Madagascar fait parti des cinq pays les plus riches en biodiversité du monde. Pour garder cette place et pour que cette richesse soit valorisée, l’Etat Malagasy a opté pour une stratégie de développement qui intègre fortement le volet environnement. L’application de cette stratégie se fait de diverses manières mais celle qui nous intéresse est la promotion des activités génératrices de revenus ayant une fonction de contribution à la protection de l’environnement. De multiples activités ont été imaginées et déterminées par les experts mais très peu de ces activités ont la possibilité de générer des profits considérables à l’exploitant et de créer autant d’externalités positives tout en protégeant l’environnement. L’apiculture se trouve être la mieux placée de ces activités. De plus, la filière miel a besoin d’être professionnalisée, ce qui n’est pas encore le cas à Madagascar, pour regagner sa place il n’y a pas longtemps. Ainsi, le présent mémoire essaie d’établir les données relatives au projet de création d’une unité d’apiculture dans la région d’Alaotra Mangoro ou plus précisément dans le district de Moramanga.
PRESENTATION DU PROJET
Historique de la filière et du projet
L’activité de production de miel n’est pas une activité nouvelle à la population malgache des forêts sèches ou humides. Elle faisait partie de la vie de la population mais ne tenait pas une place importante. En effet, vers le début de la vingtième siècle, notre production de miel a déjà été très intéressante avec une production résultant d’une api cueillette ou d’apiculture traditionnelle. L’élevage proprement dit des abeilles ne se faisant donc pas encore partie des activités agricoles des paysans. Dans les années 30, Madagascar était l’un des pays les plus exportateurs de miel. En effet, de 1930 à 1950 le miel exporté par Madagascar se chiffrait par année de 30000 à 50000 tonnes. Dommage, l’exportation de miel a du cesser en 1950 à cause d’une falsification sur le produit. Depuis, Madagascar n’a pu exporté de miel qu’à titre d’échantillon même si des efforts ont été menés. De 1963 à 1983, le ministère de l’agriculture a essayé de relancer la filière miel à travers la division apiculture en vulgarisant des techniques apicoles amélioréesCaractéristiques du projet et en organisant la commercialisation des produits apicoles mais les résultats n’étaient pas encourageants.
Actuellement, la production de miel est en train de prendre vie grâce à l’effort des différents acteurs de la filière. Or, les acteurs ne sont pas encore en bon nombre et le marché est très vaste. C’est pourquoi l’idée d’investir dans la filière miel.
Caractéristiques du projet
Le projet de création d’une unité d’apiculture dans la région d’Alaotra Mangoro consiste à mettre des ruches aux proximités des forêts à potentielles mellifères de la région. Il s’agit en particulier des axes RN 2 (Antananarivo-Toamasina) et RIP 4 (Moramanga Anosibe An’Ala). Le projet adopte une technique de production simple et prend en compte les expériences des autres régions que ce soit des échecs ou des réussites. Ainsi, pour la capture des essaims, le projet fait appel aux techniques traditionnelles et modernes en même temps et pour la domestication, le projet utilise des ruches modernes améliorées de type langstroth. L’objectif général du projet est de produire un miel de qualité intermédiaire dans l’immédiat pour la région et ses environs mais ses objectifs spécifiques sont nombreux dont :
– La protection de l’environnement : il s’agit de montrer aux paysans défricheurs une autre activité moins fatigante mais générant plus de profit. L’intérêt est donc de voir ces paysans se convertir en apiculteurs.
– L’augmentation de la production agricole de la région : En Europe et en Amérique, Il est d’usage de louer des ruches peuplées au cours des saisons de culture. Ce ci vient du fait que les abeilles ont des fonctions pollinisatrices. Par expériences, un agriculteur possédant des essaims arrive à avoir un rendement agricole plus intéressant qu’un simple cultivateur.
Situation de la filière miel à Madagascar
La filière miel existait déjà très longtemps à Madagascar. Pour notre étude, sa présentation se fera par les sous sections suivantes afin qu’elle puisse être claire :
– Les zones de production et les miels existants
– La saisonnalité
– Les atouts
– les obstacles
Les zones de production et les miels existants
Madagascar est un pays à fort potentiel apicole. Presque toute la totalité de son territoire produit du miel. Toutefois, les zones dont la production est intéressante sont les suivantes :
– Les hauts plateaux
– La côte est
– Les régions ouest
Le miel de chaque zone est conditionné par son environnement, ce ci vient du fait que le miel est fabriqué par les abeilles à partir des essences mellifères existantes de la région. Le miel malgache est généralement poli floral mais marqué par l’essence dominante de la zone de production. On peut distinguer les miels suivants: Le miel d’eucalyptus qu’on trouve en quantité dans les hauts plateaux Le miel cru ou le miel de toutes fleurs ou le miel de forêt Le miel mono floral:
-De litchi ou de niaouli dans la côte est
-De palissandre dans la région Menabe et Sofia .
La saisonnalité
A Madagascar, le travail des abeilles peut se faire toute l’année car les conditions climatiques le permettent. Toutefois il existe des périodes de grandes miellées et de récolte qui varient selon les régions. Sur les hauts plateaux : La récolte se fait surtout de juillet à octobre Sur les côtes : la récolte se fait généralement les mois de janvier – février et juillet août .
Les atouts
Les atouts pour promouvoir une apiculture plus productive et rémunérant sont multiples. Ces atouts sont :
-La multitude des plantes mellifères et leur présence dans presque toute l’île
-L’importance du nombre d’essaims encore sauvages
-L’étalement des miellées tout au long de l’année
-La faiblesse du coût d’exploitation
-L’existence de plusieurs initiatives pour développer l’apiculture
-La facilité de fabriquer les matériels apicoles
-L’absence de maladies contagieuses des abeilles
-L’inexistence de l’utilisation des produits chimiques en apiculture .
Les obstacles
Malgré l’importance du potentiel apicole présent, des obstacles s’opposent à une exploitation optimale. Ces obstacles peuvent être les suivants:
-La désertion fréquente des colonies
-La dégradation de l’environnement
-La faiblesse des connaissances apicoles (dominance de la cueillette et amateurisme)
-L’utilisation des produits chimiques par les autres (lutte anti-acridienne et intrants agricoles)
-Les manques de vulgarisation
-L’insécurité (vol, problèmes fonciers) .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE PREMIERE PARTIE: VUE GENERALE SUR LE PROJET
CHAPITRE I : PRESENTATION DU PROJET
Section 1 : Historique de la filière et du projet
Section 2 : Caractéristiques du projet
Section 3 : Situation de la filière miel à Madagascar
3.1- Les zones de production et les miels existants
3.2- La saisonnalité
3.3- Les atouts
3.4- Les obstacles
Section 4 : Institutions d’appuis et zones d’intervention
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA REGION D’IMPLANTATION DU PROJET
Section 1 : Historique et situation administrative
Section 2 : Situation géographique
CHAPITRE III : ETUDE DE MARCHE
Section 1 : Analyse de l’offre
1.1- Les produits apicoles existants
1.2- Le conditionnement et les normes
1.3- Les produits de l’unité et ses qualités
1.4- La clientèle cible
1.5- La production nationale
1.5.1- L’ Exportation
1.5.2- L’ Importation
1.6- Les offres des zones de productions ponctuelles
Section 2 : Analyse de la demande
2.1- Caractéristique de la demande
2.2- Volume de la demande
Section 3 : Analyse de la concurrence
3.1- La structuration du marché
3.2- La concurrence
3.2.1- La concurrence directe
3.2.2- La concurrence indirecte
3.2.3- Bref aperçu de la filière au niveau mondiale
Section 4 : Analyse du prix…
Section 5 : Politique et stratégies marketing à adopter
DEUXIEME PARTIE : CONDUITE DU PROJET
CHAPITRE I : TECHNIQUE DE PRODUCTION
Section 1 : Moyens mis en œuvres
1.1- Moyens matériels
1.2- Moyens humains
Section 2 : Processus de production
2.1- Construction des ruches
2.2- La capture des essaims
2.3- La domestication des colonies
2.4- La récolte
2.5- Le conditionnement et la vente
Section 3 : Chronogramme de réalisation
CHAPITRE II : LA CAPACITE DE PRODUCTION ENVISAGEE
Section 1 : Production
Section 2 : Productions accessoires
Section 3 : Evolution de la production et des chiffres d’affaires
CHAPITRE III : ETUDE ORGANISATIONNELLE
Section 1 : Organigramme à adopter
1.1- Organigramme
1.2- Effectif
1.3- Les charges du personnel
Section 2 : Organisation administrative et financière
Section 3 : Organisation de la production
Section 4 : Organisation de la commercialisation
TROISIEME PARTIE : ETUDE FINANCIERE ET EVALUATION
CHAPITRE I : MONTANT DES INVESTISSEMENTS
Section 1 : Investissements nécessaires
1.1-Les ressources stables
1.1.1-L’apport personnel
1.1.2- L’ Emprunt à moyen terme
1.2- Les emplois stables
Section 2 : Plan de financement
2.1- Le crédit d’investissement
2.2- Le crédit à court terme
Section 3 : Amortissements
Section 4 : Remboursements des dettes
CHAPITRE II : ANALYSE DE LA RENTABILITE ET ETUDE DE FAISABILITE
Section 1 : Compte de résultat prévisionnel
Section 2 : Cash-flows prévisionnels
Section 3 : Bilans prévisionnels
3.1- Bilan d’ouverture
3.2- Bilan année I
3.3- Bilan année II
3.4- Bilan année III
3.5- Bilan année IV
3.6- Bilan année V
CHAPITRE III : EVALUATION DU PROJET
Section 1 : Critères d’évaluation du projet
1.1- Pertinence
1.2- Efficacité
1.3- Efficience
1.4- Durée de vie du projet
Section 2 : Outils d’évaluation
2.1- Valeur actuelle nette
2.1.1- Définition et caractéristique
2.1.2- Formules
2.1.3- Résultats et interprétation
2.2- Taux de rentabilité interne
2.2.1- Définition et caractéristiques
2.2.2- Formules
2.2.3- Résultats et interprétation
2.3- Délai de récupération des Capitaux Investis
2.3.1- Définition et caractéristiques
2.3.2- Formules
2.3.3- Résultats et interprétation
2.4- Indice de Profitabilité
2.4.1- Définition et caractéristiques
2.4.2- Formules
2.4.3- Résultats et interprétation
Section 3 : Evaluation sociale et économique
3.1- Evaluation économique
3.1.1- Contribution au développement régional
3.1.2- Accélération de la croissance économique nationale
3.1.3- Contribution au développement du secteur privé
3.1.4- Contribution au secteur agricole et environnement
3.2- Evaluation sociale
CONCLUSION GENERALE