LA DEMOGRAPHIE
La démographie est, d’après le dictionnaire démographique multilingue des Nations Unies (New York 1958), est « une science ayant pour objet l’étude des populations humaines, et traitant de leur dimension de leur structure de leur évolution et de leurs caractères généraux envisagés principalement d’un point de vue quantitatif». Les phénomènes démographiques regroupent la nuptialité, la divortialité, les migrations (intérieures et internationales),………..
Les facteurs démographiques qui se trouvent à l’origine de l’accroissement de la population par le biais d’un taux élevé de fécondité qui, non seulement, engendre un état défectueux sur la santé de la mère et de l’enfant donc sur le bien être en général de la population mais aussi et surtout, entrave la participation de la femme à la vie active. En outre, la mortalité ainsi que la fécondité élevée constituent un obstacle majeur à la productivité du travailleur car non seulement la perte d’un actif constitue un solde négatif au point de vue économique, mais aussi un état sanitaire déficitaire suppose également un faible productivité et des dépenses de plus en plus énormes difficiles à supporter par les actifs. Quant aux migrations internes ou exode rural dans le cadre de l’étude, elles semblent être la cause principale de l’explosion du chômage urbain du fait du manque de formation et de compétences nécessaires des ruraux au travail salarié du secteur moderne, d’une part et de l’insuffisance des occasions d’emplois dans le secteur non structuré, d’autre part.
On a donc vu que la démographie joue un rôle très important dans le développement de l’humanité en général et toute transformation de taille survenue dans un pays donné porte toujours la trace indélébile des phénomènes démographiques. La recherche que nous avons menée sur terrain nous permet donc de dresser un constat de la situation démographique de la région. Ensuite, nous allons aborder le phénomène d’immigration qui tient une place importante dans l’activité de la zone et dans les hautes terres en particulier. Enfin, en traitant toujours des problèmes démographiques, il est indiscutablement intéressant de parler de la planification familiale.
CONSTAT
AU NIVEAU NATIONAL
La pauvreté rurale est une réalité qui affecte malheureusement les pays du tiers-monde. Il est indiscutablement vrai que la pauvreté est présente aussi en milieu urbain et concerne bon nombre d’individus. Mais la proportion en milieu rural est plus dramatique et mérite d’être examinée plus profondément. La misère rurale en Afrique et à Madagascar en particulier où le monde rural représente près de 79% de la population (source : rapport mondial sur le développement humain ; un pacte entre les pays pour vaincre la pauvreté humaine, PNUD 2003) est devenue scandaleuse non seulement parce que la faim, la maladie et la mort, qui pourraient être évitées, sont intolérables, mais aussi et surtout parce qu’elles côtoient l’abondance.
Les plus démunis doivent s’entraider eux même ; dit-on ; mais bloqués comme ils le sont, ils ne peuvent souvent rien entreprendre. Pour qu’ils y arrivent, il faut que des intervenants extérieurs ou « outsiders » dotés de pouvoir et de moyens et dont la plupart ne sont ni ruraux ni pauvres, en prennent l’initiative.
Une question se pose automatiquement pourquoi la société paysanne n’éprouve aucune réelle évolution malgré les centaines de milliards consacrés au développement rural par les gouvernements successifs ? Est-ce la situation rurale elle-même qui est « inchangeable » ? Les vrais problèmes ne sont-ils pas encore identifiés ? Où est ce que la majeure partie du financement n’arrive pas à la destination prévue ? Il est plutôt difficile de répondre à ces questions sans avoir des preuves tangibles pour étayer les faits. Mais on peut néanmoins constater une sorte de « délaissement » au détriment du monde rural et qui peut s’expliquer de différentes manières :
D’abord la distance, aggravée par le mauvais état des routes et les difficultés de transport peut être la cause de cette insouciance. Mais le choix délibéré des intervenants extérieurs qui choisissent leurs activités, l’endroit où ils interviendront, ce qu’ils y verront et ceux avec qui ils parleront constitue une deuxième explication. Ainsi, ces individus ont leurs propres intérêts, leurs préférences et leurs préjugés, leur façon de rationaliser, leur manière d’expliquer ou de rejeter ce qui est par trop discordant ou pénible. L’égoïsme est une force puissante. « La charité commence par soi même » est un bon alibi, et il est normal de s’intéresser d’abord aux siens.
IMPACT DE LA POUSSE DEMOGRAPHIQUE DANS LA REGION D’ANOSY AVARATRA
D’après la recherche qu’on a effectuée sur terrain, la poussée démographique dans celte région est le résultat de différents facteurs mais le plus important c’est la mentalité typiquement malagasy. Ainsi, nul ne peut nier l’attachement des malgaches à leurs progénitures. Sans enfant est presque inadmissible dans la société malagasy. Cette mentalité combinée avec l’idéologie chrétienne expliquent logiquement la réticence des Malgaches surtout les ruraux à tous procédés contraceptifs et impliquent la forte natalité enregistrée dans le milieu rural. Donc, même si Anosy Avaratra ne se situe qu’à treize kilomètres de la capitale, la majorité des interviewés ont conservé cette pratique et ne font rien pour freiner cette croissance. Mais en plus de ça, le « retour aux sources » joue un rôle non négligeable dans la hausse du nombre de la population. En effet, beaucoup des gens originaires de la région ont décidé de revenir soit au moment de leur retraite soit après y avoir construit des maisons. Le dernier recensement effectué récemment notamment avant l’élection municipale de novembre 2003 a donné le chiffre de 2484 habitants pour le fokontany d’Anosy Avaratra avec seulement une superficie de 1 km2 .Cette densité nous parait alarmiste puisqu’il est pratiquement impossible à un tel effectif de se nourrir exclusivement des travaux de l’agriculture. Or le nombre des agriculteurs dans le fokontany d’Anosy Avaratra est estimé à 1370 personnes.
On a donc constaté un surpeuplement massif au niveau de du fokontany d’Anosy Avaratra. Le rendement rizicole annuel d’environ 150 tonnes par an ne pourra jamais satisfaire les besoins des ménages locaux en ce sens que la moyenne nationale de consommation de riz par personne est estimée à 107 kg/an .
Donc, en réalité, le nombre élevé de la population n’influe en rien sur la production agricole puisque :
• La disponibilité en terre est limitée par la faiblesse de la superficie cultivable ; Les techniques culturales appliquées dans la région n’impliquent pas le rendement voulu d’où l’insuffisance incessante des besoins alimentaires qui pousse les paysans à trouver d’autres activités génératrices de revenu.
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Table des matières
Introduction
Matériel et méthode
Schéma de l’étude
Critères d’inclusions
Données recueillies
Analyse statistique
Résultats
Discussion
Conclusion
Biblioographie
Tableaux
Annexes