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Caractères morphologiques d’Indri indri
Indri indri, comme toute espèce de lémuriens possède des critères d’identification. Cette espèce se fait remarquer par une queue poilue, réduite en un moignon rudimentaire de couleur blanche. Elle mesure 50 mm de longueur en moyenne. Indri indri est la plus grande des espèces de lémuriens de Madagascar. De grande taille, Indri indri peut atteindre une hauteur moyenne de 700 mm (PAULIAN, R., 1981). Le corps de ce mammifère est totalement couvert de poils soyeux et denses. L’appareil génital externe du mâle est visiblement poilu. Comme c’est une espèce de primates, les membres antérieurs se terminent par des mains remarquablement grandes. Ces mains portent un pouce court, peu opposable avec des doigts grêles, longs et aplatis (GRANDIDIER, et al, 1932). Les orteils des pieds sont réunis à leur base par une membrane sauf le hallux (le gros orteil libre). Ce dernier caractère identifie la famille des Indriidae à celle des Lemuridae qui ont des orteils non réunis à leur base par une membrane.
L’ensemble du pelage d’Indri indri est coloré en noir et blanc, mais la couleur noire est dominante (c.f figure n°2 page 14). Les poils blancs de la partie supérieure du front forment une figure triangulaire, une des caractéristiques de l’espèce Indri indri.
La poitrine, la face ventrale et le talon sont teintés de marron-clair. La partie ventrale est couverte de poils clairsemés. La partie dorsale du corps présente également une tâche triangulaire blanche. La tête ovoïde porte un museau pointu, court et glabre; son pelage est noir et gris. Les oreilles sont moyennement grandes, sensibles et attentives, plus ou moins cachées dans les poils gris de la tête. Les yeux sont assez grands, ronds, présentant un «tapetum lucidum » et un iris jaune. Les narines sont ouvertes à l’extrémité de la bouche. Cette dernière contient une langue mobile et des dents. La formule dentaire chez Indri indri est : 2 . 3 I + 1 C + 2.3.4 P + 1.2.3 M (PAULIAN, R., 1955).
Les incisives inférieures sont permanentes. Les deux incisives supérieures sont subégales (3I) (GRANDIDIER et al, 1932). Le dimorphisme sexuel est peu marqué et peu évident. En effet, les mâles ne diffèrent des femelles que par la couleur de la tâche triangulaire sur le bas du dos. Cette tâche est marron-clair chez la femelle. En plus, comme la couleur dominante de l’ensemble du pelage, la partie ventrale est aussi colorée en noir. Chez le mâle, en revanche, la tâche triangulaire est longuement blanche (RANAIVOSOA, V., 1997).
Indri indri est bipède, c’est à dire se déplace par bonds en sautillant sur les deux pattes postérieures. Pendant le saut, le corps est en position verticale.
Distribution géographique de l’espèce étudiée
Selon PETTER et al, 1977, Indri indri vit uniquement dans la forêt humide de l’Est de Madagascar et ne se rencontre que dans la moitié Nord, à savoir, du sud de la rivière Bemarivo, près de Sambava jusqu’au Nord de la rivière Mangoro près de Mahanoro (voir carte n°1 page 7). Il n’existe cependant pas sur le cap Masoala.
Indri indri vit dans les zones montagneuses jusqu’au niveau des plateaux à 1500 m mais jadis ne pouvait elle être rencontrée à faible altitude, sur les premières collines à la limite de la forêt côtière, et même en bordure de la côte (PETTER et al, 1977).
Les groupes d’Indri indri étudiés et leur localisation
Trois (3) groupes d’Indri indri compris dans la forêt de Betampona ont été étudiés. Les groupes I et III se trouvent dans le territoire de la zone de Sahabefoza qui est localisé à l’Est de la piste principale 2000 m (voir carte n°2 page 8). Ces groupes se répartissent géographiquement au Sud (groupe I) et au Nord (groupe III) dans cette contrée. Le groupe II se situe dans la zone de Sahakoho qui se localise à l’ouest de cette piste susmentionnée.
Ces trois groupes se rencontrent dans la partie sud-ouest de la réserve de Betampona (voir carte n°1 page 7). Durant le séjour du candidat à Betampona, la plupart des heures d’observations ont été consacrées aux groupes I et II. En effet, le temps passé à l’observation du groupe II a été court.
Le groupe a été considéré comme une famille. Selon cette considération, il existe des couples d’adultes composés par un mâle et une femelle. A ceux-là s’ajoutent les jeunes ou enfants Indri. Le groupe I à Sahabefoza Sud comprend quatre individus dont un couple d’adultes et deux jeunes. L’un de ces jeunes est encore transporté par sa mère et âgé approximativement de 2 mois selon l’avis des agents du projet MFG, témoignage recueilli au cours de l’année 2000. Le groupe II à Sahakoho est formé par deux individus adultes (mâle et femelle).
Quant au groupe III à Sahabefoza Nord, la famille est constituée par quatre individus dont deux adultes (mâle et femelle) et deux jeunes (mâle et femelle). Ces derniers ne dépendent plus de leurs parents.
Recherche des groupes d’Indri indri
Pour la recherche du groupe d’Indri indri, la destination des crêtes et des sentiers a été choisie afin d’écouter les cris poussés d’un groupe à l’autre.
Selon ce procédé, en entendant les cris, la distance et la direction vocale sont estimées. Cette méthode s’est avérée pratique en ce sens que l’intensité volumique de ces cris permet de localiser le groupe d’une manière précise.
Cependant, l’estimation de la distance de chaque groupe qui émet des cris devient parfois aberrante en raison de la raideur de la pente du terrain. En outre, ce paramètre peut avoir des impacts positifs ou négatifs au niveau de la propagation phonique.
Une fois que les conditions d’écoute sont remplies, il a été judicieux de procéder à la localisation du groupe.
A noter que cette méthode a une certaine limite ne serait-ce qu’au niveau sonore. Différents facteurs peuvent être mis en relief, mais il convient de se limiter à singulariser les causes climatiques.
Reconnaissance du groupe
Dès que le groupe d’I. indri cible est localisé, la reconnaissance de ce groupe est effectuée. Cette reconnaissance a pour but essentiel de caractériser et de distinguer méthodiquement les singularités des individus ou des groupes . A cet effet, les paramètres suivants ont été utilisés:
Effectif du groupe
C’est le nombre d’individus qui constituent le groupe. Cet effectif s’avère facile à déterminer car le territoire du groupe est bien délimité.
Sexe
Le sexe de chaque individu est reconnu à l’œil nu par détection macroscopique ou bien à l’aide d’une jumelle due au facteur distance en la focalisant sur l’appareil génital et aussi sur la tâche triangulaire sur le bas du dos de l’animal concerné. L’appareil génital mâle se distingue par l’existence de testicules poilus, tandis que celui de la femelle présente une fente.
Composition de la famille
L’ensemble d’individus d’un même groupe constitue la famille comprenant des adultes et des jeunes. La distinction se fait par la grandeur de leur taille et par leur comportement respectif.
Choix de l’animal focal
L’observation ne peut porter sur plusieurs individus à la fois. Dans ce contexte fondamental, un individu doit être observé tout au long de la journée. Cet individu choisi est appelé : « animal focal » et change chaque jour d’observation afin d’identifier chaque individu et son comportement journalier. A préciser qu’un groupe d’I. indri fait l’objet de suivi durant 4 à 5 jours d’observations. En d’autre termes, chaque groupe à observer change chaque semaine.
Mode de relevé de données
Les données sont collectées en utilisant la méthode d’échantillonnage par temps d’observation instantanée (ALTMAN, 1974). Cette méthode consiste dans une observation d’un individu dans un groupe, pendant un temps déterminé,au sours du quel toutes les activités et du comportement sont enregistrés. Les différents types de paramètres permettent aussi de savoir les interactions existant entre les individus qui dirigent le genre de comportement. Cette méthode est la plus satisfaisante pour étudier les groupes d’animaux.
Quelque fois, il y a une interruption de l’observation au cas où l’animal était hors de la vue ou partiellement caché. Dans ce cas, cette interruption est notée comme une « durée non-observée » parce qu’il est difficile de déterminer avec exactitude l’activité exercée et le modèle de comportement présenté par l’animal.
Cette méthode apparaît difficile sur terrain au cas où l’animal disparaissait complètement à l’intérieur de son habitat et échappait à la vue de l’observateur. En pratique, cette méthode pourrait influencer légèrement les résultats obtenus.
Méthode d’échantillonnage par temps d’observation instantanée
La méthode utilisée est appelée « Echantillonnage par temps d’observation instantané » (instantaneous time-sampling) comprenant les intervalles de temps d’échantillonnage (sample intervals) et incluant le point d’échantillonnage (sample point). D’une part, le point d’échantillonnage est régulièrement chronométré par « bip ». D’autre part, l’intervalle d’échantillonnage est l’instant qui sépare deux points d’échantillonnage (voir figure n°4 ci-après ).
Par illustration, deux minutes forment un intervalle, et une heure comprend 30 intervalles soit 30 points d’échantillonnage. Les résultats sont présentés sous forme de proportion du nombre des points d’échantillonnage sur lesquels les activités se décèlent. De ce fait, si l’activité se manifeste trente fois au cours de cette durée d’une heure, une proportion stricte de 30/80 = 0.5 est significative. En outre, chacun des points d’échantillonnage pendant une séquence d’observation ne se traite pas en tant que données statistiques indépendantes.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE I- SITE D’ETUDE ET DESCRIPTION DE L’ESPECE ANIMALE ETUDIEE 3
1.1- SITE D’ÉTUDE
1.1.1– Localisation administrative
1.1. 2– Localisation géographique
1.1. 2 . 1- Altitude
1.1. 2 . 2- Superficie
1.1. 3- Cadre physique
1.1. 3 . 1- Géologie
1.1. 3 . 2- Géomorphologie
1.1. 3 . 3- Réseau hydrographique
1.1. 3 . 4- Climatologie
a- Température
b- Pluviométrie
c- Humidité relative
1.1. 4- Aspect écologique de la zone d’étude
1.1. 4 . 1- Végétation
a- Végétaux ligneux
b- Végétaux arbustifs
c- Végétaux herbacés
1.1. 4 . 2- Espèces animales existantes
a- Lémuriens
b- Espèces carnivores
c- Espèces ornithologiques (oiseaux)
d- Autres espèces
1.2 – DESCRIPTION DE L’ESPÈCE ANIMALE ÉTUDIÉE
1.2. 1- Position systématique d’Indri indri
1.2. 2- Caractères morphologiques d’Indri indri
1.2. 3- Distribution géographique de l’espèce étudiée
DEUXIEME PARTIE II- MATÉRIELS ET MÉTHODES
2.1– MATÉRIELS UTILISÉS
2.1.1- Matériels de terrain
2.1.2- Les groupes d’Indri indri étudiés et leur localisation
2.2 – MÉTHODES UTILISÉES
2.2.1- Recherche des groupes d’Indri indri
2.2.2- Déroulement de l’observation
2.2.2.1- Reconnaissance du groupe
a)- Effectif du groupe
b)- Sexe
c)- Composition de la famille d’Indri
2.2.2.2- Choix de l’animal focal
2.2.3- Mode de relevé de données
2.2.3.1- Méthode d’échantillonnage par temps d’observation instantanée
2.2.3.2- Choix de l’intervalle de temps d’échantillonnage
2.2.3.3- Enregistrement des différents paramètres
2.2.4- Détermination des rythmes d’activités
2.2.5- Détermination des régimes alimentaires
2.2.6- Détermination des strates végétales et de la nature du support au cours des activités.
2.2.7- Marquage et mesure de l’itinéraire
2.2.7.1- Marquage de l’itinéraire
2.2.7.2- Mesure de la longueur de l’itinéraire journalier
2.2.8- Détermination du territoire défendu par chaque groupe étudié
2.2.8.1- Définition du territoire
2.2.8.2- Détermination du territoire
2.2.9- Méthode d’analyse et exploitation de données
2.2.9.1- Nombre total d’observations
2.2.9.2- Calcul de pourcentage
2.2.9.3- Test statistique
a- Test t de STUDENT FISCHER
b- Analyse de la variance à une dimension par la méthode ANOVA 29
TROISIEME PARTIE III- RÉSULTATS OBTENUS ET INTERPRETATIONS
3.1- Répartition de l’activité générale d’Indri indri
3.2- Répartition journalière des activités d’Indri indri
3.3- Caractéristiques des activités
3.3.1- Comportement lié à l’alimentation
3.3.1.1- Rythme d’activité alimentaire des trois groupes d’Indri indri
3.3.1.2- Postures
3.3.1.3- Niveau de strate utilisé pendant l’alimentation
3.3.1.4- Orientation du support utilisé pendant la prise de nourriture
3.3.1.5- Diamètre du support utilisé pendant la prise de nourriture.
3.3.1.6- Parcelle de la canopée utilisée pendant l’alimentation
3.3.1.7- Régime alimentaire
a- Différentes parties consommées
b- Les espèces végétales consommées par Indri indri de Betampon
c- Proportion des familles végétales qui constituent le régime alimentaire d’Indri indri
d- Etude comparatives
d1- Comparaison du comportement alimentaire entre d’Indri indri mâle et femelle
d2- Comparaison du comportement alimentaire entre une femelle avec enfant et une femelle sans enfant
d3- Comparaison de comportement alimentaire entre un individu adulte et un jeune
d4- Comparaison de comportement nutritionnel d’Indri indri suivant le changement climatique
3.3.2- Repos
3.3.2.1- Type des postures
3.3.2.2- La hauteur des supports utilisés pendant le repos
3.3.2.3- Type des supports utilisés pendant le repos
a- Diamètre des supports utilisés au cours du repos.
b- Angle des supports utilisés au cours du repos.
3.3.2.4- Parcelle de la canopée utilisée au cours du repos
3.3.3-. Toilette
3.3.3.1- Le niveau de strate utilisé au cours du toilette.
3.3.3.2- Caractéristiques des supports pendant le toilette
3.3.4- Déplacement
3.3.4.1- Le niveau de strate utilisée au cours du déplacement
3.3.4.2- Caractéristiques des supports utilisés au cours du déplacement
3.3.5- Evacuation des déchets
3.3.6- Activité sociale
3.3.7- Cri
3.4- Distance effectuée par jour
3.5- Territoires des trois groupes d’Indri indri étudiés à Betampona
QUATRIEME PARTIE IV – DISCUSSION
CONCLUSION
SUGGESTIONS
BIBLIOGRAPHIE
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