Depuis 1990, Madagascar connaît un taux d’accroissement urbain de 4,5 % par an en moyenne et elle compte aujourd’hui plus de 22 millions d’habitants. Cette croissance démographique concerne non seulement la Capitale du pays mais aussi les villes secondaires comme la ville d’Antsiranana, la ville de Fianarantsoa et la ville de Toliara. Ces grandes villes ont un rôle moteur à jouer dans le développement de leur région. Elles sont des relais indispensables pour un développement territorial équilibré à l’échelle nationale. Pourtant, leur développement est entravé par des problèmes d’infrastructures urbaines comme les infrastructures de voiries, de drainages pluviaux, et les espaces publics. Chacune de ces villes doit relever ces défis majeurs pour contribuer au développement territorial et pour améliorer les conditions de vie de ses habitants. Face à ces phénomènes, l’AFD ou l’Agence Française de Développement a donc appuyé l’Etat Malagasy pour le financement d’un programme appelé PADEVE (Programme d’Appui et de Développement des Villes d’Equilibre). La ville de Fianarantsoa, notre zone d’étude, est l’une des villes concernées dans ce programme. C’est une ville qui possède de nombreux atouts touristiques comme la Vieille Ville qui présente un intérêt patrimonial et touristique reconnu au-delà de Madagascar mais aujourd’hui, elle n’est pas suffisamment mise en valeur ou peu exploité.
DESCRIPTION GENERALE DU PADEVE
(Programme d’Appui et de Développement des Villes d’Equilibre de Madagascar)
Contexte
Alors que le développement rural a longtemps été la seule cible des investissements et politiques de développement, que certains vont jusqu’à qualifier de « biais anti-urbain » dans le développement de Madagascar, l’enjeu urbain est aujourd’hui incontournable pour les autorités. Madagascar compte 34% d’habitants urbains en 2014, pour une croissance urbaine de 4,5% par an en moyenne depuis 1990, qui concerne notamment les villes secondaires du pays. Selon une étude de la Banque mondiale, depuis 2005 et chaque année, plus de 200 000 habitants s’installent dans les villes malgaches. À l’instar de l’ensemble des pays en développement, les autorités malgaches et la communauté internationale font des villes un des leviers de la croissance future. À Madagascar, ¾ du PIB national est produit dans les centres urbains. Dans ce contexte d’urbanisation accélérée et de faibles investissements, la plupart des villes de Madagascar ne sont pas à même de relever les défis liés à l’urbanisation. Elles n’ont pas été capables de mettre en place des structures urbaines fonctionnelles afin de répondre aux problèmes de gestion et de planification. Leurs actions sont rarement pensées dans le cadre d’un système unifié. Les villes ne disposent pas de structure de gouvernance urbaine efficace, la gestion des services de base, comme les transports, la sécurité, la gestion des déchets et la protection de l’environnement, est inefficace, voire absente. Par ailleurs, un phénomène double a aggravé la situation des villes secondaires malgaches : tout d’abord ces dernières années ont vu la concentration des investissements sur la capitale, Antananarivo, au détriment des villes secondaires, et la crise que traverse le pays depuis 2009, qui a affaiblit considérablement le rôle des autorités nationales et locales. Ce phénomène, mettant en avant Antananarivo, et affaiblissant le développement, y compris économique des villes secondaires, a produit un important exode vers la capitale. Cette dernière ne sait plus faire face aux arrivées massives de population, qui s’installent de façon anarchique dans des zones souvent à risque. Les autorités Malgaches, à travers l’élaboration du Schéma National d’Aménagement du Territoire, ont donc pris conscience que le développement des villes secondaires, appelées Villes d’Equilibre, permet de mieux répartir le développement économique sur le territoire, et de limiter les migrations vers Antananarivo.
Dans ce cadre, l’objectif affiché par les autorités est non seulement de favoriser un développement urbain plus inclusif, d’améliorer l’accès aux services essentiels pour tous et de réduire les inégalités, mais également de replacer les villes au cœur de la croissance économique du pays. Le Gouvernement reconnaît donc que le développement des villes est une priorité nationale. Sur la base de la vision « Madagascar, une Nation moderne et prospère », les actions sur les villes doivent maintenant tendre vers l’instauration « des villes bien planifiées, sans bidonvilles, plus sûres, résilientes, inclusives, équitables et durables ; des villes qui assureront pleinement leurs fonctions de fournisseurs de services, de moteurs de développement économique et de structuration du territoire national ». C’est tout l’enjeu de ce projet.
C’est donc dans ce contexte que le M2PATE a sollicité un financement auprès de l’AFD pour réinvestir dans les villes secondaires, à travers le PADEVE. Le Programme pourrait durer 4 à 5 ans.
Objectifs et contenu du programme
L’objectif global du programme vise principalement à améliorer les conditions de vie de la population des centres urbains des provinces de Madagascar. Le programme possède aussi quelques objectifs spécifiques qui sont :
– la création d’un environnement d’infrastructures et de services urbains propices au développement économique et à l’amélioration du cadre de vie de la population urbaine par la rationalisation de la programmation des investissements publics en milieu urbain ;
– le renforcement de la capacité technique et financière des collectivités décentralisées à gérer efficacement les services urbains, investir dans les équipements publics.
Le PADEVE est conçu autour de deux principales composantes :
– une composante d’investissements visant à réduire le déficit d’infrastructures des trois villes d’Antsiranana, Fianarantsoa, et Toliara. Les investissements s’articulent autour des éléments constitutifs de l’armature urbaine : voiries, équipements marchands (marchés et abattoirs), infrastructures de drainage, espaces publics (réaménagement de places, de sentiers, de jardins publics) ;
– une composante de renforcement des capacités dédiée aux six villes pour leur permettre d’assurer les compétences qui leur ont été transférées (amélioration de la gestion communale et financière) et à la politique nationale urbaine.
Intervenants et mode opératoire
Le PADEVE est financé par l’Agence Française de Développement (AFD) à Madagascar. Le coût total du projet est estimé à 33 Millions d’Euro. Il s’agit d’un prêt souverain très concessionnel de 25 Millions d’Euro d’une durée de 25 ans dont 8 ans de différé, complété d’une subvention de 2 Millions d’Euro, fléchée sur le programme de renforcement des capacités. Le reste du financement sera apporté par l’Etat malgache, au titre du paiement de la TVA et des indemnisations liées aux déplacements involontaires engendrés par les travaux du projet. La maîtrise d’ouvrage du programme est assurée par le Ministère auprès de la Présidence en charge des Projets Présidentiels, de l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement (M2PATE), la maîtrise d’ouvrage déléguée a été confiée à l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public et d’Aménagement (AGETIPA). Les entreprises, pour la réalisation des différentes études et des travaux du PADEVE. Le Groupe ARTELIA Madagascar est l’un des entreprises intervenantes pendant l’étude d’APS de ce programme. Les communes, en tant qu’institutions techniques et politiques, doivent être pleinement intégrées à la mise en œuvre du projet, car elles représentent la société civile et seront responsables de la gestion et de la maintenance d’une partie des projets une fois réalisés.
La maîtrise d’œuvre du PADEVE comprenne les étapes suivantes :
– Etudes de programmation des infrastructures de proximité
– Etudes d’Avant-Projet Sommaire (APS)
– Etude socio-économique
– Etudes d’impact environnemental et social (EIES)
– Elaboration des Plans d’Action de Réinstallation (PAR)
– Etudes d’Avant-Projet Détaillé (APD)
– Confection des Dossiers d’Appel d’Offres (DAO) .
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
CHAPITRE 1 : DESCRIPTION GENERALE DU PADEVE
1. Contexte
2. Objectifs et contenu du programme
3. Intervenants et mode opératoire
4. Les projets retenus pour la ville de Fianarantsoa
5. Quelques situations existantes au sein de la ville de Fianarantsoa
6. Objet du présent mémoire
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1. Historique
2. Situation géographique
3. Situation administrative
4. Situation démographique
5. Milieu physique et climat
6. Réseaux routiers
7. Evacuation des eaux pluviales
8. Secteur dynamique
PARTIE II : ETUDES TECHNIQUES
CHAPITRE 1 : LES TRAVAUX TOPOGRAPHIQUES
1. Composition de l’équipe sur terrain
2. Appareils et accessoires utilisés
3. Méthodes utilisées
4. Rattachement du levé topographique
5. Systèmes de coordonnées utilisés
5.1- La projection UTM
5.2- La projection Laborde
5.3- Corrections inhérentes à la projection Laborde
5.3.1- Correction à l’horizontale
5.3.2- Correction au niveau zéro ou correction à l’ellipsoïde
5.3.3- Correction à la corde ou correction de courbure
5.3.4- Correction liée à la projection
5.4- Transformation des coordonnées UTM en coordonnées Laborde
6. Polygonation
6.1- Calcul des angles aux sommets
6.2- Calcul de gisement de départ et d’arrivé
6.3- Transmission du gisement
6.4- Calcul des ΔX et des ΔY
6.5- Calcul de dénivelations
6.6- Calcul de coordonnées des points
6.7- Fermeture angulaire (fa)
6.8- Tolérance angulaire (Ta)
6.9- Compensation angulaire
6.10- Fermeture planimétrique (fP)
6.11- Tolérance planimétrique (TP)
6.12- Compensation planimétrique
6.13- Fermeture altimétrique (fH)
6.14- Tolérance altimétrique (TH)
6.15- Compensation altimétrique
7. Levé de détail
8. Traitement des données topographiques
CHAPITRE 2 : PROJET DE DEVELOPPEMENT DU TOURISME AUTOUR DE LA VIEILLE VILLE
1. Réaménagement de la place de l’Hôtel de Ville
2. Aménagement de la Vieille Ville
3. Aménagement du Lac Anosy
4. Aménagement des sentiers et circuit touristiques
4.1- Sentier Dandaou
4.2- Circuit des rizières
4.3- Sentier des écoles
4.4- Rue Père Ratsiry
CHAPITRE 3 : PROJET DE REHABILITATION DU DRAIN PRINCIPAL
1. Description des réseaux de drainage pluvial de la ville de Fianarantsoa
1.1- Le drain principal
1.2- Les drains secondaires (nécessitant un curage)
1.3- Drain de la nouvelle zone à urbaniser
1.4- Estimation des débits
2. Solutions proposées face aux problèmes de drainage pluvial de la ville de Fianarantsoa
2.1- Réhabilitation du drain principal
2.2- Aménagement paysager du drain principal
2.3- Curage des drains secondaires
2.4- Propositions d’aménagement des drains sur la nouvelle zone à urbaniser
PARTIE III : IMPACTS ET COÛTS
CHAPITRE 1 : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX
1. Cadre juridique du PADEVE
2. Lignes directrices environnementales et sociales par secteurs
2.1- Espaces publics et équipements publics
2.2- Voirie urbaine
2.3- Développement touristique
2.4- Drainage pluvial
CHAPITRE 2 : EVALUATION DES COUTS
1. Evaluation du coût des travaux topographiques pendant l’étude d’APS
2. Estimation provisoire du coût général des travaux pour chaque projet d’aménagement
CONCLUSION