L’actuelle politique nationale de l’énergie prône un changement majeur et immédiat du rythme dans la mise en œuvre de l’électrification rurale décentralisée (ERD) ; cet instrument participe en effet à l’élimination de la pauvreté, à la création d’emplois, ainsi qu’à la protection de l’environnement. L’ERD en question pourtant ne parvient encore à attirer ni les investisseurs ni les opérateurs nécessaires pour une généralisation efficace.
D’autre part, il est également à noter que les contextes d’implantation de programmes d’accès aux services de l’électricité s’avèrent difficiles dans le pays moins avancé (PMA) surtout. Le paysage est caractérisé par une forte instabilité politique, par la faiblesse de l’administration et la trop forte concentration. A ceci s’ajoute les faibles ressources économiques au secteur rural, peu compétitif dans le domaine énergétique.
Le développement du monde rural pourtant figure parmi les priorités de la politique du gouvernement actuel, telle que définit l’engagement 6 dans le Madagascar Action Plan (MAP) son électrification en fait partie.
La commune rurale de Tsarasaotra qui fait l’objet de cette étude a eu l’avantage d’être en avance par rapport aux autres communes de son rang. Elle possède en effet une microcentrale hydroélectrique qui participe aux activités de développement communal. Cette microcentrale étant un don de l’Institut de l’Energie pour les Pays Francophones ; mais actuellement sous la responsabilité de la coopérative ADITSARA et le cabinet MAHIRATRA qui doivent assurer sa gestion et son exploitation .
LE SYSTEME MCHA
PRESENTATION DE LA MCHA
Historique
L’Institut de l’Energie pour les Pays Francophones (IEPF) et la région Wallon ont convenu de financer l’installation à Madagascar d’une petite centrale sur le site d’Antetezambato à et mettre en place une structure de gestion participative pour la production et l’utilisation de l’énergie produite. Le projet est situé à une dizaine de kilomètre d’Ambositra région rurale où les besoins exprimés en énergie sont plus que pressants et le projet intégré de développement rural est en cours de réalisation.
Le site se trouve sur la rivière d’Isaha à 8 km au nord d’Ambositra, environ cinq heures de route du sud d’Antananarivo.
Auparavant ce site a été déjà utilisé pour la production de l’énergie mécanique nécessaire pour faire fonctionner une scierie. Le barrage existant en amont du pont sur la RN7 a été projeté d’être réhabilité pour un usage hydroélectrique.
D’autre part, parallèlement à ce projet, il existe entre autre, une organisation non gouvernementale dénommée AMONTANA a été financée également par l’IEPF .ce dernier est un projet de développement rural et situé à 160m de la microcentrale
Le projet en question dans son programme, projetait d’installer aux environs de la centrale des unités tels que : décortiquerie, provenderie, matériels didactiques et broyeurs .
Lors de l’étude préliminaire, il était d’abord question d’alimenter en énergie les installations de l’ONG AMONTANA qui nécessitait une puissance 10 à 15kw. Dans tout le programme, la satisfaction de l’ONG AMONTANA demeurait la priorité. Seul le reliquat est mis à la disposition des besoins des ménages environnants dans la limite de l’énergie disponible.
En 2001, la microcentrale hydroélectrique et le bâtiment de l’ONG AMONTANA ont été inaugurés par l’Etat Malagasy. Après l’installation, il était convenu que la gestion la centrale hydroélectrique sera prise en charge par l’ONG AMONTANA.
Après quelques mois de fonctionnement, l’AMONTANA était déjà en difficulté. La commune rurale de Tsarasaotra était contrainte à chercher un comité ou des associations pour gérer la microcentrale. Les autorités de la localité pour faire face à cette défaillance procédèrent à la création d’une coopérative dénommée ADITSARA ; celle-ci fut mandaté par la commune rurale de Tsarasaotra pour assurer la gestion et l’exploitation de la microcentrale.
Un contrat d’exploitation fut passé entre le ministère de l’énergie et la coopérative le 23 mars 2003, cette dernière fut épaulée par l’Association Fonds de l’Energie pour le Monde (FONDEM) qui assure la formation sur la gestion, l’exploitation de la microcentrale.
Durant quelques années de fonctionnement, la microcentrale a rarement rencontrée des difficultés ; actuellement, elle peut encore fournir de l’énergie pour les abonnés.
Statut
La MCHA est actuellement gérée par la coopérative ADITSARA elle est régit par le statut modèle de la coopérative en vertu de la loi n°99-004 du 21 avril 1999.
A Constitution
La coopérative a été créée le 08 décembre 2001, par les membres fondateurs réunis en Assemblée Générale Constitutive et signataires des statuts. Ceux qui y adhéreront par la suite sont admis sous réserve de l’approbation de l’Assemblée Générale
B Dénomination sociale
La dénomination sociale de la coopérative est de : ACTION POUR LE DEVELOPPEMENT DE TSARASAOTRA (ADITSARA)
C Siège social
Le siège social de la coopérative est situé à Antetezambato, Fokotany Andrainarivo, commune rurale Tsarasaotra district Ambositra région Amoron’i Mania.
D Durée
La coopérative ADITSARA est créée pour une durée de 50 ans sauf décision de dissolution de l’Assemblée Générale.
E Objet
La coopérative ADITSARA a pour objet de fournir des prestations et services aux membres notamment sur :
– l’exploitation et la gestion de la microcentrale hydroélectrique
– le développement humain et durable de la population rurale
– la protection de l’environnement.
MCHA ET SON ENVIRONNEMENT
La microcentrale ne vit pas en vase clos. C’est une unité de production et de répartition qui entretient des échanges permanents avec ses partenaires qui sont les abonnés, les fournisseurs, l’Etat. La prise en compte de l’environnement est très importante.
Description de l’environnement
Une analyse classique de l’environnement consiste à décomposer l’entité en plusieurs sous ensembles .
Chaque sous ensemble est à la fois source d’informations mais peut également être considéré comme une contrainte ou une opportunité.
On a l’habitude de repérer ces composants de l’environnement grâce à des indicateurs quantitatifs et/ ou qualitatifs :
-l’environnement économique qui prend en compte : la conjoncture générale, l’évolution des prix, la fiscalité, le taux d’échange, la concurrence
-l’environnement juridique : qui sont les lois, les règlements
-l’environnement culturel : qui facilite les formes de communication à l’intérieur du groupe ciblé.
-l’environnement écologique qui mesurent les impacts environnementaux
-l’environnement politique qui constitue le cadre global pour toutes activités déployées au niveau du pays.
L’action de l’environnement sur la MCHA
L’environnement considéré sous tous les aspects peut exercer sur la microcentrale des effets qui peuvent être soit bénéfiques ou soit négatifs.
L’environnement économique
-La majorité des matériels d’équipements utilisés par la microcentrale est à importer. Leurs coûts dépendent alors de la variation du taux d’échange qui peut se traduire par des gains ou des pertes sur les achats. Une courroie, à titre d’exemple en 2004 son prix était 700000ariary, en 2007 il monte à 1750000ariary.
-La concurrence avec d’autres entreprises pourra également réduire la recette de la MCHA. Un autre site de centrale hydroélectrique est créée à Sahanivotry environ 50km au nord de la microcentrale, la JIRAMA se situe à 7km au sud de la microcentrale. Une extension de leurs zones d’influence pourra perturber le marché de la MCHA.
L’environnement écologique
Les problèmes tels que : la diminution de la quantité d’eau ou son tarissement peuvent suspendre l’activité de la MCHA. La production est conditionnée par le climat et l’hydrologie en générale .
L’environnement social
L’existence de conflit entre les différentes entités en présence est inévitable. Ils peuvent surgir entre la microcentrale et les agriculteurs des zones environnants.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I APERCU GENERAL
CHAPITRE I : LE SYSTEME MCHA
SECTION I PRESENTATION DE LA MCHA
SECTION II MCHA ET SON ENVIRONNEMENT
SECTION III MCHA ET SON ORGANISATION
SECTION IV : MCHA ET SA DIRECTION
CHAPITRE II : LES ASPECTS TECHNIQUES
SECTION I LE GROUPE HYDRAULIQUE
SECTION II LES EQUIPEMENTS DE LA CENTRALE
SECTION III LES EQUIPEMENTS DE RESEAU ET L’ENTRETIEN DE LA MCHA
CHAPITRE III LES ASPECTS COMMERCIAUX
SECTION I LES CLIENTS DE LA MCHA
SECTION II LES QUANTITES D’ENERGIE PRODUITES
SECTION III LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES
CHAPITRE IV LES PROBLEMES RENCONTRES
SECTION I LES PROBLEMES TECHNIQUES DE LA MCHA
SECTION II LES PROBLEMES SOCIO-ENVIRONNEMENTAUX ET SES CONSEQUENCES
SECTION III LES PROBLEMES AU NIVEAU DE LA RESSOURCE HUMAINE
SECTION IV LES PROBLEMES COMMERCIAUX
PARTIE II. PROTECTION DES ACTIFS
CHAPITRE I : LES ACTIFS
SECTION I DEFINITIONS ET PRESENTATION DES POSTES D’ACTIFS
SECTION II LES ACTIFS DE LA MCHA
SECTION III LE BILAN D’OUVERTURE DE LA MCHA
CHAPITRE II LA SITUATION FINANCIERE DE LA MCHA
SECTION I LES RECETTES
SECTION II LES DEPENSES
SECTION III LES SOLDES
CHAPITRE III LES SOLUTIONS PROPOSEES POUR PRESERVER LES ACTIFS (PATRIMOINES) DE LA MCHA
SECTION I LA MICROCENTRALE HYDROELECTRIQUE EN GENERALE
SECTION II LES SOLUTIONS PROPOSEES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES