La cataracte est l’opacification totale ou partielle du cristallin. Elle peut être congénitale, liée à l’âge avancé, à un traumatisme, à une pathologie générale ou systémique telle que le diabète ou l’hypocalcémie, ou compliquer une pathologie de l’œil. C’est une affection fréquente qui constitue la première cause de cécité curable dans le monde. Pendant longtemps, la prise en charge de la cataracte était limitée à l’extraction du cristallin cataracté ainsi que la correction adéquate de l’aphakie afin de restaurer la fonction visuelle [1]. De nos jours, une nouvelle donne est apparue: la qualité de vie après chirurgie de cataracte.
L’évolution de la médecine moderne a conduit les praticiens à privilégier un regard « scientifique» voire technique sur la pathologie de leurs patients, sans tenir compte de leur bien-être. Or, ce dernier a un impact sur le vécu personnel de leur handicap [2].
LA CATARACTE
Définition
La cataracte se définit comme la présence d’opacités cristalliniennes évolutives , responsable d’une diminution significative de la vision, entrainant une réduction de l’activité fonctionnelle [3].
Epidémiologie
La cataracte est la première cause de cécité réversible dans le monde, particulièrement dans les pays en développement [3]. En Afrique la cataracte est la première cause de cécité et la plupart des malvoyants vivent en milieu rural. Par ailleurs, en Afrique subsaharienne, il a été observé 43,6% de cécité par cataracte [5]. L’incidence en Afrique est estimée à 1 million de nouveaux cas par an pour une population de 500 millions d’habitants, soit deux cas pour 100 habitants. Sa prévalence est estimée à 0,5 % de la population [5].
Au Sénégal, la prévalence de la cécité liée à la cataracte est égale à 31 000 aveugles de cataracte soit 0,31%. L’incidence est égale à 2/1000 soit 18 000 nouveaux cas de cataracte par an [6]. Alors que dans la plupart des pays développés, la cataracte sénile est diagnostiquée et opérée entre 60 et 70 ans, la maladie est plus fréquente et plus précoce en Afrique et en Asie. Les sujets jeunes, entre 20 et 50 ans sont le plus souvent affectés par la cataracte traumatique [5].
Rappel
Anatomie du cristallin
Le cristallin est un élément anatomique du globe oculaire qui appartient au segment antérieur dont il constitue la limite postérieure. C’est une lentille biconvexe, transparente, à focale variable, aplatie d’avant en arrière. Il présente une face antérieure et une face postérieure qui sont reliées par un équateur, et chacune de ces faces est centrée par un pôle. Le cristallin est constitué de :
❖ La capsule
C’est une lame basale qui entoure le cristallin.
❖ L’épithélium
Il est situé uniquement sur la face antérieure du cristallin.
❖ Les fibres cristalliniennes
Elles constituent avec le ciment interstitiel la substance cristalline.
Physiopathologie
Etant donné que le cristallin réagit à toutes les modifications de sa statique et/ou de son fonctionnement physiologique par une opacification [8], deux processus vont être à l’origine de l’opacification :
– une diminution ou une accumulation d’eau à l’intérieur des fibres cristalliniennes ou entre celles-ci,
– une altération du métabolisme cristallinien, et en particulier de la production d’énergie disponible, responsable d’une altération des protéines cristalliniennes qui perdent leur solubilité, précipitent et forment des opacités [9]
Évaluation clinique
Signes fonctionnels
Ils sont constitués:
– d’une perception de taches sombres surtout en ambiance photopique, surtout lors mouvements du globe,
– d’une polyopie monoculaire ou diplopie le plus souvent associée à la perception de halos colorés autour des objets,
– d’une baisse d’acuité visuelle rapide (en quelques mois dans les cataractes sous capsulaires postérieures) ou lente (cataractes nucléaires et corticales) ; elle peut être mineure ou majeure selon la topographie des opacités (une opacité, même petite, située dans l’axe optique est plus handicapante qu’une opacité plus grande mais périphérique) et leur densité.
– Les signes sont également constitués d’une photophobie,
– de l’achromatopsie des cataractes nucléaires qui absorbent les courtes longueurs d’onde.
Signes physiques
Inspection
Elle peut objectiver une leucocorie lorsque les opacités blanches occupent l’aire pupillaire.
Mesure de l’acuité visuelle
La baisse visuelle sera chiffrée sur l’échelle d’acuité visuelle après détermination de la réfraction (Javal, skiascopie, réfractométrie automatique). Celle-ci n’est pas modifiée par les opacités, sauf lorsqu’elles sont nucléaires. Si l’acuité visuelle n’est pas chiffrable, on étudiera la perception lumineuse dans les différents quadrants.
Etude de la lueur pupillaire
Les opacités cristalliniennes apparaissent sous forme d’ombres plus ou moins sombres sur fond rose.
Examen au biomicroscope
Lorsque la pupille n’est pas dilatée, la profondeur de la chambre antérieure est normale, l’angle est ouvert en gonioscopie et le tonus oculaire est normal, en l’absence d’autres pathologies associées. Si la pupille est dilatée, l’éclairage en fente fine oblique étudie successivement les différentes couches du cristallin et permet de classer les opacités selon leur topographie (corticale, nucléaire, sous capsulaire).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. LA CATARACTE
I.1. Définition
I.2. Epidémiologie
I.3. Rappel
I.3.1. Anatomie du cristallin
I.3.2. Physiopathologie
I.3.3. Etiologies
I.4. Évaluation clinique
I.4.1. Signes fonctionnels
I.4.2. Signes physiques
I.5. Traitement
I.5.1. Buts
I.5.2. Moyens
I.5.2.1. Chirurgicaux
I.5.2.2. Médicaux
I.5.2.3. Optiques
I.5.3. Indications thérapeutiques
I.5.4. Complications thérapeutiques
I.5.1. Incidents per opératoires
II. QUALITE DE VIE ET CATARACTE
II.1. Définition
II.2. Historique
II.3. Qualité de vie du patient porteur d’une cataracte
II.3.1. Intérêts de l’étude
II.3.2. Facteurs influant sur la qualité de vie
II.4. Prise en charge de la cataracte et qualité de vie
II.4.1. Impact de la chirurgie de la cataracte sur la qualité de vie
II.4.2. Choix de la technique chirurgicale
II.4.3. Influence des signes (douleurs, gênes, etc.)
II.4.4. Influence de l’acuité visuelle (AV)
II.4.5. Influence du type de correction optique
II.4.6. Influence de l’âge du patient lors de la prise en charge
II.4.7. Influence de la comorbidité ophtalmologique
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE D’ETUDE
II. PATIENTS ET METHODES
II.1. Patients
II.2. Méthodologie
RESULTATS
I. RESULTATS
I.1. Données démographiques
I.2. Aspects cliniques
I.2.1. Acuité visuelle de loin en post opératoire sans correction (AVLSC)
I.2.2. Acuité visuelle de loin avec correction optimale (AVLAC)
I.2.3. Acuité visuelle de près post opératoire sans correction (AVPSC)
I.2.4. Acuité visuelle de près avec correction AVPAC
I.2.5. Douleur ou inconfort des yeux
I.2.6. Signes psychologiques
I.3. Aspect de la qualité de vie (QDV)
I.3.1. Le score moyen de QDV
I.3.2. Aspect de la qualité de vie selon l’âge des patients
I.3.3. Aspect de la qualité de vie selon la profession
I.3.4. Aspect de la qualité de vie selon l’acuité visuelle sans correction
I.3.5. Aspect de la qualité de vie selon l’acuité visuelle avec correction optimale
I.3.6. Aspect de la qualité de vie selon la douleur ou l’inconfort des yeux
I.3.7. Aspect de la qualité de vie selon les signes psychologiques liés à la vision
DISCUSSION
I. ASPECTS DEMOGRAPHIQUES
I.1. L’âge
I.2. La profession
II. ASPECTS CLINIQUES
II.1. Acuité visuelle sans correction
II.1.1. Acuité visuelle de loin sans correction(AVLSC )
II.1.2. Vision de prés sans correction(VPSC)
II.2. Acuité visuelle avec correction
II.2.1. Vision de loin avec correction(AVLAC)
II.2.2. Vision de près avec correction
II.3. Douleur ou inconfort des yeux
II.4. Signes psychologiques liés à la vision
III. ASPECTS DE LA QUALITE DE VIE
III.1. Score de qualité de vie
III.2. Influence de l’âge sur la qualité de vie
III.3. Influence de la profession sur la qualité de vie
III.4. Influence de l’acuité visuelle sans correction
III.5. Influence de l’acuité visuelle avec correction
III.6. Influence de la douleur ou inconfort sur la qualité de vie
III.7. Influence des signes psychologiques
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES