Place des femmes dans le développement
A Madagascar, à l’instar des autres pays en développement, les femmes sont une véritable force de travail. Elles représentent 46,6% de la population active selon les statistiques officielles. Cependant, ce taux est sous estimé du fait de la non prise en compte par la comptabilité nationale des activités domestiques fournies par les femmes. Les femmes au foyer , représentant 30% de la population active âgée de 10 ans et plus, sont considérées comme inactives. Nonobstant cet état de fait, les femmes malgaches se retrouvent dans tous les secteurs d’activités : 59,4% dans le secteur primaire, 26,5% dans le secondaire, et 11% dans le tertiaire. La situation professionnelle des femmes la plus courante est celle d’aide familiale à 52,7%, puis vient la catégorie de travailleur indépendant à 33,6% et celle de salarié permanent à 8,9%. En zone rurale, les femmes sont en activité permanente entre les activités domestiques et les activités agricoles. Les femmes rurales sont engagées pour l’essentiel, à travers le travail de production sur les terres familiales, dans les activités de subsistance, et aussi, dans certaines régions, dans les cultures d’exportation. Les femmes occupent 42,2% des emplois agricoles, selon l’EPM 1997. En zone urbaine, les femmes sont particulièrement visibles dans le secteur informel où elles occupent 47% des emplois qui s’y développent, selon les enquêtes menées par le Projet MADIO, 1998. Les femmes y exercent le plus souvent comme travailleurs à leur compte (45%) comme aides familiales (45%). Elles sont essentiellement concentrées dans les activités de commerce, de confection et de restauration. Elles sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à exercer sur la voie publique, à domicile ou sur les marchés. Pour elles, le secteur informel est une source privilégiée d’emplois qui leur permet, malgré la modicité des revenus qu’elles en tirent, de faire face de façon régulière aux responsabilités croissantes qui leur incombent dans la prise en charge quotidienne de leurs multiples rôles. Dans le secteur formel, les femmes sont certes présentes, mais moins spécialisées, elles sont moins compétitives sur le marché du travail et y sont donc sous-représentées. On les retrouve essentiellement au niveau du public dans les emplois administratifs où l’on décompte aujourd’hui 40% des femmes. Les femmes sont également dans l’enseignement et dans la santé où elles représentent environ 73%. Dans le secteur privé, 16,7% des salariés sont des femmes. Malgré les principes juridiques qui garantissent l’égalité des hommes et des femmes en matière d’emploi et de salaire à compétences égales, les femmes sont victimes de pratiques discriminatoires. A titre d’exemple, citons le cas de l’embauche dans le secteur privé où l’on observe encore que près de deux entreprises sur trois préfèrent embaucher, à qualification égale, des hommes plutôt que des femmes. Pour ce qui est du salaire, les femmes du secteur privé gagnent, à compétences égales, des salaires de 25% inférieurs à ceux accordés aux hommes, selon les résultats de l’EPM en 93. D’une manière générale, il faut reconnaître que l’importance numérique des femmes et la dynamique économique qu’elles démontrent dans tous les secteurs d’activité sont en contradiction avec la place qui leur est faite dans les grands objectifs de développement
Description du mar ché
Pour notre projet, le marché que nous visons est constitué de la masse féminine de la ville d’Antananarivo qui a des problèmes communs tels que le faible niveau de revenu, le manque de fonds malgré la volonté de réaliser des activités professionnelles, le chômage, l’accès impossible aux crédits…etc. Il est évident qu’aucune entreprise ne peut intervenir sur tous les marchés ni chercher à satisfaire tout le monde. D’ailleurs, par définition même, le marché est lieu de rencontre de l’offre et de la demande d’un produit satisfaisant un besoin déterminé. Et un marché n’existe sans la présence simultanée :
– de la demande de clients solvables et motivés ;
– de l’offre des fournisseurs présentant le produit au moment voulu, en qualité et en quantité voulu par le besoin ressenti du client ;
– du prix proportionnel à la valeur d’échange.
Le marché peut se mesurer au nombre de consommateurs, à la quantité consommée ou consommable, aux valeurs réalisées ou réalisables. Selon ce schéma, les non consommateurs absolus de la caisse sont les hommes puisqu’ils ne pourront jamais devenir membres de la caisse féminine; les non consommateurs relatifs sont les femmes qui ne veulent pas devenir membres de la caisse pour le moment parce qu’elles ne connaissent pas les activités de la caisse ou à cause de leur méfiance à propos de la microfinance mais elles pourront devenir membres un jour. Le marché actuel de la concurrence est constitué par les femmes déjà membres des autres institutions de microfinance à Antananarivo. Après avoir fait une brève description de notre marché, nous allons ensuite analyser les composants de ce marché, à savoir l’offre et la demande. Nous savons pourtant que l’analyse de l’offre dépend de la situation de la demande. De ce fait, nous allons voir tout d’abord le mouvement de la demande sur le marché avant de choisir les produits.
Les opérations d’épargnes
Pour pouvoir fonctionner, une épargne serait obligatoirement à collecter. En fait, la participation à l’épargne est la condition d’adhésion à la caisse. En général, les membres ont le choix entre le compte d’épargne à vue et le compte d’épargne à terme. Pour les comptes d’épargnes à vue, il s’agit de comptes de dépôt sur demande qui ne sont pas assortis d’intérêts créditeurs pour les bénéficiaires du fait que la loi ne les autorise pas et leurs services sont relativement courts. Les titulaires de ces comptes bénéficient gratuitement de livret d’épargne. On ne peut ni faire circuler ce livret pur acquitter une dette ni virer dans un autre établissement ni le mettre au porteur. Il doit être strictement personnel et le retrait ou le versement de provisions doit être effectué par le tireur uniquement. En ce qui concerne les comptes d’épargne à terme, il s’agit de comptes de dépôt à terme c’est-à-dire que les fonds reçus des membres ont une durée minimum de placement supérieure à un an dans le but de constituer une ressource stable pour la caisse. Ces comptes génèrent effectivement un intérêt aux titulaires. Dans notre étude, théoriquement, il nous est très difficile d’estimer séparément le volume de l’épargne à vue et de l’épargne à terme. Aussi, nous allons évaluer à 10.000 ariary l’épargne mensuelle des membres. Le taux sera fixé à 5% annuellement. Ce taux peut varier selon le taux directeur de la Banque Centrale. Le volume de l’épargne, et par conséquent la capacité de financement de la caisse, dépendra essentiellement de la motivation des membres à cotiser. Ainsi, selon le nombre mensuel d’adhérents que nous avons prévu auparavant, nous pouvons illustrer pour le tableau ci-après l’évolution mensuelle de l’épargne collectée des membres.
Les autres prestations de services
Outre la collecte d’épargne et l’octroi de crédit, la caisse assure également :
– des séances de formation professionnelle technique et en gestion. Les futurs bénéficiaires de crédit devront faire preuve d’une bonne aptitude technique, pour maîtriser la production, et en gestion, pour bien gérer la future entreprise. La formation sera payante mais le coût est bienétudié pour être à la portée des bénéficiaires.
– une assistance-conseil. L’échec de la plupart des projets est due à l’inexistence de structure d’encadrement et de suivi en aval. Il faudrait donc créer cette structure spécialisée dans cette mission de suivi et de conseils. Elle devra exister d’une manière permanente et définitive. C’est en quelque sorte un service après vente qui porte sur des interventions techniques certes, mais aussi sur des conseils en gestion.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : IDENTIFICATION DU PROJET
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROJET
Section I : Historique du domaine du projet
1.1 : Historique de la microfinance à Madagascar
1.2 : Poids actuel de la microfinance
1.3 : Raison du choix
1.3.1 : Place des femmes dans le développement
1.3.2 : Féminisation de la pauvreté
Section II : Caractéristiques du projet
2.1 : Renseignements généraux sur la caisse
2.1.1 : Nature juridique de la caisse
2.1.2 : Réglementations des institutions mutualistes
2.2 : Renseignements sur les promoteurs
2.3 : Renseignements sur le lieu d’implantation
CHAPITRE II : ETUDE DE MARCHE
Section I : Description du marché
Section II : Analyse de la demande
2.1 : Etude de la population cible
2.1.1 : Evolution
2.1.2 : Femmes chefs de ménage
2.1.3 : Activités économiques de la population cible
2.2 : Etude des comportements des clients cibles
Section III : Analyse de l’offre
3.1 : Analyse de la concurrence
3.1.1 : Les principaux concurrents de la caisse
3.1.2 : Analyse des forces et faiblesses des concurrents
3.2 : Détermination de la part de marché
Section IV : Plan d’action Marketing
4.1 : Objectifs Marketing
4.2 : Stratégies Marketing
4.3 : Politique de communication
CHAPITRE III : THEORIE GENERALE SUR LES OUTILS ET LES CRITERES ’EVALUATION
Section I : Les outils d’évaluation du projet
1.1 : Marge brute d’autofinancement
1.1.1 : Définition
1.1.2 : Calcul de la MBA
1.2 : La Valeur Actuelle Nette
1.2.1 : Définition
1.2.2 : Formule
1.2.3 : Interprétation de la formule
1.3 : Le Taux de Rentabilité Interne
1.3.1 : Définition
1.3.2 : Formule
1.3.3 : Interprétation de la formule
1.4 : Le Délai de Récupération des Capitaux Investis
1.4.1 : Définition
1.4.2 : Formule
1.4.3 : Interprétation de la formule
1.5 : L’Indice de Profitabilité
1.5.1 : Définition
1.5.2 : Formule
1.5.3 : Interprétation de la formule
Section II : Les critères d’évaluation du projet
2.1 : La pertinence
2.2 : L’efficacité
2.3 : L’efficience
2.4 : La durabilité ou la viabilité
DEUXIEME PARTIE : IDENTIFICATION DU PROJET
CHAPITRE I : ETUDES TECHNIQUES DU PROJET
Section I : Les activités de la caisse
1.1 : Les opérations d’épargne
1.2 : L’octroi de financement
1.2.1 : Caractéristiques du crédit
1.2.2 : Conditions d’octroi de financement
1.2.3 : Les modalités de recouvrement de crédits
1.3 : Les autres prestations de services
Section II : Les facteurs de production nécessaires
2.1 : Les investissements requis
2.1.1 : Les immobilisations incorporelles
2.1.2 : Les immobilisations corporelles
2.2 : Les facteurs humains
CHAPITRE II : ETUDES ORGANISATIONNELLES DU PROJET
Section I : Organigramme de la caisse
Section II : Les organes internes régissant la caisse
Section III : La gestion du personnel
3.1 : Missions des principaux responsables
3.1.1 : Le directeur général
3.1.2 : Le secrétaire
3.1.3 : Le responsable de crédit et d’encadrement
3.1.4 : Le responsable administratif et financier
3.1.5 : Le responsable marketing
3.1.6: Le responsable du contentieux
3.2 : La gestion des rémunérations
Section IV : Chronogramme d’exécution des activités
TROISIEME PARTIE : ETUDE FINANCIERE DU PROJET
CHAPITRE I : INVESTISSEMENTS ET COMPTES DE GESTION
Section I : Les investissements nécessaires
1.1 : Les immobilisations
1.2 : Le coût total des investissements
Section II : Les amortissements
2.1 : Notion d’amortissement
2.2 : Tableaux d’amortissement
Section III : Les comptes de gestion
3.1 : Les charges d’exploitation
3.1.1 : Les achats
3.1.2 : Les charges externes
3.1.3 : Les impôts et taxes
3.1.4 : Les charges du personnel
3.2 : Les produits
Section IV : Plan de financement
4.1 : Le fonds de roulement initial
4.2 : Les ressources stables de la caisse
4.2.1 : Les ressources propres
4.2.2 : Les ressources d’emprunt
4.3 : Présentation du bilan d’ouverture
Section V : Tableau de remboursement des dettes
CHAPITRE II : ETUDE DE FAISABILITE DU PROJET
Section I : Le compte de résultat prévisionnel
Section II : Le plan de trésorerie
Section III : Le bilan prévisionnel
CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET
Section I : Evaluation financière
1.1 : Les outils d’évaluation du projet
1.1.1 : La VAN
1.1.2 : Le TRI
1.1.3 : L’IP
1.1.4 : Le DRCI
1.2 : Les critères d’évaluation du projet
1.2.1 : La pertinence
1.2.2 : L’efficience
1.2.3 : La durée de vie
Section II : Evaluation économique et sociale
2.1 : Les ratios
2.2 : Impacts socio-économiques
2.2.1 : Contribution aux Produits Intérieurs Bruts
2.2.2 : Contribution à la promotion économique et sociale des femmes
CONCLUSION GENERALE
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