Deux plantes sont actuellement privilégiées à Madagascar pour la production de biocarburants : le jatropha pour obtenir du biodiesel et la canne à sucre pour l’éthanol. Après torréfaction et mouture des graines de jatropha, l’huile peut servir de composant dans la fabrication de la glycérine, du savon ou du biodiesel [13]. L’utilisation de tourteaux comme combustible alternatif au charbon de bois constitue une option intéressante. De plus, les cendres elles mêmes constituent un excellent engrais ; leurs propriétés fertilisantes sont très appréciées à cause de leur composition moyenne en azote, en phosphore, en potasse, en soude, en chlore, et en dioxyde de soufre [2].
Des tests sur des lampes à huile ont montré que la lampe utilisant de l’huile de jatropha s’avère, en termes de coûts, moins cher que la lampe utilisant du pétrole et deux fois moins cher que la bougie ; ce qui rend son utilisation intéressante par les paysans qui constituent la majeure partie de la population. [17]. L’huile représente 30 % de la masse totale des graines, pour 70 % de tourteaux. Lorsqu’on mélange l’huile à 8 % avec du méthanol, on obtient du biodiesel dont la demande mondiale est évaluée en 2006 à 12 milliards de litres .
La politique générale sur les biocarburants à Madagascar
A Madagascar, la politique générale est à l’état de projet de loi, attendant les élections sénatoriales avant d’être soumis au vote des parlementaires. Il est à espérer que ce projet ne profitera pas uniquement aux grandes sociétés de distribution pétrolières qui se trouvent déjà en situation de monopole, mais que les PME et PMI seront aussi favorisées par ce projet de loi. En effet, le but de la production d’huile de jatropha est de trouver une alternative au pétrole, les ressources de ce dernier étant très limitées. Il ne s’agit pas d’attendre que la dernière goutte de pétrole tourne dans le dernier moteur à combustion de la planète pour prendre des mesures énergiques à Madagascar. La flambée actuelle du baril de pétrole n’est pas prête de s’arrêter car elle répond à la logique de l’offre et de la demande. Les pays émergents, les B.R.I.C.S, que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud consomment chaque jour des quantités plus importantes de pétrole.
Dans le même temps, les monarchies pétrolières conscientes du caractère éphémère de leurs ressources refusent d’augmenter la production. Cela se traduit à Madagascar par une hausse continue des prix affichés à la pompe par des sociétés pétrolières étrangères dont l’unique objectif en tant que société est de faire des profits. Les énergies renouvelables connaissent actuellement un intérêt croissant au niveau international mais aussi au niveau régional, où l’Ile de la Réunion fait figure de leader régional, avec l’objectif d’une autonomie énergétique à l’horizon 2025 fixé lors d’un colloque à l’UNESCO par le président de la Région Réunion .
Le jatropha, pouvant aisément être transformé en biodiesel, est considéré par certains gouvernements et certaines entreprises dans certaines parties du monde, comme l’une des sources les plus prometteuses de biodiesel. C’est le cas du The Energy and Resources Institute (TERI), un groupe de recherche Indien, qui a lancé en 2008 un projet de recherche sur 10 ans sur le jatropha, dans l’état du Pradesh .
De plus la production et l’utilisation de biocarburants, à condition de respecter une démarche HSE, cadrent avec le défi numéro 2 de l’objectif numéro 6 du MAP, où l’exploitation des potentialités d’une région, qui s’adaptent aux besoins de la population, doit être encouragée .
Dans un pays comme Madagascar, l’exploitation des biocarburants peut avoir beaucoup d’effets positifs et il est à espérer que les parlementaires en prendront conscience.
La question de la transformation de l’huile de jatropha en biodiesel
Etant donné que les propriétés de l’huile de jatropha sont comparables à celles du diesel, il ne s’avère pas indispensable de procéder à sa transformation en biodiesel. L’huile respecte déjà les normes en vigueur dans le milieu pétrolier de par ses propriétés physiques. Un des points auxquels l’attention doit être focalisée par tout investisseur est celui de la filtration. Un filtre ne laissant pas passer des particules de plus de 5 microns est utilisé par le projet, le même filtre qui équipe les pompes de distribution à diesel. De plus des essais sur de longues distances, 3 200 km en Indonésie, avec des voitures dont le réservoir était rempli d’huile de jatropha, ont déjà été menés avec succès [16]. Tout cela amène à penser qu’il est inutile pour l’instant de réaliser des investissements supplémentaires pour transformer l’huile de jatropha en biodiesel par le processus de transestérification [18]. Cependant, le processus a quand même été présenté en Annexe I, au cas où, les subtilités possibles du projet de loi sur les biocarburants à Madagascar étant encore à découvrir.
Les différences de traitement des différents fournisseurs
Il est à noter que les tous les fournisseurs ne proposent pas des services équivalents. En effet, alors que la société EMIP propose un service après vente et une garantie pour ses produits, de même pour Mr Bricolage ou MAKIPLAST, ce n’est pas le cas de la société Hong Yuan Machinery. Cette dernière ne propose ni livraison, ni garantie, ni service après vente, malgré le fait que c’est elle qui fournit le broyeur et la presse à huile. La question de la livraison au moins mériterait d’être négociée en raison de l’importance de l’investissement que représentent ces machines .
L’évaluation financière
Le projet utilisant des machines fonctionnant au gasoil, le prix de ce dernier intervient dans différents calculs de l’évaluation financière. Le prix du gasoil pris en compte dans les calculs est celui de 2 370 Ar, en cours jusqu’à la date du 17/03/08. Le 18/03/08, le prix des carburants a affiché une nouvelle hausse. La projection des prix réalisée à l’aide du modèle de régression linéaire confirme que la tendance à la hausse de ce dernier serait soutenue dans les prochains mois et années. Il est donc inutile de réaliser une course à la réactualisation des données pour l’élaboration de ce mémoire, les données ayant de toute façon de fortes chances d’être à nouveau obsolètes dans les mois à venir. Concernant le TRI, ce dernier est assez important. En effet, il faudrait un taux d’intérêt des emprunts de 61 % auprès des banques primaires pour que le projet ne soit plus viable. Le taux d’intérêt actuel de 19 % laisse une marge confortable, pour la négociation d’emprunts auprès des banques.
Concernant l’intérêt financier pour la société MADAPECHE
En réalité, l’analyse financière a montré que le volume d’huile en livraison et donc le volume vendu à la société MADAPECHE, ne dépasserait pas les 32 000 l ; ce qui représenterait tout de même une économie de 8 % soit 8 150 000 Ar sur le budget annuel consacré à l’achat de carburant pour cette société. La société de pêche rentabiliserait l’achat d’une cuve de 30 m³ valant 30 000 000 Ar en un peu moins de 4 ans, en théorie 3 ans 8 mois et 12 jours. Beaucoup moins de temps en réalité si l’on observe la tendance à la hausse du prix du gasoil à la pompe.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
1. Identification de débouchés
2. Réactualisation des données de recherche-action
3. Evaluation de l’intérêt technique et financier du projet pour la société
II. RESULTATS
1. Identification d’une société cible
2. Résultats des recherches sur la réactualisation
3. Intérêt technique et financier du projet pour la société
III. DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
1. Discussion
2. Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES