI FAIRE DES ATELIERS AVEC LES FAMILLES
1. POURQUOI REUNIR DES ENFANTS ET DES PARENTS
2. COMMENT VALORISER LA CULTURE D’ORIGINE DES MIGRANTS
3. QUELLE PLACE DU PROFESSIONNEL DANS LA RELATION AVECLE MIGRANT
4. LE CHOIX DES ACTIVITES
Partie 3 – CREATION D’ATELIERS PARENTS-ENFANTS
CHAPITRE 7 – LE DIAGNOSTIQUE DE TERRAIN
1. RENCONTRER LES PROFESSIONNELS DU SECTEUR
2. CERNER LE PUBLIC DU BASSIN DE VIE
CHAPITRE 8 – PREPARATION DES ATELIERS
1. ATELIER CUISINE
2. ATELIER CONTE
3. ATELIER JEUX
CHAPITRE 9 – MISE EN PLACE DES ATELIERS
1. ATELIER CUISINE
2. ATELIER BIBLIOTHEQUE
3. ATELIER ACTIVITES MANUELLES
4. ATELIER VISITE DU MUSEUM
5. ÉVALUATION DES ATELIERS : ANALYSE DES QUESTIONNAIRES FINAUX
CHAPITRE 10 – ATELIERS MIS EN PLACE PAR D’AUTRES PROFESSIONNELS
1. ATELIERS MENES PAR UN PSYCHOLOGUE
2. ATELIERS MENES PAR UN EDUCATEUR SPECIALISE
Conclusion 
Bibliographie 
Table des annexes 
Table des illustrations dans le texte

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *