Pendant longtemps, l’eau a été considérée comme un bien naturel, un « don du ciel» gratuit, d’exploitation facile, bon marché et pour ainsi dire son accès ne posait aucun problème car à la portée de tout le monde. Le développement qu’a connue et que connaît le monde, les recommandations de l’OMS (qui préconise un accès universel à l’eau), les effets des changements climatiques, font que l’eau soit devenue une denrée très rare et très précieuses. Par ailleurs les pays en voie de développement dont fait partie l’Algérie, ont connu une évolution qui s’est répercutée négativement sur le cadre de vie du citoyen. L’industrialisation massive a en outre conduit à un exode rural très important de ce fait des constructions ont été faites à la va vite au détriment des règles élémentaires d’hygiène, a ce titre l’assainissement était souvent négligé, ce qui a eu pour conséquence la apparition d’égouts à ciel ouvert, exposant ainsi la population aux risques de maladie. Ces différentes pollutions sont très présentes au niveau de la vallée de la Seybouse. Aujourd’hui encore et au cours de nos différentes sorties, nous avons remarqué que les eaux des différents Oueds sont utilisées pour l’irrigation, facilitant volontairement ou involontairement les risques de transferts de pollution. En effet l’eau d’irrigation entraîne avec elle les polluants qui vont se retrouver au niveau des différentes nappes. Pour juguler ces pollutions il devient impératif de connaître la qualité des eaux de l’oued Seybouse et de ses affluents, ce qui permet de chercher les sources des apports pouvant dégrader la qualité des eaux.
Situation géographique
La région d’étude est située dans les territoires des wilayas de Guelma, El Tarf et Annaba. Elle est limitée :
– Au Nord, la mer méditerranée ;
-A l’ouest, par le massif de l’Edough (1008m) et le bassin fermé du lac Fetzara dont il est séparé par les croupes septentrionales du Dj.Haouara (981). Plus au Sud Ouest par les crêtes de la forêt de Béni Mezzeline.
– à l’Est, le prolongement oriental du système aquifère Annaba – Bouteldja, et au Sud Est par le Dj.Bni Salah.
– Enfin Au Sud la chaîne numidique (1411 m).
La Seybouse est un des Oueds les plus importants de l’Algérie par la longueur de son parcours, le nombre de ses affluents et la superficie de son bassin. La région d’étude fait partie du grand bassin versant de l’oued Seybouse qui couvre au total une superficie de 6471m2 . Il possède trois parties bien différentes : (1) les hautes plaines (Haute Seybouse), (2) le tell méridional (Moyenne Seybouse) et (3) le tell septentrional (Basse Seybouse). Ce dernier est la zone d’étude. Le nom de Seybouse ne s’applique qu’à une partie de son cours. La Seybouse a ses origines les plus éloignées de la mer dans les hautes plaines de Heracta et des Sellaoua qui s’étalent à une altitude de 800 à 1000 m. Il draine des reliefs assez simples avec des écoulements lents. Dans ces régions, son régime et son réseau sont bien différents de ceux qu’ il acquiert en pénétrant dans le tell qui est fortement accidenté et très complexe où le réseau hydrographique est rarement adapté à la structure. A la sortie de cette dernière, la Seybouse pénètre dans la basse plaine de Annaba perdant sa torrentialité et abandonnant une grande partie de sa charge solide. Les faibles pentes, le cordon dunaire et les vastes zones d’inondation, favorisent largement la stagnation des eaux et rendent difficile l’écoulement fluvial vers la mer. Au niveau de la basse Seybouse, située entre Bouchegouf et Annaba (Fig. 1), l’oued s’écoule dans une vallée étroite, rectiligne du Sud vers le Nord ; c’est-à-dire de Bouchegouf jusqu’à Chihani. A partir de Chihani, l’oued traverse la plaine d’Annaba et se jette dans la mer.
Aspect géomorphologique
Dans le large espace drainé par cet important cours d’eau plusieurs milieux naturels apparaissent ce qui laisse entrevoir les formes géomorphologiques suivantes :
Les terrasses de la Seybouse
La Seybouse présente le long de son cours des terrasses alluviales étagées à des cotes diverses. Les principales unités géomorphologiques que l’on pouvait remarquer sont :
– Hautes terrasses (située à de altitudes allant de 100 à 150 m) : Ce sont des formations argileuses pratiquement imperméables qui ne présentent aucun intérêt hydrogéologique. Elles sont localisées surtout entre Drean et Ain Berda.
– Moyennes terrasses (située à des altitudes variant entre 20 et 50 m) : Ce sont des formations constituées de cailloutis à la base, assez fines au sommet, formées de graviers, de galets et spécialement d’argiles sableuses. Elles présentent un intérêt hydrogéologique peu important.
– Basses terrasses (situées à une altitudes moyenne de 15 m) : Elles sont formées par des dépôts alluvionnaires constitués d’un matériel argilo-limoneux avec des galets, graviers et sables. Ce sont des formations accumulatives d’eaux souterraines.
Les montagnes
Le massif de l’Edough
C’est le massif principal qui caractérise la région de Annaba. De plus de 1008 m, il s’élève brusquement au dessus des autres reliefs qui l’entourent. Sa masse principale de direction NESW, présente une ligne de crête longue de 26 km qui débute depuis le lac de Fetzara au Sud et s’élève progressivement jusqu’au point culminant (1008 m) à Kef Sebaa pour redescendre ensuite depuis Seraidi vers Cap de Garde au Nord. Au Sud, ce massif est flanqué par le Djebel Boukantas (511 m) et Belilieta (287 m) et se prolonge vers Annaba par le petit massif de Boukhadra (156 m).
Le tell Nord Guelmien
Le tell Nord-Guelmien présente une allure nettement dissymétrique. Le versant sud domine, par les fortes pentes, les vallées de l’Oued Bou Hamdane et le bassin de Guelma drainé par l’Oued Seybouse. En revanche, le versant nord descend plus lentement vers le lac Fetzara. Le Djebel Haouara culminant à 981 m, domine fièrement toute cette région. Plus au nord, un massif gréseux affleure en allant de Bouati Mahmoud à Ain Berda. Il est relayé à l’est d’Ain Berda par les Djebels Hadjar Nahal et Oust.
Le domaine des plaines
La plaine de Annaba
C’est la plaine drainée par les deux oueds : Seybouse au Sud et Bounamoussa au Nord . Elle se situe au centre d’un synclinaurium limitée par le massif de l’Edough au Nord et la chaîne numidienne au Sud.
la plaine d’El Hadjar
Elle présente une forme inclinée vers la mer et occupe la partie Est du fond de la cuvette du lac Fetzara et se prolonge vers la plaine de Annaba (cf. Fig. 3). La liaison entre le lac et la plaine d’El Hadjar se fait par l’oued Meboudja.
La dépression de lac Fetzara
La dépression du lac Fetzara est séparée de la plaine de Guerbes par les petits massifs de Boumaiza et Berrahel, tous deux forment un arc de cercle qui sépare le massif de l’Edough du Tell Nord Guelmien . La bordure Nord correspond à la retombée du massif de l’Edough et Belilieta. Le lac est couvert de joncs (plantes aquatiques) vers le littoral, puis de scripes et enfin de phragmites à 2 m ou 3 m de la côte. Son fond est limoneux, riche en matières organiques résultant de la décomposition sur place des plantes. Cette vase repose, par l’intermédiaire d’argile molle d’épaisseur variant entre 0 et 40 m (Zenati, 2000), sur une argile compacte (argile de Numidie).
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : Cadre générale
I. Situation géographique
II. Aperçu socio-économique
II.1. Agriculture
II.2. Industrie
II.3. Population
III. Aspect géomorphologique
III.1. Les terrasses de la Seybouse
III.2. Les montagnes
III.2.A. Le massif de l’Edough
III.2.B. Le tell Nord Guelmien
III.3. Le domaine des plaines
A/ La plaine de Annaba
B/ la plaine d’El Hadjar
III.4. La dépression de lac Fetzara
VI. Végétation
Conclusion
Chapitre II : Cadre Géologique
I. Description lithologique
I. 1. Le Néoprotérozoique-Paléozoïque
I. 2. Le Néoprotérozoique-Paléozoïque
1. 3. Le Mésozoïque – Cénozoïque
1. 4. Le Quaternaire
II. Tectonique
Conclusion
Chapitre III : Hydroclimatologie
Introduction
I.1. Les stations de mesure
I.2. Type de climat
II. Les paramètres climatiques
II.1. Les precipitations
II.1.A. Les précipitations mensuelles
II.1.B. Les précipitations annuelles
II.2.La température
II.2.1.Diagramme Ombrothermique
II.3. L’humidité
II.4. Le vent
III. Le bilan hydrique
III.1. L’évapotranspiration
III.1.1. L’évapotranspiration potentielle (ETP)
III.1.2. L’évapotranspiration réelle (ETR)
A. Formule de Thornthwaite
B. Formule de Turc
C. Formule de Coutagne
D. Comparaison
III.2.Le ruissellement
III.3. Estimation de l’infiltration
A. La méthode des chlorures
B. La méthode de Thornthwaite
III.4.Calcul du bilan hydrique selon la formule de Thornthwaite
A. Interprétation du Bilan hydrique
IV. Etude hydrologique
IV. 1. Station hydrométrique
IV. 2. Etude du réseau hydrographique
IV.3. Etude des débits
A. Débits moyens mensuels
B. Coefficient mensuel de débits
C. Débits moyens annuels
Conclusion
Chapitre IV : Hydrogéologie
I. Introduction
II. Identification des nappes
II.1. La nappe des formations superficielles
II.2. La nappe des graviers
II.3. La nappe des sables du massif dunaire de Bouteldja
II.4. La nappe des alluvions de la haute terrasse
II.5. La nappe des cipolins
II.6. La nappe des travertins
II.7. La nappe libre du cordon dunaire
III. L’outil hydrogéologique
IV. Caractéristiques géométriques de La nappe superficielle
IV.1. Alimentation de la nappe superficielle
V. La piézométrie de l’aquifère
V.1. Interprétation des cartes piézométriques
V.1.1. Calcule de gradient hydraulique
V.1.2. Interprétation des cartes piézométriques
V.2. Relation nappe superficielle- l’oued
Conclusion
Chapitre V : Hydrochimie
Introduction
I. Les sources de pollution
I.1. Pollutions urbaines et domestiques
I.2. pollution industrielle
I.3. Pollution agricole
I.4. Les décharges sauvages
II. Caractéristiques chimiques des rejets
II.1. Les rejets urbains
II.2. Les rejets industriels
III. Qualité des eaux
– Les prélèvements et analyses de l’eau
III.1. Résultats et interprétations
III.1.1. Variation des paramètres physico-chimique
■ Variation du pH
■ Variation du potentiel d’oxydoréduction (EH mV)
■ Variation de la température (T °C)
■ Variation de la conductivité électrique (CEµs/cm)
■ Variation de l’oxygène dissous (O2)
III.1.2. Les eaux de surface
III.1.2.1 Statistiques élémentaires
III.1.2.2. Analyse en composantes principales
♦ Résultats et interprétations
b/ Comparaison des eaux OF et les eaux de S1
III.1.3. Les eaux de la nappe superficielle
III.1.3.1. Statistiques élémentaires
III.1.3.2. Le cercle ACP 2
IV. Pollution des eaux de surface
IV. 1. Variation des éléments majeurs
IV.1.1. Chlorure (Cl-) et sodium (Na+)
IV.1.2. Calcium (Ca2+)
IV.1.3. Magnésium (Mg2+)
IV.1.4. Bicarbonates (HCO3)
IV.1.5. Sulfates (SO4)
IV.1.6. Potassium (K+)
IV.1.7. Risques de sodicité et de salinité
IV. 2. Variation des éléments de pollution
IV. 2.1. Les nitrates (NO3 94 -)
IV.2.2. Les nitrites (NO2 94 -)
IV.2.3. L’ammonium (NH4 95 +)
IV.2.4. Phosphate (PO4 95 3-)
IV.2.5. Diagramme ammonium- nitrate
IV.2.6. L’évolution des nitrates en fonction des paramètres physico-chimiques
IV.3. Pollution par les métaux lourds
IV.3.1. Le Fer total
IV.3.2. Le Cuivre
IV.3.3. Le Plomb
IV.3.4. Le Zinc
IV.3.5. Le Nickel
IV.3.6. Le manganèse
IV.4. Evolution bactériologique
Coliformes
A / Coliformes totaux
B / Coliformes fécaux
C / Les streptocoques
IV.5. Impact des eaux de surface sur la nappe superficielle
IV.5.1. Evolution des éléments chimique
Conclusion
Conclusion générale