DESCRIPTION DU PROJET
1- Dรฉfinitions : Le projet peut รชtre dรฉfini comme l’ensemble des actions ร entreprendre afin de rรฉpondre ร un besoin dรฉterminรฉ dans des dรฉlais fixรฉs. Ainsi, un projet est une action temporaire avec un dรฉbut et une fin, mobilisant des ressources identifiรฉes (humaines et matรฉrielles) durant sa rรฉalisation, en vue dโatteindre les rรฉsultats escomptรฉs qui sont connus et mesurables. Il est conรงu pour une durรฉe dรฉterminรฉe et prรฉvoit dโapporter un quelconque changement pour les bรฉnรฉficiaires avec le budget qui lui est allouรฉ.
2- Principaux types de projets : Malgrรฉ le nombre des programmes et des projets qui existe, deux principaux types peuvent รชtre distinguรฉs : projet dโinvestissement ou projet dโappui institutionnel. Les projets dโinvestissement suivent un modรจle plus rigide qui tend ร la recherche de profit ; l’appui institutionnel suit un processus รฉvolutif et souple et, comme son nom lโindique, sert ร appuyer les bรฉnรฉficiaires dโune maniรจre ou dโune autre. Un projet de dรฉveloppement se propose de faciliter ou dโorienter lโรฉvolution dโune rรฉalitรฉ. Il va prendre en compte le contexte immรฉdiat de son intervention et le cadre plus global dans lequel il se situe. Il intervient en appui aux bรฉnรฉficiaires. Sa conception et sa mise en ลuvre vont mobiliser un ensemble de parties prenantes telles que le ou les bailleurs, les bรฉnรฉficiaires dans les domaines dโaction quโil aura ร choisir. Un projet de dรฉveloppement local est une dรฉmarche collective nรฉcessitant la mise en synergie de toutes les parties prenantes dans la localitรฉ concernรฉe (รฉlus, entrepreneurs, associations, institutions, travailleurs, population, …). Le projet de dรฉveloppement intรจgre plusieurs composantes plus ou moins formalisรฉes, ร savoir : la logique dโintervention : elle explicite la finalitรฉ, les principaux objectifs du projet et les grands principes qui vont guider sa conception, puis sa mise en ลuvre. la stratรฉgie dโaction : elle dรฉfinit les mรฉthodes et les solutions techniques qui vont รชtre utilisรฉes. Elle prรฉcise les objectifs et les rรฉsultats intermรฉdiaires qui vont รชtre visรฉs.la prรฉvision opรฉrationnelle : elle prรฉvoit notamment les moyens ร mobiliser, les actions ร entreprendre et les rรฉsultats finaux attendus. Elle fixe des dรฉlais aux termes desquels ces rรฉsultats devront รชtre atteints. La prรฉvision peut รชtre nรฉgociรฉe au fur et ร mesure de lโavancement du projet. La mise en ลuvre qui consiste ร la mobilisation des moyens et ร la rรฉalisation des actions et ร lโaccord donnรฉ par les partenaires et ensuite celle-ci va produire des rรฉsultats conformes ou non aux prรฉvisions opรฉrationnelles. Ces rรฉsultats vont gรฉnรฉrer des effets directs et indirects sur la rรฉalitรฉ, des impacts qui correspondront ou non aux objectifs initiaux du projet.
3- Prรฉsentation du CNCC : Ce projet a รฉtรฉ mis en ouvre par une organisation nommรฉe CNCC. Le CNCC, crรฉรฉ en 1988, est une structure de reprรฉsentation des exportateurs de la filiรจre cafรฉ et le coordinateur de tous les programmes montรฉs ร la faveur des ressources STABEX, en matiรจre de promotion des cafรฉs robustas et arabica. Les ressources STABEX proviennent des fonds octroyรฉs par lโUnion Europรฉenne. Lโobjectif global de ce programme est de sauvegarder et de relancer la filiรจre cafรฉ en renforรงant les articulations entre lโรฉconomie rurale et lโรฉconomie de marchรฉ en vue de participer ร la lutte contre la pauvretรฉ. Son objectif spรฉcifique visait ร satisfaire aux attentes des diffรฉrents acteurs de la filiรจre (essentiellement les producteurs) par la valorisation du cafรฉ de qualitรฉ issu dโun systรจme de production et de commercialisation normalisรฉ. Les activitรฉs du CNCC comprennent trois parties, ร savoir :
โข Lโappui aux producteurs pour lโobtention de produit rรฉpondant aux attentes des diffรฉrents segments de marchรฉ,
โข Lโorganisation du marchรฉ permettant de favoriser la libre concurrence,
โข La continuation des activitรฉs de production rรฉpondant aux attentes du marchรฉ
Pour ces activitรฉs, le CNCC a menรฉ des actions et stratรฉgies axรฉes sur la promotion de la filiรจre cafรฉ Malagasy :
โข Une action permanente et efficace auprรจs de ses opรฉrateurs pour une amรฉlioration qualitative de ses exportations,
โข La continuitรฉ de sa reprรฉsentation et de son expression au niveau des instances internationales,
โข Son atout incontestable : la dynamique de son marchรฉ intรฉrieur.
Dans ce sens, depuis 2001, les actions du CNCC sโadressent aux petits producteurs et sont focalisรฉes au niveau de diffรฉrents sites ayant des potentiels en termes de cafรฉ arabica ou de cafรฉ robusta. Les interventions ont principalement pour objectifs de maintenir un certain niveau de production du cafรฉ malgache et dโamรฉliorer la qualitรฉ des produits. Ainsi, lโaction du CNCC est qualifiรฉe de projet dโappui aux producteurs de cafรฉ.
4- Lieu dโintervention du projet : Le projet a commencรฉ au mois de mai 2006, sโest terminรฉ en mois de dรฉcembre 2007. En effet, cette รฉtude est une รฉvaluation aprรจs projet ou รฉvaluation ex post. Il a รฉtรฉ installรฉ dans la Commune rurale dโIsorana, District dโIsandra connu auparavant sous le nom de Fianarantsoa II, Rรฉgion Haute Matsiatra. Ce District est dรฉlimitรฉ au Nord par Lalangina et Ambohimahasoa, au Sud par Ambalavao, ร lโEst par Fianarantsoa I et Vohibato puis ร lโOuest par Ikalamavony. Le district est composรฉ de 11 Communes rurales, mais lโintervention de ce projet se limitait au dรฉpart dans 4 communes qui sont Isorana, Anjomร , Soatanร na et Nasandratrony puis aprรจs la signature de son avenant, prolongeant le projet de six mois, seules trois Communes ont รฉtรฉ retenues ร lโexception de la Commune de Nasandratrony.
5- Missions du projet : Puisquโil sโagit dโun projet de dรฉveloppement, le social doit รชtre considรฉrรฉ comme prรฉpondรฉrant, donc il faut se soucier davantage de la pauvretรฉ des paysans dans la localitรฉ concernรฉe. Il est ร noter que lโex-Province de Fianarantsoa est la plus pauvre de Madagascar aprรจs Tulรฉar. La situation devient donc contradictoire : la population dans cette province sโavรจre pauvre, alors que les terrains inexploitรฉs demeurent encore trรจs รฉtendus. Dโun cรดtรฉ, le District dโIsandra prรฉsente dโรฉnormes potentialitรฉs en matiรจre de pรฉdologie et de climat qui sont favorable ร la culture de cafรฉ Arabica. Localisรฉe dans les hautes terres, il offre les caractรฉristiques et la potentialitรฉ requises pour la culture de cafรฉ Arabica dont lโaltitude, les tempรฉratures et la pluviomรฉtrie. De lโautre cรดtรฉ, lโorganisation actuelle du marchรฉ de cafรฉ dans ce District ne favorise pas la rรฉmunรฉration des travaux des paysans. Les acheteurs professionnels y sont presque exclus du circuit de commercialisation. La plupart des produits sont collectรฉs par les acheteurs informels ร prix trรจs bas avant mรชme dโarriver au marchรฉ. Ceci conduit ร la dรฉmotivation des producteurs qui ont dรฉlaissรฉ ou mรชme abandonnรฉ la culture de cafรฉ au profit des autres cultures, alors la quantitรฉ produite diminue progressivement et la dรฉmarche qualitรฉ commence ร ne plus les intรฉresser.
Dโailleurs, lโinexistence de la date dโouverture de rรฉcolte ainsi que la mรฉconnaissance de la rรฉglementation conduisent les producteurs ร procรฉder ร une cueillette prรฉcoce et non sรฉlective. La consรฉquence de ces problรจmes amรจne une qualitรฉ infรฉrieure du produit, qui devient aussi la cause de la faible valeur du cafรฉ, donc le moindre revenu aboutissant ร la pauvretรฉ des paysans producteurs. Par ailleurs, quelques problรจmes techniques ont aussi รฉtรฉ relevรฉs dont : Le vieillissement des plants de cafรฉiers, la faiblesse du rendement et la mauvaise qualitรฉ du cafรฉ produit, Lโinsuffisance de la production et lโinexistence de jeunes plants de qualitรฉ, Le non application des techniques de plantations adรฉquates, La dรฉgradation du sol cultivable, Le non application des techniques post-rรฉcoltes appropriรฉes : cueillette non sรฉlective, sรฉchage par terre, stockage et conditionnement non hygiรฉnique, Les problรจmes matรฉriels et les problรจmes dโaccรจs au financement, Lโinexistence de la date dโouverture de rรฉcolte et/ou la rรฉcolte prรฉcoce incitรฉe par les acheteurs informels. Du point de vue รฉconomique, dans les annรฉes 80, le cafรฉ comptait parmi les produits exportรฉs par Madagascar, gรฉnรฉrateur de devises et gage d’une croissance fiable.
La situation de la filiรจre cafรฉ dominรฉe par le robusta s’est dรฉgradรฉe par la suite dans les annรฉes 90 ร cause de la dรฉprรฉciation de sa qualitรฉ. Avec la flambรฉe du prix du cafรฉ sur le marchรฉ international, les producteurs et les conditionneurs ont utilisรฉ tous les moyens pour accroรฎtre leur volume d’exportation au dรฉtriment de la qualitรฉ (cueillette des cerises immatures, sรฉchage non accompli correctement). Face ร cette situation, les clients importateurs se sont orientรฉs vers d’autres pays fournisseurs. Donc, depuis la rรฉgression de la qualitรฉ du cafรฉ malgache, Madagascar devient devancรฉ par le Brรฉsil, le Vietnam, l’Indonรฉsie et la Cรดte d’Ivoire. En volume, avec ses 45 000 Tonnes exportรฉes, Madagascar traรฎne actuellement loin des plus gros exportateurs mondiaux de Robusta ร savoir : la Cรดte d’Ivoire avec 300 000 tonnes, le Vietnam avec 600 000 tonnes et le Brรฉsil avec 800 000 tonnes. Pour espรฉrer pouvoir reprendre le niveau qui aurait pu รชtre le sien, la filiรจre cafรฉ de Madagascar doit renouveler ses matรฉriels vรฉgรฉtaux et considรฉrer la dรฉmarche qualitรฉ pour parvenir ร satisfaire la tendance du marchรฉ international.
Le cafรฉ arabica apporte une importante valeur ajoutรฉe et peut atteindre entre 2 ร 150 dollars le kilo, contre un dollar pour le cafรฉ de masse. La culture de lโarabica offre la voie de relance de cette filiรจre ร Madagascar. Compte tenu de la consommation mondiale, la tendance va vers une meilleure qualitรฉ, connue sous le nom de cafรฉ de spรฉcialitรฉ. Ce marchรฉ enregistre une plus grande demande en cafรฉ Arabica, soit les 90 % de ce marchรฉ contre 10 % pour le Robusta. Cette demande ne sera pas satisfaite dโici peu ร parce que les pays grands exportateurs produisent presque exclusivement du cafรฉ Robusta. Alors, un รฉnorme marchรฉ existe dรฉjร aussi bien au niveau des boutiques de spรฉcialitรฉs que des restaurants pour le cafรฉ arabica de bonne qualitรฉ. Ainsi,ย une รฉnorme opportunitรฉ sโoffre encore aux autres pays qui possรจdent les potentialitรฉs pour produire de bon cafรฉ Arabica. Des รฉchantillons ont รฉgalement รฉtรฉ envoyรฉs depuis quelques annรฉes aux importateurs de cafรฉs spรฉciaux et professionnels de la dรฉgustation (Etats-Unis, Japon et Suisse). La plupart d’entre eux ont manifestรฉ leur intรฉrรชt pour ce cafรฉ de qualitรฉ produit sur les terroirs malgaches, ร bon prix.
Qualitรฉ du cafรฉ : La qualitรฉ du cafรฉ est un facteur prรฉpondรฉrant dans la fixation de son prix. Elle peut comprendre quatre catรฉgories, de la plus รฉlevรฉe ร la plus basse c’est-ร -dire :
โข Qualitรฉ exemplaire,
โข degrรฉ d’exclusivitรฉ,
โข Grande qualitรฉ,
โข Qualitรฉ courante,
โข Cafรฉ hors normes ou de qualitรฉ infรฉrieure.
Le cafรฉ exemplaire est aussi appelรฉ cafรฉ de spรฉcialitรฉ ou gourmet. Il nโexiste pas de dรฉfinition prรฉcise et il est extrรชmement difficile de dรฉcrire le marchรฉ de spรฉcialitรฉ dans un cadre mondial. Le cafรฉ de spรฉcialitรฉ se rapporte ร un cafรฉ qui est diffรฉrent du point de vue de la production en raison de sa qualitรฉ (goรปt), de son systรจme de production (biologique en gรฉnรฉral), ou simplement en raison de sa disponibilitรฉ en quantitรฉ trรจs moindre. Il peut aussi se distinguer en raison des innovations telles que les aromatisants, par exemple, du point de vue de la vente. Il est admis que les Etats-Unis sont actuellement ร la tรชte du marchรฉ en termes de dรฉveloppement et de consommation du cafรฉ de spรฉcialitรฉ. Ce type de cafรฉ commande une prime au dessus du prix des autres cafรฉs ou qui est perรงu par des consommateurs comme รฉtant diffรฉrent. En ce qui concerne le prix, le cafรฉ de spรฉcialitรฉ se nรฉgocie entre les vendeurs et les acheteurs mais non en bourses comme pour les autres qualitรฉs. Mais dans lโensemble quelle que soit la catรฉgorie, le cafรฉ doit รชtre :
โข Propre ร la consommation humaine. Tous les intervenants, ร toutes les รฉtapes de la filiรจre ont une obligation de prendre une responsabilitรฉ ;
โข Etre exempt de corps รฉtrangers, de parasites vivants et de moisissures ;
โข Etre en tout point conforme ร la description contractuelle ou aux รฉchantillons de vente, et prรฉsenter une qualitรฉ uniforme ;
โข Prรฉsenter une bonne liqueur, en dโautres termes, รชtre exempt de saveur dรฉsagrรฉable.
La qualitรฉ du cafรฉ dรฉpend de quatre facteurs ร savoir :
โข Facteurs environnementaux : liรฉs au climat, au sol et ร lโaltitude de lโendroit oรน le cafรฉier a รฉtรฉ plantรฉ ;
โข Facteurs agronomiques : liรฉs ร la variรฉtรฉ, ร la pratique culturale, et ร lโamรฉnagement de la plantation ;
โข Facteurs post rรฉcolte : traitement post rรฉcolte du cafรฉ c’est-ร -dire le sรฉchage et le stockage ;
โข Facteurs technologiques : dรฉfauts, granulomรฉtrie et stockage.
Normes minimales visant le cafรฉ exportable (Normes OIC sur le cafรฉ vert) : Le cafรฉ vert, cโest le cafรฉ obtenu aprรจs le traitement post rรฉcolte. LโOIC ou Organisation Internationale du Cafรฉ est une organisation intergouvernementale qui regroupe la plupart des pays producteurs et les principaux pays importateurs. Le cafรฉ qualifiรฉ dโexportable sโil maintient les propriรฉtรฉs suivantes :
โข pour lโArabica, avec moins de 32 dรฉfauts par รฉchantillon de 300 grammes selon la mรฉthode de classification du cafรฉ vert New York, ou รฉquivalent et pour le Robusta, moins de 35 dรฉfauts par รฉchantillon de 300 grammes.
โข le taux dโhumiditรฉ, calculรฉ en application de la norme ISO 6673, tant pour lโArabica que pour le Robusta, est infรฉrieur ร 12%. Depuis le 1 juin 2004, les Membres exportateurs sont priรฉs de faire figurer les renseignements supplรฉmentaires suivants dans la case 17 de chaque certificat dโorigine dรฉlivrรฉ au titre des expรฉditions de cafรฉ :
โข โSโ si les expรฉditions de cafรฉ sont conformes aux normes de qualitรฉ optimales en matiรจre de dรฉfauts et de taux dโhumiditรฉ รฉnoncรฉes plus haut ;
โข โXDโ si le cafรฉ nโest pas conforme aux normes optimales en matiรจre de dรฉfauts ;
โข โXMโ si le cafรฉ nโest pas conforme aux normes optimales en matiรจre de taux dโhumiditรฉ ;
โข โXDMโ si le cafรฉ nโest pas conforme aux normes optimales en matiรจre de dรฉfauts et de taux dโhumiditรฉ.
Certification : Aucun cafรฉ ne peut รชtre prรฉsentรฉ ร la vente sans avoir obtenu au prรฉalable un certificat de grade et de qualitรฉ. Tout cafรฉ prรฉsentรฉ pour certification est examinรฉ par un panel de trois trieurs agrรฉรฉs par le CNCC. La qualitรฉ est dรฉterminรฉe sur la base des รฉvaluations et mesures suivantes :
โข Odeur du cafรฉ vert (pas de mauvaise odeur),
โข Couleur (verdรขtre),
โข Grade (comptage des dรฉfauts),
โข Uniformitรฉ de la torrรฉfaction,
โข Tasse (6 tasses par รฉchantillon),
Il est ร noter que le prix du cafรฉ Arabica est fixรฉ avec dโautres matiรจres premiรจres dans la bourse de New York, tandis que celui du robusta se fixe ร Londres. C’est pour rรฉpondre ร cette demande plus exigeante et pour que le cafรฉ provenant de Madagascar redevienne compรฉtitif que le projet de relance de la culture du cafรฉ Arabica sur les Hauts- plateaux dont Isandra a รฉtรฉ mise en place.
Cafรฉ, facteur de dรฉveloppement รฉconomique
ย ย ย ย ย ย ย ย Aprรจs le pรฉtrole, le cafรฉ est l’une des marchandises les plus importantes sur le marchรฉ mondial qui fait vivre quelques 25 millions d’agriculteurs. Neuf pays en dรฉveloppement en dรฉpendent pour plus de 20% de leurs exportations et quatre autres pays pour plus de la moitiรฉ de leurs ventes ร l’รฉtranger. A titre dโexemple, le cas du Brรฉsil, ses zones productrices de cafรฉ sont situรฉes dans le sud du pays. Les principales rรฉgions concernรฉes sont celles de Rio de Janeiro et de Sao Polo, rรฉgions aux terres fertiles et au climat propice. Le cours รฉlevรฉ du cafรฉ en 1830 incite les entrepreneurs du Brรฉsil ร passer de lโexploitation de lโor ร celle du cafรฉ, jusque lร rรฉservรฉ ร la consommation locale. Cette dรฉcision sโaccompagne dโimportants investissements, tels que la crรฉation dโun rรฉseau de prรจs de 7 000 km de chemin de fer entre 1860 et 1885. Le besoin sans cesse plus croissant de main dโลuvre a entraรฎnรฉ une immigration massive venant de plusieurs pays dont le Portugal, de lโItalie, de lโEspagne et de lโAllemagne. Le rendement du cafรฉ a bondi reprรฉsentant 63% de lโexportation du pays. Le produit de ce commerce y a permis une croissance รฉconomique soutenue ร ce pays. Le dรฉfi majeur pour les producteurs africains est d’accroรฎtre leur potentiel de production. Le Vietnam, a par exemple, multipliรฉ par 32 sa production en l’espace de 10 ans. En revanche, le Cameroun a vu sa production rรฉduite de moitiรฉ ร la mรชme pรฉriode devenue 65.000 tonnes par an.
Pour le cas de Madagascar, la baisse s’est amorcรฉe depuis 1990. Certains paysans producteurs dans la partie Sud Est du pays ont mรชme amรฉnagรฉ leur plantation de cafรฉiers en riziรจres. Il a fallu une remontรฉe des cours du cafรฉ pour quโils reprennent la culture. En 2005 par exemple, le prix ร l’export a bondi de 53 % par rapport ร l’annรฉe prรฉcรฉdente. Il faut dire qu’aprรจs une longue crise, le cafรฉ connaรฎt finalement des embellies. C’est nรฉcessaire si Madagascar veut rรฉpondre aux exigences de la mondialisation et acquรฉrir des parts de marchรฉ aux grands producteurs de cafรฉ, tels que le Vietnam et le Brรฉsil. Le meilleur parcours pour y parvenir passe notamment par la sรฉlection de variรฉtรฉs plus productives et lโexploitation ร grande รฉchelle. Pour le cas de Madagascar actuellement, avec une production encore faible, il est intรฉressant de miser sur des marchรฉs niches pour le cafรฉ arabica. Certes, le robusta se porte mieux que l’arabica actuellement, mais un modeste producteur comme Madagascar en aura des difficultรฉs pour affronter les gros producteurs dans le court et le moyen terme. Cโest pour cette raison que ce projet est intรฉressant car promet une augmentation de lโexportation du pays, plus en terme de valeur quโen quantitรฉ. Donc, la solution consiste ร se focaliser sur les marchรฉs niches de l’Arabica sans abandonner le Robusta.En 2006, le projet amรฉricain BAMEX a engagรฉ des actions pour placer le cafรฉ de Madagascar sur des marchรฉs gourmets. Ceux-ci rapportent plus que le marchรฉ conventionnel.
Les cafรฉs gourmets comprennent aussi bien le Robusta que l’Arabica. Ils sont consommรฉs dans des restaurants et des lieux gastronomiques classes amรฉricains et europรฉens. Pour atteindre cette รฉtiquette, il faut pourtant passer ร une amรฉlioration plus que poussรฉe de la qualitรฉ. Quant ร la filiรจre cafรฉ destinรฉe au marchรฉ conventionnel, elle devra bรฉnรฉficier de mesures adรฉquates centrรฉes sur le renouvellement des plants et sur lโextension des champs de cafรฉiers. Pour ce faire, attirer l’attention des partenaires multilatรฉraux pour accroรฎtre le financement de la filiรจre cafรฉ sera crucial et effectif. L’objectif est de restaurer des cafรฉiers productifs pour le court et le moyen terme. Les planteurs devraient aussi รชtre mieux encadrรฉs pour une meilleure compรฉtitivitรฉ. Les efforts du gouvernement dans le dรฉveloppement rural commencent ร porter leurs fruits. Lโรฉvolution de la contribution du secteur primaire dans les recettes รฉtatiques en tรฉmoigne. Dโaprรจs le ministรจre de lโAgriculture, de lโรฉlevage et de la pรชche, lโagriculture fournit aujourdโhui 29 % du produit national brut et assure 20 % des exportations. Le dynamisme des paysans ร sโassocier pour bรฉnรฉficier dโun programme ou dโun financement y est pour beaucoup. Les projets ont rรฉussi ร enseigner plusieurs techniques pouvant amรฉliorer la productivitรฉ des terres et lโimportance de la conformitรฉ des produits aux normes internationales. Toutefois, la vulgarisation des techniques devrait รชtre mieux organisรฉe. En effet, dans beaucoup de cas, les agriculteurs reviennent aux habitudes traditionnelles quelques mois aprรจs le dรฉpart du projet.
Il en est de mรชme pour les organisations paysannes. Nombreuses dโentre elles ne parviennent pas ร sโen sortir, une fois devenues autonomes. Bref, lโEtat devrait mettre en place des structures de suivi et dโencadrement accessibles aux agriculteurs, pour pรฉrenniser les efforts accomplis. Actuellement, plusieurs CSA (Centre de Service) sont dรฉjร installรฉs dans plusieurs Rรฉgions de Madagascar, mais ils ne sont pas encore tous fonctionnels pour les paysans. Lโobjectif de cette structure est de fournir des appuis aux paysans (sur les diffรฉrentes techniques agricoles et dโรฉlevages, le fonctionnement des associations paysannes,โฆ) et aussi dโassister les paysans pour dรฉvelopper leur productivitรฉ et leur production pour atteindre une meilleure place en tant quโexportateur de produits agricoles.
Cafรฉ biologique
ย ย ย ย ย ย ย ย Actuellement, lโagriculture biologique est devenue une agriculture ร la mode et classรฉe comme ayant une qualitรฉ supรฉrieure. Partout dans le monde, les consommateurs s’intรฉressent de plus en plus aux avantages de l’agriculture biologique en tant que systรจme agricole durable. Le produit biologique est un produit dโorigine agricole qui ne contient pas dโรฉlรฉment chimique de synthรจse. Lโagriculture biologique utilise peu d’intrants, favorise la prรฉservation des ressources naturelles et la biodiversitรฉ, bref la protection de lโenvironnement. Elle peut รชtre appelรฉe agriculture naturelle comme la pratiquait nos ancรชtres avant lโapparition de lโagriculture industrielle et de lโindustrie agroalimentaire. De ce fait, le cafรฉ biologique existe aussi, la vraie diffรฉrence : cโest quโelle nโutilise pas de produit chimique sur les cafรฉiers, mais la pratique culturale est la mรชme. Comme les autres produits biologiques, le cafรฉ certifiรฉ biologique se vend ร un prix plus รฉlevรฉ par rapport aux autres. Cโest parce que les consommateurs s’intรฉressent ร la contribution de l’agriculture biologique au dรฉveloppement รฉconomique des communautรฉs rurales.
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
METHODOLOGIE
Partie 1 : PRESENTATION GENERALE
I- FILIERE CAFE A MADAGASCAR
1- Gรฉnรฉralitรฉs
2- Prรฉsentation du cafรฉier
3- La production de cafรฉ ร Madagascar
4- La commercialisation du cafรฉ ร Madagascar
II- DESCRIPTION DU PROJET
1- Dรฉfinitions
2- Principaux types de projets
3- Prรฉsentation du CNCC
4- Lieu dโintervention du projet
5- Missions du projet
6- Objectifs du projet
7- Description des activitรฉs du projet
7-1 Appui ร l’organisation de marchรฉ
7-2 Appui ร lโamรฉlioration de la qualitรฉ des cafรฉs produite
7-3 Appui ร lโaugmentation de la productivitรฉ et de la production
8- Rรฉsultats attendus
9- Groupes cibles et bรฉnรฉficiaires finaux
10- Cadre logique
III- LES CRITERES DโEVALUATIONS ET DโETUDES DโIMPACT
1- Les diffรฉrents critรจres dโรฉvaluation
1-1 Dรฉfinition de lโรฉvaluation
1-2 Objectifs
1-3 Opportunitรฉs dโรฉvaluation
1-4 Critรจres dโรฉvaluation
2- Les critรจres dโimpacts
2-1 Dรฉfinitions
2-2 Les critรจres dโimpact
Conclusion de la premiรจre partie
Partie 2 : EVALUATION ET ETUDES DโIMPACT : ANALYSES
IV- ANALYSE SUR LโEVALUATION DU PROJET
1- Evaluation de la pertinence
2- Evaluation de lโefficacitรฉ du projet
3- Evaluation de la Viabilitรฉ
V- ANALYSE DE LโIMPACT DU PROJET
1- Effets attendus du projet et hypothรจses
2- Evolution du contexte du projet au cours de lโexรฉcution
3- Constats gรฉnรฉraux aprรจs le projet
4- Effets sur l’environnement
5- Apprรฉciation de lโimpact et durabilitรฉ
6- Effet sur les revenus et les conditions de vie des producteurs
6-1 Hypothรจses
6-2 Compte dโexploitation familiale
7- Cafรฉ, facteur de dรฉveloppement รฉconomique
8- Cafรฉ et commerce รฉquitable
9- Cafรฉ biologique
VI- RECOMMANDATIONS
Conclusion de la deuxiรจme partie
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet