BIOMECANIQUE D’UNE HANCHE AVEC UNE PROTHESE
C’est CHARNLEY [24] qui établit les premiers principes de l’arthroplastie totale de hanche. Ces principes sont :
– la nécessité d’une prothèse totale unissant une tête métallique avec une cupule en polyéthylène de haute densité ;
– la fixation dans l’os par du ciment acrylique ;
– le design de la prothèse fémorale avec une queue courbe cervico-diaphysaire ;
– le principe de la «low friction» grâce à une tête métallique de petit diamètre de 22mm tournant sur un bloc de polyéthylène.
Depuis ce prototype, encore un des meilleurs modèles, on a pu assister à l’éclosion d’une infinité de modèles dont les modifications ont porté :
– sur la forme, le volume, la longueur de la queue fémorale et l’appui sur le col ou le massif trochantérien ;
– sur le diamètre de la tête : 22, 28, 32 et 35mm ;
– sur les longueurs de col : long, moyen, court voire extra-long et extra- court ;
– sur le matériau : acier inoxydable, vitallium, céramique, titane ou polyéthylène ;
– sur le traitement de la surface : lisse ou en porométale madréporique avec des microsphères de 100 à 300microns ;
– sur la fixation avec ou sans ciment acrylique.
Cependant aucune de ces propositions n’a modifié le principe basé sur une réplique purement morphologique du modèle humain. Une prothèse idéale doit satisfaire à trois impératifs :
– elle doit reproduire la forme générale de la hanche ;
– elle doit reconstituer sa fonction et tout particulièrement celle du cartilage qui est le tissu noble de l’articulation ;
– elle doit avoir une tolérance biologique parfaite.
Les prothèses actuelles ne remplissent pas ce contrat du fait de :
– l’absence de lubrification indispensable à toute articulation mécanique, ce qui équivaut à une condamnation à long terme ;
– l’absence du ligament de la tête fémorale ne tenant pas compte de son rôle mécanique et réflexogène ;
– l’absence d’élasticité perturbant toute la physiologie de l’ensemble ostéoarticulaire.
Embolies pulmonaires
Il s’agit de l’arrêt brusque d’un embol au niveau des artères pulmonaires. Ces derniers peuvent se manifester par la douleur, l’essoufflement et très rarement, si le caillot est très grand, la mort. Quand une embolie pulmonaire est suspectée une scintigraphie pulmonaire est réalisée. Si une embolie est confirmée, le traitement est similaire pour une TVP majeure. Le chirurgien prend en compte les facteurs de risque connus concernant les patients et peut établir un traitement prophylactique si nécessaire. Les embols peuvent être gazeuse, graisseuse ou cruorique.
Tardives
► Infection : il peut s’agir du réveil d’un germe quiescent introduit dans l’articulation en peropératoire ou d’une infection par voie hématogène. elles surviennent au moins 5 ans après la mise en place de la prothèse [5]. Elles peuvent être diagnostiquées au stade de descellement et nécessiter une explantation de la prothèse.
► Luxation : elle est post traumatique ou secondaire à l’usure du polyéthylène. Elle nécessite soit une réopération (réduction à foyer fermé ou une reposition sanglante) soit une reprise chirurgicale avec changement d’un ou de tous les implants.
► Descellement : c’est l’une des principales causes de reprise de prothèse de hanche, à côté des luxations. Il est soit aseptique (due aux débris d’usure et à une réaction à corps étranger autour de l’implant avec mobilité de l’implant) soit septique (conséquence de l’infection profonde). Il se manifeste par une douleur et une gêne fonctionnelle à la clinique et un liseré clair péri-prothétique intéressant l’un les deux implants à la radiographie standard [43]. Plusieurs classifications sont proposées aussi bien pour les descellements fémoraux qu’acétabulaires
Profil épidémiologique
L’âge moyen de nos patients (environ 48 ans) est intermédiaire entre celui d’une thèse antérieure (59 ans) [35] et celui d’une étude portant sur des patients drépanocytaires (22 ans) [123]. L’amélioration des biomatériaux, des ancillaires et les progrès de l’anesthésie-réanimation ont permis de baisser l’âge d’implantation des prothèses totales de hanche. La moyenne d’âge avoisine souvent les 60 ans dans la plupart des études [10, 93, 95]. Aux âges extrêmes, Pourreyron [114] rapporte une série de 132 prothèses chez 101 patients âgés de moins de 30 ans contre respectivement 87 ans et 92 ans pour McGory [95] et Berry [10]. Il n’y a pas de grande différence dans beaucoup de séries sur le sex ratio [10, 82]. Lorsqu’il existe une prédominance masculine [35, 124] ou féminine [5], il s’agissait surtout de petites séries. Nous avons retrouvé dans notre étude un long délai entre l’apparition des premiers symptômes et la première consultation. Ce fait est multifactoriel : une consultation initiale chez des tradipraticiens, lot de la plupart des pays en développement, une «séquestration» abusive des patients en secteur médical non spécialisé et surtout le manque de moyens financiers de nos patients. La répartition selon le côté opéré est variable ; seuls les cas bilatéraux nous ont intéressés. Leur nombre est relativement bas, proche du notre (9%) : Delaunay [47], Bahri [5] avec respectivement 6,2% et 16,8% contre 34,3% pour Mac Gory [95]. Ces interventions ont été successives avec un délai inter-opératoire moyen d’environ 24,38 mois (extrême de 2 mois à 84 mois) pour nous contre 8,1 mois (2 à 24) pour Berend [8] et 10,1 mois (2 à 24 mois) pour Alfaro [2]. Les arthroplasties bilatérales dans le même temps opératoire ont une morbi-mortalité élevée et ne sont presque plus pratiquées surtout chez les sujets âgés de plus de 70 ans; au maximum, le délai sera raccourci à 6 semaines lorsque les conditions le permettent [21]. Les auteurs qui réalisent ces interventions en un temps, argumentent à la notion d’une seule agression chirurgicale, une rééducation symétrique des deux membres, une réduction de la durée d’hospitalisation et une diminution du coût global des prothèses [21, 128]. Les inconvénients demeurent, en plus de ceux sus cités, une augmentation des risques liés aux comorbidités, une incidence plus élevée des phlébites, d’ossification hétérotopique et une fonction réduite [21].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
ANATOMIE DE LA HANCHE
1. ANATOMIE DESCRIPTIVE
1.1. Surfaces articulaires
1.2. Moyens d’union
1.3. Moyens de glissement : la membrane synoviale
1.4. Rapports
1.5. Vascularisation et innervation
2. ANATOMIE FONCTIONNELLE
2.1. Statique articulaire
2.2. .. Dynamique articulaire
ELEMENTS DE BIOMECANIQUE DE LA HANCHE
1. HANCHE SAINE
1.1. Eléments de l’équilibre
1.2. Modèle géométrique de PAUWELS
2. HANCHE PROTHESEE
INDICATIONS D’ARTHROPLASTIE TOTALE DE HANCHE
1. PATHOLOGIES TRAUMATIQUES
1.1. Traumatismes récents
1.2. Traumatismes anciens
2. PATHOLOGIES NON TRAUMATIQUES
2.1. Coxarthrose
2.2. Autres
IMPLANTATION DE PROTHESE TOTALE DE HANCHE
1. PREPARATION DU PATIENT
1.1 Information du patient
1.2 Bilan préopératoire
1.3. Planification opératoire
2. TECHNIQUES OPERATOIRES
2.1. Voies d’abord
2.2. Gestes
2.3. Matériaux utilisés
3. SUITES OPERATOIRES
COMPLICATIONS DE L’ARTHROPLASTIE TOTALE DE HANCHE
1. COMPLICATIONS GENERALES
2. COMPLICATIONS LOCALES
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
MATERIEL ET METHODES
1. MATERIEL D’ETUDE
1.1. Cadre de l’étude
1.2. Population de l’étude
2. METHODOLOGIE
RESULTATS
1. PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE
2. DONNEES PERI-OPERATOIRES
3. RESULTATS ANATOMIQUE ET FONCTIONNEL
2.1. Résultats anatomique
2.2. Résultats fonctionnel
2.3. Complications
DISCUSSION
1. PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE
2..DONNEES PERI-OPERATOIRES
3. RESULTATS
CONCLUSION
REFERENCES
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