La prospection aurifère, représente un vaste champ d’application de la géologie ; de la description des échantillons à la mise en valeur des réserves en or dans le métallotecte. Les multiples techniques, des plus anciennes aux plus modernes, constituent un large éventail d’investigation mise à la disposition des géologues d’exploration. Ces derniers devront choisir les méthodes les plus appropriées pour un stade donné de la prospection aux égards des conditions financières, climatiques, géologiques, géomorphologiques et, même parfois, politiques, de la zone à prospecter ou à expliquer.
CARACTERISTIQUES DE L’OR
Symbolisme et historique
L’or est le métal précieux par excellence, inoxydable, inattaquable sauf par le mercure qui le dissout, mais sans l’altérer, et par le feu qui le liquéfie. Il symbolise la pureté, la majesté et le principe divin dans la matière. L’or fut très tôt recherché dans l’histoire de l’humanité, non pas dans un but utilitaire au sens strict du mot, mais pour sa beauté et sa symbolique spirituelle, divine et royale. L’or étant un métal relativement mou, il ne peut servir d’outil de force ou d’arme. En revanche, il est utilisé depuis la plus haute antiquité comme matériau de parures, de bijoux, et d’objets de culte. La symbolique de l’or demeure encore aujourd’hui très importante, il est notamment utilisé dans les sports modernes pour représenter la récompense suprême (la médaille d’Or) et célébrer la performance sportive. L’or est aussi le symbole le plus fort de la richesse matérielle (site web : www.silver phoenixinvestments.com).
A Madagascar, la première découverte de l’or aurait été faite par Jeans Laborde en 1845, mais c’est seulement à partir de 1883 que commencent les premières exploitations (Ministère des mines, 2006). Depuis cette date et jusqu’à nos jours, l’orpaillage artisanal a fourni la plus grande partie de la production. Jusqu’aujourd’hui, Madagascar ne produise pas encore de l’or à l’échelle industriel.
Propriété physique et mécanique de l’or
L’or est un métal d’une couleur jaune brillant, pâle pour les variétés riches en argent et un peu rougeâtre quand il est pur. En feuille très fine, l’or n’est plus jaune, mais d’un vert transparent. L’or pur a une densité de 19,3 mais elle est à 17,24 à l’état fondu. Sa dureté est comprise entre 2,5 à 3. C’est un conducteur électrique et thermique. L’or en grain est généralement en inclusion dans les grains de quartz des filons et aux épontes de ces derniers mais peut également être en inclusion microscopique dans les minéraux opaques.
L’or est un métal de structure cubique à faces centrées. Le rayon atomique (0,144nm) est le même que celui de l’argent, son homologue de la colonne IB (fFigure 1), analogie due à la «contraction lanthanidique». La similitude de structure et de rayon atomique explique d’ailleurs que l’or et l’argent constituent des solutions solides sans lacune de miscibilité. Le point de fusion de l’or est de 1063°C : l’or étant relativement aisé à obtenir pur, cette valeur est utilisée comme point de contrôle thermométrique international. C’est le plus malléable et le plus ductile de tous les métaux, propriété qu’explique une structure dans laquelle les plans de glissement sont particulièrement nombreux. Les possibilités mécaniques exceptionnelles de l’or justifient son emploi sous forme de feuilles très minces ou de filaments de faible section.
Propriété chimique de l’or
De tous les métaux, l’or est le moins électropositif, c’est là une conséquence de la stabilité de l’électron 6s qui, comme nous l’avons vu, est fortement lié au noyau. Un atome de l’or possède 118 neutrons et 79 protons (Figure 2). Il en résulte une faible réactivité chimique, l’or ne réagissant qu’avec des systèmes relativement oxydants ou lorsque la présence de ligands fortement donneurs permet la formation de complexes peu dissociés. Cette propriété explique d’ailleurs que l’or ne se rencontre pas sous forme de composés ioniques, la liaison étant toujours covalente. L’or est attaqué à chaud par les halogènes, mais dès la température ordinaire par l’eau régale, cette dernière réaction étant facilitée par la formation de complexes aurichlorhydriques et aurinitriques. L’oxygène et le soufre sont sans action même à chaud. Les acides ne réagissent que lorsque leur pouvoir oxydant est suffisant.
Minéralogie de l’or
Elle est essentiellement constituée de l’or natif, d’un antimoniure AuSb2 l’aurostibite et de quelques tellurures : la calavérite, la sylvanite, la krennerite, la montbrayite, la nagyagite dont les formules contiennent Te, Au, Ag. L’or naturel contient très souvent des impuretés : Ag jusqu’à 15% (électrum), Cu, Fe, Bi, Pt, Pd, Rh, Hg. L’or natif cristallise dans le système cubique mais se présente sous diverses morphologies :
• cristaux isolés rares cubiques, cubo-octaèdriques et octaédriques,
• le plus souvent sous-forme de lamelles ou de paillettes millimétriques, de pépites centimétriques, de stalactites, d’arborescences ou plumes, de filaments.
L’or possède un très fort pouvoir réflecteur (73 à 85%) d’où un vif éclat métallique qui ne ternit pas. L’or est de couleur jaune vif variable selon les teneurs en impuretés, trace jaune métallique. Ce qui provoque une confusion fréquente avec la pyrite, la chalcopyrite et les micas.
Métallogénie de l’or
L’or possède une particularité fâcheuse d’avoir la distribution erratique, c’est-à-dire qu’on ne le trouve que par poches très localisées, moyennement ou très riches, et cela même au sein des filons de quartz aurifères (comme le cas de“ mother lode ” en Californie). Les gisements d’or sont dits épigénétiques quand leur mise en place est due par contexte orogénique. Ce qui offre une large variété d’encaissants lithologiques, de contextes structuraux et une fine de morphologies des corps minéralisés.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
CHAPITRE I- CARACTERISTIQUES DE L’OR
I. 1. Symbolisme et historique
I. 2. Propriété physique et mécanique de l’or
I. 3. Propriété chimique de l’or
I. 4. Minéralogie de l’or
I. 5. Métallogénie de l’or
I. 6. Utilisation
I.6.1. Alliages
I.6.2. Valeur monétaire
I.6.3. Art et artisanat : Poinçon de l’or
I.6.4. Industrie
I.6.5. Médecine
I. 7. L’or dans le monde
I.7.1. La production de l’or
I.7.2. Réserves des banques centrales
I.7.3. Marché de l’or
I. 8. L’or à Madagascar
I.8.1.Cadre géologique
I.8.2.Statistiques de production
I.8.3.Répartition des gîtes aurifères à Madagascar
I. 9. Conclusion partielle
CHAPITRE II- LE SITE D’ETUDE
II. 1. Présentation du District
II. 1.1.La région d’Ihorombe
II. 1.2.Le District d’Ihosy
II. 1.3.Le site de prospection
II. 2. Aperçu géologique
II. 2. 1. Géologie de Madagascar
II. 2. 2. Contexte géologique de la zone d’étude
II. 2. 3. Tectonique et évolution structurale
II. 2. 4. Travaux antérieurs concernant la zone d’étude
II. 3. Conclusion partielle
PARTIE II : TRAVAUX REALISES
CHAPITRE III- TRAVAUX SUR TERRAIN
III. 1. Enoncé de la méthode de prospection par cheminement ou Pit Geology
III. 2. Objectif de l’étude sur terrain
III. 3. Matériels
III. 2. Méthodologie du travail
III. 3. Répartition des tâches sur le terrain
III. 4. Aperçu des méthodes de prospection sur le terrain
III. 4. 1. Le mode d’accumulation de l’or sur le site étudié (veines de Quartz)
III. 4. 2. Recherche de filon
III. 4. 3. Traitement des bases de données pour la réalisation de tranchées
III. 4. 4. Caractéristiques de la tranchée
III. 5. Observations sur terrain
III. 6. Mode d’échantillonnage
III. 7. Description des échantillons par batée (ou Wasp) sur le terrain
III. 8. Transport des échantillons vers les laboratoires
III. 9. Illustration du mode d’échantillonnage
III. 10. Conclusion partielle
PARTIE III : TRAITEMENT & INTERPRETATIONS DES RESULTATS
CHAPITRE IV- TRAITEMENT DES RESULTATS DE LA METHODE DE PROSPECTION PAR CHEMINEMENT ou PIT GEOLOGY
IV. 1. Résultat appréciatif des échantillonnages Wasp
IV. 2. Résultats venant des laboratoires
IV. 3. Représentation par niveau
IV. 3.1. Niveau 2m
IV. 3. 2. Niveau 0m
IV. 3. 3. Niveau -2m
IV. 3. 4. Niveau -4m
IV. 5. Représentation par ligne
IV. 5. 1. Ligne 1
IV. 5. 2. Ligne 2
IV. 5. 3. Ligne 3
IV. 5. 4. Ligne 4
IV. 5. 5. Ligne 5
IV. 5. 6. Ligne 6
IV. 5. 7. Ligne 7
IV. 5. 8. Ligne 8
IV. 5. 9. Ligne 9
IV. 5. 10. Ligne 10
IV. 5. 11. Ligne 11
IV. 5. 12. Ligne 12
IV. 6. Représentation des résultats
IV. 7. Interprétation des résultats
IV. 8. Origine du filon de quartz et de concentration d’or
IV. 8.1. Le filon de quartz
IV. 8.2. La concentration d’or dans le filon de quartz
IV. 9. Continuité du travail
IV. 10. Crédibilité de la méthode PIT GEOLOGY
IV. 11. Remarque à propos du travail sur terrain
IV. 11.1. Excavation des déblais et nettoyage du site
IV. 11.2. Mode d’échantillonnage sur le site
IV. 11.3. Prestation de la population autochtone envers le site
IV. 12. Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE