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Revue de littérature
La relation entre la qualité du cadre institutionnel et l’investissement des entreprises reste encore très peu explorée. En effet, les premiers travaux sur les déterminants des investissements des entreprises ont été réalisés dans les pays développés (Tobin, 1951, 1969) dotés d’un cadre institutionnel et réglementaire assez stable et performant. Ces travaux ont dès lors considéré ce cadre comme une donnée ayant qu’un effet négligeable sur l’investissement des entreprises par rapport à leurs caractéristiques propres et aux conditions du marché. Mais le regain d’intérêt pour les institutions depuis North(1990) est venu montrer que ces études ne peuvent être dupliquées partout et surtout pas dans les pays émergents et en transition. Les études de l’impact de la qualité du cadre institutionnel sur les activités des entreprises (Shleifer et Vishny, 1993 ; Scott, 1997 ; Wright et al. 2005 ; Peng, 2008) montrent en effet clairement que toute tentative de modélisation des comportements des entreprises sans prises en compte de leur environnement institutionnel serait une erreur. Mais malgré ce regain d’intérêt et les études qui ont suivi, l’impact de la qualité de l’environnement institutionnel sur l’investissement des entreprises reste encore peu étudié. Et les quelques études qui existent sur le sujet ont surtout traité de l’effet de la corruption sur le processus d’investissement des entreprises dans les pays émergents et en transition.
Ainsi sur le plan théorique, la corruption est surtout vue à cause de son effet négatif sur les investissements notamment sur les IDE. Wéi (1997b), par exemple, modélise le profit espéré des entreprises multinationales en fonction du niveau de corruption des pays d’accueil des IDE. Il trouve que plus le niveau moyen de corruption est important dans un pays d’accueil moins importants seront les investissements des entreprises étrangères dans ce pays. De même, il trouve que plus la variabilité du niveau de pots-de-vin est élevée dans un pays, toutes choses égales par ailleurs, moins les multinationales y investiront.
Seulement, ce modèle souffre de quelques insuffisances due à ses hypothèses trop fortes. En effet, Wéi (1997b) modélise la corruption comme une taxe de distorsion qui est inconnue avant la production. Ceci pose un problème car considérer la corruption comme une taxe et la modéliser ainsi comme une taxe ad valorem peut trahir la réalité dans certains pays où la corruption est omniprésente et est d’une organisation de type industrielle8. Prenons l’exemple d’un automobiliste de transport en commun dans un pays marqué par la corruption des forces de l’ordre. Supposons que cet automobiliste doit rallier un point A à un point B et qu’il peut faire l’objet de contrôle sur le tronçon. Supposons en plus qu’à chaque point de contrôle il doit verser un point-de-vin aux forces de l’ordre.
Si le nombre de points de contrôle et le niveau de pots-de-vin sont connus, l’automobiliste, dans un environnement concurrentiel, traitera les pots-de-vin comme une taxe ad valorem. Si l’automobiliste évolue dans un environnement non concurrentiel, il peut simplement repartir la charge sur sa clientèle. Si par contre l’automobiliste évolue dans un environnement où la corruption a une organisation de type industriel, c’est-à-dire où chaque agent des forces de l’ordre peut se lever et créer un point de contrôle sur le tronçon et exiger un niveau de pots-de- vin indépendant de celui des autres agents, alors l’automobiliste ne peut au préalable ni connaître le nombre des points de contrôle sur le tronçon ni le niveau de ces pots-de-vin. Dans ce cas, quel que soit le type d’organisation du transport en commun dans ce pays, cet automobiliste ne peut traiter les pots-de-vin ni comme une taxe ad valorem ni les repartir sur sa clientèle. Dans un tel cas c’est l’activité de transport en commun elle-même qui est mise en danger. Ainsi dans un pays où ce genre de scénario est généralisable, les entreprises ont peu de chance de survivre et ce pays ne peut ni attirer des IDE ni favoriser l’investissement des entreprises locales.
Wéi considère aussi que l’incertitude induite par la corruption n’est pas corrélée aux prix des intrants et à ceux de la production des entreprises sur le marché. Ceci n’est pas forcement vrai. En effet, dans un pays à corruption de type industriel, l’incertitude qui y résulte peut affecter aussi bien le prix des intrants (Bourdieu et al. 1997; Pindyck, 1993) que ceux de la production qu’elle soit vendue sur le marché national ou étranger. Ainsi dans un pays où le service de douane, les autorités chargées de délivrer aux entreprises des documents administratifs tels que les licences d’importation ou d’exportation, les autorités portuaires et aéroportuaires et les forces de l’ordre sont très corrompus, cette corruption peut modifier les prix des intrants et de la production des entreprises.
Tout comme Wéi, Smarzynska et Wéi (2002) modélisent l’effet du niveau de corruption dans un pays sur la décision des multinationales d’entrer ou pas dans ce pays. Ces auteurs cherchent à comprendre comment le niveau de corruption dans un pays peut affecter le mode d’entrer des multinationales dans ce pays. Ils modélisent ainsi l’utilité d’un investisseur étranger à entrer dans un pays corrompu, soit par la création d’une nouvelle entreprise ou soit une prise de participation dans une entreprise de la place, en fonction du niveau de corruption dans le pays. Dans le premier cas l’utilité est considérée comme la différence entre la valeur de l’investissement et les coûts d’investissement qui sont fonction du niveau de corruption. Dans le second cas, l’utilité est la différence entre la valeur de l’investissement, le risque technologique et des coûts de la prise de participation ici aussi fonction du niveau de corruption.
Ils trouvent que lorsque le niveau de corruption est suffisamment élevé dans un pays d’accueil, aucun investissement étranger, sous quelque forme de propriété que ce soit, n’y aura lieu. Par contre, si le niveau de corruption est assez faible dans un pays, les investisseurs dotés d’une technologie sophistiquée préféreront établir leurs propres entreprises. Pour un niveau de corruption moyen, toute chose égale par ailleurs, les investisseurs préféreront établir des partenariats avec des entreprises locales.
Mais notons que ces auteurs admettent certaines hypothèses qui paraissent un peu décales de la réalité dans un environnement incertain. Ceci est le cas de celle qui considère que la valeur finale de l’investissement est constante et connue d’avance. Une telle hypothèse pourrait peut-être tenir dans le cas de la prise de participation mais pas dans celui de la construction d’une nouvelle entreprise. En effet dans un tel cas, la valeur finale de l’investissement sera fonction du délai de construction et de l’état de l’économie au moment de la remise de l’infrastructure. Alors que ces éléments dépendent de la qualité de l’environnement des affaires et donc du niveau de corruption. En plus, ces auteurs en modélisant l’utilité de l’investisseur comme une utilité certaine et non comme une utilité espérée commettent une erreur à notre sens. En effet, l’une caractéristique propre de la corruption c’est qu’elle crée surtout de l’incertitude (Shleifer et Vishny, 1993) dans l’environnement des affaires. Dès lors, ne pas prendre en compte cette incertitude dans la modélisation reviendrait à commettre une grave erreur.
De même O’Toole et Tarp (2012) modélisent l’effet de la corruption sur l’investissement à travers son impact sur la valeur de la productivité marginale du capital. Ces auteurs supposent, tout d’abord, que le niveau de pots-de-vin versé par entreprise varie d’une entreprise à une autre dans un même pays et d’un pays à un autre. Ensuite, ils supposent comme Wei (1997b) que ces pots-de-vin agissent comme une taxe ad valorem sur le profit des entreprises. Ils trouvent que si les pots-de-vin versés par les entreprises peuvent être considérés comme une taxe, alors plus ils sont élevés plus la contribution au chiffre d’affaire d’une unité additionnelle du capital sera faible. Ceci décourage l’investissement et entraine à terme une chute du ratio du capital par rapport à la production.
La critique que nous pouvons adresser à ce modèle est la même que celle apportée au modèle de Wéi (1997b). Ces auteurs en modélisant comme Wei la corruption comme une taxe ad valorem supposent que la distribution des pots-de-vin est connue des entrepreneurs avant toutes initiatives d’investissement. Pourtant, comme nous l’avons montré ci-dessus, cela n’est pas le cas lorsque la corruption est de type industriel ou est omniprésente.
En somme, ces modèles, bien que très intéressants, ont une portée limitée. En effet, le fait de modéliser la décision ou l’intensité des investissements des entreprises seulement en fonction de la corruption est quelque peu réducteur de l’effet de la qualité de l’environnement institutionnel des entreprises sur leurs comportements d’investissement. La corruption est certes importante dans cette relation à cause de son rôle transversale et du fait qu’elle peut provenir de l’ensemble des structures institutionnelles chargées de fournir les biens publics aux entreprises mais elle n’est pas le seul élément. Un effet négatif par exemple du système judiciaire sur l’activité d’investissement des entreprises n’est pas forcement lié à la corruption. Cet effet peut être non seulement lié à un problème de qualité du personnel (absence de spécialistes de conflits commerciaux) mais aussi à une absence de cadre réglementaire et juridique adapté (absence des tribunaux de commerce).
Qualité des institutions et productivité des entreprises en Afrique Subsaharienne
L’analyse des effets de la qualité des institutions sur les performances économiques gagne de plus en plus de terrain et ce depuis North (1990, 1991, 1993, 1994) et Scott (1995, 2008a, 2008b). En effet depuis le regain d’intérêt pour les institutions suscité par l’analyse de North (1990), une large littérature a émergé pour tester l’impact de la qualité des institutions sur les performances économiques des pays. Cette littérature qui a commencé à se développer dans les années 1990 a beaucoup gagné en profondeur et s’est surtout focalisée dans les pays émergents et en transition. Ces pays constituent en effet un terrain propice pour l’analyse de l’effet du cadre institutionnel sur les performances économiques à cause de la faiblesse et de l’instabilité de leurs cadres institutionnels. Il ressort de cette littérature qu’il existe une relation causale positive entre l’environnement institutionnel et la performance économique des pays de manière globale (Efendic et al. 2011, Acemoglu et al. 2001 ; Collier et Hoeffler, 1998 ; 2004) et entre cet environnement et la performance des entreprises de façon particulière (Wright et al.2005 ; Peng et Wang, 2008 ; Yamakawa, Peng et Deeds, 2008 ; De Rosa et al. 2010 ; Drieffield et al. 2013…). Ces analyses mettent en avant le fait que l’amélioration de la qualité des institutions entraine une réduction des coûts de transaction aussi bien sur le plan macro que micro. Elle réduit, en plus, l’incertitude et le risque inhérent, encourage l’investissement et l’innovation et contribue ainsi à renforcer la compétitivité des économies de manière globale et à améliorer la performance du secteur privé (Ades et Di Tella, 1996; Dreher et al. 2007).
Malgré l’abondance de cette littérature et son intérêt pour les pays émergents et en transition, seuls quelques auteurs se sont intéressés à l’effet de la qualité des institutions sur la performance des économies de l’Afrique Subsaharienne (ASS) sur le plan global (Acemoglu et al. 2001 ; Collier et Hoeffler, 1998 ; 2004) et sur la performance des entreprises de ces pays (McArthur et Teal, 2002 ; Bhaumik et al. 2012). Pourtant l’ASS reste marquée par une instabilité institutionnelle chronique (Acemoglu et al. 2001 ; Collier et Hoeffler, 1998 ; 2004). En plus les pays de l’ASS sont parmi, sinon, les pays les moins compétitifs du monde12. Nous chercherons donc ici à combler ce gap en analysant l’effet de la qualité actuelle du cadre institutionnel des pays de l’ASS sur la performance de leurs entreprises ; notamment sur leur productivité. En effet, malgré toutes les réformes engagées par ces pays depuis les années 1980, les entreprises de ces pays et particulièrement leur secteur industriel ne contribuent que très peu au PIB. Ce secteur ne représentait par exemple que 31% du PIB en 2012 en Afrique alors qu’il faisait 44% en Asie de l’Est pour la même période. Le sous-secteur manufacturier quant à lui faisait à peine 13% et 9% du PIB en 2000 et en 2012 respectivement alors qu’il était à 31% en Asie de l’Est en 201213. En outre, ces trente ans de réforme n’ont pas permis au secteur privé de décoller car il n’a enregistré que 1,9% de croissance entre 1980 et 2002 contre 11,1% en Chine pour la même période (Benn Eifer et Vijaya Ramachandran, 2008).
Les causes de cette contreperformance des entreprises de l’ASS sont certainement multiples. Mais pour beaucoup, elle est essentiellement due à la mauvaise qualité du cadre institutionnel de ces pays. Ainsi, McArthur et Teal (2002) montrent par exemple que la corruption est le premier facteur explicatif de la faible productivité des entreprises en Afrique. Cette étude sera d’ailleurs confortée plus tard par des enquêtes qui montrent que 83,5 % des entreprises au Bénin, 73,8 % au Kenya, 63,7 % au Mozambique, 59 % au Niger, 48,7 % au Mali, considèrent que la corruption constitue un facteur de blocage pour leur croissance alors que ce taux est seulement de 27 % en Chine14. En plus, pour la majorité des chefs d’entreprises en Afrique Subsaharienne, les processus d’attribution des marchés publics restent encore trop peu transparents et favorisent des pratiques de corruption et de trafic d’influence de la part des administrateurs civils. Les entreprises verseraient 12 % de la valeur du contrat au Niger, 8 % au Bénin, 5 % au Lesotho et au Mozambique pour obtenir des contrats publics. De même, si 80 % des entreprises ont confiance au système judiciaire en Chine et en Afrique du Sud, ce taux est seulement de 59 % au Sénégal, 45 % en Tanzanie et à peine 35 % au Bénin.
Devant un tel manque de confiance des entrepreneurs à l’égard du cadre institutionnel, il serait normal de s’attendre à ce que ce cadre ait un effet négatif sur la performance des entreprises. C’est pourquoi, dans le cadre de ce travail, nous nous sommes proposé tout d’abord d’évaluer l’impact de ce cadre sur la productivité des entreprises de ces pays. Ensuite, de voir si cet effet est linéaire selon les entreprises et selon les pays ou alors s’il est fonction des caractéristiques propres des entreprises ou des pays.
Une analyse empirique basée sur le modèle hiérarchique linéaire nous a permis d’aboutir au résultat selon lequel la qualité actuelle des institutions en ASS a un effet négatif global sur la productivité des entreprises des pays de L’ASS. En plus, il s’avère que cet effet varie d’une entreprise à l’autre dans un même pays et d’un pays à l’autre. Dès lors le différentiel de productivité des entreprises, toute chose égale par ailleurs, sera fonction de leurs caractéristiques propres qui leur permettent de faire face aux contraintes institutionnelles (Chan et al. 2008) et du différentiel de qualité institutionnelle entre les pays. Ce résultat va dans le sens de Bhaumik et al. (2012) qui stipule que l’effet de la qualité des institutions sur la performance des entreprises varie selon les pays et selon les entreprises. En outre, toute amélioration du cadre institutionnel ou du niveau des libertés économiques en Afrique subsaharienne, en dehors de son effet global positif sur la productivité des entreprises, aura tendance à favoriser les PME et les entreprises privées nationales. Ce qui, étant donné la prépondérance de ces entreprises dans le paysage économique dans ces pays devraient promouvoir la performance économique de ceux-ci et leur compétitivité sur le marché national et international. Dès lors, toutes réformes institutionnelles dans ces pays devraient tenir compte de ce fait au risque de faire des gagnants et des perdants.
Le reste du papier est organisé comme suit : dans la section II nous avons la revue de littérature, la section III aborde la méthodologie et enfin la section IV conclue.
Revue de littérature
L’entreprise, définie comme une organisation ou une unité institutionnelle dont le but est de produire et fournir des biens et services aux usagers (c’est-à-dire leurs clients) est l’un des maillons essentiels des sociétés modernes. C’est, aujourd’hui, la base de la création et de la répartition de la richesse. C’est pourquoi chercher à comprendre comment cet élément important du monde contemporain fonctionne est important pour la société. En effet, il serait intéressant de savoir comment l’entreprise est organisée et pourquoi certaines entreprises sont plus performantes que d’autres. En un mot, qu’est ce qui explique le différentiel de performance entre les entreprises d’un même pays et à travers les pays ? Les institutions politiques et économiques, c’est- à-dire « l’ensemble des règles de jeu ou des contraintes conçues pour réguler les interactions entre les hommes dans une même société » North (1990, P.3), seraient-elles à l’origine de ce différentiel ? La réponse adressée à cette question a été multiforme aussi bien sur le plan théorique qu’empirique.
Sur le plan théorique, les auteurs ont tout d’abord cherché à caractériser l’effet de la corruption sur la performance des entreprises (Shleifer et Vishny, 1993 ; Bliss et Di Tella, 1997 ; Emerson, 2006; Varoufakis, 2006). Ils ont cherché à comprendre ce qui explique le comportement des agents publics qui recourent à la corruption et les mécanismes de transmission de cette corruption à la performance des entreprises. Il en ressort que le comportement de recherche de rente des agents corrompus est fortement lié à l’absence de mécanisme de sanctions soit par la hiérarchie ou soit par le peuple. Ce comportement est aussi lié au niveau d’honnêteté que la population attend des agents publics, à l’absence de concurrence politique ou marchande, à la difficulté de détecter la corruption à cause du secret qui l’entoure, etc. Par conséquent, la corruption réduit la concurrence marchande en poussant les entreprises les moins performantes hors du marché à travers un renchérissement de leurs coûts (Bliss et Di Tella ,1997) et favorise l’émergence d’une économie souterraine. En effet, comme le montre Shleifer et Vishny (1993), il y a des cas où l’agent publique corrompu est obligé de retourner le prix du bien qu’il vend à l’Etat. Ceci est le cas lorsque la production de ce bien requière un coût. Dès lors l’agent corrompu vend le bien au prix officiel plus un pot-de-vin. Il empoche le pot-de-vin et reverse le prix officiel dans la caisse de l’Etat. Un tel comportement a donc pour effet de renchérir le prix du bien et d’accroitre ainsi les coûts des entreprises qui utilisent ce biens comme intrants. Ainsi, dans un environnent de forte corruption où la vente des biens publics est décentralisée par agence, les coûts des entreprises seront fonction du nombre de biens publics nécessaires pour leur fonctionnement et du niveau de pots-de-vin exigé par bien. Ceci entraine une détérioration de la compétitivité des entreprises et pousse les plus faibles en dehors du marché. Par ailleurs l’absence de liberté de presse, d’une société civile capable de détecter et dénoncer la corruption, l’absence de choix des dirigeants politiques sur la base de leurs valeurs intrinsèques comme c’est le cas en ASS favorise ce phénomène et a d’ailleurs tendance à l’institutionnaliser (Emerson, 2006) et voir à le rendre banal (Varoufakis ,2006).
Ensuite, certains auteurs font remarquer que l’absence d’institutions stables pouvant faciliter les interactions entre les citoyens (North, 1993), la non fiabilité des règles de droit, une inefficience bureaucratique (Schleifer et Vishny, 1993), la non limitation des interventions gouvernementales dans la sphère économique (Bannash, 1993) et l’absence d’un cadre règlementaire pour superviser le développement du secteur privé et protéger la propriété privée (Kaufmann et al 1999; Kaufmann et Kraay, 2002) ont pour conséquences une aggravation des coûts de transaction des entreprises. Ainsi, les carences institutionnelles découlant du manque de cadre règlementaire fiable ou de l’application inégale des règles, un cadre juridique inefficace (La Porta et al. 1998) et la corruption des gouvernants (Doh et al. 2003) aggravent les coûts des entreprises, entravent leur croissance et l’innovation, détériorant ainsi leurs performances.
Allant dans le même sens que les auteurs précédents, Hall et Jones (1999) affirment que le principal déterminant de la performance économique d’un pays, donc de ses entreprises, à long terme est son infrastructure sociale. Cette infrastructure sociale est définie comme « les institutions et les politiques gouvernementales qui déterminent l’environnement économique dans lequel les individus accumulent des compétences, et les entreprises accumulent le capital et produisent des outputs » (Hall et Jones, 1999, p.84). En constituant un rempart contre l’expropriation et la corruption d’une part et en fournissant les biens publics nécessaire à la bonne marche des entreprises d’autres part, elle permet de rendre ces entreprises plus productives et donc plus compétitives sur le marché à la fois national et international.
En outre, comme l’avancent Bruton et al. (2010), il faut noter que certaines sociétés de par leurs institutions facilitent et encouragent l’esprit d’entreprise et son financement tandis que d’autres ont des institutions non favorables à l’entreprenariat (Baumol et al, 2009 ; De Soto, 2000). Dès lors le contexte institutionnel devient le socle de la nature, du rythme de développement, de l’étendue de l’esprit d’entreprise et du comportement des entrepreneurs dans un pays (Welter, F et D. Smallbone, 2011). Il est donc important de comprendre comment les sociétés conçoivent l’entreprenariat et inculquent ses valeurs afin de créer un environnement favorable à l’esprit d’entreprise (Bosma, Acs, Autio, Coduras, et Levie, 2008; Harrison, 2007) avant toute étude de la relation institutions-performance des entreprises. Les institutions constituent donc aujourd’hui le troisième pilier de l’analyse du management stratégique (Mike et al. 2009). L’analyse institutionnelle a permis en effet de combler l’incapacité des approches traditionnelles du management stratégique (à savoir l’approche par les industries et par les ressources) à prendre en compte l’environnement dans lequel les entreprises évoluent15. Pour ces auteurs les choix stratégiques de l’entreprise ne sont pas seulement liés aux conditions de l’industrie ou à ses capacités propres. Ces choix sont surtout influencés par le cadre institutionnel auquel les gestionnaires sont confrontés (Jar-zabkowski, 2008).
Ainsi, un contexte institutionnel non favorable desincite à la création d’entreprises, à la mise en place d’investissements nécessaires à l’amélioration de la productivité ou de la performance des entreprises. En effet, lorsque les entreprises sont obligées de se conformer à trop de règles ou exigences procédurales qui coûtent en temps et en argent pour fournir la documentation nécessaire à leurs activité (De Soto, 2000) ou lorsqu’elles font face à une forte incertitude due à l’instabilité du cadre institutionnel ou à la mauvaise définition des règles, elles se dissuadent de réaliser tout investissement lourd car le coût d’opportunité est trop élevé. Ceci a pour effet à long terme de détériorer leur ratio de capital physique et de réduire leur productivité. Une instabilité institutionnelle a donc pour effet de modifier le comportement des individus et des organisations (Scott, 1995, 2002), qui à leur tour influencent la stratégie des entreprises (Hitt et al. 2004; Peng, Wang, et Jiang, 2008) et finit par affecter leur performance.
Sur le plan empirique, plusieurs études ont tenté de donner un contenu empirique au corpus théorique ci-dessus en testant les hypothèses de ces analyses. Ces études se sont principalement intéressées à l’effet des facteurs institutionnels sur la performance des entreprises dans les pays émergents et en transition. Mais il n’est pas surprenant, compte tenu de l’importance de la qualité des institutions pour l’activité économique dans ces pays (Carney et al. 2009; Filatotchev et al. 2012; Hoskisson et al. 2000; Meyer et Peng, 2005; Peng, 2003; Wright et al. 2005), que les chercheurs examinent l’effet de l’absence d’un cadre institutionnel adéquat sur la performance des entreprises de ces pays. En fait une telle absence se traduit, entre autres, par une mauvaise définition des droits de propriété ou une mauvaise application de ces derniers, une forte corruption et un manque d’incitation pour récompenser l’esprit d’entreprise. Ceci pousserait les entreprises à créer des marchés internes aussi pour le capital que le travail ou leurs produits (Khanna et Palepu 1997, 2000; Khanna et al. 2005; Puffer et al. 2010) et aboutirait au développement d’une économie souterraine.
De même, l’absence d’un cadre institutionnel stable pour définir les règles et faciliter les interactions entre les agents économiques d’une part et entre ces agents et l’Etat d’autre part (North, 1993) entraîne une élévation des coûts de transaction des entreprises et comprime leur performance. En particulier, cela peut conduire à une application inégale des règles, à un cadre juridiques inefficace (La Porta et al. 1998) et une omniprésence de la corruption (Doh et al. 2003). Ce qui pourrait conduire à une instabilité politique. A son tour cette instabilité politique conduit à une hausse de l’incertitude qui favorise par la même occasion la montée des coûts de transactions de long terme et fini par décourager l’investissement privé et l’innovation sapant ainsi tout espoir d’une amélioration de la productivité des entreprises à long terme. C’est pourquoi les auteurs se sont intéressés à ces pays qui sont caractérisés par une forte instabilité et une faiblesse du cadre institutionnel pour tester les hypothèses de la théorie institutionnelle sur la performance économique aussi bien sur le plan global qu’au niveau des entreprises.
Ainsi, des auteurs tels que Carlin et al. (2001) et Dollar et al. (2005) suggèrent que des éléments comme la concurrence et un climat des affaires de qualité ont un effet positif sur la productivité des entreprises des pays en transition. Ces éléments seraient à l’origine du différentiel de productivité entre entreprises du secteur textile au sein des pays et entre différents pays. Ce constat est confirmé par McArthur et Teal (2002) pour qui, la corruption est le principal facteur explicatif du manque de compétitivité des entreprises notamment en Afrique. Pour ces auteurs les entreprises qui versent des pots-de-vin sont 20% moins productives que celles qui ne le font pas dans le même pays et les entreprises des pays où la corruption est omniprésente sont 70% moins efficaces que celles qui baignent dans un environnement non corrompu.
Dans le même sens, Berg et al. (2012) suggèrent que l’existence d’un cadre réglementaire fiable et la concurrence ont un effet négatif sur la corruption dans le secteur de télécommunication des économies en transition et améliorent la compétitivité des entreprises de ce secteur. Mais ces effets sont plus forts dans les pays où le secteur des télécommunications est public ou partiellement public. Cette conclusion de Berg et al. (2012) est d’ailleurs en phase avec Driffield et al. (2013) qui montrent qu’une amélioration de la qualité des institutions
à un effet positif plus prononcé sur la productivité des entreprises publiques et semi-publiques que les entreprises privées en Europe centrale et Orientale notamment. En effet, ces auteurs testent l’effet de la libéralisation des prix, de la privatisation, de l’introduction de lois en faveurs de la concurrence, de la réduction des barrières à l’entrée pour les entreprises et de la réforme bancaire sur la productivité et la profitabilité des entreprises dans certains pays de l’ex-bloc Soviétique. Ils arrivent à la conclusion que ces mesures influencent positivement la productivité des entreprises et dans une moindre mesure leur profitabilité. Mais des reformes telles que la libéralisation des prix, l’introduction de la concurrence et la réforme bancaire favorisent plus les entreprises publiques et parapubliques que les entreprises privées. Ceci se justifie par le fait que l’amélioration des institutions du marché permet d’accroitre la concurrence, l’entrée des capitaux privés dans ces entreprises publiques, la réduction de l’intervention de l’Etat dans la gestion quotidienne de celles-ci etc.
Comme ces auteurs, Lasagni et al. (2012) analysent l’effet de la participation des citoyens, de la responsabilité des gouvernants, de l’efficacité du gouvernement, de la qualité de la réglementation, du respect des règles de droit et de la corruption sur la productivité des entreprises des différentes régions d’Italie. Cette analyse leur permet de montrer d’abord que la qualité des institutions a un effet central dans l’explication de la productivité des entreprises en Italie. Ensuite ils montrent que la différence de qualité des institutions des différentes provinces d’Italies est à la base du différentiel de productivité entre les entreprises de ces régions. Mais de façon contraire à la prévision théorique, la corruption s’avère n’avoir aucun effet sur la productivité des entreprises en Italie.
Contrairement à Lasagni et al. (2012), De Rosa et al. (2010) avaient montré que la corruption agit de façon négative sur la productivité des entreprises des économies de l’Europe centrale et orientale et la Communauté d’États indépendants. Ces auteurs analysent l’effet des pots-de-vin et du temps perdu par les entrepreneurs dans leurs interactions avec les autorités sur la productivité des entreprises. Ils trouvent que seul les pots-de-vin ont un effet négatif significatif sur la productivité et donc sur la performance des entreprises de ces pays. Mais lorsque l’échantillon est scindé en pays membres de l’union Européenne et en pays non membres, le temps passé pour répondre aux exigences des autorités agit négativement sur la productivité des entreprises, tout comme les pots-de-vin, dans les pays non membres de l’Union Européenne. Ceci implique que l’effet global de la corruption sur la productivité des entreprises dépend de la qualité globale des institutions des pays. Ainsi, lorsque les institutions sont faibles, la corruption détériore davantage la productivité des entreprises. En outre, ils trouvent qu’il n’existe aucune substitution possible entre le temps nécessaire pour traiter avec les autorités et le fait de verser un pot-de-vin. Dès lors le fait de verser de pots-de-vin ne permet pas forcément à ces entreprises de contourner les exigences bureaucratiques lourdes.
Pour les auteurs, la qualité des institutions est donc le principal facteur explicatif du différentiel de performance des entreprises entre les pays et au sein des pays. Chan et al. (2008), montrent par exemple qu’avec la qualité des institutions des pays d’accueil, la performance des filiales des entreprises japonaises à l’étranger varie selon les pays mais aussi selon les entreprises. A partir d’indices institutionnels tels que l’impartialité du système judiciaire, la qualité de la bureaucratie, la justice, la corruption des gouvernants, les libertés civiles, ils mettent en évidence l’existence d’une relation curviligne négative entre le développement du cadre institutionnel et la performance des filiales des entreprises Japonaises à l’étranger. Une mauvaise qualité des institutions aurait donc un effet négatif sur la performance des entreprises concernées de façon générale mais à différents degrés. Ils expliquent cela, tout d’abord, par le fait qu’à cause de la faiblesse des institutions dans ces pays, les filiales des entreprises étrangères sont confrontées à une grande incertitude liée à la mauvaise qualité de l’environnement des affaires ce qui rejaillit sur la performance de celles-ci. Ensuite, le différentiel de performance entre ces entreprises s’explique par leurs capacités à faire face à cette situation.
Mais il faut noter que cet effet linéaire de la qualité des institutions sur la performance des entreprises a été nuancé par certains auteurs. En effet, Bhaumik et al. (2012) suggèrent que la sagesse conventionnelle selon laquelle une amélioration de la qualité des institutions aurait un effet positif sur la performance des entreprises est à nuancer. Ces auteurs analysent l’effet de l’indice de la flexibilité du marché du travail, de celui de règles de protection sociale des travailleurs et de l’indice de liberté économique sur la productivité des entreprises du secteur textile de certains pays en développement16. Ils trouvent que s’il est indéniable que la qualité des institutions agit sur la performance productive des entreprises dans ces pays à travers une amélioration de la productivité globale des facteurs et de l’efficacité productive, il n’en demeure pas moins que cet effet est extrêmement différencié selon les pays et selon les entreprises. Ainsi, même si la mauvaise qualité des institutions de ces pays est l’un des éléments fondamentaux du manque de compétitivité de ce secteur sur le marché mondial de manière globale, il s’avère qu’une amélioration de la qualité des institutions aura un effet variant en fonction des entreprises que ce soit à l’intérieur d’un même pays ou à travers les pays. Ils expliquent cela par le fait , tout d’abord, que les entreprises n’ont pas la même capacité pour faire face à une réforme par exemple des institutions du marché dans le sens d’accroitre la concurrence. Ensuite, une élimination totale des rigidités au niveau du marché du travail par exemple annihilera les effets bénéfiques de ces rigidités sur la formation du capital humain conformément à la conclusion d’Acemoglu (2005).
Quant à Commander et Nikoloski (2010), ils trouvent qu’il n’existe pas de lien solide entre les indicateurs de mesure de la qualité institutionnelle et ceux de la performance économique; ni au niveau global de l’économie, ni au niveau des entreprises. Ces indicateurs s’avèrent n’avoir aucun effet sur la productivité des entreprises. Ils pensent que cela est lié tout d’abord à la manière dont les indices de la qualité des institutions sont mesurés. En effet, en attribuant des notes sur une échelle ou de manière binaire sur la base de l’observation d’un gouvernement central par exemple, la construction de ces indices masque des nombreux effets qui peuvent avoir des impacts importants à la fois sur la performance des entreprises et sur celle des différents pays. Ensuite, il se peut que les méthodes d’analyse utilisées ne soient pas appropriées. En fait, il existe de nombreuses non linéarités entre ces différents phénomènes et de problèmes d’endogénéité. Une administration publique efficace peut agir sur la performance des entreprises en leurs fournissant des biens publics de bonnes qualités et en réduisant les coûts de transactions et l’incertitude. Mais, il est aussi bien de noter que des entreprises performantes ont un pouvoir de négociation qui leur permet d’exiger des biens publics de bonnes qualités et cela a pour effet de pousser l’administration vers une certaine efficacité. Ainsi traiter ces liens de manière linéaire ou ne pas tenir compte du problème d’endogénéité peut conduire à des résultats fallacieux.
Ainsi, même si la théorie prévoit qu’une amélioration de la qualité des institutions devrait avoir un effet positif sur la performance des entreprises, ces auteurs invitent à nuancer cette position. En effet, le fait de considérer que la relation qualité institutionnelle-productivité des entreprises comme à la fois linéaire et paramétrique pourrait conduire à un effet ambigu de la qualité des institutions sur la productivité des entreprises. En plus, même si une amélioration de la qualité des institutions a pour effet de favoriser l’utilisation efficiente des différentes caractéristiques des entreprises et de leurs combinaisons productives, nous pourrions nous attendre à des effets de seuils dans cette relation. Il pourrait s’avérer ainsi qu’en dessous d’un certain seuil de la qualité des institutions, la performance des entreprises ne soit plus déterminée par leurs caractéristiques propres mais uniquement par l’environnement institutionnel. En outre, il se peut aussi qu’au-delà d’un certain niveau de la qualité des instituions, la performance d’une entreprise ne dépende que de ses propres caractéristiques.
En somme, ces études mettent à nu l’influence qu’ont les institutions sur les activités des entreprises et sur leurs différentes stratégies. Dans l’ensemble, il faut noter que des institutions politiques, juridiques, économiques et réglementaires faibles (North 1990,1993) qui ne parviennent pas à fournir des biens publics de qualité à un coût raisonnable, à définir et à protéger les droits de propriété (Levy et Spiller1996), à encourager l’esprit d’entreprises et à assurer le financement des investissements, conduisent à une mauvaise performance des entreprises et favorisent l’instabilité politique et économique (Henisz et Williamson, 1999). Mais, comme l’affirment Engle et al. (2011), une amélioration de la qualité des institutions pourrait avoir un effet plus prononcé dans les pays émergent et en transition que dans les pays développés. Nous devrions donc nous attendre à ce que dans les pays à faible qualité institutionnelle et à faible revenu (De Rosa et al. 2010), comme ceux de l’ASS, que les institutions influencent significativement la productivité des entreprises.
Méthodologie
La revue de littérature ci-dessus nous a permis de mettre en évidence le cadre théorique qui sous-tend la relation qualité institutionnelle-performance des entreprises de manière générale et leur productivité de façon particulière. A ce cadre théorique, il faudra ajouter un cadre méthodologique pouvant permettre de faire une analyse empirique. Ici compte tenu de l’absence de certains indicateurs de performance tels que le profit ou la valeur ajoutée des entreprises dans notre base de données, nous utiliserons la productivité des entreprises comme indice de performance pour celles-ci.
Spécification du modèle
Il s’agira pour nous, dans cette section, d’élaborer un cadre méthodologique permettant de caractériser la nature de la relation entre la qualité des institutions et la productivité des entreprises en ASS. Pour ce faire et compte tenu de la nature hiérarchique de nos données, nous utiliserons un modèle linéaire multiniveau ou modèle hiérarchique linéaire. En effet, nos données sont composées à la fois de données individuelles au niveau entreprise et de données niveau pays. Les modèles multiniveau ont la particularité de considérer que l’environnement dans lequel évoluent les entreprises exerce un effet sur leur comportement. Il nous permettra donc ici de comprendre les relations et les influences qui peuvent exister entre les entreprises et leur environnement institutionnel. En effet, le fait pour des entreprises d’être dans un même pays et très souvent dans un même endroit et de subir le même cadre institutionnel, fait qu’elles interagissent et s’influencent mutuellement. Ceci crée une certaine homogénéité entre ces entreprises et fait que les performances des entreprises ne sont plus indépendantes d’une entreprise à l’autre à l’intérieur d’un même pays. Cela viole l’hypothèse d’indépendance des observations et conduit à l’utilisation de l’analyse multiniveau (Bryk et Raudenbush, 2002).
Notre objectif dans cette étude est de déterminer l’effet d’une amélioration de la qualité des institutions sur la performance des entreprises en Afrique Subsaharienne. En prenant la productivité des entreprises comme indice de performance, nous partons du modèle de Bhaumik et Estrin (2007) et de son extension faite par Bhaumik et al. (2012). Nous supposons donc une firme représentative dont la technologie est : Y F(X ij , Z j ) ij (1).
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Table des matières
Introduction Générale
Chapitre I : Institutions et Investissement des entreprises en Afrique Subsaharienne
I- Introduction
II- Contexte de l’étude
III-Revue de littérature
IV-Méthodologie
IV-3 : Résultats
Chapitre II : Qualité des institutions et productivité des entreprises en Afrique Subsaharienne
I. Introduction
II-Revue de littérature
III-Méthodologie
III-3 : Résultats
III-3-1 : Modèle vide
III-3-2 : Modèle complet
V-Conclusion
Chapitre III: Institutions, stratégies d’internationalisation et performance à l’international des entreprises d’Afrique Subsaharienne
I-Introduction
II- Contexte
III-Revue de littérature
IV-Méthodologie
IV-1 : Modèle théorique
IV-1-1 : Biens homogènes
IV-1- 2: Biens différentiés
IV-2 : Spécification du modèle
IV-3 : Données
V-4 : Résultats
V-Conclusion
CONCLUSION GENERALE
Bibiliographie
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