Prestations de services (usinage de paddy)
Dans la zone du projet, deux usines y opèrent la transformation de paddy dont l’une à la commune de Mahavanona, l’autre à la commune de Mangaoky. Mais dans le district d’Antsiranana I, il existe 04 décortiqueries dont une d’entre elles ne fonctionne plus actuellement. Selon la capacité de ces deux usines, elles se subdivisent en une seule catégorie d’opérateurs : décortiquerie du Fokontany.
– La décortiquerie à Mahavanona qui emploie une vingtaine de personnes, présente une capacité d’usinage de 700 à 950 tonnes de paddy par an. Elle transforme le riz paddy collecté par ses intermédiaires installés dans chaque quartier de Mahavanona. Le riz usiné donne des sons de deux calibres n° 1 ou n° 2 constituant des produits finis de l’usine.
– La décortiquerie à Mangaoky totalise une quinzaine d’employés. Elle décortique le paddy collecté à travers son circuit de collecte et assure en même temps des services pour la clientèle. Son tonnage usiné varie de 350 à 700 tonnes de paddy par an.
1. Analyse concurrentielle et la compétitivité : Le projet est totalement exposé à la concurrence locale en matière de décortiquerie. Le district d’Antsiranana I compte actuellement 04 décortiqueries/rizières. Ces décortiqueries se répartissent sur trois communes : Diégo-Suarez, Mahavanona et Mangaoky dont :
– Commune de Diégo-Suarez : 08 décortiqueries dont une (1) est hors d’usage, capacité d’usinage varie de 64 à 67% ;
– Commune de Mahavanona : 03 décortiqueries dont une (1) ne fonctionnent plus ; capacité d’usinage variable 65 à 67% ;
– Commune Mangaoky : 04 décortqiueries qui sont toutes fonctionnelles ayant une capacité d’usinage de 64 à 65%.
Ces trois communes traitent en moyenne 14.300 tonnes de paddy par an, soit 9.295 tonnes de riz blanc. Sur ces 15 décortiqueries fonctionnelles, 08 seulement possèdent des matériels performants et adéquats. Donc la concurrence locale en matière de transformation de paddy n’est pas menaçante compte tenu de l’abondance de la production régionale et de la performance de notre machine par rapport à la concurrence, avec un rendement d’usinage de 70%. Pour la commercialisation, nous considérons comme concurrentes potentielles, les décortiqueries des communes voisines, en particulier celles de la commune de Diégo-Suarez. Au niveau de la compétitivité, si les demandes locales croissaient au même rythme que le passé, la focalisation, des Entreprises ne s’accompagneraient pas « ipso facto » d’une intensification de la concurrence. Nous savons que les activités de ces Entreprises sont en phase de maturation mais la demande solvable de certaines Entreprises notamment les petites et moyennes reste faible ; la crise a provoqué une baisse durable des pouvoirs d’achat. Actuellement nous assistons à une situation d’instabilité des parts de marché, forte distorsion des taux de rentabilité entre les concurrents et l’intensification de la compétition par les coûts et la qualité. Tous ces points sont dus au ralentissement de la demande locale, voire globale. C’est pour cette raison que nous allons retenir deux aspects fondamentaux : prix des prestations et leurs qualités.
2. Part de marché du projet : Les marchés disponibles que le projet représente, donne respectivement :
– usinage : le marché de l’usine comprend : les prestations de services et les travaux faits par le projet lui-même (collecte de paddy et décortication). Il envisage accaparer sur la production totale de la région 269.294 tonnes de paddy environ, dont :
• Districts Antsiranana I et II : 102.331 tonnes
• Région DIANA : 166.963 tonnes
C’est-à-dire, le projet doit récupérer 38% de ce que les concurrents collectent et transforment en riz blanc sur les tonnages usinés.
Calendrier de collecte
Plusieurs prévisionnels sont nécessaire pou que l’Entreprise ne rate pas les différentes phases de collectes. L’on sait que le niveau de production de paddy dans la région DIANA se situe entre 250.000 à 300.000 tonnes par an, soit 275.000 tonnes par an en moyenne. Le tonnage mensuel moissonné se répartit de la façon suivante :
– 5% le mois de Juin : 13.750 tonnes ;
– 12,5% en Juillet : 34.375 tonnes ;
– 37,5% pour Août : 103.125 tonnes ;
– 37,5% en Septembre : 103.125 tonnes ;
– 7,5% en octobre : 20.625 tonnes.
Ainsi, l’établissement de notre calendrier de collecte doit se faire sur la base et à partir de ces données. Comme prévu, l’Entreprise envisage un investissement de 103 millions Ariary chaque année pour ne pas interrompre son activité ; le paddy collecté sert à compléter l’usinage pendant la période creuse (Décembre à mai). Pour ce faire, l’adoption d’une stratégie politique efficace est nécessaire. Elle doit aller de pair avec la production et l’activité de l’unité telle que l’invitation et la sensibilisation des paysans producteurs ; la négociation entre paysans et Entreprise, et dotation en matériels nécessaires pendant la collecte (sacs, ficelles, aiguilles, bascules, lieur de stockage). La collecte ne va pas toute seule sans l’achat, c’est pourquoi il est également impératif de ne pas omettre la prévision des opérations d’achat.
Programme d’utilisation
La capacité théorique définie précédemment ne donne pas lieu à une deuxième équipe de huit heures ; dans ce cas il est impertinent de faire le détail. Toutefois, du moment que l’affluence des prestations se présente, les employés permanents de l’usine doivent faire des heures supplémentaires. En ce qui concerne les autres matières d’approvisionnement, c’est-à-dire les consommations intermédiaires tels que l’énergie, carburant/lubrifiants, les pièces détachées et fournitures, nous les développerons dans la dernière partie du projet. L’installation complète de l’usine sera exécutée par des techniciens nationaux sous la direction de l’Associé du propriétaire et d’un ingénieur national extérieur à l’Entreprise. Ce dernier sera payé par l’Entreprise jusqu’à la fin de l’installation, c’està-dire pour un salaire de 600.000 Ar net. Toute l’installation électrique et la pose des différents matériels font partie des tâches de ces deux techniciens. Dans l’intérêt de l’unité, il n’est pas question d’acquérir des matériels de seconde qualité
Description de l’investissement nécessaire
• Terrains et bâtiments : L’investissement requis dans le cadre du projet comporte toutes les immobilisations sauf pour le terrain et la maison appartenant au promoteur. Ils font partie de l’apport en nature. Le terrain d’une superficie de 450 m2, est évalué à 10,8 millions Ar (24.000 Ar le m2. La maison sera aménagée en bureau, ils sont estimés à 19,8 millions Ar (terrain et maison).
• Frais d’établissement ou Immobilisations incorporelles : Ils concernent les frais de constitution de la société (frais de constitution, fonds commerciaux, licences d’exploitation). Leur coût est évalué à : 1.500.000 Ar.
• Agencement, Aménagements, Installations : Sont compris dans cette rubrique les aménagements de la maison existante sur place pour la mettre en état d’usage de bureaux. Le coût s’élève à 2.400.000 Ar.
• Constructions (Bâtiment et génie civil) : Elles comportent : l’usine, le mini-silo, le magasin de stockage des produits finis, l’atelier de réparations et maintenances, les toilettes et les douches. Un appel d’offres sera lancé auprès de divers entrepreneurs lorsque tous les dossiers de constitutions de l’unité seraient prêts. Les constructions comprennent tous les travaux nécessaires tels que :
– la charpenterie et les couvertures,
– les revêtements et les peintures,
– la plomberie et les serrureries,
– l’électrification et les tuyauteries d’eau.
L’estimation de leur coût est de 50,5 millions Ar.
• Matériels de transformation : Sont compris dans ce lot les matériels nécessaires à la décoration.
– La décortication a une capacité de 1.200 Kg par l’heure
Valeur totale : 8,3 millions Ar.
Les matériels de décortiquerie comprenant :
– un dépailleur,
– un élévateur,
– deux séparateurs,
– quatre caisses,
– une meule,
– un cône,
– un mélangeur de 400 kg par heure,
– un broyeur de 400 kg à l’heure.
• Equipement de manutention : L’unité prévoit des matériels simples à manipuler tels que :
– trois brouettes,
– trois pelles,
– deux fourches,
– deux balances de 200 Kg de force, destinées à la collecte et au magasin.
Valeur totale : 1,2 millions Ar.
• Equipements de bureau : Ils se divisent en deux : matériels informatiques et mobiliers de bureau :
– Les matériels informatiques comprennent :
. Dix micro-ordinateurs,
. Dix onduleurs,
. Huit imprimantes,
. Quatorze machines à calculer.
Ils ont une valeur totale de 47.920.000 Ar
– Les mobiliers de bureau : sont les tables, chaises, armoires de bureau, classeurs de bureaux.
• Matériels d’emballages : Ce sont les sacs plastiques de 50 Kg, les feuilles et les aiguilles. Ils sont estimés à 10.360.000 Ar.
• Matériels et outillages :
– pièces d’usine détachées et pièces de rechange,
– un ensemble d’outils pour entretien courant des équipements technologiques,
– un ensemble de pièces pour 1.200 heures de fonctionnement.
Le prix total ressort à 2,5 millions Ar.
• Frais de première installation : Ils couvrent les frais de montage, la mise en marche de l’usine, les branchements électriques, les frais matériaux. Leur montant s’élève à 2 millions Ar.
• Matériels de transport : Le projet prévoit une voiture camionnette tout terrain à simple cabine ; son coût revient à 70 millions Ar.
• Imprévus :
Les constructions sont toutes prévues en dur. Elles comprennent :
– Atelier de réparations : 72 m2 couvert,
– Magasin de stockage : capacité 50 tonnes,
– Mini-silo : capacité 30 tonnes,
– Usine : 360 m2 couvert.
Les apports personnels exigés par le bailleur de fonds sont de 30% des valeurs totales de l’investissement. Dans ce tableau, les valeurs totales des besoins d’investissement d’élèvent à 237,3 millions Ar et notre apport à un montant total de 97.198 ; ce qui signifie que notre apport représente les 41 % du total d’investissement c’est-à-dire un dépassement de 11 % à ce que le bailleur exige. Comme hypothèques, le projet a déjà le terrain, la maison, la voiture utilitaire et quelques matériels et outillages de montant estimé à 26.885.000 Ar. Le total des crédits, c’est-à-dire le fonds que le projet doit prêter au bailleur, est de 140,1 millions Ar. Par rapport aux apports personnels, ils représentent 69,2 %. Donc, le projet n’aura pas de contrainte à ce que le bailleur exige les crédits (emprunts). Et, c’est à partir de tout ce qui procède que, nous pouvons déterminer le fonds de roulement initial ou FRI.
Résultat au niveau des finances
Dans ce cadre, nous l’avons beaucoup préconisé la présentation des indicateurs favorables à l’unité. Ce qu’il faut mettre en exergue c’est la rotation évolutive du taux de couverture du capital investi et de toutes les charges. Par ailleurs, les revenus excédentaires perçus par divers agents économiques peuvent affecter à l’achat des biens de consommation et à la constitution d’épargnes. Pour terminer cette étude, nous allons démontrer la potentialité d’autofinancement en termes de ratios pendant cinq ans. Ces ratios mesurent la capacité de l’Entreprise MAROHAVANA à générer de la trésorerie pour l’exploitation. En fait, le taux calculé ici dégage pour l’unité le flux monétaire suffisant destiné à financer l’activité. Nous constatons que ces ratios d’autofinancement s’accroissent d’année en année à hauteur de 4,4% en moyenne, et nous pouvons dire que l’unité a un autofinancement fort arrivant à s’autogérer.
CONCLUSION
Malgré les outils que comporte la filière rizicole Malgache tels que :
-un ensemble des situations agro-écologiques favorables et un savoir-faire séculaire ;
-un niveau de consommation élevé ;
-et enfin les impacts positifs non négligeables de la mise en œuvre des projets de développement.
Cette filière est toujours caractérisée par une offre insuffisante, des rendements faibles et une activité de subsistance. Le développement de cette filière est entravé par des problèmes de production et commercialisation. Conscient de toute cette problématique, nous avons pris la décision de réaliser un projet pour aider les paysans et les jeunes ruraux. C’est dans ce cadre que le projet compte mettre en œuvre des mesures d’urgence pour que les paysans puissent rehausser la valeur de l’agriculture. Ces mesures s’imposent pour affronter d’une part la montée assez rapide de prix du riz pendant la période de soudure, et d’autre part la relance de la production rizicole pour la campagne à venir. Ainsi, la nouvelle unité de Décortiquerie prévue à Diégo-Suarez ville présente une opportunité considérable en pénétration de marché et notamment un avantage énorme sur le plan social, économique et pédagogique. Elle présente en outre les caractéristiques favorables ci-après : Au niveau du financement initial : 990 millions Ar l’ensemble des apports du promoteur dont :
• 204,8 millions Ar : apport propre en matière d’investissement (30%) ;
• 20 millions Ar : capital propre ;
• 26,9 millions : apport en nature (terrain – maison).
Sur le plan du projet : le promoteur envisage d’accroître 20% du marché d’usinage de paddy. L’adoption des techniques commerciales mixtes et de production, appuyées de l’aide des conseillers ruraux, nous permet de conquérir la part de marché des concurrents à faible rendement d’usinage et des auto-consommateurs potentiels : un marché durable et vertébré. L’existence d’une frange de clientèle intéressée par le haut rendement d’usinage de paddy (70%) milite en faveur du projet. Par ailleurs, les données de faisabilité telles que financières et économiques présentent des points forts permettant des pérenniser les activités et rendre l’unité en longévité. Ces données rationalisent d’une part, une autonomie financière, son autogestion ; et d’autre part disposent une trésorerie suffisante qui aide l’unité à respecter ses engagements vis-à-vis du bailleur de fonds (Banque BNI/CA). La valorisation des compétences techniques (concurrence, compétition) du promoteur et des ressources intérieures contribue localement à la création de la valeur ajoutée d’exploitation. Toutefois, il serait envisageable de prévoir une extension des unités du projet. En somme, nous avons pu constater que le présent projet est incontestablement promoteur d’avenir aussi bien pour la Commune que la Région. Ses effets génèrent bien des profits soit au niveau des agents économiques, soit au niveau des opérateurs, soit à l’unité elle-même.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE D’OPPORTUNITES DU PROJET
CHAPITRE I: APERÇU GENERAL
Section 1 : Présentation du projet
§I. Identification du projet
A. Historique
B. Identification du projet
§II. La filière riz à Madagascar
A. Culture du riz à Madagascar
B. Périodes de culture
C. Organisation de la filière riz
§III. Situation du riz à Madagascar
A. Caractéristiques globales de l’agriculture de la Région DIANA
B. Production du riz dans la région DIANA
C. Production et rendement
Section 2 : Contexte du projet
§I. Identification des problématiques
A. Transformation du riz
B. Problèmes de production et de commercialisation du riz
§II. Contexte juridique du projet
A. Caractéristiques du projet
B. Etat signalétique du projet
CHAPITRE II: ETUDE DU MARCHE
Section 1 : Domaine de l’étude
§I. Description des produits
A. Définition d’un produit
B. Description des produits
§II. Clientèles cibles
A. Marchés cibles
B. Clients cibles
Section 2 : Etudes de l’offre et la demande
§I. Analyse de la demande
A. Attentes et motivations des consommateurs
B. Clients cibles
§II. Etude de l’offre
A. Prestation de service : usinage de paddy
CHAPITRE III : FAISABILITES TECHNIQUE ET ORGANISATIONNELLE
Section 1 : Aspect technique
§I. Politique d’approvisionnement
A. Système de collecte
§II. Calendrier de collecte et prévision d’achat
A. Calendrier de collecte
B. Prévision d’achat
§III. Capacité de productions envisagées
A. Processus de transformation
B. Système de production
C. Production envisagée
§IV. Planning de conditionnement
Section 2 : Aspect organisationnel de l’unité
§I. Localisation
A. Mise en place de l’unité
B. Justification de choix de la localité
§II. Gestion organisationnelle de l’unité
A. Organisation générale de l’Entreprise
B. Programme d’utilisation
§III. Elaboration des chiffres d’affaires prévisionnels
A. Le prix d’achat
B. La détermination du prix de revient
C. Le prix de vente
DEUXIEME PARTIE : ETUDES FINANCIERES ET IMPACTS DU PROJET
CHAPITRE I : EVALUATION FINANCIERE
Section 1 : Détermination du fonds de roulement initial
§I. Description de l’investissement nécessaire
§II. Détermination du Fonds de roulement initial
§III. Schéma du financement
Section 2 : Planning de remboursement et dotation aux amortissements
§I. Remboursement des emprunts
§II. Dotation aux amortissements
CHAPITRE II : ETUDE DE FAISABILITE
Section1 : Présentation des états financiers
§I. Evaluation de la performance
A. Compte des produits prévisionnels
B. Comptes des charges prévisionnelles
§II. Détermination des résultats prévisionnels
A. Capacité d’autofinancement
B. Taux moyens de rendement
Section 2 : Evaluation de la situation financière
§I. Plan de trésorerie prévisionnelle
§II. Bilan prévisionnels
CHAPITRE III : IMPACTS DU PROJET
Section 1 : Analyse de faisabilité
§I. Vision sur les outils d’évaluation
A. Calcul de la VAN
B. Détermination de l’IP
C. Calcul de TRI
D. Détermination du DRCI
§II. Pratique sur les critères d’évaluation
A. Pertinence du projet
B. Efficience du projet
C. Efficacité du projet
D. Durabilité du projet
Section 2 : Impacts et résultats attendus
§I. Impacts sociaux
§II. Effets sur le plan économique
§III. Résultats au niveau finances
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES FIGURES
REPERTOIRE DES TABLEAUX
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