Apres six ans du lancement d’un Projet de Reforme du Secteur Minier (PRSM), Madagascar entame actuellement un nouveau Projet de Gouvernance des Ressources Minérales (PGRM). Ce dernier projet est destiné à maîtriser la contribution du secteur minier dans l’amélioration du PIB national et de l’équilibre de la balance commerciale de Madagascar.
L’objectif actuel du secteur minier est d’atteindre cinq pourcent du PIB. La participation officielle actuelle se situe autour de deux pourcent cinq à trois pourcent Un volet du PGRM vise l’amélioration de la productivité du secteur privé en général et national en particulier. Madagascar est caractérisé par la diversité et la qualité de ses ressources minérales et figurait depuis des décennies parmi les pays producteurs de produits miniers.
Toutefois, l’expérience vécue lors des dizaines d’années antérieures ont permis de conclure que les ressources minérales connues et existantes à Madagascar, mises à part quelques substances comme le chrome, le graphite l’ilménite, le nickel ne permettent pas une production industrielle de grande envergure. Par ailleurs, la clientèle extérieure existe en Afrique du Sud (grossistes locaux et re – exportateurs vers les Etats Unis, l’Australie, l’Europe, la Chine,…) mais elle est très sélective à cause des contraintes de qualité et l’existence des pays voisins producteurs .
DESCRIPTION DE L’ORGANISATION ET DE L’OPPORTUNITE D’AFFAIRE
Historique
La normalisation de la relation diplomatique avec l’Afrique du Sud a entraîné le début d’échanges commerciaux entre Madagascar et l’Afrique du Sud au début des années quatre vingt dix caractérisés au départ par l’importation surtout des matériels et d’intrants industriels, de biens électroménagers et vestimentaires. Progressivement, les opérateurs exportent des produits miniers en commençant par les pierres gemmes (saphirs, émeraude, rubis) puis relayées par les pierres industrielles et d’ornementation (cristal, celestite, bois fossile, ammonite, jaspe,…). En effet, les clients d’Afrique du Sud connaissaient déjà les pierres de Madagascar même durant l’absence de relations. Les pierres en provenance de Madagascar arrivaient en Afrique du Sud en suivant un circuit détourne par l’Ile Maurice ou les pays de l’Afrique Australe.
Au début des années deux milles, des opérateurs sud africains s’installent à Madagascar et commencent par exporter en grande quantité par containers pour approvisionner rapidement un marché longtemps pénalise par les coûts supplémentaires occasionnés par les circuits détournés. Parallèlement, des opérateurs malgaches créent des entreprises et arrivent à écouler tant bien que mal des produits généralement de bonne qualité. Mais ils sont handicapés par la méconnaissance du milieu et s’orientent aveuglement dans la conduite des opérations.
Les exportateurs de produits miniers à Madagascar
De grandes entreprises de taille industrielle existent à Madagascar pour les destinations européennes et asiatiques. Par contre, les entreprises qui opèrent vers l’Afrique du Sud sont du genre de Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Il existe deux types de PME d’exportateurs de produits miniers vers l’Afrique du Sud à Madagascar :
Les PME /TPE locales
Ce sont des Petites et Moyennes Entreprises locales ou plus précisément des Toutes Petites Entreprises selon l’appellation actuelle.
Elles sont de taille familiale et sont classées dans le genre d’entreprise individuelle. La gérance est assurée par une personne de connaissance limitée du secteur minier et encore moins de l’administration. Elle fait appel de façon ponctuelle à des personnes selon les cas et de la spécificité des activités au jour le jour. Généralement les activités sont exécutées au sein même de la maison d’habitation (achat, stockage, emballage,..). Nous avons dénombré cinq entreprises de ce type qui s’orientent vers l’Afrique du Sud de façon permanente et régulière.
Les PME mixtes
Il s’agit d’entreprises plus constituées que celles décrites précédemment. Généralement, ce type d’entreprises est dirigé par un cadre supérieur technique expatrié (sud-africain, européen). Il est directement lié à une entreprise existante spécialisée dans les produits miniers en Afrique du Sud. Cette dernière possède son site WEB individuel qui lui permet une couverture mondiale.
Le chef d’entreprise local est généralement assisté d’un cadre administratif et de deux ouvriers de préparation et de manutention et dispose de moyens matériels (transport, informatique, bureaux).
En réalité, le bureau local à Madagascar agit comme une agence de la compagnie en Afrique du Sud et est soumis à la réglementation en vigueur à Madagascar. Trois entreprises de ce genre exercent de façon sporadique sur l’Afrique du Sud. Quelquefois, elles s’associent entre elles pour des envois ponctuels en container.
Marché et territoire desservi
L’Afrique du Sud constitue un pôle d’échange économique du continent africain et joue un rôle prépondérant dans tous les secteurs productifs de l’Afrique Australe. Avec sa production annuelle de six cent quarante tonnes d’or et de trois à cinq millions de carats de diamant tout venant (industriel et gemme), elle se place au rang de premier pays producteur du secteur minier en Afrique. Cette situation lui confère une atmosphère de confiance indéniable dans les échanges avec les opérateurs miniers du monde. La disponibilité d’infrastructures d’accueil, de sites touristiques, d’immenses zones de réserves faunistiques et floristiques, de minéraux d’ orfèvrerie favorise le développement du tourisme et attire un flux important de touristes du monde, particulièrement de la zone anglo – saxonne (Etats – Unis, Royaume Uni, Australie, Nouvelle Zélande). Les touristes de haut de gamme constituent le premier type de consommateurs de pierres industrielles et d’ornementation.
Par ailleurs, la plupart des compagnies sud-africaines achètent les produits venant des pays avoisinants, font un triage selon le besoin du marché qu’elles maîtrisent parfaitement. En général, elles vendent sur place les produits de basse et moyenne qualité et re-exportent ceux de bonne qualité vers le monde entier. Ces compagnies sont réputées par leurs présences constantes aux grandes Foires internationales du monde (Tucson aux USA, Sydney en Australie, …) et aussi de leurs contacts permanents auprès des grands spécialistes de pierres du monde entier.
Potentialités du projet
L’existence d’un sous projet au niveau de la PGRM appelé tan-tsoroka est une des opportunités qui s’ouvre sur ce projet d’exportation de pierres industrielles en Afrique du Sud. Le Programme Tan-tsoroka du Projet de Gouvernance des Ressources Minérales (PGRM) est un outil opérationnel d’intervention directe du Ministère de l’Energie et des Mines (MEM). Il consiste à financer des petits projets destinés à responsabiliser et à faciliter la participation active des petits mineurs et artisans du secteur à l’amélioration des conditions de vie, de travail et de revenus, à l’amélioration des impacts socio-économiques sur les communautés affectées, afin d’assurer une contribution effective du secteur à la réduction de la pauvreté dans les régions concernées, particulièrement les régions rurales.
Conditions générales sur le programme tan-tsoroka
Le programme Tan-tsoroka contribue au financement de projets spécifiques se rapportant à l’amélioration des conditions de vie des communautés concernées par l’activité minière artisanale et de petite échelle, ainsi que les groupes affectés par celle-ci, aussi bien qu’aux activités de commercialisation et de transformations des produits miniers et des services liés à l’activité minière. Une participation du bénéficiaire en espèce ou en nature de 20 % ou 50% du budget total du Projet est demandée ; soit 20% financement bénéficiaire/ 80% financement PGRM soit 50% financement bénéficiaire / 50% financement PGRM.
MODE DE PRODUCTION
Capacité de production
Madagascar en général
Madagascar figurait depuis des siècles parmi les pays qui approvisionnait le marché mondial en produits miniers. La plupart des minéraux sont présents dans le pays. Mais les zones productrices ont été exploitées intensivement durant les cinq dernières décennies alors que des efforts de prospection n’ont pas été faits en vue de la découverte de nouveau gisements. L’espérance d’un grand potentiel est tout à fait raisonnable au vu de la production antérieure des gisements superficiels, mais il faudrait engager un investissement pour dégager des ressources minérales de profondeur ou des zones éloignées encore intactes de toute activité de forage antérieure.
Les exploitants miniers
Le Ministère chargé des Mines attribue des permis miniers d’exploitation à des opérateurs miniers selon leurs capacités financière et technique. Des autorisations d’extraction sont données à des collecteurs pour certaines substances comme la celestite, l’ammonite et le septaria. Officiellement, les permissionnaires et les collecteurs sont les seuls habilités à écouler des produits miniers bruts inscrits sur leurs permis ou autorisations munis d’un laissez-passer modèle I (annexe 2).
Les artisans lapidaires de pierres industrielles
Ce genre de métiers constitue le principal fournisseur de produits travaillés. La majeure partie des ateliers est située à Antananarivo et ses environs. Nous avons dénombre une trentaine d’ateliers formels dans la région d’Analamanga. Il est difficile d’apprécier le nombre d’ateliers dans les autres régions de Madagascar mais nous pouvons avancer raisonnablement un chiffre de cinquante ateliers repartis autour des principales zones comme Mananara Nord, Vankinakaratra , SAVA et de la Haute Matsiatra. En moyenne, trois personnes travaillent autour d’une table de polissage. Ils fournissent les produits munis d’un laissez-passer modèle II (annexe 3). La capacité de production journalière d’un atelier de type artisanal se situe entre cinq à dix kilogrammes de produit poli. Un calcul permet ainsi de situer la production de produits polis dans une fourchette de cent à deux cent tonnes par an, toutes substances et qualités confondues. Cette production alimente tous les exportateurs de toutes les destinations (Europe, Asie, Afrique, Amérique…) .
La production des exportateurs de Madagascar vers l’Afrique du Sud est surtout conditionnée par leur capacité financière. Les PME mixtes malgaches et sud africaines arrivent difficilement à exporter plus de cinq containers par an de substances de toutes qualités confondues ( brutes et travaillées), bien qu’elles bénéficient toujours d’avances provenant de leurs clients en Afrique du Sud. Les Toutes Petites Entreprises (TPE) locales arrivent difficilement à exporter chacune cinq à six envois par an d’un volume de deux cent à cinq cent kilo par envoi .
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Table des matières
INTRODUCTION
Première Partie : CADRE GENERAL DU PROJET
CHAPITRE I : PRESENTATION DU MILIEU ACTUEL DU PROJET
Section 1 : DESCRIPTION DE L’ORGANISATION ET DE L’OPPORTUNITE D’AFFFAIRES
11 Historique
12 Exportateurs de produits miniers à Madagascar
13 Marché et territoire desservis
14 Potentialités du projet
Section 2 : MODE DE PRODUCTION
21 Capacité de production
22 Circuit de production
23 Mode de paiement
CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE
Section 1 : LE MARCHE
11 Présentation des circuits commerciaux
12 Evolution du marché
Section 2 : ANALYSE DE LA CONCURRENCE
21 Les concurrents sur le marché
22 Les autres concurrents des autres pays en Afrique du Sud
23 Les avantages concurrentiels
Section 3 : ANALYSE DE LA DEMANDE SUR LE MARCHE
Projet d’exportation de pierres industrielles en Afrique du Sud
31 Consommation annuelle sur le marché
32 Analyse du comportement de l’achat sur le marché
33 Technique du fixation de prix
CHAPITRE III : THEORIES GENERALES SUR LES CRITERES D’EVALUATION
Section 1 : LA VALEUR ACTUELLE NETTE (VAN)
Section 2 : LE TAUX DE RENTABILITE INTERNE (TRI)
Section 3 : LE DELAI DE RECUPERATION DU CAPITAL INVESTI (DRCI)
Section 4 : L’INDICE DE PROFITABILITE (IP)
Deuxième Partie : CONDUITE DU PROJET
CHAPITRE I : TECHNIQUE DE PRODUCTION
Section 1 : DESCRIPTION DE LA PRODUCTION
11 Le processus de production
12 Caractéristiques du produit
13 Planning d’approvisionnement et vente
Section 2 : LES MOYENS DE PRODUCTION
21 Les ressources humaines
22 Les ressources financières
23 Les ressources matérielles
CHAPITRE II : ETUDE ORGANISATIONNELLE
Section 1 : ORGANIGRAMME
Section 2 : ORGANISATION ADMINISTRATIVE
21 Forme juridique
22 Organisation fonctionnelle
23 Attribution du personnel
CHAPITRE III : MAITRISE DE L’EXPORTATION DES PIERRES INDUSTRIELLES
Section 1 : PROCEDURES D’APPROVISIONNEMENT
21 Gestion des stocks
22 Gestion de la qualité
Section 2 : PROCEDURES MINIERES
Section 3 : PROCEDURES BANCAIRES
31 Domiciliation
32 Rapatriement
Section 4 : PROCEDURES DOUANIERES
31 Engagement rapatriement de devises
32 Expédition proprement dite
Troisième Partie : ETUDE FINANCIERE DU PROJET
Projet d’exportation de pierres industrielles en Afrique du Sud
CHAPITRE I : LES INVESTISSEMENTS
Section 1 : Investissements prévus
11 Frais de développement immobilisable
12 Coûts des matériels et mobiliers de bureau
13 Coûts des installations
14 Matériel de transport
15 Matériel informatique
16 Récapitulation des immobilisations
21 Schéma du plan de financement
Section 3 : Mode de remboursement des dettes
Section 4 : Fonds de roulement initial
Section 4: Les états récapitulatifs de la situation financière
41 Bilan d’ouverture
42 Bilans fin d’exercice
CHAPITRE II : NOTE SUR LA STRUCTURE FINANCIERE DU PROJET
Section 1: Les charges
11 Matières premières
12 Matières et fournitures non stockés
13 Charges externes
14 Charges du personnel
15 Impôts et taxes
16 Charges financières
17 Dotations aux amortissements
18 récapitulations des charges
Section 2 : Les produits
Section 3 : Compte de résultat par nature année 1 et année 2
Section 4 : Tableau des flux de trésorerie (méthode directe)
CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET
Section 1 : Evaluation économique et financière
11 Evaluation économique
12 Evaluation financière
Section 2 : Les impacts économiques et sociaux du projet
21 Impact économique
22 Impact social
CONCLUSION
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