Les caractéristiques du tourisme urbain
« Le tourisme urbain est plus discret .Il se distingue des formes voyantes de développement touristique tout autant que du tourisme rural, par la faiblesse de sa relation avec la nature. Par ailleurs, le vacancier adepte de cette sorte de tourisme dont la ville est le cadre de l’objet, reste fidele à un environnement urbain dont la pratique lui est familière »selon CHESNEL8, cet auteur dit que la singularité du tourisme urbain vient de sa faible relation avec la nature car il ne dépend pas en général ni du climat mais nécessite au moins les conditions suivantes :
-Que la ville soit le premier espace fréquenté par les étrangers,
-Le milieu naturel ne joue pas un rôle primordial mais ce sont plutôt les bâtis c’est-à-dire les patrimoines historiques, architecturaux, ou les événements qui conduisent les touristes à visiter la ville.
Ce qui caractérise aussi le tourisme urbain c’est qu’il existe beaucoup d’activité en ville plutôt qu’à la campagne, l’offre touristique est plus vaste et plus variée donc c’est possible que le touriste ne pourra jamais s’ennuyer en ville. La ville offre plus que les autres lieux touristiques, toutes ses pratiques par son effet d’accumulation et par l’ampleur du champ touristique. La notion du tourisme urbain implique donc que l’on se trouve dans une dynamique de destination urbaine. En faisant du tourisme urbain, on n’est pas à la recherche de la proximité d la mer ou de la montagne, mais de la ville elle-même, de son patrimoine, mais aussi de sa vie économique, culturelle et sportive.
Les apports du tourisme sur la ville
Le tourisme urbain apparait aujourd’hui come un véritable enjeu pour les villes, par la production d’images valorisantes susceptibles d’accroitre leur attractivité, mais aussi par les retombées économiques escomptées 11.En général ce sont les villes qui génèrent la plus forte consommation en tourisme. Le désir d’accueillir des touristes implique la mise en place d’infrastructures adaptées et d’un service public adéquat. Cela signifie en général l’amélioration des routes, des transports publics, du réseau d’assainissement, de la collecte d’ordures, de l’entretien des espaces publics,…Ceci combiné aux opérations de renouvellement urbain et d’embellissement, au réaménagement de l’espace public ,à la réhabilitation du bâti, sa sauvegarde et sa mise en valeur .Le bien être et la qualité de vie de la population des quartiers historiques peut facilement s’accroître et permettre la reconquête ou la revitalisation de ces quartiers souvent désertés. La fréquentation touristique permet également de récolter des fonds (par le biais d’entrées payantes dans des monuments ou musées, ou des taxes touristiques diverses) utiles pour la restauration et la conservation de la bâtisse. En effet, le tourisme implique des effets d’entrainement sur de nombreux secteurs d’activité et contribue ainsi au développement économique et à l’élévation du chiffre d’affaires de la ville et du territoire. Le tourisme engendre la création d’activités nécessaires aux touristes, pour ne citer que les suivants : boutiques de souvenirs, hôtels, restaurants, prestations d’activités diverses. Il fournit également la création d’emplois, aussi bien dans le domaine du tourisme que dans d’autres secteurs d’activité (transport, commerce, artisanat, etc.).D’autre part, les touristes s’intéressent surtout à la marchandise, aux produits d’artisanat et à la gastronomie, existant sur place cela permet la pérennisation de certaines activités comme l’agriculture, la redécouverte du savoir faire l’ (artisanat traditionnel par exemple)… Enfin, l’intérêt des touristes pour la ville et l’accroissement de sa notoriété peut renforcer le sentiment de fierté de la population locale, et par conséquent un sentiment d’appartenance à une communauté. La population peut redécouvrir son histoire, percevoir davantage la valeur de son héritage, et favoriser ainsi sa transmission aux générations futures. L’activité touristique procure donc des effets positifs à la ville, mais malheureusement elle lui apporte aussi de nombreux impacts négatifs. Le tourisme urbain engendre de nombreuses incidences relatives à la vie urbaine Les villes à la différence des stations n’ont pas initialement été conçues pour une fonction touristique. Elles l’ont acquise au cours du temps, et par conséquent ne sont pas toutes adaptées pour recevoir des flux importants de visiteurs. L’activité touristique engendre donc de nombreuses incidences, relatives à la vie urbaine, aux fonctions de la population, aux ressources culturelles et environnementales : nuisances, pollution, conflits entre résidents et touristes, mais également modification irréversible des fonctions citadines. Ces incidences peuvent également mener à une baisse de la qualité de l’expérience touristique du visiteur. Les diverses études réalisées sur le tourisme dans les villes historiques le prouvent : la circulation, l’insécurité et les problèmes de stationnement sont considérés par les gestionnaires touristiques comme les causes directes les plus néfastes au tourisme. Les impacts que peuvent avoir l’activité touristique en ville démontrent clairement la nécessité d’un développement durable du tourisme, dans le but de garantir à long terme la viabilité de la destination. Le développement du tourisme basé sur des principes directeurs efficaces et majeurs peut fondamentalement contribuer à maximiser les retombées positives de la fréquentation touristique et en minimiser les impacts négatifs. Si telles sont les retombées touristiques en milieu urbains, nous allons présenter dans le chapitre suivant ce qu’il en est sur la vie et l’histoire du tourisme à Antananarivo, capitale de Madagascar.
Le tourisme culturel
« Le tourisme culturel est une forme de tourisme qui a pour but de découvrir le patrimoine culturel d’une région et, par extension, le mode de vie de ses habitants. »19La culture et le patrimoine sont parmi les premières activités pratiquées en ville. D’après une enquête personnelle réalisée afin de trouver le type de tourisme dominant à Antananarivo, il a été constaté que la ville d’Antananarivo est très riche en patrimoine culturel et historique. Les touristes nationaux ou internationaux s’intéressent à ce genre de tourisme culturel parce qu’ils sont curieux de connaitre les histoires concernant la ville. Ils viennent à Antananarivo pour découvrir les endroits historiques comme la visite du Palais de la Reine, pour découvrir l’architecture urbaine de la ville qui est un mélange de l’héritage du passé et de la modernité, les maisons en brique et les Trano Gasy. Ils viennent ici aussi pour des rencontres avec la population locale, de ce que les Malgaches font vivrent et mangent.
L’observation
Nous avons ensuite enchainé notre méthodologie de recherche par l’observation qui constitue autant de méthodes de recherches que de techniques de collecte de données. « Observer est un processus incluant l’attention volontaire et l’intelligence, orienté par un objectif terminal ou organisateur et dirigé sur un objet pour recueillir des informations ». En effet, la méthodologie d’observation est divisée en deux : directe et indirecte, mais notre choix méthodologique se sont orientés vers « l’observation participante »de l’observation directe. « Cette observation se distingue de l’observation indirecte en ce que dans cette observation, l’observateur est systématiquement intégré au milieu de l’étude. Il devient donc un acteur qui participe totalement à l’environnement. » (MASSE : p. 21 ) De ce fait, la collecte de donnée est « subjective » car le chercheur devient un acteur actif. L’observation participante est spécialement appropriée pour les études exploratoires, les études descriptives sont particulièrement efficaces pour étudier les processus organisationnels et les relations entre les individus, les évènements, le contexte socioculturel. Pour la réalisation de ce mémoire, nous avons observé le fonctionnement des professionnels en charge du développement du tourisme au sein de l’Institut des Métiers de la Ville. Nous avons remarqué au cours de cette collecte que le développement du tourisme urbain est un processus complexe qui nécessite une planification stratégique. En observant les circuits de visite organisés par les opérateurs touristiques à Antananarivo, nous pouvons dégager que le type d’activité proposé par ces opérateurs est généralement le tour de la ville. Par ailleurs, certains de ces opérateurs propose Antananarivo comme lieu de départ en vue de rejoindre les autres destinations touristiques de Madagascar. Le tour de la ville concerne généralement : la visite de trois niveaux stratégiques : la ville basse, la ville moyenne, la ville haute, la visite des points touristiques importants dans la ville : le musée (Andafiavaratra, le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza, les marchés artisanaux … Concernant les restaurants et les hôtels restaurants, nous avons observé que 15% d’entre eux proposent les plats Indiennes ,15% plats européennes, 20% asiatiques et les 50% proposent les spécialités malagasy. Et les tarifs menus varient entre 20 000Ar à 25 000 Ar selon la catégorie de l’établissement. La capacité d’accueil de ces restaurants varie de 20 à 250 personnes. Les Hôtels restent le premier choix d’hébergement, suivi de l’hébergement chez les Parents et Amis. Les 2 et 3 étoiles sont les plus demandés. Les tarifs de séjour s’élèvent entre 30 000 Ar-100 000 Ar selon la classification de l’hôtel. L’observation permet d’appréhender le contexte, toutefois, il est préférable de confirmer les résultats auprès des sujets concernés par le biais d’une enquête.
La gastronomie
La gastronomie est la science du goût ; elle concerne la structure, la texture, la présentation d’un plat dans le but de susciter le goût de tester, de consommer. Chaque pays possède sa propre base de la gastronomie. La gastronomie malgache est reconnue grâce aux actions de la célèbre Mariette ANDRIANJAKA, le cordon bleu de Madagascar. Elle définit la gastronomie malgache comme l’art d’allier quatre (04) saveurs : sucrée, salée, amère et acide. Dans la généralité, la cuisine malgache affectionne les produits naturels suivant les normes BIO. Madagascar est un des pays d’Afrique où l’on mange le mieux. Le fait que Madagascar par son brassage de cultures africaine, indienne et asiatique, mais aussi qu’elle a été une colonie française a certainement joué un rôle important dans le développement d’une gastronomie plus raffinée que dans les pays voisins. La relation entre attractivité du territoire et gastronomie apparaît de plus en plus comme une pratique de tourisme durable, mais exige une offre touristique différenciée qui se base sur la culture et le patrimoine des peuples. Le défi est alors grand pour les entreprises touristiques qui doivent offrir des expériences et des produits gastronomiques rentables qui répondent à la demande des touristes tout en s’appuyant sur le patrimoine des peuples visités. Les produits touristiques qui s’appuient sur le patrimoine offrent des alternatives commerciales au tourisme de masse. La création et le développement de ces produits permettent aux organisations touristiques d’accroître l’attractivité de la destination tout en développant de nouvelles pratiques de gestion. Les produits touristiques qui permettent aux touristes de goûter à la gastronomie et de mieux connaître les pratiques culinaires des peuples visités apparaissent au cœur des voyages. La gastronomie et les pratiques culinaires offertes par les entreprises touristiques, notamment par l’industrie de la restauration, permettent de positionner certains territoires comme des destinations gastronomiques. La gastronomie malgache est à base de riz sur environ 90% du territoire et d’aliments « subsidiaires » dans les autres régions. La cuisine typique malgache est assez variée. Elle comporte des aliments de base, toujours présents : le riz est à la base de tous les repas malgaches, accompagné de poisson, de viande de poulet, de porc ou de zébu. Les accompagnements sont grillés, frits ou en sauce. Traditionnellement, à l’époque des rois, il y avait des rites gastronomiques pour des fêtes bien précises, notamment le Santa-bary, l’Alahamady (nouvel an malgache). Lors de la fête de l’Alahamady, par exemple, l’on servait le poulet avec du camaron ou avec du lait de coco, chez les Sakalava. Chez les Antandroy, on servait du betsiroba (viande de chèvre) avec des graines d’arachides. Sur les hautes-terres, il y avait le varanga mialin-taona (viande de bœuf qu’on cuisait, qu’on conservait pendant une année et qu’on servait le jour du bain royal). De nos jours, l’on vous sert lors des fêtes, en accompagnement du plat de riz traditionnel, toutes sortes de volailles. Et tous les foyers malgaches essaient de s’en préparer selon leur possibilité financière, allant des dindes aux canards et aux simples poulets en passant par les oies, mijotés parfois avec de la viande de porc, si celle-ci ne constitue pas un fady (interdit) pour la famille. Le plat typique inséparable du menu malgache des quatres coins de l’île, est le romazava, ragout à base de feuilles vertes appelées brèdes mafana (littéralement, chaud) au goût surprenant presque piquant. Il est accompagné de viande de bœuf longuement mijotée. On retrouve le romazava presque dans tout Madagascar. Cependant, il n’est pas toujours identique ; toujours est-il que la base reste la même, un bouillon préparé à base de feuilles vertes. L’autre grand classique est le ravitoto (littéralement, feuilles pilées) feuilles de manioc pilées préparées avec de la viande de porc ou de zébu, selon le choix. En outre, d’autres plats typiquement malgaches existent bel et bien. Mais en général, sinon à base de poisson ou de poulet, ils se préparent à base de viande qui, d’ailleurs, avec ou sans bouillon, peut constituer en elle seule l’accompagnement du riz. Avec la gastronomie, c’est‐à‐dire l’ensemble des pratiques et règles qui constituent l’art de bien manger, un saut est franchi, qui peut aller jusqu’à faire de l’expérience gastronomique la destination du voyage et l’origine de flux touristiques, dans le contexte d’une mondialisation des mobilités qui continue de progresser.
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Table des matières
LISTE DES ACRONYMES ET ABBREVIATIONS
LISTE DES ANNEXES
RESUME
FINTINA
INTRODUCTION
Première partie : Les contextes et la situation du tourisme à Antananarivo
Chapitre I : Les contextes touristiques
Section1 : Présentation Générale de l’étude
Sous section 1 : Le tourisme
Sous-section 2 : Le touriste
Section 2 : Le tourisme urbain
Sous section 1 : Les caractéristiques du tourisme urbain
Sous section 2 : Les différentes formes de tourisme urbain
Section 3 : Ville et tourisme
Sous section 1 : Différence entre le milieu urbain et rural
Sous section 2 : Les apports du tourisme sur la ville
Chapitre II : Présentation historique et touristique de la capitale de Madagascar
Section1 : La cité des Mille
Sous section 1 : Aperçu historique
Sous section 2 : Les potentialités à exploiter
Section 2 : Le tourisme à Antananarivo
Sous section 1 : Le tourisme culturel
Sous section 2 : Le tourisme d’affaire
Deuxième partie : Les Facteurs Essentiels Pour Le Développement Du Tourisme Urbain
Chapitre I : Les démarches méthodologiques
Section I : Les outils conceptuels
Sous section 1 : L’observation
Sous section 2 : L’enquête
Section 2 : Les potentialités de la ville d’Antananarivo
Sous section 1 : Les résultats des investigations
Sous section 2 : Les moyens de communication utilisés en général par les opérateurs
Chapitre II : La ville d’Antananarivo
Section 1 : Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
Sous section 1 : Etudes des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces du tourisme dans la ville d’Antananarivo
Sous section 2 : Interprétation du Tableau
Section 2 : Enjeu et place de la communication pour le développement du tourisme urbain dans la ville d’Antananarivo
Sous section 1 : Situation communicationnelle de la ville d’Antananarivo vue d’après une approche systémique
Sous section 2 : Enjeu et place de la communication dans le développement du tourisme dans la ville d’Antananarivo
Partie III : Fête de la gastronomie: facteur de promotion du tourisme urbain de la ville d’Antananarivo
Chapitre I : Enjeu et place de la communication pour le développement du tourisme gastronomique dans la ville d’Antananarivo
Section 1 : La gastronomie à Antananarivo
Sous section 1 : La gastronomie
Sous section 2 : Les moyens de communication à la disposition du tourisme gastronomique
Section 2 : La communication dans le tourisme gastronomique
Sous-section 1: Situation communicationnelle du tourisme gastronomique de la ville
Sous section 2 : Place de la communication événementielle dans le tourisme gastronomique
Chapitre II : La foire de la gastronomie
Section 1: Description du projet
Sous-section 1 : Contexte et justification du projet
Sous-section 2 : Aspects généraux du projet
Section 2 : Les retombées du projet
Sous section 1 : Les freins au projet
Sous section 2 : Les avantages du projet
Sous section 3 : Les retombées attendues
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
GLOSSAIRE
ANNEXES
ADMINISTRATION
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