Une mission de prospections gรฉologique, topographique et gรฉophysique a รฉtรฉ effectuรฉe dans les prospects miniers sis ร lโOuest de Bepilopilo. Le pรฉrimรจtre fait partie de la Feuille P42 Betrandraka et comporte vingt deux carrรฉs de 2,5km de cรดtรฉ chacun totalisant quelques 137,5kmยฒ. Le principal objectif de la mission รฉtait de faire l’inventaire des indices de chromite sur tout le pรฉrimรจtre, d’une part, et de prรฉlever des รฉchantillons de roches afin de pouvoir procรฉder ร la dรฉlimitation des zones susceptibles de contenir des gisements dโintรฉrรชt รฉconomique dans cette rรฉgion, d’autre part.
Conditions gรฉographiques et gรฉologiquesย
Le district chromifรจre dโAndriamenaย
La rรฉgion รฉtudiรฉe se trouve dans la partie Nord du district chromifรจre, ร 60 km au Nord dโAndriamena.Elle se trouve dans la rรฉgion de Betsiboka, district Tsaratanana, commune Betrandraka, fokotany Manakana (Bepilopilo).Dans ce secteur, les lentilles de Bepilopilo ont รฉtรฉ trouvรฉes en 1960 lors de la couverture gรฉologique faite au 1/100.000 par les gรฉologues du Service Gรฉologique et du BRGM. Lโensemble de la rรฉgion chromifรจre sโรฉtend sur 60 km du N au S, entre les coordonnรฉes Laborde X=498820, Y=985974 et X=542698, Y= 926706 et sur 45 km dโEst en Ouest. Cโest un pays entiรจrement montagneux, dโaltitude moyenne 1000m, les dรฉnivelรฉes entre sommets et vallรฉes ne dรฉpassant pas quelques centaines de mรจtres.
Cette rรฉgion est bordรฉe ร lโOuest et ร lโEst par les deux fleuves Betsiboka et Mahajamba. Elle est dominรฉe au Sud-Ouest par le plateau circulaire de Vohambohitra, dโaltitude 1500m, et au Sud par les divers sommets dโaltitude semblable formant le Tampoketsa.
Les produits latรฉritiques, dont lโรฉpaisseur atteint plusieurs mรจtres, recouvrent toute la rรฉgion. Un รฉlรฉment caractรฉristique du paysage est constituรฉ par les lavaka. Ce sont des sortes dโentonnoirs dโรฉrosion ร parois subverticales, qui entaillent les flancs des collines. Leurs formes sont trรจs variรฉes, et leurs dimensions passent de quelques dizaines ร quelques centaines de mรจtres, avec des profondeurs atteignant 10 ร 20 m dans les secteurs prospectรฉs par gravimรฉtrie. Ces lavaka semblent rรฉsulter du glissement de loupes dโargiles latรฉritiques sur leur soubassement rendu glissant par la nappe aquifรจre. Ils mettent ร nu des affleurements qui, sans leur existence auraient รฉtรฉ cachรฉs par le recouvrement. Cโest ainsi que de nombreuses lentilles de chromite ont รฉtรฉ dรฉcouvertes en prospectant le fond des lavaka.ย L’histoire gรฉologique de ces gisements de chromite commence au Prรฉcambrien avec la mise en place des roches basiques, ultrabasiques et de la chromite associรฉe, et se termine au dรฉbut de l’รจre primaire, avec celle des pegmatites dans un ultime rรฉseau de fractures. Les grandes phases sont les suivantes :
– 2500 MA : mise en place du corps basique et ultrabasique ainsi que de la chromite ;
– 1700 MA : mรฉtamorphisme rรฉgional de haute intensitรฉ avec formation de gneiss ร grenat et hypersthรจne ร lโEst de Bemanevika, accompagnรฉ de plissements et de dรฉformations du massif
– 750 MA : รฉpisode de dรฉformation cassante avec granitisation et formation des premiรจres pegmatites;
– 550 MA : nouveau cycle orogรฉnique et phase majeure de granitisation et de migmatisation.
Cette histoire gรฉologique rรฉgionale, longue et marquรฉe de plusieurs รฉpisodes orogรฉniques et mรฉtamorphiques, est ร l’origine de la complexitรฉ gรฉologique et structurale du gisement. Les gneiss, de divers types, plus ou moins migmatisรฉs, sont prรฉpondรฉrants, ils contiennent des amas rรฉsiduels de roches basiques (gabbros, norites) et ultrabasiques (pyroxรฉnites, pรฉridotites).
La schistositรฉ rรฉgionale est trรจs homogรจne, et orientรฉe NW-SE ร NNW-SSE. Les pendages sont toujours trรจs forts et peuvent รชtre NE ou SW. Vers le Sud, toute cette formation vient se resserrer entre le massif granitique du Vohambohitra et les migmatites du Tampoketsa. Les amas de chromite sont gรฉnรฉralement contenus dans des lentilles de pyroxรฉnites, qui constituent la gangue du minerai. Ces pyroxรฉnites, roches ignรฉes trรจs anciennes, subissent parfois des altรฉrations qui les transforment en talcshistes ou soapstones. Il existe maintenant plus de 300 lentilles de chromite connues et prรจs de 800 indices. Ces concentrations se rรฉpartissent suivant des alignements sensiblement parallรจles, comme les roches ultrabasiques qui les contiennent. A noter que la chromite nโest pas magnรฉtique.
Donnรฉes particuliรจres au secteur prospectรฉ
La plupart des indices de chromite de la rรฉgion d’Andriamena est contenue dans un corps de roches basiques et ultrabasiques, ces derniรจres constituant la gangue du minerai. L’ensemble de ce corps minรฉralisรฉ est encastrรฉ dans un massif de gneiss-migmatitique. Cette formation gneissique s’รฉtend dans la direction NNW-SSE sur plus de 80 km depuis la rรฉgion de Betrandraka, ร 50 km au Nord d’Andriamena, jusque dans la rรฉgion de Bemanevika, au Sud. Cette formation de direction constante se resserre entre les deux massifs granitiques, Tampoketsa et Vohambohitra. Les dรฉformations tectoniques dues ร cet รฉtranglement donnent ร cet ensemble une allure synclinale assez nette, appelรฉe synclinorium d’Andriamena. En fait, le gisement comprend plusieurs veines de chromite plus ou moins parallรจles, encaissรฉes dans des roches ultrabasiques : pyroxรฉnite au toit et pรฉridotites au mur. Minerai et roches encaissantes sont souvent traversรฉs de pegmatites et dโaplites (rรฉsultant de la granitisation).
De nombreux sondages ont permis de connaรฎtre lโaltรฉration des roches, qui est trรจs importante. On distingue une zone de surface altรฉrรฉe jusquโร 20m environ, puis une zone semi-alterรฉe de 30 ร 40m dโรฉpaisseur, les roches saines nโapparaissent quโa partir de 60 m de profondeur. Les roches encaissantes comprennent non seulement les รฉlรฉments ultrabasiques mais aussi des gabbros et des gneiss. Des champs de pegmatites recoupent, par endroits, le secteur.
Travaux antรฉrieursย
Historique
Si les premiers indices (en place et alluvionnaires) ont รฉtรฉ dรฉcouverts au dรฉbut du siรจcle au Centre Nord-Ouest et au Sud dโAndriamena, les intรฉrรชts miniers ne furent rรฉvรฉlรฉs quโร la suite des travaux de cartographie au 1/200.000 en 1954-1955 de Giraud qui ont mis ainsi ร jour plusieurs autres nouveaux indices. Le BRGM entreprit alors une prospection systรฉmatique dรฉbouchant sur la mise en รฉvidence de nombreuses dรฉcouvertes. Il sortirait du cadre de ce rapport de relater les dรฉtails des travaux gรฉologiques dont cette rรฉgion a fait lโobjet, nous conseillons plutรดt les lecteurs de se rรฉfรฉrer aux ouvrages citรฉs en annexe. La rรฉgion dโAndriamena est divisรฉe en deux zones: la Zone Nord Andriamena et la Zone Sud Andriamena. La Zone Nord nโa pas rรฉvรฉlรฉ de gisements de taille dโimportance miniรจre. On y note seulement les petits indices dโAndranobe et Besahobaka. La Zone Sud qui inclut les mines actuelles de la Kraoma a fait, par contre, lโobjet de plusieurs travaux dโinvestigation. La Sociรฉtรฉ UGINE ouvre dรจs 1957 une premiรจre exploitation ร Ranomena. Puis en 1969 par le biais de sa filiale COMINA, une seconde ร Andriamena. Dans le mรชme temps de nouvelles chromitites sont mises en รฉvidence dans les rรฉgions de Befandriana- Mandritsara (ร partir de 1956), de Mananara (en 1966), de Beforona-Alaotra, de l’Ampasary, de Maevatanana et ร l’Ouest d’Antananarivo mais seule une partie des premiรจres a donnรฉ lieu ร une mise en exploitation en 1975 dans le secteur de Zafindravoay par COMINA. Ces exploitations se poursuivent toujours ร Andriamena dont le potentiel est ร n’en pas douter de niveau mondial avec en particulier les trรจs grosses lentilles ร ratios Cr/Fe รฉlevรฉs de Bemanevika qui commence ร produire et d’Ankazotaolana qui, malheureusement, arrivent ร son terme.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I : CONDITIONS GEOGRAPHIQUES ET GEOLOGIQUES โ TRAVAUX ANTERIEURS
CHAPITRE 1 : Conditions gรฉographiques et gรฉologiques
1.1- Le district chromifรจre dโAndriamena
1.2- Donnรฉes particuliรจres au secteur prospectรฉ
CHAPITRE 2 : Travaux antรฉrieurs
2.1-Historique
2.2- Justification du choix de la mรฉthode magnรฉtique
PARTIE II : BASES METHODOLOGIQUES
CHAPITRE 3 : La thรฉorie du magnรฉtisme
3.1- Notion de magnรฉtisme
3.11- La loi de Coulomb
3.12- Moment magnรฉtique
3.13- Intensitรฉ dโaimantation
3.2- Le Champ magnรฉtique terrestre
3.3- Les รฉlรฉments du champ magnรฉtique
3.4- Propriรฉtรฉs magnรฉtiques
CHAPITRE 4 : La prospection magnรฉtique
4.1- Gรฉnรฉralitรฉs
4.2- Caractรฉristiques de la mรฉthode
4.3- Acquisition des donnรฉes
4.4- Utilisation de la mรฉthode
4.5- Dรฉfinition de lโanomalie
CHAPITRE 5 : Les outils de traitements spatial et frรฉquentiel
5.1- Filtres du domaine spectral
5.2- Champ magnรฉtique total
5.3-La rรฉduction au pรดle
5.4- Les dรฉrivรฉes
5.5- Le signal analytique
5.6- Dรฉconvolution dโEuler
5.7- Modรจles gรฉophysiques et interprรฉtation gรฉologique
PARTIE III : INTERPRETATION DES CARTES ET RESULTATS
CHAPITRE 6 : Mise en oeuvre de la mรฉthode magnรฉtique
6.1- Moyens et travaux
6.2- Mesures de magnรฉtisme au sol
6.21- Site 1 Ambararata Ankandrinosy
6.22- Site 2 Bemenavony Nord
6.23- Site 3 Bemenavony Sud
6.3- Mesures de susceptibilitรฉ magnรฉtique
6.4- Synthรจse de rรฉsultats
CONCLUSION GENERALE
ANNEXE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
RESUME