Proposition de Politique de Valorisation des Archives historiques des tpg (PVArch)
Problématique
Comme nous l’avons souligné plus haut, ce travail est un mandat des archives des tpg. La situation actuelle des archives de l’entreprise ne permet pas de faire de la valorisation et de la diffusion d’archives, comme il serait souhaitable. Par faute de temps, la valorisation des archives de la régie publique est souvent écartée au profit d’autres tâches archivistiques, par exemple l’évaluation. Les raisons sont multiples : faute de moyens, manque de personnel et de temps, etc. En outre, il faut également préciser que cette fonction essentielle des archives est peut-être la plus délicate de par sa nature. En effet, arrivant en bout de chaîne, il ne peut y avoir de valorisation sans appréciation des fonds, sans évaluation préalable des pièces, sans classification, etc. Ne dépendant pas d’un agenda précis, ce mémoire a créé l’occasion de remettre la valorisation au centre du débat et offre l’opportunité de voir ce qui peut être fait pour faire avancer la question. Cette problématique est d’actualité, car l’entreprise est en pleine mutation.
En effet, un projet d’envergure est actuellement mis en place pour la gouvernance documentaire. Cette étude marque donc le point de départ d’une réflexion profonde sur les archives. Le but d’une telle étude est de rendre à terme les archives plus visibles à l’interne et à l’externe. La sensibilisation à l’importance de la création d’un patrimoine documentaire à l’interne permettra de mieux comprendre et de mieux valoriser le travail accompli. Le but de ce mémoire est de proposer des actions de mise en valeur, de diffusion des archives et de produire un document stratégique pour comprendre les enjeux, les rôles et responsabilités des différentes parties prenantes de la valorisation des archives au sein des tpg. Pour faire cela, nous avons compilé dans une revue de littérature les références importantes concernant le sujet de la valorisation et des différents thèmes que nous avons développés, afin de dresser un état de la recherche. Puis, nous avons survolé le contexte historique et légal qui sous-tend la création et la situation des fonds d’archives tpg.
Ensuite, nous avons fait une étude de cas en nous basant sur la méthodologie issue de l’ouvrage de 2016 de Fortin et Gagnon. Nous avons premièrement analysé la situation avec l’aide des collaborateurs et de potentiels utilisateurs, puis nous avons pris la température dans d’autres institutions genevoises faisant de la valorisation et enfin nous avons examiné les fonds et les pièces présentes. Le chapitre suivant est consacré à la valorisation et aux actions réalisables. Pour finir, nous trouvons une proposition de politique de valorisation des archives qui constitue un document stratégique. Tous ces éléments combinés nous ont permis de poser un regard d’ensemble sur la problématique et de nous poser les bonnes questions : est-ce que la valorisation des archives peut devenir plus importante sans péjorer les autres fonctions archivistiques ? Est-ce que plus de ressources peuvent permettre d’offrir plus de reconnaissance aux services d’archives et à leurs missions ? Est-ce que la méconnaissance des archives et de leurs missions peut être résolue par une meilleure visibilité ? Est-ce qu’une meilleure visibilité des archives ne profite qu’au service des archives ?
Axe « communication et nouvelles technologies »
La diffusion des archives ou les 12 travaux des archivistes à l’ère numérique, Yvon Lemay et Anne Klein Référence complète : LEMAY, Yvon, KLEIN, Anne, 2012. La diffusion des archives ou les 12 travaux des archivistes à l’ère du numérique. Les cahiers du numérique [en ligne]. 2012. 2012/3, vol. 8, pp. 15 – 48. [Consulté le 5 juillet 2020]. Disponible à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-du-numerique-2012-3-page-15.htm Résumé : Cet article passe en revue les différents défis que doivent tenter de relever les archivistes, à l’époque du numérique et dans le contexte canadien, lorsque ceux-ci abordent la question de la diffusion/valorisation de leurs fonds. La difficulté principale est de s’en sortir dans un monde numérique en perpétuel changement, que ce soit au niveau de l’accessibilité, des pratiques ou du public à atteindre.
C’est de ce contexte que tirent les deux auteurs une liste de 12 travaux que doivent relever les archivistes qui pratiquent la valorisation. Élaboration d’une stratégie de valorisation des archives des tpg THONNEY Delphine Commentaire personnel : Cet important article de 2012 propose des réflexions importantes sur l’impact du numérique sur la diffusion des archives. De cette vision d’ensemble, il est possible pour différentes institutions, telles que les tpg, de tirer des réflexions et d’orienter les tâches à effectuer à l’avenir : des collaborations efficaces ; prendre en compte la dimension émotionnelle des archives pour les actions de valorisation ; bien connaître son public ; etc. Les archivistes doivent ainsi saisir les opportunités qu’offre le numérique pour faire évoluer la pratique, tout en conservant son éthique de base, à savoir la conservation d’une mémoire collective et la diffusion du savoir.
Marketing de l’Art et de la Culture, Dominique Bourgeon-Renault, Stéphane Debenedetti et Anne Gombault Référence complète : BOURGEON-RENAULT, Dominique, DEBENEDETTI, Stéphane, GOMBAULT, Anne, PETR, Christine, 2014. Marketing de l’Art et de la Culture. Paris : Dunod. 312 p. ISBN : 978-2-10-070818-5. Résumé : L’ouvrage est composé de deux parties : une première partie plus transversale qui s’attèle à définir les théories marketing adaptées aux spécificités des activités culturelles et une deuxième partie sur les enjeux liés à chaque domaine spécifique. Dans la première partie, la théorie comportementale des divers consommateurs est explicitée, tout comme la bonne marche à suivre selon les principes de marketing pour faire une étude de public. La deuxième partie est divisée en trois chapitres : les arts du spectacle vivant, le patrimoine culturel et les industries culturelles (livre, film et musique enregistrée). Commentaire personnel : Ce livre est pour nous une référence en termes de communication et de marketing.
Expliquant les notions de ces deux domaines, il permet aux professionnels de la culture d’aller au-delà des préjugés sur le marketing qui est souvent assimilé au « consumérisme de masse ». La deuxième partie est également importante, notamment le point consacré aux spécificités marketing du patrimoine culturel. Les archives ont beaucoup à gagner d’une présence plus active sur les médias sociaux, Laurent Christeller Référence complète : CHRISTELLER, Laurent, 2015. Les archives ont beaucoup à gagner d’une présence plus active sur les médias sociaux. Verein Schweizerischer Archivarinnen und Archivare [en ligne]. 19 octobre 2015. [Consulté le 5 juillet 2020]. Disponible à l’adresse : https://vsa-aas.ch/les-archives-ont-beaucoup-a-gagner-dune-presence-plus-active-sur-les-medias-sociaux/#comments Résumé : Il s’agit d’article de synthèse qui explique l’importance d’une présence des services d’archives sur les réseaux sociaux. Issu d’une traduction d’un article de blogue de Julian Marquina, cet article est constitué en deux parties. La première partie insiste sur l’enjeu de la présence des services sociaux sur internet, plus particulièrement sur les médias sociaux, comme les blogues de professionnels, Twitter, Facebook etc. Expliquant les raisons d’un désintérêt, l’auteur pousse les archivistes à surmonter les obstacles, car les bénéfices sont importants. La deuxième partie de l’article s’intéresse aux différents médias sociaux identifiés et sur les actions à entreprendre selon le média.
Bref historique des tpg
L’histoire des transports publics à Genève est intimement liée à l’histoire de la ville et du canton. La révolution industrielle de la deuxième moitié du XIXe siècle amène à un agrandissement de la ville de Genève qui s’émancipe de ses fortifications en les démolissant. De nouveaux quartiers sont construits à l’emplacement des anciens faubourgs, tandis qu’à l’extérieur, la banlieue se développe de manière moins ordonnée, traduisant un manque de vue d’ensemble de la part de l’État. En effet, lors de ces agrandissements, les voies ferrées et l’accès à la ville par transport public ne sont jamais pris en compte (Ploujoux 2010). Le déplacement en ville se fait principalement à pied, même si certains riches bourgeois possèdent leurs propres calèches. À partir de 1860, on voit apparaitre les premières structures permettant la circulation d’omnibus à traction hippomobile et en 1862, la première ligne de tramway. L’exploitation de ces lignes se fait par des compagnies privées qui reçoivent des concessions de la part de l’État, dont on peut citer par exemple la Compagnie générale des omnibus de Genève (CGOG) (Ploujoux 2010). Les premiers projets de tramways apparaissent dès 1855, mais ne se concrétisent qu’en 1862 avec la ligne à voie unique reliant la Place de Neuve au Marché de Carouge (Ploujoux 2010).
En ce qui concerne la campagne genevoise, il faudra attendre 1887 pour voir une ligne de chemin de fer relié Genève à Veyrier, exploité par la Société du chemin de fer Genève-Veyrier (GV). La fin du XIXe siècle voit l’émergence de la Compagnie genevoise des tramways électriques, soutenu financièrement par un important groupe de banques londoniennes, et qui va progressivement racheter certaines compagnies privées, comme la Compagnie générale des tramways suisses (TS), ou la Société genevoise de chemins de fer à voie étroite (VE). La CGTE va étendre rapidement le réseau en en faisant le plus grand de Suisse. La CGTE va alors traverser les deux guerres mondiales non sans difficulté. La Première Guerre freine drastiquement la croissance et la crise financière de 1929 amène la compagnie au bord de la faillite (Ploujoux 2012). Ces difficultés financières vont pousser la CGTE à supprimer et à abandonner l’exploitation des lignes de trams, notamment après la Deuxième Guerre mondiale, au profit de l’autobus et du trolleybus. Cette décision est soutenue par le monde politique qui met en avant le trafic individuel motorisé. La situation s’est tellement dégradée que l’on considère que le tramway est un moyen de transport à supprimer à Genève ; l’État doit à plusieurs reprises éponger les dettes de la CGTE, ce qui va l’amener à en devenir l’unique actionnaire (Ploujoux 2015). En 1977, l’État place la CGTE sous le statut de régie d’État et change son nom. C’est la naissance des « transports publics genevois », tels que nous les connaissons encore aujourd’hui. Une prise de conscience est faite dans le milieu politique qui tente de freiner l’anarchie du trafic automobile. De nombreux investissements sont faits et ceux-ci aboutissent à la reconstitution d’une ligne de tramway en 1992 (Ploujoux 2015).
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Table des matières
Déclaration
Remerciements
Résumé
Avant-propos
Liste des tableaux
Liste des abréviations et acronymes
Introduction
1.1 L’institution : les tpg
1.1.1 Le mandant : les archives des tpg
1.2 Problématique
1.3 Objectifs
1.4 Revue de littérature
1.4.1 Références sur la théorie de la valorisation
1.4.2 Axe « contexte des archives tpg »
1.4.3 Axe « la pratique de la valorisation »
1.4.4 Axe « communication et nouvelles technologies »
2.Contexte
2.1 Bref historique des tpg
2.1.1 Bref historique des archives
2.2 Institution de droit public et tutelle
2.3 Cadre juridique
2.4 Rôles et Responsabilités
2.5 Archives d’entreprise
3.Étude de cas
3.1 Méthodologie
3.1.1 La conceptualisation
3.1.2 La planification
3.1.3 La collecte de données
3.1.4 L’interprétation et diffusion des résultats
3.2 Parties prenantes
3.3 Identification des fonds : typologie
3.3.1 Choix des critères
3.3.2 Les archives en chiffres
3.4 Analyse des besoins aux tpg
3.4.1 Résultats des entretiens
3.5 Analyse des besoins des utilisateurs
3.5.1 Résultats des entretiens
3.6 Analyse des retours des valorisants
3.6.1 Résultats des entretiens
3.6.2 Conseils
3.7 Conclusion intermédiaire
4.Valoriser les archives
4.1 Définition et enjeux
4.2 Importance de la communication
4.3 Contexte : la communication aux tpg
4.4 Objectifs et bénéfices de la valorisation
4.4.1 À l’interne
4.4.2 À l’externe
4.4.3 Pour quel public ?
4.5 Autres exemples de valorisation des archives des transports
4.5.1 Exemples nord-américains : STM et New York Transit Museum
4.5.2 Exemple français : SNCF
4.5.3 Exemple suisse : CFF
4.5.4 Exemples romands
4.6 Les moyens de valorisation et de communication des archives
4.6.1 Actions de valorisation numériques
4.6.2 Actions de valorisation traditionnelles
4.6.3 Actions de valorisation virtuelles et réelles
5.Proposition de Politique de Valorisation des Archives historiques des tpg (PVArch)
5.1 Valeurs
5.2 Mission
5.3 Objectifs
5.4 Cadre légal
5.5 Moyens
Conclusion
Bibliographie
Cahier des charges
Formulaire de consentement
Questionnaires d’entretien
Typologie des fonds d’archives historiques
Résumé des retours des entretiens avec les utilisateurs
Tableau de comparaison
Résultats visuels de l’analyse des fonds et des collections
Visuels des entretiens avec les archivistes valorisants
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