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LA CHROMITE A MADAGASCAR
Dès avant 1914, M. RUFFAT signalait la présence d’indices de chromite dans la région de Tamatave. LACROIX (1921-1923) dans son ouvrage « Minéralogie de Madagascar » fit de même pour le district de Tsaratanàna et de Manakana. Il s’agissait des futurs champs chromifères, le premier : de faible importance, le deuxième : beaucoup plus vaste dont la découverte remonte seulement à 1954. Des indices de ce minerai ont été également signalés dans d’autres secteurs. La compagnie minière d’Andriamena (COMINA) a été créée en 1965, la COMINA fut nationalisée en 1976 et prit le nom de KRAOMITA MALAGASY.
Les premiers indices ont été revus lors de la seconde guerre mondiale et l’indication alluviale de Manakana a été étayée en 1948 par la mise à jour un peu plus à l’Est d’une petite chromitite (R. KOENIG). Il a toutefois fallu attendre les levés à l’échelle 1/200 000 réalisées en 1954-55 dans la région d’Andriamena, et la découverte de nouveaux indices en place et alluvionnaires par P. GIRAUD pour que les professionnels prennent conscience de leur intérêt minier.
Une prospection systématique est aussitôt entreprise et débouche sur de nombreuses découvertes suivies de sondages. On ouvre une première exploitation à Ranomena en 1969 par le biais de la société COMINA. Une seconde à Andriamena (COMINA a été postérieurement nationalisée et a pris le nom de KRAOMA). Dans le même temps, de nouvelles chromitite sont mises en évidence dans les régions de Befandriana-Mandritsara à partir de 1956, de Mananara en 1966, de Beforona-Alaotra, de l’Ampasary de Maevatanana et à l’Ouest d’Antananarivo. Mais seule une partie des premières : Befandriana-Mandritsara a donné lieu à une mise en exploitation en 1975 dans le secteur de Zafindravoay par la COMINA.
Ces exploitations se poursuivent toujours à Andriamena dont le potentiel est à ne pas douter, de niveau mondial avec en particulier, les grosses lentilles à ratios Cr/Fe élevées de Bemanevika et d’Ankazotaolana (plus de 5 Mt chacune).
En ce qui concerne le gîte chromifère de Beriana, au Sud de Befandriana Nord, il est noté dans « l’étude géologique des feuilles » : que le gisement de Beriana a été signalé par A. Emberger en 1955. Il est situé à 37 km au sud de Befandriana ; le village de Beriana localisé à 1.5km au nord ouest des principaux indices est accessible par une piste jeepable à partir de Tsarahonenana. La chromite se présente en bloc éluviaux sur l’argile latéritique dont l’épaisseur atteint une vingtaine de mètres. Les études détaillées du Service géologique et du BRGM n’ont pas permis de trouver la roche mère en place. La seule roche basique rencontrée a été du chloritoschiste à amphibole ».
Au cours des vingt dernières années, les recherches de chromite ont connu une évolution remarquable, ponctuée par l’ouverture successive des exploitations d’Andriamena (1969) et de Befandriana (1975). Le potentiel de la région d’Andriamena est aujourd’hui de niveau mondial, tant par le tonnage unitaire des plus gros gîtes, que par le nombre des lentilles répertoriées (plusieurs centaines) et non encore cubées.
L’analyse des données fait apparaître qu’en dehors de ces deux secteurs prioritaires, Andriamena et Befandriana, d’autres zones chromifères méritent des prospections complémentaires de par leur localisation privilégiée à proximité de la côte : secteurs d’Ambodiriana-Ranomena et de Mananara, ce dernier étant en outre desservi par une ligne de chemin de fer.
Dans la Région d’Alaotra – Mangoro, les indices alluviaux d’Ambatondrazaka et surtout ceux du Sud de Beforona sont situés près du site envisagé pour l’implantation du projet ferrochrome. L’examen critique des prospections montre que les travaux détaillés n’ont porté que sur les régions Nord et Sud d’Andriamena ou sur l’environnement immédiat de l’ancienne exploitation de Befandriana. Dans les autres séries minéralisées, les études demeurent très sommaires et se limitent le plus souvent aux reconnaissances effectuées dans le cadre des levers géologiques à l’échelle 1/100 000 ou au 1/200 000. La plupart des indices n’ont fait l’objet d’aucun suivi particulier et l’on est en droit de fonder des espoirs sur leur devenir.
MARCHE
Pays demandeurs
A partir de 2003, le prix des minerais et des ferrailles tel le chrome, le zinc et l’aluminium a connu une envolée considérable sur le marché mondial, soit une progression de 20 à 50% à cause de la forte demande en produits métalliques entraînant une pénurie importante des matières premières. Les Chinois utilisent 300 millions de tonnes d’acier par an, plus que l’Europe et les Etats-Unis ensemble. En ce qui concerne le chrome, en particulier, les pays d’exportation manifestent plus d’intérêts aux CRF (Chimie, Réfractaire, sable de fonderie) par rapport au concentré de chromite. Les pays producteurs doivent s’aligner à ce nouveau besoin afin de maintenir leur marché.
Cette situation actuelle du marché international des matières premières serait favorable à une relance de la production chromifère malgache. Mais de nouvelles installations s’imposent. En effet, Madagascar par le biais de la société Kraomita malagasy (KRAOMA), est présent sur le marché mondial depuis 1969. Durant son existence, la KRAOMA a exploité et produit deux variétés de produits : le concentré de chromite et la chromite rocheuse.
Prix du minerai et les clients de la KRAOMA
Le concentré de chromite et la chromite rocheuse sont toutes destinés à l’exportation. Le principal client pour cette dernière est la Suède, tandis que le concentré est en forte demande auprès des clients chinois et japonais. La production est de l’ordre de 1000 à 1200 tonnes par jour, soit environ 150 000 tonnes par an, dont 40% sont vendus au Japon. Le prix de la tonne est passé de 40 dollars en 2005 à 130 dollars FOB à Toamasina actuellement.
Or, pour le CRF la tonne est fixée entre 230 à 250 dollars, voire plus. L’Italie et l’Angleterre en sont les principaux demandeurs. Ce genre de produits peut se vendre aussi en petite quantité. Toutefois, sa fabrication nécessite la mise en place d’une nouvelle unité de traitement, notamment pour le broyage et la ventilation du concentré de chromite. Sa mise en place est en cours d’étude. Les statistiques du Ministère de l’Energie et des Mines ont montré que les produits miniers classés « grandes substances », y compris la chromite, ont généré plus de 50 milliards d’Ariary de recette d’exportation en 2005, viennent ensuite les pierres précieuses et fines avec un peu plus de 5 milliards d’Ariary.
PROPRIETES DE LA CHROMITE
Le nom de « chromite » est utilisé pour désigner les minéraux des termes intermédiaires entre la magnésiochromite (MgO, Cr2O3) et la ferrochromite (FeO, Cr2O3) du groupe des « chromites » formant la série continue de formule générale : (Mg2+, Fe2+) O. (Cr3+, Fe3+, Al3+)2 O3, analogue à celle des spinelles. La chromite se trouve surtout dans les roches volcaniques ultramafiques. C’est le principal minerai de chrome ainsi que la source principale de cet élément
Propriété optique
Le pouvoir réflecteur est d’environ 13%.
Autres propriétés physiques
Du point de vue cristallographique, le système cristallin de la chromite est cubique, ses cristaux sont octaédriques. La plupart du temps cependant, la chromite se présente en grains xénomorphes, en masses granulaires à compactes ou en nodules. Le minéral n’a pas de clivage. Sa cassure est irrégulière et conchoïdale. La chromite est extrêmement résistante aux agents chimiques à haute température et n’est pratiquement attaquée qu’en fusion alcaline après broyage. Certaines caractéristiques de la chromite varient avec sa composition chimique comme le montre le tableau ci-après : Tableau N°1.Propriétés physiques de la chromite
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Table des matières
INTRODUCTION
Généralités sur la chromite et le chrome
C HAPITRE I-HISTORIQUE [4] ; [5] ; [15]
C HAPITRE II-PROPRIETES DE LA CHROMITE [12]
C HAPITRE III- UTILISATIONS DE LA CHROMITE ET DU CHROME [15]
C HAPITRE IV-GISEMENTS [12]
Présentation DE LA ZONE D’ETUDE
C HAPITRE I-MILIEU PHYSIQUE [13]
C HAPITRE II-MILIEU BIOLOGIQUE
C HAPITRE III-MILIEU HUMAIN [13]
C HAPITRE IV-L’économie [13]
Travaux de Prospection Et de Recherche
C HAPITRE I-generalites [7]
CHAPITRE II- CONSISTANCE DES TRAVAUX DE RECHERCHE DE LA C HROMITE [1]
C HAPITRE III-TRAVAUX DE RECHERCHES A BERIANA
C HAPITRE IV-PERSONNEL ET MATERIELS
Impacts environnementaux et mesures à prendre
C HAPITRE I-GENERALITES [6]
C HAPITRE II-Impacts de la recherche
C HAPITRE III-Les mesures à prendre
CHAPITRE IV-EVALUATION DU PROGRAMME D’ATTENUATION ET DE R EHABILITATION [1] ; [8]
C ONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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