Pour les pays en voie de développement comme Madagascar, le principal objectif de l’Etat consiste à assurer un développement rapide et durable du pays ; la création de société figure parmi les moyens possibles pour y parvenir à cet engagement. Cependant, l’identification des possibilités d’investissement constitue une difficulté dans la plupart des pays en voie de développement. Cette responsabilité revient de plus en plus au promoteur privé intéressé qui devait faire preuve d’ingéniosité ou d’imagination pour trouver l’idée de projet concret si les conditions s’avèrent favorables.
Généralités sur la filière miel
Historique de l’apiculture à Madagascar
Pendant la période coloniale, sans aucune intervention, Madagascar produisait du miel et de la cire en quantité. En 1929, Madagascar exporta plus de 1000 tonnes de cire brute avec du miel liquide correspondant à près de 30.000 tonnes environ et dont la majeure partie a été exportée vers l’Europe. Ces deux produits provenaient principalement de la cueillette des régions côtières telles que : Sofia et Sud-Est. Durant cette période, la consommation du miel à Madagascar fut de 4kg/ an/ habitant (l’une des plus fortes du monde). Suite à la falsification du miel qui provoquèrent sa fermentation, son exportation fut arrêtée en 1950, tandis que celle de la cire continua vers l’Europe jusqu’à ce jour. Pour remédier à ce fléau, le ministère de l’agriculture créa LA DIVISION DE L’APICULTURE au sein de la direction de l’Elevage et de la Pêche Maritime, objet du décret n° 63-383 du 22/05/63. L’objectif principal de ladite Division consiste à la vulgarisation des techniques modernes de l’apiculture pour améliorer la qualité du miel afin de rétablir la situation et assurer son exportation, objet du décret n° 64-226 du 4/6/64.
Vers les années 70, des centres de Traitement des Produits Apicoles (CTPA) furent créés pour assurer la transformation des produits de la ruche, approvisionnés par des groupements ou associations d’apiculteurs des zones environnantes, comme Manjakandriana et Fianarantsoa. Suite à la restructuration administrative du Ministère de tutelle de la Division apiculture, celle-ci a été mise en veilleuse en1982. Puis elle a été relancée en 1985 avec la FAO par un TCP/MAG. Vers les années 90, les deux CTPA existants ont été privatisées et gérés par des privés. Actuellement, la filière apicole n’est pas encore mise sur les rails. Des groupements ou associations d’apiculteurs travaillent avec des ONG ou des Bailleurs de Fonds pour produire du miel et dont les normes de la qualité sont encore loin d’être atteintes. Par conséquent, le miel est vendu sur le marché informel à Madagascar, suite à sa mauvaise préparation, malgré les efforts déployés par les apiculteurs. Pour cela, la mise en place de mielleries pour le traitement du miel et l’organisation de cette filière s’avère incontournable pour rehausser l’apiculture à sa place.
Contexte actuel du miel
Madagascar a certainement des atouts importants pour pouvoir s’orienter vers une apiculture commerciale. Sa richesse en plantes mellifères, les différentes actions en faveur de la protection de l’environnement et l’absence de maladies contagieuses des abeilles sont des potentialités fortes ; cela nous incite à choisir le présent projet.
Problématique
Est-ce que la création d’une entreprise de production de miel contribue t – elle au développement de la région ?
Les problèmes liés à la filière
La pauvreté et le chômage constituent un grand problème pour la population d’Arivonimamo. Les chômeurs ont l’intention de se déplacer vers la ville (Antananarivo) pour chercher du travail. En matière d’apiculture, la dominance des techniques traditionnelles est encore notable (cueillette, élevage traditionnelle). Ils n’ont pas d’encadrement technique. L’apiculture traditionnelle où la ruche est faite de poterie, le tronc d’arbre creusé, de récipient, de récupérations. Ces ruches sont mal protégées contre les pluies. Les vols de ruches sont courants et constituent donc des freins à la diffusion de ce type d’exploitation. Aussi, le non respect de la période favorable à la récolte est souvent relevé surtout à Arivonimamo. Les apicultures récoltent le miel trop tôt, à une période où il n’a pas encore atteint son stade de maturité. La teneur en eau est encore élevée à cette période et cela nuit à la qualité du miel en favorisant une fermentation rapide. Malgré les efforts de nombreux organismes d’appui qui dispensent des formations aux apiculteurs, la plupart des apiculteurs n’ont pas encore une maîtrise suffisante des bonnes pratiques. Tout cela permet de diminuer l’image du produit venant d’Arivonimamo ainsi qu’à la potentialité agricole de la zone d’exploitation. D’ailleurs, la forêt est une ressource dont dépendent de nombreuses populations rurales de Madagascar. Les paysans exploitent malheureusement la forêt de diverses façons : culture sur brûlis, cueillette de tubercules, production de charbon, feu de brousse pour régénérer les pâturages, ….Les essences mellifères qui se trouvent souvent dans ces forêts sont donc menacées. Il y a donc une diminution des ressources ; cette situation pourra engendrer des conséquences néfastes pour l’apiculture : faible rendement, désertion des essaims, diminution du nombre d’essaims.
Voici un résumé des problèmes liés à la filière :
– Prédominance des techniques d’exploitation traditionnelle ;
– Méconnaissance de la technique de production améliorée ;
– Faible capacité technique et absence d’encadrement technique des apiculteurs de certaines régions potentielles de l’Ile ;
– Insuffisance des moyens mis à la disposition des apiculteurs (financiers, matériels) ;
– Diminution de la couverture végétale assurant l’alimentation des abeilles due à la mauvaise gestion forestière, à la pression des charbonniers, à l’exploitation des bois d’œuvres, . . .
– Problèmes de qualité : produits immatures, noircis voire fermentés, présence d’impuretés ;
– Manque de moyen financier contraignant les apiculteurs à récolter le miel avant le stade de maturation ;
– Insécurité.
Les intérêts
Les intérêts pour la filière à titre de solution du problème
Par ailleurs, la mise en place du projet pourra contribuer au développement d’Arivonimamo. Grâce à cette activité et à la particularité de la commune, notre société pourrait réduire le phénomène d’exode rural grâce aux emplois proposés localement. D’ailleurs, on a déjà évoqué que notre entreprise travaille avec des organismes et programmes privés de développement tels que le SAHA et le PSDR (Projet de Soutien pour le Développement Rural). Les appuis des ces organismes sur la filière apiculture touchent à la fois le domaine technique, financier, socio- organisationnel et commercial. En matière d’appui technique, Arivonimamo bénéficie de la présence et des actions des organismes tels que le SAHA et le PSDR. Cette situation justifie sans doute l’avance des apiculteurs de cette commune en matière de technique apicole. Cette collaboration apporte aux apiculteurs des appuis en formation, technique et socio-organisationnel pour assurer une production de miel de qualité et de valoriser l’image de produit apicole d’Arivonimamo. Concernant les appuis environnementaux, ces organismes apportent leurs contributions au développement économique et social des ruraux à travers des actions de protection et de préservation de l’environnement. L’apiculture est favorisée au même titre que d’autres activités dans le cadre des transferts de gestion des forets aux communautés locales, car elle peut être protectrice des ressources naturelles.
Bref, l’apiculture est un thème qui véhicule l’idée de la préservation des ressources naturelles car elle en dépend. Le développement de l’apiculture est dépendante des ressources naturelles et semble être un moyen efficace pour réussir les démarches de transferts de gestion des forêts.
Voici un résumé des intérêts pour la filière à titre de solution du problème :
– Création d’emplois ;
– Existence de programmes de projet et d’organismes d’appui œuvrant dans la promotion de l’apiculture dans leurs activités dans certaines régions à potentialité ;
– Variétés de miel très appréciées par les consommateurs de par leur spécificité suivant les régions d’origine ;
– Contribution à la conservation de l’environnement ;
– Produit à haute valeur nutritive ;
– Contribution à la protection de la biodiversité.
Analyse des opportunités et menaces
« Une opportunité pour une société est un domaine d’action dans lequel elle peut espérer jouir d’un avantage différentiel ». « Une menace est un problème posé par une tendance défavorable ou une perturbation de l’environnement qui, en absence d’une réponse favorable, conduit à la dégradation de la position de l’entreprise sur son marché ».
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE LA FILIERE MIEL ET DU PROJET
CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA FILIERE MIEL
SECTION 1 : GENERALITES SUR LA FILIERE MIEL
SECTION 2 : PROBLEMATIQUE
SECTION 3 : LES INTERETS
SECTION 4 : ANALYSE DES OPPORTUNITES ET MENACES
SECTION 5 : LES ZONES DE PRODUCTION DANS L’ECHELLE NATIONALE
SECTION 6 : CHOIX DE LA TECHNOLOGIE ET PROCESSUS DE FABRICATION
CHAPITRE 2 : PRESENTATION GENERALE DU PROJET
SECTION 1 : LOCALISATION DU PROJET
SECTION 2 : CADRE GEOGRAPHIQUE DU PROJET
SECTION 3 : DESCRIPTION TECHNIQUE DU PROJET
SECTION 4 : ETUDE DE FAISABILITE TECHNIQUE DU PROJET
SECTION 5 : ORGANISATION DES RESSOURCES HUMAINES
PARTIE II : ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU PROJET
CHAPITRE 1 : ANALYSE ECONOMIQUE DU PROJET
SECTION 1 : EVALUATION PRELIMINAIRE DU MARCHE
SECTION 2 : ANALYSE DE L’OFFRE
SECTION 3 : ANALYSE DE LA DEMANDE
SECTION 4 : ETUDES MARKETING
SECTION 5 : DESCRIPTION DE LA PRODUCTION ENVISAGEE
CHAPITRE 2 : ANALYSE FINANCIERE DU PROJET
SECTION 1 : COUT DU PROJET
SECTION 2 : LES INVESTISSEMENTS
SECTION 3 : FINANCE
SECTION 4 : EVALUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU PROJET
CONCLUSION