FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT GESTION
OPTION FINANCES ET COMPTABILITE
Mémoire Maîtrise en Gestion
A l’heure de la mondialisation, le pays se doit d’être à la pointe du développement. Madagascar est actuellement dans une position de crise politique, qui entraîne des incidents négatifs au niveau de son économie. Le taux de chômage augmente. On note aussi la prédominance du secteur informel dans le milieu urbain. Des secteurs formels ne sont pas gérés de façon satisfaisante. Les experts comptables et financiers de Madagascar ont un rôle fondamental pour le développement rapide de cette économie en déclin. La comptabilité et le conseil d’entreprise sont en effet des moyens de rendre compte des réalités de la gestion d’une entreprise, tout d’abord à elle-même, puis aux actionnaires, aux organismes sociaux, jusqu’aux banquiers et l’Administration fiscale. L’objectif de 200 experts comptables et financiers en 2012 est un défi à relever par les membres de l’OECFM. Cependant, ce nombre semble encore loin d’être atteint et risque par ailleurs de ne pas pouvoir faire face aux recours des entreprises en manque de conseil financier pour la mise aux normes de leur comptabilité, des entreprises en difficulté qui doivent redresser leur situation comptable et financière, et enfin des entreprises qui ont l’obligation de certifier annuellement leurs comptes. C’est dans ce contexte que le présent mémoire, intitulé « PROJET DE CREATION D’UN CABINET D’EXPERTISE COMPTABLE A ANTANANARIVO » est proposé.
PRESENTATION DU PROJET
HISTORIQUE
La profession comptable a commencé à se développer à Madagascar en 1962 avec la création de l’Ordre des Experts Comptables et Financiers de Madagascar (OECFM). C’est un organisme qui regroupe les professionnels du métier d’expert comptable et financier. Il est reconnu sur le plan international en adhérant, en 1981, à la Fédération Internationale des Experts Comptables Francophones (FIDEF), puis à l’International Federation of Accountants (IFAC) en 1999. L’accès à l’OECFM se fait normalement avec le parcours de cinq années d’études supérieures, suivies d’un concours d’entrée en stage professionnel pour une durée de trois ans et obligatoirement au sein d’un cabinet membre de l’OECFM. La réussite à un examen final pour l’obtention du Diplôme d’Expertise Comptable (DEX) après le stage professionnel et une thèse professionnelle complètent le cursus et permettent ainsi l’inscription à l’Ordre. Il fut un temps où le métier a diminué d’importance et s’est ralenti. Des examens prévus n’étaient pas tenus plus de trois fois en onze ans entraînant l’insuffisance de recrutement d’expert comptable. Le programme de formation ne changeait pas, malgré la diversification des services demandés. Mais face aux changements, la profession comptable et financière se doit d’être à la pointe des évolutions internationales. Actuellement, les experts comptables et financiers jouent un grand rôle dans le processus de développement du pays. Aussi, l’Ordre projette-t-il d’augmenter le nombre d’experts comptables et financiers dans le pays grâce au changement des programmes de formation, une ouverture des voies d’accès à la profession, et une tenue régulière des sessions d’examen. Son objectif est d’atteindre l’effectif de 200 experts comptables et financiers en 2012, contre 75 en ce moment.
ENVIRONNEMENT GÉNÉRAL DU PROJET
Pour créer un projet, il faut connaitre et analyser toutes les facettes de son environnement général. Dans cette section, nous allons définir l’environnement géographique, économique, international, juridique et fiscal du projet, et enfin décrire l’évolution des principaux marchés.
Environnement géographique
A Madagascar, il existe soixante quinze (75) experts comptables et financiers malgaches inscrits au Tableau de l’OECFM recensés en 2007. La majorité d’entre eux est concentrée à Antananarivo avec un effectif de soixante neuf (69) membres représentant en moyenne 90% de l’effectif total d’experts comptables et financiers du pays. Les 10% restants sont répartis dans les provinces dont: deux à Fianarantsoa, deux à Mahajanga, un à Sambava, un à Antsiranana, un à Tuléar. Bien que le diplôme d’expert comptable et financier ne soit reconnu qu’à Madagascar, les activités des cabinets locaux s’étendent vers les pays d’Afrique et de l’Océan Indien (Maurice, La Réunion, Seychelles, Comores) grâce à leur association avec des partenaires étrangers. Citons à titre d’exemple les cabinets suivants :
− Cabinet Delta Audit qui devient Deloitte Touch (anglo-saxon)
− Cabinet Ramaholimiaso (CABRAM) qui est associé avec Price Water House (anglosaxon)
− Cabinet Mpanazava qui est associé avec Ernst&Young (anglo-saxon)
− CGA qui est en partenariat avec KPMG Maurice
− Cabinet Fivoarana qui est en partenariat avec MAZARS
− Cabinet Audit, Conseil, Expertise (ACE) qui est en partenariat avec PROGESTION.
Environnement économique
Le faible effectif des cabinets d’expertise comptable et financière dans le pays reste encore un problème majeur car il n’arrive pas à couvrir les quelques milliers d’entreprises formelles (environ 80 000 PMI et PME) en activité. Ce nombre est toutefois estimatif car l’on n’arrive plus à recenser le nombre exact de sociétés créées qui restent dans la légalité. C’est ce qui incite l’Etat et les bailleurs de fonds à augmenter le nombre de professionnels comptables et financiers. En outre, des Centres de Gestion Agréés (CGA) dans les chefs lieux de région sont prévues d’être mises en place par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget afin d’aider les petites et moyennes entreprises (en général les entreprises individuelles) en matière de gestion, notamment dans l’assistance technique et la tenue de leur comptabilité, ainsi que dans l’accomplissement des obligations administratives et fiscales. Actuellement, des CGA sont opérationnels dans les régions du Vakinankaratra et Amoron’i Mania.
Environnement international
− PCG 2005 :
« Le Plan comptable est un ensemble de règles imposées ou recommandées pour la tenue de la comptabilité, il n’est pas une simple nomenclature des comptes ; c’est un système d’élaboration de l’information financière ». Les entreprises doivent tenir leur comptabilité suivant les normes décrites dans le PCG 2005. Ce dernier remplace le PCG 1987 depuis le 1er Janvier 2005. A cause de l’évolution économique et financière, il est nécessaire de mettre le plan comptable général cohérent aux Normes Internationales IAS/IFRS.
− Normes IAS/IFRS :
En raison de l’adhésion de l’OECFM aux organismes internationaux, les cabinets d’audit appliquent les normes internationales d’audit conformément aux normes IAS/IFRS. Les normes comptables internationales IAS ou « International Accounting Standard » fusionnées aux normes internationales d’information financière IFRS ou « International Financial Reporting Standards » sont des normes qui permettent d’harmoniser la présentation et la clarté des états financiers.
Environnement juridique et fiscal
La nouvelle loi N° 2003-036 du 30 Janvier 2004 sur les sociétés commerciales stipule :
– le recours obligatoire pour toutes les SA et SARL qui répondent à des critères bien définis à un ou des commissaires aux comptes, (Cf. Art 398, Al 1er),
– Le recours facultatif pour les autres SARL.
En effet,
« les SARL sont tenus de désigner un commissaire aux comptes lorsqu’elles dépassent, à la clôture d’un exercice social, les chiffres fixés par décret en Conseil de Gouvernement pour l’un des critères suivants : montant du capital social, chiffre d’affaires, effectif permanent
1. Toute SARL ayant un capital supérieur à 20 000 000 Ariary
2. Toute SARL qui, à la clôture d’un exercice, se trouve dans l’une des deux situations suivantes : chiffre d’affaires annuel supérieur à 100 000 000 Ariary, ou ayant un effectif permanent supérieur à 50 personnes ».
Evolution des principaux marchés
Les nouvelles réformes législatives mises en place impliquent une plus grande responsabilité des experts comptables et financiers dans le domaine du développement économique du pays. La clientèle a beaucoup évolué et s’étend actuellement des très petites entreprises (entreprises individuelles) et sociétés (PME type SARL, grandes entreprises type SA, y compris les banques, les compagnies d’assurance) aux différents Projets de développement financés par les bailleurs de fonds internationaux et organismes non gouvernementaux (ONGs). Le premier groupe de clientèle demande en général des services de commissariat aux comptes, tandis que les projets et ONGs sollicitent les cabinets pour des travaux d’audit externe. Notons que l’audit est obligatoire pour les Projets. Citons à titre d’exemple le financement de la part de l’Union Européenne de 260 communes rurales dans les ex-provinces de Fianarantsoa et Tuléar pour lesquelles des audits sont effectués.
Les ONG et quelques entreprises individuelles demandent les services des auditeurs, pour des certifications de leurs comptes en vue de recherche de financement auprès des établissements bancaires, par exemple. Enfin, plusieurs PME préfèrent faire appel à des experts comptables pour tenir leur comptabilité au lieu de recruter des comptables permanents pour un meilleur gain de temps, une diminution de l’effort intellectuel, et une plus grande efficacité.
CARACTERISTIQUES DU PROJET
Après avoir déterminé l’environnement général du projet, nous pouvons maintenant décrire ses caractéristiques. C’est dans ce sens que nous allons d’abord définir notre projet, ensuite les raisons de notre choix, et enfin les objectifs à atteindre.
Définition du projet
« Un projet est un ensemble d’activités ou d’opérations indépendantes à réaliser dans un délai déterminé, à l’aide de moyens et de ressources limités, mis en œuvre de façon coordonnée, dans le but d’atteindre un objectif..» .
Le présent Projet s’intitule : « PROJET DE CREATION D’UN CABINET D’EXPERTISE COMPTABLE A ANTANANARIVO ».
Les locaux du Projet seront implantés dans la capitale, de préférence dans les périphériques de la ville car les loyers y sont moins chers, l’environnement plus calme et frais. Les activités du cabinet seront axées sur la tenue des comptes, le commissariat aux comptes, l’audit, les conseils en matière de gestion d’entreprise. Le statut juridique adopté sera la SARL.
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Table des matières
− INTRODUCTION
− PREMIERE PARTIE : IDENTIFICATION DU PROJET
− CHAPITRE I : Présentation du projet
− Section 1: Environnement général du projet
− Section 2 : Caractéristiques du Projet
− Section 3 : Identification du Cabinet
− CHAPITRE II : Etude de marché et stratégie marketing à adopter
− Section 1 : Etude de marché
− Section 2. Les stratégies et les politiques marketing
− DEUXIEME PARTIE : L’ETUDE DE FAISABILITE DU PROJET
− CHAPITRE I : Fonctionnement du cabinet
− Section 1. Les infrastructures nécessaires
− Section 2. Le processus de réalisation d’une mission
− Section 3. Les moyens
− CHAPITRE II : L’étude organisationnelle
− Section 1. L’organigramme envisagé
− Section 2. La gestion du personnel
− Section 3. Chronogramme des activités
− TROISIEME PARTIE : L’ETUDE FINANCIERE ET L’EVALUATION DU PROJET
− CHAPITRE I : L’étude financière du projet
− Section 1. L’évaluation des investissements du projet
− Section 2. Les comptes de gestion
− Section 3. Les états financiers prévisionnels
− CHAPITRE II : L’évaluation du projet
− Section 1. L’évaluation financière du projet
− Section 2. L’évaluation économique et sociale
− CHAPITRE III : Le cadre logique
− Section 1. Définition du cadre logique
− Section 2. Tableau du cadre logique
− CONCLUSION GENERALE
− BIBLIOGRAPHIE
− ANNEXES