Le contexte mondial met en exergue l’aggravation de la situation des pays pauvres très endettés, les recherches de nouvelles technologies s’orientent en vue d’éradiquer la pauvreté ou du moins d’en réduire le taux. D’une manière générale, l’actuel gouvernement malgache offre des appuis sur le plan agriculture et industriel, Madagascar possède beaucoup de potentialité agroalimentaire : le riz, la tomate, les légumes, manioc, mais,… D’autres potentialités ont été déjà exploitées depuis la colonisation mais ont été délaissées au profit des importations tel est le cas de l’arachide et de ses dérivés. Ce délaissement est aussi causé par l’impossibilité pour les paysans d’investir dans une quelconque filière faute de ressources financières. La priorité des priorités reste donc la lutte contre la pauvreté. Dans cette démarche, l’Etat malgache encourage le développement des secteurs ou métier à forte potentialité de création d’emplois. En effet, la pauvreté est jugée comme conséquence de l’insuffisance de revenu dont la principale source est l’emploi productif. L’identification des secteurs potentiels figure parmi les préoccupations de l’OMEF. Dans le cadre de ses attributions, « L’OBSERVATOIRE MALGACHE DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE ET ENTREPRENEURIALE » a mené une étude sur les secteurs porteurs dans le District de Soavinandriana Itasy. En effet, ce district possède d’énormes potentialités qui n’attendent qu’à être développées à travers les différents secteurs et les filières. Dans le cadre de notre formation en DESS en économie, nous nous sommes proposés à mener une analyse spécifique : « PROMOTION D’EMPLOIS PRODUCTIFS ET VALORISATION DES FILIERES AGRO INDUSTRIELLES POUR LE DEVELOPPEMENT DU DISTRICT SOAVINANDRIANA ITASY ».En effet, beaucoup d’études ont été faites sur les filières agro industrielles, mais notre étude vise essentiellement à valoriser les ressources naturelles existantes dans la localité où sera implanté notre projet. L’objectif de notre étude n’est pas de reprendre ces écrits. Nous nous focaliserons davantage sur la création d’emplois productifs dans le cadre d’un développement local.
NOTION DE DÉVELOPPEMENT ET DE LOCAL
NOTION DE DÉVELOPPEMENT
Au-delà de sa dimension économique, sociale, culturelle, spatiale et durable, le développement est souvent interprété comme un processus de transformation qui accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce processus est étroitement lié au concept de progrès. Le développement est un processus émergent, endogène. Il est celui qui émerge des initiatives et du dynamisme des communautés locales. Il valorise parfois des pratiques très imaginatives, les ressources humaines, financières et matérielles locales et, il suscite des comportements novateurs axés sur la prise en charge, la créativité et l’esprit d’entreprise . Entre autres, il valorisera l’entrepreneurship et les PME locales privées ou collectives comme sources de création d’emplois, l’adoption d’une démarche entrepreneuriale de la part des principaux intéressés et l’adoption résolue du partenariat pour mobiliser les énergies et les ressources. En mettant l’accent sur l’autonomie, la créativité et la solidarité, le développement local implique un changement dans la culture du développement.
NOTION DE LOCAL
Elle repose sur la notion de territoire, et les polémiques sur l’échelle de pertinence d’un territoire sont riches, car elles ont plusieurs entrées :
– le découpage administratif,
– l’appartenance identitaire, qui peut entrer en conflit avec « l’espace vécu »
– le champ d’action, autour d’une coalition d’acteurs du développement
– le système ouvert, qui porte à dire que « l’action ne s’exerce pas sur le territoire, elle le crée ».
DÉFINITION DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
Cette expression » développement local » utilisée depuis quelques décennies en Europe (France, Italie, etc.), est d’un usage récent en Afrique Noire et à Madagascar, usage largement impulsé du Nord, qui tend à supplanter celle de » gestion de terroirs » sans qu’il s’agisse en tout point de la même réalité. Le couplage des deux termes » développement » et » local » appelle l’articulation de deux caractéristiques essentielles : la durée qui doit marquer toute démarche de développement, et l’espace, c’est-à-dire le territoire local concerné par cette démarche. Il existe une multitude de définition accordée au développement local, suivant le domaine de préoccupation de son auteur, entre autres : » une intervention structurée, organisée, à visée globale et continue dans un processus de changement des sociétés locales en proie à des déstructurations et des restructurations « .
« C’est une démarche volontaire d’acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l’avenir de leur territoire. Cela en perspective avec d’autres niveaux d’administration et d’autres échelons politiques de la nation. C’est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système en relation avec d’autres systèmes et d’autres acteurs. Les acteurs œuvrant à l’amélioration des conditions de vie de leur territoire, ce qui passe, notamment, par le développement et l’emploi. » « Le développement local est la contribution qu’un petit territoire apporte au mouvement général du développement, en termes de plus-value économique, sociale, culturelle, spatiale. C’est un produit de nature globale instrumenté par le projet de territoire d’une équipe, articulé autour d’initiatives économiques et écologiques. »
EMPLOIS FACTEUR DE DÉVELOPPEMENT
Le développement peut se définir comme un processus de maîtrise des ressources en vue de la création de richesse (surplus, croissance), facteur de réduction et à terme d’éradication de la pauvreté. Cette création ne peut se faire, cependant, que lorsque l’emploi est productif. Pour cela, il faut une maitrise du processus de production. Ceci nécessite une appropriation de la technique et de la technologie donc l’importance de la formation.
PROMOTION D’EMPLOIS PRODUCTIFS AU DÉVELOPPEMENT LOCAL
Le développement local est l’expression de la solidarité locale, créatrice de nouvelles relations sociales et valorisant les richesses locales. Cette solidarité locale se manifeste par un grand souci d’avancer, une envie forte de s’en sortir de la population locale. Le processus de changements de sociétés locales dans le cadre d’un développement local est donc une intervention a visée globale et continue. La promotion d’emplois productifs entre dans ce processus en augmentant le bien être de la population par le biais de création d’emplois a la fois décents et productifs. Il est à souligner que cette promotion ne se traduit pas seulement en termes de quantité mais surtout en qualité. En effet, à Madagascar, l’informel prédomine quand on parle de création d’emplois, les emplois formels ne représentent que 10 à 13% des travailleurs. La plupart des actifs sont ainsi mal rémunérés ou travaillent à temps réduit entraînant une faible productivité : on parle de notion de sous emploi. Pour remédier a cela, la promotion d’emplois productifs dans un secteur permettra d’augmenter la productivité et l’accroissement des revenus de la population locale. Cet accroissement amènera à son tour une augmentation de l’épargne qui pourra amener à un investissement au niveau de localités. Néanmoins, cette promotion doit prendre en compte les richesses locales. Elle doit non seulement valoriser mais aussi préserver les richesses de la localité dans toutes ses formes : socio culturelle, environnementale et humaine. La politique de l’emploi par l’intermédiaire de la promotion de l’emploi décent et productif s’inscrit donc dans le concept de développement local en identifiant les secteurs porteurs d’une localité pouvant tirer vers le haut la création d’emplois.
STRATÉGIES DE PROMOTION D’EMPLOI
La stratégie de promotion de l’emploi s’articule autour d’un certain nombre d’actions consistant à favoriser la libre entreprise, la promotion de la formation professionnelle, l’ouverture des institutions éducatives sur l’environnement et les entreprises économiques, le renforcement du dialogue social, le développement de nouveaux secteurs de travail et d’emploi, la consécration du principe d’égalité des chances pour les demandeurs d’emploi et la création du Fonds National de l’Emploi. Le gouvernement malgache par l’intermédiaire du Ministère en charge de l’emploi focalise sa mission sur la promotion d’un environnement favorable à la création d’emplois.
POLITIQUE NATIONALE DE L’EMPLOI (PNE)
La Politique Nationale de l’emploi, basée sur un partenariat tripartite Etat Secteur privé Collectivités locales, s’inspire de nos valeurs nationales de solidarité et d’éthique du travail, des idéaux de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et prend également en compte les impératifs de la mondialisation, de l’intégration sous-régionale et de la décentralisation de l’économie.
OBJECTIFS ET AXES PRIORITAIRES DE LA PNE
La PNE a pour principal objectif l’insertion des jeunes sans emploi dans la vie active et la professionnalisation des femmes opérant dans le secteur informel de production. Le programme a comme principal objectif la création d’emplois formels notamment par l’insertion des jeunes sans emploi dans la vie active et la professionnalisation des femmes opérant dans le secteur informel de production. Dans cette perspective, l’objectif global que se fixe à long terme la PNE demeure la réalisation du plein emploi et, à court et moyen termes, la réduction du chômage, du sousemploi, de la pauvreté et de l’exclusion. La reconnaissance de la prééminence de l’emploi dans la réduction de la pauvreté et les inégalités amène le pays à définir la promotion de l’emploi parmi ses priorités ; le Programme National de Soutien à l’Emploi (PNSE) accompagne la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) dans l’application du MAP.
Elle consiste à :
– Favoriser un environnement propice à la croissance, à l’investissement et à l’emploi.
– Appuyer le secteur privé.
– Améliorer l’accès des travailleurs du secteur informel et du secteur rural à l’éducation et à la formation professionnelle pour une meilleure productivité.
– Développer les activités génératrices de revenus.
– Assurer l’accès des groupes sociaux sensibles au marché de l’emploi.
– Renforcer le partenariat entre l’Etat, les travailleurs.
Les axes prioritaires sont les suivants:
– Le développement des vecteurs de l’emploi.
– La mise en place d’un système d’accès au développement des investissements et aux ressources productives et services sociaux de base et valorisation des technologies profitables à l’emploi.
– L’amélioration de l’environnement législatif, institutionnel, organisationnel, et social de l’emploi.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I. CONTEXTE GENERAL
Chapitre I. Contexte théorique
SECTION 1. THÉORIE ET CONCEPT DE DÉVELOPPEMENT
SECTION 2. PROMOTION D’EMPLOIS PRODUCTIFS AU DÉVELOPPEMENT LOCAL
Chapitre II. Situation socio économique du District de Soavinandriana Itasy
SECTION 1. SITUATION DE L’EMPLOI DANS LA RÉGION ITASY
SECTION 2. CHÔMAGE
SECTION 3. CONTEXTE PHYSIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
SECTION 4. CONTEXTE SOCIAL ET INFRASTRUCTUREL
SECTION 5. CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET ORGANISATIONNEL
SECTION 6. DIAGNOSTIC STRATÉGIQUE DU DISTRICT DE SOAVINANDRIANA ITASY
Chapitre III. Etude de marché et analyse SWOT des filières agro- industrielles:tomate et arachide
SECTION 1. TOMATE
RECOMMANDATIONS
SECTION 2. ARACHIDE
RECOMMANDATIONS
Partie II. Projet de création d’une unité de fabrication d’huile d’arachide dans la Région de Soavinandriana Itasy
Chapitre I. Identification de Projet
SECTION 1. PRÉSENTATION DU PROJET
SECTION 2. DESCRIPTION DU MARCHÉ VISÉ
SECTION 3. TECHNIQUE DE PRODUCTION
Chapitre II. Coût du projet
SECTION 1. RESSOURCES HUMAINES
SECTION 2. INVESTISSEMENTS
SECTION 3. CHARGES
SECTION 4. PLAN DE FINANCEMENT
Chapitre III. Bénéfice du projet
SECTION 1. PRODUITS
SECTION 2. RÉSULTAT DU PROJET
Chapitre IV. Impact du projet
SECTION 1. IMPACT ÉCONOMIQUE
SECTION 2. IMPACT SOCIAL
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES