L’artisanat est un secteur porteur pour l’économie de Madagascar. Il contribue à 15% du PIB et regroupe plus de 1 800 000 d’artisans, soit environ le huitième de la population malgache. Caractérisé par un besoin peu élevé d’investissement, ce secteur d’un potentiel d’exportation immense avec d’importants avantages comparatifs : 80% d’alphabétisés, main d’œuvre talentueuse, abondante et peu coûteuse. Il est également favorable à la grande diversité et la facilité d’accès d’exploitation des matières premières.
Cependant, plus des deux tiers des artisans malgaches se trouvent dans une situation pré instable, et représentent la couche défavorisée du secteur.
Le secteur de l’artisanat touche un nombre important de personnes, mais reste diffus en termes de visibilité. Aussi, la réduction du degré d’enclavement des producteurs, des régions et des filières se fait à travers une clarification du cadre institutionnel et une rédifinition du rôle des acteurs ( secteurs publics et privé, la société civile, les ONG nationales et internationales, et les bailleurs de fonds). Cela pourrait passer par la réforme d’institutions existantes comme le CENAM, par un appui institutionnel eux chambres des Métiers et par une répartition des taches avec le Chambres de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture (CCIAA), sans pour autant nécessiter une modification du cadre réglementaire.
Cette intégration vise surtout à rapprocher les acteurs représentant les différentes étapes de la chaînes dans chaque filière. Elle limite aussi la dispersion des acteurs oeuvrant dans les différentes filières, par le biais de salons ou foires professionnels, organisés de façon régulière. La croissance à base élargie est l’un des axes préconisés par la Politique Générale de l’Etat, s’inscrivant dans les tâches assignées au Ministère de l’Industrialisation, du Commerce Développement du Secteur Privé, le développement de l’Artisanat est une des stratégies répondant à la Vision pour Madagascar et ses régions : “ Madagascar naturellement ”. “Pépinière d’entreprise ”, l’artisanat contribue à l’augmentation de l’investissement privé. Il permet d’augmenter l’exportation tout en engendrant de la valeur ajoutée eux produits primaires.
PRESENTATION DU PROJET
Une étude économique approfondie sur la base de données statistiques complètes devrait permettre de mesurer l’importance du secteur dans la production nationale, notamment en termes de valeur ajoutée et de valider ces estimations afin d’orienter la politique de développement de l’artisanat en tant que secteur productif et secteur d’exploitation à part entière, et également la politique d’industrialisation des activités qui peuvent évoluer dans ce sens, mais qui sont aujourd’hui encore à un stade artisanal.
Mais quelle que soit la contribution de l’artisanat à l’économie malgache (marginale selon les économistes de l’INSTAT , ce secteur reste essentiel dans le cadre d’une politique de réduction de la pauvreté car il touche une population importante, notamment dans les zones rurales, ancrée dans les systèmes de production traditionnelle et le secteur informel. En effet, l’artisanat tel que définir par les textes en vigueur se repartit entre plusieurs filières regroupant plusieurs métiers . Les métiers d’artisans forment ainsi trois groupes principaux :
– les métiers se focalisant sur l’artisanat utilitaire comme la fabrication de meuble, la taille de pierres de construction, la confection de vêtements, la fabrication de briques et de tuiles, la confection de paniers, les activités de boulangerie et de confiserie, la fabrication de savons ou de bougie, la fabrication d’instruments de musique, etc.
– les métiers se focalisant sur l’artisanat d’art comme la marqueterie et la sculpture, la ferronnerie, l’orfèvrerie et la lapidairerie, la broderie, la tapisserie, la poterie, le travail de la corne de zébu et du nacre des coquillages, la parfumerie, etc.
– les prestataires de services ou “ petit métiers ” comme les mécaniciens, les bijoutiers, les couturières, les plombiers, les électriciens, les cordonniers, les coiffeurs, les photographes, les horlogers, les réparateurs de pianos, etc.
L’environnement économique et social
La vannerie est un métier en pleine activité dans toute l’île, du moins dans les régions où la présente étude a puisé des informations à la fois qualitatives et quantitatives.
L’environnement économique
D’après les données collectées directement auprès des vanniers de l’axe ANTANANARIVO, ANTSIRABE, AMBOSITRA, FIANARANTSOA et de ceux de TOAMASINA FOULPOINTEFENERIVE EST, on constate une forte majorité d’artisans individuels assistés de 1 à 4 aides familiaux gratuits près de 57,5% des cas. Les producteurs structurés en ce que nous appellerons “ unités artisanales ”, où l’on trouve parfois jusqu’à 6 tâcherons occasionnels ou 10 tâcherons permanents, voire 1 à 2 salariés, représentent 27,5% de notre échantillon. Et les “ entreprises artisanales ”, nom par lequel nous désignerons les unités qui emploient parfois jusqu’à une quarantaine de tâcherons occasionnels ou une cinquantaine de tâcherons permanents dans une même structure, représentent 15% de notre population d’enquête.
On peut donc dire que le sous-secteur vannerie a sa place dans le secteur artisanal et donc dans l’économie en général si on en juge par sa vivacité à travers l’existence d’un potentiel de main d’œuvre et la possibilité de créer des unités de la taille d’une petite entreprise.
En effet, les articles de haut de gamme que produisent les vanneries des entreprises artisanales, de quelques unités artisanales et même de certains artisans individuels, n’arrivent pas à satisfaire la demande actuelle. La commercialisation locale et à l’exportation de ces produits est généralement assurée par l’entrepreneur. Toutefois, d’autres circuits comme la vente aux revendeurs exportateurs ou aux revendeurs en province existent aussi. Notons au passage qu’il y a une division nette des vanniers en deux catégories : ceux qui produisent du haut de gamme et ceux qui fabriquent de bas de gamme.
Si dans la catégorie bas de gamme, les producteurs se plaignent de la faiblesse de la valeur ajoutée dans ce secteur, en revanche, ceux qui produisent des articles de haut de gamme y trouvent leur compte. La marge courante appliquée varie de 27% à 120% selon les types de produits.
Enfin, on retrouve dans la vannerie presque toutes les grandes portes des fonctions identifiées dans le secteur artisanal. En effet, les échanges de biens et services entre les hommes passent par les fournisseurs de matières d’œuvre, les transporteurs, les producteurs, les revendeurs et les consommateurs. La spécificité de la vannerie réside dans le fait que l’approvisionnement peut aller de la gratuité de la matière de base, cas des collectes directes, à l’achat en grosse quantité pouvant équivaloir à 1 an de stock pour certaines unités. Sur le plan production, on constate une nette différence au niveau organisationnel entre les producteurs individuels d’une part, et les unités des entreprises artisanales d’autre part. la polyvalence complète sont généralisées chez les producteurs individuels. La polyvalence peut se retrouver chez les unités et entreprises artisanales où l’on trouve aussi une division complète du travail pour certains cas.
Sur le plan commercialisation, on remarque qu’il y a deux couples produits marché. Le premier est celui des produits de bas de gamme et des consommateurs nationaux en majorité issus de la classe populaire. Le second est celui des produits de haut de gamme et des consommateurs issu de la classe aisée, à haut revenu, locaux ou à l’extérieur.
Pour terminer, nous avons classé les produits en haut ou bas de gamme selon certains critères comme la qualité, le design et le prix de vente. Sont classés haut de gamme les articles de bonnes fabrication et finition ayant un design original ou recherché, marquant la créativité et l’originalité. Ce sont surtout des produits de mode avant d’être utilitaires ou décoratifs. Alors, les produits de bas de gamme sont de basse ou moyenne qualité sans créativité et design, répétitif, leurs prix sont dérisoires comparés à ceux des produits haut de gamme.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première PARTIE : IDENTIFICATION DU PROJET
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROJET
Section 1 : Environnement économique et social
Section 2 : L’unité de collecte et d’exportation des produits en raphia
CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE
Section 1 : Analyse de la demande
Section 2 : Analyse de l’offre
Section 3 : Analyse de la concurrence
CHAPITRE III : ETUDE MARKETING DU PROJET
Section 1 : Stratégie marketing adoptée
Section 2 : Politique marketing
Deuxième PARTIE : ETUDE DE FAISABILITE
CHAPITRE I : ETUDE TECHNIQUE DU PROJET
Section 1 : matériels d’exploitation
Section 2 : Technique de réalisation
CHAPITRE II : CAPACITE DE PRODUCTION
Section 1 : Capacité de production
Section 2 : Aspects qualitatifs et quantitatifs de la production
CHAPITRE III : APPROCHE STRATEGIQUE ET ORGANISATIONNELLE
Section 1 : organigramme
Section 2 : Organisation du travail
Section 3 : Chronogramme
Troisième PARTIE : ETUDE FINACIERE ET EVALUATION
CHAPITRE I : COUT DES INVESTISSEMENTS ET FINANCEMENT
Section 1 : Coût des investissements
Section 2 : Coût du financement
CHAPITRE II : PREVISIONS FINANCIERES
Section 1 : comptes de gestion
Section 2 : compte de résultat prévisionnel
CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET
Section 1 : Evaluation financière
Section 2 : Evaluation sociale et économique
Section 3 : Cadre logique du projet
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES