Actuellement, le nouveau maître mot à la mode, des politiciens aux citoyens en passant par les travailleurs et les investisseurs et qui a été véhiculé par la presse, est le développement rapide et durable. La question qui se pose souvent est de savoir comment procéder pour parvenir à ce développement rapide et durable ? La réponse à cette question n’est pas assez claire pour dissiper le flou. Pour atteindre ce « slogan », on va développer, exploiter les ressources qui existent dans chaque région. L’explosion démographique à Madagascar a entraîné progressivement un déficit de l’ensemble des produits alimentaires de base dont ceux d’origine animale, exigeant des solutions urgentes. Les besoins minima, de l’ordre de 28kg par tête et par an, n’étaient pas atteints et la consommation moyenne ne cesse de décliner au fur et à mesure. Cette situation est aggravée par le ravage, depuis récemment, des différentes épidémies telles que la peste porcine africaine, la maladie de techen, le « barika » et le charbon de volailles et bestiaux locaux.
Pour augmenter la production qui, malheureusement n’arrive plus à combler les besoins, des actions ont déjà été menées dans les filières qui sont encore loin d’être touchées par ce fléau. Pour ne citer que les projets entrepris avec les ONG (Organismes non gouvernementaux) et les bailleurs étrangers dans le domaine piscicole. Cependant, la population malgache reste toujours une caste en proie de la malnutrition. En effet, parmi la consommation de protéine animale de 20kg par habitant et par an, 5kg seulement sont d’origine halieutique. Or, le pays dispose encore d’un important potentiel halieutique et de ressources biologiques très diverses qui permettent de réduire à court et à moyen terme la carence constatée. Ainsi, il s’avère désormais indispensable d’intensifier et de multiplier des opérations similaires dans les zones à vocation piscicole.
Présentation succincte de la zone et rappel sur la filière piscicole
Description du milieu
Climat
Le climat est caractérisé par trois saisons bien distinctes :
– la saison humide ouvre les mois de novembre et décembre
– la saison per-humide s’intercale entre le mois de janvier jusqu’au mois de mars
– la saison sèche est bien marquée du mois de mai au mois d’Octobre .
Milieu humain
La population est composée essentiellement de différentes ethnies telles que : Betsileo, Merina, etc. Qui sont en général des agriculteurs, des exportateurs et des éleveurs. On constate donc que cette zone est une zone d’immigration.
Activités économiques
En général, l’activité principale dans ce district est la culture de riz, irriguée ou pluviale ; et l’élevage bovin. L’activité secondaire est l’élevage à cycle court avec un faible taux tel que l’élevage porcin et l’élevage avicole.
Notion de la pisciculture
La pisciculture consiste à faire l’élevage de poisson d’eau douce dans un étang ou bassin en terre, en respectant des normes d’élevage requises tant sur le plan technique de la production que celui de la construction de l’étang ou bassin où vivent les poissons.
Historique de la pisciculture à Madagascar
La pisciculture à Madagascar est une technique d’introduction récente qui a connu ses premiers balbutiements vers la phase coloniale. L’introduction de diverses espèces en vue de remplacer les espèces autochtones de faible performance et l’implantation des stations piscicoles étatiques en font preuve. Malgré son caractère familial, un développement remarquable de la filière a eu lieu jusqu’en 1960, pendant lequel on a recensé plus de quatre vingts étangs de grossissement. Cependant, beaucoup de problèmes se sont posés et ont freiné cet assaut dont les principaux sont :
– l’insuffisance des alevins pour empoissonner les étangs et les rizières
– le manque d’encadrement technique des pratiquants.
D’où, le déclin de la pisciculture de 1960 à 1979, l’activité piscicole presque non prioritaire, était une activité en état de sommeil, les stations étaient presque toutes en veilleuse.
Ce n’est que vers l’année 1980 que l’activité a commencé à redémarrer, grâce à la réalisation des différents programmes de développement financés par les bailleurs étrangers d’une part et le désengagement de l’Etat en matière de production d’alevins : location-gérance des stations étatiques, la privatisation de la production d’alevins (210 producteurs privés d’alevins pour l’année 2003 et environ une production de 8 millions d’alevins pour la campagne 2003-2004), d’autre part. Et actuellement, la politique de développement de l’aquaculture continentale malgache consiste, grâce au potentiel naturel :
– 1500km² à 1600km² de plans d’eau naturels favorables à la pisciculture en cage et/ou en enclos ;
– 1750km² à 20000km² de rizières irriguées dont 340km² propices à la rizipisciculture pour lesquels 15km² sont empoissonnés ;
– 20km² de surface à bonne maîtrise d’eau aménageable en étang pour lesquels 4km² sont empoissonnés.
Grâce également à l’existence de marché potentiel tel la demande d’alevins allant jusqu’à 95 millions dont 85 millions pour la rizipisciculture et 10 millions pour la pisciculture en étang, et enfin grâce à la demande en poissons marchands qui s’élève à 1450 tonnes de 2004 à 2007 (augmentation de la production par rapport à celle de 2001 avec une consommation de 6kg/tête/an), au développement de la pisciculture commerciale plutôt tournée vers le marché extérieur (marché américain et dans la zone de l’Océan Indien). De par cette politique, on cherche à augmenter les recettes en devises, participer à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, améliorer le revenu et les conditions de vie des petits aquaculteurs, et créer des emplois.
Types de pisciculture rencontrés à Madagascar
a- La pisciculture familiale : c’est celle qui est pratiquée par les paysans en petits étangs individuels, recouvrant 50m² ou au plus 10 à 20 ares.
b- La pisciculture commerciale : elle est pratiquée de façon intensive pour la production régulière de poissons de taille marchande pour la vente.
c- La pisciculture de recherche : elle est pratiquée dans des stations dotées de la gamme complète d’étangs requis pour l’expérimentation.
d- La pisciculture pour repeuplement : elle a pour but la production d’alevins en vue de peupler de nouveaux étangs ou de repeupler ou empoissonner des lacs et des cours d’eau.
Caractéristiques du projet
Forme juridique de la société
Le code de commerce malgache dispose que la loi reconnaît trois espèces de société commerciale : la société de personnes (Société en nom collectif, société en commandité simple), la société de capitaux (Société en commandite par action, société par action) et la société à responsabilité limitée. Nous espérons que cette dernière nous procure plus d’opportunité pour les raisons suivantes :
– Les apports en numéraire ou en nature doivent être intégralement libérés dès la constitution de la société afin de protéger les tiers
– Le nombre des associés ne peut être inférieur à 2 et supérieur à 50
– Les futurs associés devraient se connaître
– La responsabilité de tous les associés est limitée au montant de leurs apports.
Secteur d’activité de la Société
La nécessité de classification des entreprises est d’ordre économique. De ce fait, les activités d’une entreprise doivent être identifiables pour qu’on puisse les regrouper dans les différents secteurs de l’économie nationale. Comme la société fait appel à la ressource naturelle (élevage), elle fait donc partie du secteur primaire.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : IDENTIFICATION DU PROJET
Chapitre I : PRÉSENTATION DU PROJET
Section I : Présentation succincte de la zone et rappel sur la filière piscicole
Section II : Caractéristique du projet
Chapitre II : ETUDE DE MARCHE
Section I : Analyse de la demande
Section II : Analyse de l’offre
Section III: Comparaison de l’offre et de la demande
Section IV : Marketing et la stratégie marketing à adopter
Chapitre III : THEORIE GENERAL SUR LES OUTILS ET LES CRITERE D’EVALUATION
Section I : Les outils d’évaluation
Section II : Les critères d’évaluation du projet
DEUXIEME PARTIE : CONDUITE DU PROJET
Chapitre I : LES ÉLÉMENTS DE BASE DE LA PISCICULTURE
Section I : L’eau
Section II : Le sol
Section III : Choix du site
Section IV: Choix de l’espèce
Chapitre II : TECHNIQUE DE PRODUCTION ET PRODUCTION ENVISAGÉE
Section I : Aperçu général sur l’espèce Oreochromis niloticus
Section II : Schéma de l’exploitation
Section III : Cahier de charge zootechnique
Section IV : Production envisagée
Chapitre III : ETUDE ORGANISATIONNELLE
Section I : Organisation des ressources
Section II : Facteurs clés de réussite
Section III : Calendrier de réalisation
TROISIEME PARTIE : ETUDE FINANCIERE DU PROJET SELON LE PLAN COMPTABLE 1987
Chapitre I : LES INVESTISSEMENTS ET LES COMPTES DE GESTION
Section I : Nature et coûts des investissements
Section II : Fonds de roulement initial
Section III : Plan de financement
Section IV : Le remboursement des dettes
Section V : Les comptes de gestion
Chapitre II : ANALYSE DE LA RENTABILITÉ ET ÉTUDE DE FAISABILITÉ
Section I : Compte de résultat prévisionnel
Section II : Plan de trésorerie
Section III : Bilan prévisionnel
Chapitre III : EVALUATION DU PROJET
Section I : Evaluation économique
Section II : Evaluation financière
Section III : Evaluation sociale du projet
CONCLUSION-GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES