Dans le cadre de la réalisation du MAP (Madagascar Action Plan), le Gouvernement Malagasy avec la collaboration de la Banque mondiale, a entrepris une initiative de développement multi-sectoriel dans trois régions clés, à savoir : Nosy Be, l’axe Antananarivo-Antsirabe et la ville de Tolagnaro (Fort-Dauphin). Cette initiative, désignée sous le terme de Projet « Pôles intégrés de croissance » (PIC), vise la redynamisation du secteur privé dans la création de la richesse et la croissance mais aussi le développement de la décentralisation effective et celui de la bonne gouvernance jusqu’au niveau de la commune qui est l’acteur stratégique institutionnel choisi par le Gouvernement pour le développement de proximité.
CADRE PHYSIQUE
L’île de Nosy Be, située dans le canal de Mozambique, au Nord-Ouest de Madagascar se situant entre 13°21’ de latitude Sud et 45°57’ de longitude Est. L’île mesure 30 km du nord au sud et 19 km d’Est en Ouest et, couvrant une superficie de 321 km². Nosy Be est une des Communes Urbaines de la Région de DIANA. Elle est composée de plusieurs îles dont la principale Nosy Be se trouve à environ 15 km de la grande terre entourée de plusieurs îlots dont les plus connues sont Nosy Komba et Nosy Sakatia. Le climat est de type tropical subhumide avec alternance d’une saison fraîche et sèche de mai à septembre et d’une saison chaude et humide d’octobre à avril. La moyenne annuelle de température est de 25°C vari ant de 22°C (mois le plus froid en hiver) à 28°C (mois le plus chaud en été).
Les précipitations annuelles tournent autour de 2.200 mm dont 60% sont concentrées entre décembre et janvier. Nosy Be doit son surnom d’«Ile aux parfums » à ses cultures d’Ylang Ylang, de girofle, de café et de poivre. Voici la carte de la localisation des zones d’activités du projet P.I.C , et en particulier la situation de l’île de Nosy Be par rapport à la Grande Ile.
Les formations volcaniques
Définition des roches volcaniques (Microsoft Encarta, 2006)
Les roches volcaniques (ou effusives) se forment à partir du magma qui remonte des profondeurs de la Terre par des fractures proches de la surface lors d’éruptions volcaniques. Ces roches se solidifient rapidement à la surface de la lithosphère, ce qui aboutit à la création de minéraux à grain fin (comme le basalte de couleur gris foncé, constitué de peu de cristaux différents) ou des roches semblables à du verre (appelées obsidiennes). Les principales roches volcaniques sont, outre le basalte, la rhyolite, le trachyte et l’andésite.
À côté des roches provenant du refroidissement des laves, on distingue les roches hydrothermales formées à partir de fluides (gaz ou liquides) à hautes températures. Il y a également les pyroclastites qui sont éjectées de manière explosive vers l’atmosphère au cours d’éruptions volcaniques, pour retomber au sol à proximité immédiate du cratère. Leur taille varie des cendres et scories, aux bombes et lapilli.
Les volcans (Besairie, 1973)
Les édifices volcaniques sont les points de sortie des magmas qui traversent la croûte terrestre pour venir s’épancher et se solidifier à la surface. Ces magmas sont de constitution très variable et peuvent donner des laves granitiques (rhyolites), syénitiques (trachytes), néphéliniques (phonolites), gabbroïques (andésites, basaltes), pyroxénoliques (ankaramites), néphéliniques pyroxénoliques (ankaratrites) à l’exclusion des péridotites qui n’ont pas de terme d’épanchement. Les laves sortent à des températures de 800 à 1200°C. Les laves acide s sont très visqueuses et s’écoulent mal. Les laves basiques sont fluides et peuvent s’étendre sur des grandes distances. Les éruptions volcaniques, outre les laves, sont accompagnées de projections et de gaz.
Les projections sont souvent très importantes. Elles comportent des matières très fines (cendres ou cinérites), d’autres grenues (lapilli ou pouzzolanes) et des blocs de scories légères, vacuolaires. Les bombes volcaniques sont des blocs de lave projetés et solidifiés dans l’air ; au cours de leur refroidissement, elles prennent par rotation de formes aérodynamiques spiralées. L’activité volcanique est intermittente. Elle naît brusquement, se poursuit par saccades pendant une plus ou moins longue durée puis s’éteint. Les dernières manifestations du volcanisme sont les sources thermales et les venues de gaz (fumerolles sulfurées, mofettes de gaz carbonique). Un volcan est composé d’une cheminée, d’un cratère d’où sort la coulée et d’un cône de projection. Suivant les formes, on distingue plusieurs types :
➤ Le type Hawaïen est caractérisé par un épanchement de laves très fluides qui s’écoulent fort loin, non accompagné de projections sinon d’une manière très réduite, aussi n’existe-t-il pas de cône. Le cratère est un lac de lave en fusion constante qui déborde périodiquement.
➤ Le type Strombolien comporte un cratère d’où s’écoule une lave moins fluide mais l’éruption est coupée par des projections de gaz, de scories, de blocs et gouttelettes de laves qui se solidifient dans l’air et retombent pour constituer souvent un cône très élevé.
➤ Le type Vulcanien est très explosif et donne des laves encore moins fluides se solidifiant très rapidement et obturant parfois le cratère. Les éruptions sont très violentes et la lave est pulvérisée en cendres fines transportées au loin par le vent tandis que les projections plus grossières forment un cône. La forte activité explosive arrache de gros blocs dans la cheminée et donne un cratère à flancs escarpés dont le fond est souvent occupé par un lac.
➤ Le type Péléen se rapporte à des éruptions de laves très visqueuses (rhyolites, trachytes). L’éruption débute par l’émission de fumées et de cendres, et se poursuit par une forte explosion avec projection de blocs, de cendres et se continue par une très forte explosion toujours avec projection de blocs, de cendres et de vapeur d’eau constituant des nuées ardentes catastrophiques. Ensuite se produit une extrusion de lave pâteuse, montant en aiguille ou en dôme à solidification rapide qui s’accumule à la sortie avec très faible débordement latéral comme le type vulcanien, les volcans péléens donnent des cendres abondantes.
Alors que les volcans constituent des centres d’émissions ponctuels, des émissions fissurales se produisent le long des cassures, généralement sur des failles ouvertes. Il s’épanche ainsi, parfois sur des kilomètres de longueur, d’importantes coulées de laves. Les laves basiques s’étalent largement tandis que les laves acides restent localisées au voisinage des fissures.
Le volcanisme à Madagascar (Besairie, 1973)
Madagascar a été l’objet de nombreuses manifestations volcaniques. Des anciennes manifestations volcaniques se sont succédées depuis le Précambrien, (d’anciennes coulées acides et basiques ont été ultérieurement métamorphisées). Durant le Crétacé, de grandes émissions fissurales ont donné les grandes coulées des côtes Ouest et Est ainsi que du massif d’Androy. D’autres régions ont été actives dès la fin du Tertiaire jusqu’à un Quaternaire très récent : Massif d’Ambre et Bobaomby, Ankaizina, Nosy-Be, Itasy, Ankaratra. C’est surtout dans les formations sédimentaires que nous pouvons préciser les périodes d’activités car dans ces formations nous pouvons nous référer à l’échelle stratigraphique par rapport à la superposition des couches.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
Chapitre I : DESCRIPTION SOMMAIRE DU PROJET
Chapitre II : CONTEXTE GEOLOGIQUE ET MORPHOLOGIQUE DE NOSY BE
I- Aperçu géologique
1- Les formations volcaniques
1.1- Définitions des roches volcaniques
1.2- Les volcans
1.3- Le volcanisme à Madagascar
1.4- Le volcanisme à Nosy-be
2- Les intrusions cristallines
3- Les formations sédimentaires anciennes et récentes
3.1- Les formations sédimentaires à Madagascar
3.2- Les terrains sédimentaires anciens et récents à Nosy Be
II- Aperçu tectonique
1- Définition
2- Les types de déformations
2.1- Transgression et régression
2.2- Plis
2.3- Failles
3- La tectonique de Nosy Be
III- Conclusion
IV- La morphologie de l’ Ile
1- La partie occidentale
1.1- Les formations présentes
1.2- La morphologie
2- La partie orientale
2.1- Les formations présentes
2.2- La morphologie
Chapitre III : GENERALITES SUR LE SOL ET LES ETUDES Y AFFERANT
I- Le sol
1- Définition
2- Le sol meuble
3- Classification des sols
3.1- Classification LPC
3.2- Classification HSB
4- Le sol rocheux
II- Moyens d’étude du sol
1- Moyens de reconnaissance in-situ
1.1- Fouille à la pelle
1.2- Pénétromètre dynamique
1.3- Pénétromètre statique
1.4- Sondage préssiométrique
1.5- Sondage carotté et SPT
1.6- Scissomètre
2- Moyens d’étude en laboratoire
3- Conclusion
PARTIE II : ETUDE TECHNIQUE
Chapitre IV : ETUDE GEOLOGIQUE
I- Introduction
II- Contexte géologique de chaque tronçon de route
1- Transversale Fascène – Bemanondrobe
2- Route du Port – Ampasindava (Village Indien)
III- Les matériaux de construction
1- Pouzzolane
2- Basalte
3- Granite et Syénite
4- Conclusion
Chapitre V : UTILISATION DE LA PHOTOGRAPHIE AERIENNE
I- La photo-interprétation
1- Définition
2- Avantages de la photographie aérienne
3- Les objets observés sur une photographie aérienne
3.1- Pour la géomorphologie
3.2- Pour la fracturation
3.3- Pour la topographie
3.4- Pour la géologie
4- Conclusion
II- Les faits observés sur une partie au Nord Est de l’île de Nosy Be : « Région de Bemanondrobe »
1- Interprétation des photos aériennes de Bemanondrobe
1.1- La morphologie de la région
1.2- La géologie structurale
Chapitre VI : METHODES D’INVESTIGATION GEOTECHNIQUE A NOSY BE
I- Description des ouvrages existants actuellement : Pont n° 01 au Pont n° 08
II- Le pénétromètre dynamique
1- Description du matériel
2- Principe de l’essai
3- Résultats des applications
III- Le S.P.T: Standard Penetration Test
1- Description du matériel
2- Principe de l’essai
3- Résultats des applications
PARTIE III : INTERPRETATIONS ET NATURE DES OUVRAGES PROJETES
Chapitre VII : INTERPRETATIONS
I- Les coupes obtenues avec les résultats des essais S.P.T
1- Contexte géologique de chaque coupe
2- Interprétation générale
II- Corrélation entre les résistances dynamiques et les types de sols
III- Proposition des profondeurs de fondations
Chapitre VIII : NATURE DES OUVRAGES PROJETES
I- Les contraintes admissibles aux différents types de sols
1- Corrélation entre contraintes admissibles et les résultats de l’essai S.P.T
2- Estimation des modules de réaction du sol
3- Conclusion
II- Les types de fondations / Ouvrages appliqués
III- Les relations entre fracture et ouvrage
IV- Les ouvrages proposés
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES