Le terme géomorphosite exprime un relief bien spécifique à laquelle l’Homme accorde de la valeur. Cette notion de « Géomorphosite est nouvelle et a été mise en place depuis peu de temps dans les pays développés. Ces géomorphosites peuvent se montrer soit sous forme de simples objets géomorphologiques, soit sous forme d’un paysage géomorphologique. Ce paysage peut être une montagne, des collines, des vallées, des vallums morainiques. S’y ajoutent les ravins, les grottes, les phénomènes karstiques, les berges et rivages, les carrières, les gravières, les mines, les portions de route ou les chemins ou les blocs erratiques des sites. Tous ces éléments apportent des informations indiscutables et caractéristiques sur une situation ou un évènement que la Terre a connu au cours des temps géologiques ou sur l’histoire de vie et du climat. De ce fait, il existe une relation entre géomorphosite et le paysage (Reynard, 2005). Les paysages permettent d’expliquer le choix des valeurs attribuées au géomorphosite. Il est à préciser que ces reliefs résultent des trois grandes histoires de la terre : histoire des roches, déformation tectonique, histoire des formes. Mais le plus important c’est pour qu’ils soient désignés comme un géomorphosite, ces reliefs doivent posséder les cinq valeurs divisées en deux grands groupes et sont placés à différentes échelles : valeurs scientifiques et valeurs additionnelles composées des valeurs écologique, culturelle, esthétique et économique. Sans l’une de ces valeurs, le relief ne peut pas être un géomorphosite. Ces valeurs sont le fondement de la réalisation d’un inventaire d’un paysage géomorphologique.
La valeur scientifique expose l’importance scientifique d’un paysage géomorphologique et c’est surtout la valeur centrale pour réaliser l’inventaire d’un géomorphosites (Reynard 2004,2005). Concernant les valeurs additionnelles, ce ne sont que des critères supplémentaires pour compléter cette dernière.
D’autre part, l’inventaire consiste à faire une évaluation et une sélection des géomorphosites qui visent trois objectifs. Le premier est focalisé sur la mise sous protection des sites vulnérables. Le deuxième représente une solution garantissant la préservation des géomorphosites dans le cadre des procédures d’étude d’impacts sur l’environnement. Et le dernier objectif c’est la valorisation des sites dans un contexte touristique (Reynard 2005). En effet, les valeurs de ces paysages géomorphologiques définissent un patrimoine à préserver.
DEMARCHE DE RECHERCHE
DEMARCHE GENERALE
Une recherche bibliographique
Cette rubrique a consisté à consulter des ouvrages et des articles concernant le thème en général et la zone de recherche. C’est une étape primordiale étant donné que ces données vont constituer la base de la recherche. Les données primaires ont été obtenues par la lecture des livres concernant surtout la zone de recherche au CITE Ambatonakanga, à l’Institut Français de Madagascar (IFM), au Centre de documentation CIDST Tsimbazaza, au Centre de documentation dans le parc Tsimbazaza, au Centre de documentation à l’Ambassade Américaine à Andranomena, au CDI de la Mention géographie et à la Bibliothèque universitaire d’Antananarivo. En outre, les ouvrages trouvés sur Internet ont beaucoup aidé dans la conceptualisation de ce mémoire vue que leurs informations sont plus récentes. Ainsi, plusieurs sites web ont été visités.
Les travaux de terrain
C’est la deuxième étape de la démarche déductive. Elle consiste à prouver sur terrain les données sur les ouvrages consultés. Ces travaux nécessitent plusieurs matériels comme le GPS pour identifier les coordonnées des sites, un marteau piqueur pour nettoyer un profil et un appareil photo pour illustrer la recherche. La durée de ces travaux de terrain est de quatre semaines et les informations nécessaires ont été bien reçues en raison de la diversification de la zone d’étude En ce qui concerne l’élaboration de la recherche, nous avons effectué les travaux de terrain deux fois. La première fois, on a pu avoir les coordonnées de chaque site. Pour la seconde fois, des enquêtes au sein des ménages sont réalisées dans le but de savoir les activités exercées dans la plupart des sites.
Les obstacles et difficultés durant la recherche
Des difficultés ont été rencontrées lors de la documentation étant donné que le thème à traiter est encore récent. En outre, la plupart des ouvrages en ligne étant pertinents et plus focalisés sur le thème ne sont pas consultables gratuitement. Au niveau des enquêtes, le temps était limité alors que les sites étudiés sont très dispersés. Des sites étaient inaccessibles à cause de l’insécurité qui y réside mais également, des sites sont exploités par des chinois et ne peuvent être visités.
UN GEOMORPHOSITE RENFERMANT UNE RICHESSE MECONNUE
UN INVENTAIRE DIFFICILE DES GEOMORPHOSITES
LA géomorphologie générale de la région
La région de Vakinankaratra est considérée généralement comme la phase ultime des éruptions volcaniques du massif de l’Ankaratra c’est-à-dire datant de l’ère Quaternaire. Cette région montre une assez grande homogénéité dans la nature pétrographique des roches volcaniques (C. ZEBROWSKI 1974). Elle est caractérisée par deux grandes parties différentes à savoir la partie de Betafo et la partie d’Antsirabe. La formation volcanique, cônes stromboliens et coulées, présentent un aspect assez différent dans ces deux parties : Pour la région de Betafo, les cônes volcaniques sont bien conservés. Leurs pentes sont rectilignes et leur raccordement à la surface initiale est généralement brutal. C’est comme le cas de L’Iavoko, Antsifotra, d’Ampasamikaily. Les coulées sont caractérisées par un aspect très frais et qui sont peu altérées. Par conséquent, les sols qui sont formés sont peu développés. Pour Antsirabe, les cônes volcaniques sont en général peu conservés par rapport à ceux du Betafo. Leurs sommets sont plus ou moins arrondis. Les pentes sont irrégulières et moins brutales mais présentent une concavité plus ou moins marquée. C’est notamment le cas des cônes d’Ambohitsokina, d’Amboniloha. Seule la caractéristique de Tritriva est pareille à celle de Betafo.
Les coulées sont également moins fraîches que celle de Betafo. Elles sont recouvertes d’un manteau d’altération déjà épais et la disposition entre les sols sur les coulées et ceux sur scories. Ces coulées ce ne sont pas toujours aisément identifiables en raison de l’absence du sondage.
Une géologie typique de la région
Il est primordial de reconnaitre la géologie du terrain à étudier qui est surtout le support des sites géomorphologiques pour savoir ses constituants et pour pouvoir déterminer les différentes transformations présentes dans ce milieu. La Région de Vakinankaratra présente une caractéristique comme transition entre le pays Merina et le Betsileo. Sa géologie se démarque par son volcanisme fini-tertiaire et quaternaire.
Trois ensembles géologiques peuvent être distingués :
● le socle cristallin dans la partie Ouest et Sud qui est constitué des schistes cristallins et des roches à éruptions essentiellement granite ;
● le massif volcanique dans le Nord est constitué par les formations volcaniques anciennes et les formations volcaniques récentes ou subactuelles ;
● les cuvettes volcano-lacustres au Centre Est, qui a comme origine l’abaissement du compartiment Ouest après fractures d’une surface initiale. Ces cuvettes contiennent des dépôts de sédiment qui seraient conséquents à la formation des massifs de l’Ankaratra. Ces massifs auraient joué le rôle de barrage pour le réseau hydrographique qui s’écoulait initialement vers l’Ouest. (CREAM, 2013).
De ce fait, cette région est une zone de transition entre massif volcanique et le socle cristallin. Mais aussi, ZEBROWSKI C. et RATSIMBAZAFY C. (1979) l’ont illustré par une carte d’esquisse géologique où ils prouvent trois périodes du volcanisme : La première période est marquée par la mise en place du volcanisme ancien composé d’édifice trachytique, dômes phonolitique et courbe basaltique.
La deuxième période du volcanisme correspond à une phase d’activité récente durant laquelle se mettent en place les édifices volcaniques de basanite et de basanitoïde, des régions d’Antsirabe et de l’Ifasina. Les édifices volcaniques bien conservés, les sols développés sur les coulées et lapillis ne sont jamais très épais. A cette période, nous rattachons, bien qu’ils soient un peu plus anciens, d’une part l’apparition du massif trachytique de l’Ambohimadinika, d’autre part le recouvrement des basaltes anciens par les matériaux pyroclastique acides.
La troisième période correspond à la phase d’activité la plus récente du volcanisme de l’Ankaratra. Les formations volcaniques encore très bien conservées de Betafo et de Tritriva sont rattachés à cette période.
La reconnaissance de ces différentes périodes éclaircies sur les histoires géologiques d’Antsirabe précise que l’activité récente durant le deuxième période est datée du Quaternaire et la plus récente a moins de 10 000 ans. ZEBROWSKI C. et RATSIMBAZAFY C. (1979) Et qui renseigne sur la chronologie des éruptions déterminé par l’émission de laves acides, épanchements de basalte et d’andésites, le coulée d’ankaratrites, et enfin l’éruption récente des basanites et des basanitoïdes.
Concernant le socle cristallin de la région, il est constitué de schistes cristallins et de roches éruptives. Les schistes cristallins sont composés des socles migmatites, des micaschistes et des quartzites. Les socles migmatites constituent une grande partie d’affleurement sur le socle se situant au sud de la zone d’étude. Les micaschistes constitués par de la muscovite ou de la biotite se localisent au sud-ouest de la région. Et enfin les quartzites s’étendent au coin Sud-Est.
Les roches éruptives de la région sont intéressantes du point de vue minier. Ce qui nous amène à reconnaitre les différentes carrières à étudier puisqu’elles renferment les béryls et les tourmalines étant fortement extraits par la population. Au sujet des sédiments, il est à préciser que ces derniers constituent le matériau originel, très hétérogène, des sols qui s’y sont formés. Plusieurs dépôts s’y sont aussi succédés dont les premiers datent de l’ère Tertiaire, plus précisément pendant le Pliocène. Ces dépôts sont formés par des roches sédimentaires détritiques composés de galets. L’origine du bassin lacustre d’Antsirabe est due à un phénomène tectonique qui a causé l’abaissement de la partie Ouest de la région après une fracture d’une surface initiale d’où l’escarpement de Betampona et la faille de Mandray (BESAIRIE H. 1946).
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I. Cadre théorique sur le fondement de recherche et la zone d’étude
Chapitre 1 : Choix du sujet, localisation, problématique et objectifs de recherche
Chapitre 2 : Démarche de recherche
PARTIE II. Un géomorphosite renfermant une richesse méconnue
Chapitre 3 : Un inventaire difficile des géomorphosites
Chapitre 4 : Des sites renfermant des valeurs particuliers
PARTIE III. Des sites actuellement en cours de dégradation
Chapitre 5 : Les facteurs de dégradation des géomorphosites
Chapitre 6 : Des géomorphosites délicats qui méritent une gestion unique.
CONCLUSION GENERALE