Les cancers de l’enfant représentent une proportion de 1 à 3% des cancers humains. Lorsque chez l’enfant le diagnostic de maladie maligne est posé, la santé bucco-dentaire ne semble plus avoir d’intérêt pour lui et pour sa famille. Or maintenir une santé bucco-dentaire tout au long du cheminement thérapeutique, revêt une importance pour la contribution à l’amélioration de la qualité de vie de l’enfant. En effet, la cavité buccale reste le lieu de prédilection de manifestations spécifiques, liées soit au processus malin lui-même, soit secondaires aux thérapeutiques anti-cancéreuses pouvant provoquer des problèmes et des complications.
Aujourd’hui, 70% des enfants atteints de cancers guérissent (95). Avec l’augmentation du nombre et la durée notablement plus importante des rémissions, nous serons amenés à voir de plus en plus de cancéreux traités dans nos cabinets. Le but de notre travail est d’arriver à initier un protocole d’approche, de préparation et de suivi d’un sujet jeune soumis à un traitement anti-cancéreux : chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE BUCCO-DENTAIRE
ANATOMIE
La cavité buccale
La cavité buccale forme la première cavité du tube digestif. Elle est subdivisée en deux parties par les arcades alvéolo-dentaires : la cavitépériphérique répondant au vestibule de la bouche et la cavité centrale ou cavité buccale proprement dite.
*Le vestibule buccal est un espace en forme de fer à cheval compris entre les lèvres et les joues en avant et les arcades alvéolo-dentaires en arrière. Il communique avec la cavité buccale en arrière des dernières molaires. Les vestibules droit et gauche sont continus en avant dans la région alvéolo-dentaire incisive. Cette dernière est fréquemment rétrécie par les replis muqueux des freins labiaux supérieur et inférieur. Il est tapissé, excepté au niveau des arcades dentaires, par la muqueuse buccale. Cette muqueuse, se réfléchissant des lèvres et des joues pour recouvrir les arcades alvéolaires, devient gencive ou muqueuse alvéolaire selon qu’elle est ou non recouverte d’un épithélium kératinisé. La séparation entre ces deux tissus est la ligne mucogingivale.
La paroi externe du vestibule présente des replis muqueux ou freins qui sont constants au niveau des incisives supérieures et inférieures ; ce sont les freins médians. On rencontre également des freins en regard des secteurs dentés plus postérieurs (prémolaires). En face de la première molaire supérieure, s’ouvre l’orifice d’évacuation du canal de Sténon, canal excréteur de la glande parotide.
*La cavité buccale proprement dite est limitée sur son pourtour par les arcades alvéolo-dentaires en avant et sur les côtés, en haut par la voûte palatine et le palais mou, en arrière par l’isthme du gosier (voile du palais, piliers antérieurs du voile et base de la langue). La voûte palatine, concave dans tous les sens, est limitée en avant et latéralement, par l’arcade dentaire maxillaire. En arrière, elle se poursuit par le voile du palais. La cavité buccale contient un organe d’une grande mobilité, la langue, séparée de l’arcade alvéolo- dentaire mandibulaire par le sillon alvéolo lingual. La langue, organe du goût, se scinde en une partie antérieure libre et une partie postérieure fixe, la base ou racine. Sa face inférieure est appliquée au repos sur le plancher buccal. La muqueuse qui recouvre la face inférieure de la langue forme un repli plus ou moins marqué : le frein de la langue. Ce dernier se termine en avant par la caroncule sublinguale, au sommet de laquelle se trouvent les orifices des canaux de Wharton, canaux excréteurs des glandes salivaires sous-maxillaires. Le sillon alvéolo-lingual qu’on découvre en soulevant la langue , présente à sa surface la caroncule sublinguale et les orifices excréteurs des canaux sublinguaux.
Les dents
Loin d’être des organes isolés, les dents appartiennent à l’appareil de la nutrition dont la fonction essentielle est d’apporter à l’individu les éléments indispensables à son alimentation et au fonctionnement de ses organes. Les dents s’articulent avec les os de la face par l’intermédiaire du ligament alvéolo-dentaire et de l’os alvéolaire dont la croissance, la vie et la disparition dépendent uniquement des dents. Elles sont enchâssées dans les alvéoles de l’os alvéolaire auquel les relient les fibres desmodontales qui les maintiennent fermement tout en leur assurant une certaine mobilité physiologique.
Cet os alvéolaire ne peut se distinguer anatomiquement ou histologiquement de l’os basal ou os maxillaire proprement dit sur lequel il repose. L’os basal appartient aux os de la face. L’un est fixe, le maxillaire supérieur, l’autre est mobile, le maxillaire inférieur ou mandibule. Le maxillaire est un os de membrane. Les deux os maxillaires constituent la majeure partie du massif facial fixe. Leur croissance dépend du déplacement des os membraneux qui les constituent. Les maxillaires sont appendus à la partie antérieure de la base du crâne.
La mandibule est un os d’origine membraneuse dont la croissance se fait à partir du tissu cartilagineux secondaire. Elle forme à elle seule le squelette de la mâchoire inférieure. C’est le seul os mobile de la face. L’articulation cranio-mandibulaire ou temporo-mandibulaire permet les mouvements entre le maxillaire et la mandibule. Leurs arcades portent les dents. L’organogenèse dentaire s’étend de la fécondation jusqu’au 3ème mois de la vie intra utérine. La morphogenèse dentaire, beaucoup plus longue, débute vers le troisième mois de la vie intra utérine et se poursuit jusqu’à l’âge adulte.
L’homme possède deux dentitions successives. Chacune des dentitions comporte un nombre réduit de dents, qui possèdent une morphologie variée, au sein de la même denture. Les dents humaines sont scindées en une couronne et une racine dentaires dont le collet forme la séparation anatomique. A l’intérieur de cette dent se trouve la cavité pulpaire.
Chaque dent humaine est composée de trois tissus calcifiés : l’émail, la dentine et le cément et d’un tissu conjonctif mou spécialisé, la pulpe. L’émail est le tissu le plus dur et le plus minéralisé de tout l’organisme. Il recouvre la couronne dentaire et va être soumis à tous les effets qui se manifestent dans la cavité buccale
Nomenclature dentaire
Les dents sont alignées selon deux arcades dentaires, l’une maxillaire, l’autre mandibulaire, que le plan sagittal médian de symétrie bilatérale subdivise en hémiarcades maxillaires et mandibulaires droites et gauches. Selon la nomenclature normalisée internationale de l’OMS, le repérage de la dent est faite par un numéro d’ordre en chiffre arabe pour les deux dentures.
1- incisive centrale temporaire et permanente
2- incisive latérale temporaire et permanente,
3- canine temporaire et permanente,
4- 1ère prémolaire permanente et 1ère molaire temporaire,
5- 2ème prémolaire permanente et 2ème molaire temporaire,
6- 1ère molaire permanente,
7- 2ème molaire permanente,
8- 3ème molaire permanente.
Variations dans la chronologie
Des variations physiologiques peuvent affecter les âges de développement, selon différents critères :
– le sexe : les filles sont plus précoces que les garçons, surtout en ce qui concerne l’édification radiculaire ; la différence s’accroissant avec l’âge et pouvant atteindre 1 an dans la tranche 10 – 11 ans,
– l’hérédité : le développement et l’éruption dépendent de facteurs génétiques,
– la race : la maturation et l’éruption sont plus précoces dans la race noire,
– l’évolution staturale : un retard statural, par rapport au pic pubertaire, s’accompagne d’un retard du développement dentaire,
– les arcades : les dents mandibulaires sont en général plus précoces, l’écart avec les dents maxillaires correspondantes pouvant atteindre 1 an ½ (canine). Certaines pathologies, en particulier endocriniennes (hypopituitarisme, hypothyroïdie, etc….) affectent le développement dentaire. Des désordres locaux peuvent également perturber l’éruption dentaire (dent en infratopie associée à une ankylose ou infection d’une dent temporaire).
PHYSIOLOGIE
Physiologie de la cavité buccale
La bouche est le siège de nombreuses fonctions physiologiques telles que la mastication, la succion, la déglutition, la phonation, la gustation, la salivation, etc Ces fonctions sont d’une importance cruciale pour la satisfaction des besoins de l’organisme, tant sur le plan du maintien de l’homéostasie, par les apports alimentaires, la maintenance des voies aériennes supérieures, que par les inter actions avec le milieu environnant. Dans les conditions physiologiques, le milieu buccal est très favorable à la croissance de micro-organismes. L’humidité est élevée. La température, le PH et la pression partielle en CO2 sont optimaux. La pression partielle en oxygène varie selon les différents sites considérés et permet aussi bien la croissance des organismes aérobies que celle des anaérobies stricts.
La salive fournit non seulement les nutriments à la flore bactérienne, mais elle lutte également contre les produits de fermentation acide, de la flore et élimine les déchets inhibiteurs. Cette salive est produite essentiellement chez l’homme par les glandes parotides (60 % environ), les sous mandibulaires (25 %) et les sublinguales (moins de 5 %). Le reste est secrété par les glandes salivaires accessoires purement muqueuses. La sécrétion varie selon les personnes et selon les circonstances (phase de repos, de stimulation alimentaire, de sommeil). En moyenne, elle est de 750 ml/24 heures. La salive remplit plusieurs fonctions :
➤ Les fonctions digestives
*La salive humidifie et lubrifie le bol alimentaire facilitant ainsi son passage sur les muqueuses lors de la déglutition.
*Elle a également un rôle gastronomique car elle sert de solvant aux substances alimentaires solubles permettant ainsi la stimulation des récepteurs gustatifs.
➤ Les fonctions de protection
* La salive lubrifie les muqueuses pendant la phonation diminuant ainsi leurs frictions;
* Les mucines salivaires très hydrophiles constituent une barrière protectrice pour les muqueuses en leur évitant de se dessécher. Elles limitent ainsi la pénétration des toxines, des substances irritantes et des enzymes bactériennes
* La salive contient des phosphoprotéines qui inhibent les enzymes protéasiques bactériennes ;
* Elle participe à la réparation des tissus mous grâce à la présence de facteurs d’accélération de la cicatrisation et grâce au pouvoir d’accélérer la coagulation sanguine ;
* La salive joue un rôle dans le maintien de l’équilibre écologique de la cavité buccale par lavage et débridement ; elle modifie l’adhérence bactérienne grâce aux immunoglobulines, aux mucines aux lysozymes et aux ions calciums ; elle a aussi une action directe antibactérienne grâce aux lysozymes, aux lactoferrines et à la lactopéroxydase ;
* Elle participe au maintien d’un PH neutre par la présence des ions bicarbonates, des ions phosphates et des peptides riches en histidine. Donc le maintien de l’intégrité dentaire dépend de la présence et de la qualité de la salive.
* L’élimination mécanique est assurée par la déglutition, les soins d’hygiène buccodentaire, la mastication et la desquamation des cellules épithéliales. Au niveau des surfaces épithéliales qui desquament, les bactéries doivent continuellement coloniser un « sol vierge ». La surface renouvelable de la muqueuse buccale constitue un élément important de la défense de l’hôte contre l’invasion bactérienne. Elle ne permet qu’une accumulation monocouche de bactéries.
* Les facteurs d’inhibition provenant de la salive: la plupart des bactéries entrant dans la cavité buccale sont rapidement emportées par le flux salivaire et la déglutition. Outre l’effet de chasse salivaire, la salive contient des substances qui peuvent interférer avec l’adhérence bactérienne : les glycoprotéines salivaires ou mucines, les immunoglobulines (Ig).
*La salive joue aussi un rôle dans l’hémostase hydrique.
➤ Autres fonctions de la salive
Il s’agit de fonction d’excrétion de molécules naturelles comme les hormones, l’alcool, ou synthétiques comme les médicaments
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME