Promotion de la pêche continentale à Kolda

Au niveau mondial, la progression spectaculaire des pêches au cours des décennies passées a parfois entraîné des espoirs démesurés sur le rôle que le poisson pourrait potentiellement jouer dans la sécurité alimentaire des nations et en particulier des pays du tiers monde. Or, il s’avère que la pêche conventionnelle pour les espèces traditionnellement exploitées tend au plafonnement sous les pressions conjuguées de la demande et de l’épuisement des stocks.

Le secteur de la pêche au Sénégal ne fait pas exception à cette situation. Considérée comme l’un des piliers les plus porteurs de l’économie nationale, la pêche maritime a connu un développement considérable jusqu’à la fin des années « 90 » grâce à la justesse des politiques de soutien mises en place par les pouvoirs publics et les partenaires au développement. Les fortes croissances de production enregistrées en ont fait, durant cette période, une activité contribuant à la création de richesse, à la génération d’emplois et à la lutte pour l’autosuffisance alimentaire du pays. Cependant, les résultats des pêches maritimes en 2017 révèlent que l’estimation de la quantité totale débarquée s’élève à 510 596 tonnes pour une valeur commerciale estimée à 222,719 milliards, contre 495 880 tonnes en volume et 185 milliards de FCFA en valeur en 2016, soit des hausses respectives de 3% en volume et 20% en valeur. Les débarquements proviennent d’une part de la pêche artisanale à hauteur de 77% soit 394 036 tonnes et d’autre part de la pêche industrielle pour une part de 33% soit 116 501 tonnes Ces captures sont réalisées pour l’essentiel par la flotte nationale et une partie à l’actif de la flotte étrangère. (cf. Résultats généraux des pêches maritimes 2017, DPM) .

Malgré tout, le secteur des pêches fait face actuellement à une crise environnementale et socioéconomique grave qui menace la survie des communautés de pêcheurs. Et risque de compromettre l’approvisionnement des populations et de l’industrie halieutique en impactant négativement sa contribution à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté.

Il importe de noter que le Sénégal possède un énorme potentiel aquacole non encore exploité. En effet, le pays dispose d’un réseau hydrographique assez dense composé de fleuves, d’estuaires, de mares, de plaines inondables, d’un grand lac, de bassins artificiels de rétention, etc. Si, au niveau mondial, les pêcheries continentales ont enregistré une croissance stable, au Sénégal, l’année 2017 la production est de 13 461, 178 tonnes contre 11 253, 823 tonnes en 2016 soit une augmentation de 19.61%. Elle représente un chiffre d’affaire de 14 593 855 577 de francs CFA soit une augmentation de 23,47% par rapport à 2016.

La région de Kolda offre de réelles possibilités insuffisamment exploitées pour développer la pêche continentale et la pisciculture de repeuplement. La nature y est relativement généreuse, avec une densité du réseau hydrographique et l’existence de zones favorables à la culture du poisson. Avec une production de 716,245 tonnes en 2017, contre 1018 Tonnes en 2016, soit une variation absolue de – 302 Tonnes. La pêche continentale dans la région est principalement pratiquée dans le fleuve Casamance, le Sofaniama, le Koulountou, l’Anambé et la Kayanga. Cette production peut être estimée plus, si le Service des Pêches et de Surveillance de Kolda parvient à faire un recensement plus exhaustif des données (cf. synthèse de la production des régions continentales statistiques de 2017).

Kolda, contexte spécifique de la recherche

La région de Kolda est caractérisée par un potentiel hydrographique très important provenant d’un réseau dense avec le fleuve Gambie, Casamance et le Complexe Anambé/Kayanga. Dans le cadre des objectifs stratégiques du plan d’action de la pêche continentale, le Ministère de la Pêche et l’Economie maritimes a entrepris la promotion de ce sous-secteur comme une alternative crédible et durable aux problèmes du déficit alimentaire et à la lutte contre la pauvreté. A cet effet, le service est créé en l’an 2001 pour la relance des activités de pêche dans la région de Kolda. Cependant, suite à sa création, le service a effectivement démarré ses activités en l’an 2004. L’activité de pêche se pratique dans toutes les eaux de surface : les fleuves et leurs multiples affluents, les mares, réservoirs, etc. C’est une pêche artisanale pratiquée avec du matériel désuet essentiellement composé de pirogues monoxyles à pagaie, de filets (dormants, maillants), de casiers et de lignes. La pisciculture est à l’état embryonnaire. Cependant, le réseau hydrographique très dense de la région lui confère de façon naturelle une prédisposition aux activités piscicoles. L’approvisionnement en poisson est assuré à hauteur de 85% par les apports extérieurs provenant des régions côtières.

Physionomie de la pêche 

La région de Kolda est particulièrement privilégiée par une conjonction de facteurs climatiques très favorable à l’évolution de ses ressources ichtyo faunes.

Potentiel physique
Elle dispose de trois bassins versants (fleuve Gambie, fleuve Casamance, le système Kayanga/Anambé) et bénéficie d’une multitude de plans d’eau constitués notamment de lacs, de marigots de bassins de rétention artificiels et naturels, de barrages et de sols dont la texture se prête aux aménagements aquacoles.

Le fleuve Gambie, long de 1150 km dont 477 km se trouvent en territoire sénégalais matérialise la limite nord de la région et arrose le département de Médina Yoro Foulah et Vélingara.
Le Sofa-niama un important affluent du fleuve Gambie arrose le département de Médina Yoro Foulah.
Le fleuve Casamance, long de 300 km prend sa source dans la zone de Fafacourou (Médina Yoro Foulah) et traverse le département de Kolda avec ses affluents (le marigot de Saré Koutayel et le Soungrougrou, sur la rive droite, le Thiango Dianguina, le Khorine et le Dioula colon sur la rive gauche);
Le système Kayanga – Anambé se présente comme une suite de réservoirs et d’axes hydrauliques.

➤ l’axe hydraulique « barrage de Vélingara Pakane – réservoir principal de Niandouba » ; le réservoir principal de Niandouba, avec Quatre Vingt Cinq Millions de Mètres-Cubes (85 000 000 m3) ;
➤ l’axe hydraulique « Niandouba – barrage du Confluent » ;
➤ le réservoir du barrage du Confluent, d’environ Trente Quatre Millions de Mètres Cubes (34 000 000 m3) ;
➤ et, enfin, le réservoir du lac Waïma, au seuil du pont de Kounkané, avec Vingt Cinq Millions de Mètres-Cubes (25 000 000 m3).

Physionomie général du mareyage (apports extérieurs) 

Les principales espèces constituant les apports extérieurs en poissons frais sont : La sardinelle ronde (Yaboy mbeureug) et la sardinelle plate (Yaboy Tass). Elles sont acheminées à Kolda par des camions frigorifiques et proviennent de la région de Ziguinchor (Kafountine), Saint-Louis, Thiès (Cayar), Dakar, la Gambie et la Guinée. Toutefois, nous notons la présence de certaines espèces dites nobles (Carpe blanche, Fritures argentées, mulet, maquereau, etc.) provenant essentiellement de Kafountine conditionnées dans des caisses en polystyrène et expédiées dans les transports en commun. Le poisson transformé est composés en majeur partie de poissons braisés séchés (Kéthiakh), poissons salés séchés (Guédje), cymbium (volute) fermenté (Yet), Bivalves séchées (Pagnes, Yokhoss) et puis de poissons fumés. Ce produit est très souvent originaire de Kafountine, Diaobé et la Guinée.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SITUATION DE LA PÊCHE A KOLDA
I.1 Kolda, contexte spécifique de la recherche
I.2 Physionomie de la pêche
I.2.1 Potentiel physique
I.2.2 Potentiel biologique
I.3 Physionomie général du mareyage (apports extérieurs)
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
II.1 Matériels
II.1.1 Présentation de la région de Kolda
II.1.1.1 Démographie
II.1.1.2 Climat
II.1.1.3 Réseau hydrographique
II.1.1.4 Relief
II.2 Méthodes
II.2.1 Recherche documentaire
II.2.2 Travail de terrain
II.2.3 Traitement et analyse des données
TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS
III.1 Présentation des résultats par rapport aux pêcheurs et transformateurs
III.1.1 Département de Kolda
III.1.2 Département de Vélingara
III.1.3 Département de Medina Yoro Foula
III.2 Résultats par rapport aux consommateurs et mareyeurs
III.2.1 Information sur les localités et les personnes
III.2.2 Sites d’approvisionnements
III.2.3 Condition de travail
QUATREME PARTIE:DISCUSSIONS ET RECOMMANDATONS
IV.1 Discussions
IV.1.1 Les problèmes centres de la pêche à Kolda
IV.1.1.1 Département de Kolda
IV.1.1.2 Département de Vélingara
IV.1.1.3 Département de Medina yoro Foulah (MYF)
IV.1.2 Résultats liés au produit frais et transformé
IV.1.3 Résultats de la consommation
IV.2 Recommandations
IV.2.1 Relatives aux renforcements des capacités des acteurs
IV.2.2 Relatives aux accompagnements et soutien de l’administration de la pêche de Kolda
IV.2.3 Relatives à la gestion des ressources
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
ANNEXES 1 : Bibliographie
ANNEXES 2 : Questionnaire destiné aux pêcheurs
ANNESE 3: Questionnaire destiné aux mareyeurs et consommateurs
ANNEXES 4: album photo

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