PRESENTATION DE LA REGION D’ETUDE ET D’AMBOSITRA
La Région Amoron’i Mania est délimitée entre 45°7’ et 47°7’ longitude Est et 19°8’ et 21°0’ latitude Sud. La région couvre une superficie totale de 17.516 km², compte environ 820.360 habitants (projection 2003), et comprend quatre districts, une commune urbaine et 54 communes rurales. Les quatre districts sont : Ambatofinandrahana (10.132 km², 9 communes rurales), Ambositra (3.161 km², 1 commune urbaine et 22 communes rurales), Fandriana (2.947 km², 13 communes rurales, et Manandriana (1.276 km², 10 communes rurales). Hormis la ville d’Ambositra qui a une vocation urbaine, la région présente dans son ensemble un caractère général de ruralité. A cet effet, la dominance des ménages est essentiellement rurale et agricole. La Région Amoron’i Mania présente des potentiels certains à l’instar du reste du territoire national. Cette région est réputée notamment par son artisanat spécifique, certaines ressources minières et son corridor forestier (Fandriana Est et Ambositra Est).
La Région Amoron’i Mania connaît la présence des différents intervenants dans les différents secteurs. Outre, les projets environnementaux (transfert de gestion en cours, ébauche de la culture énergétique, etc.), santé, éducation, développement rural, la région a été choisie comme zone pilote de la reforme foncière qui est en train de se développer à Madagascar.
Milieu physique
Le diagnostic du milieu physique comprend l’étude du relief, du climat, de l’hydrographie ainsi que de la géologie de la Région Amoron’i Mania.
Relief
La Région fait partie intégrante de la zone méridionale des Hautes Terres Centrales. L’ensemble se présente comme un assortiment de collines, sillonnées par des cuvettes plus ou moins étroites, d’où émergent par endroits des massifs isolés.la Région peut être stratifiée en trois zones d’altitude :
– dans les parties centrale et orientale de la Région (Ambositra, Fandriana, Manandriana, Ambatofinandrahana Sud-Est) l’altitude varie de 1.200 à 1.500 mètres;
– les plaines d’altitude de l’Ouest (Nord-Ouest d’Ambatofinandrahana, plaines de Soavina) culminent en moyenne à 700 Ŕ 1.000 mètres ;
– les massifs vigoureux, non peuplés, pouvant atteindre les 2.000 mètres.
Climat
La Région d’Amoron’i Mania enregistre un climat de type tropical d’altitude à deux saisons bien marquées :
– Saison chaude et humide, d’octobre à avril, avec 85 – 90 % de pluie et un pic de pluviométrie et de température en décembre Ŕ janvier (300 mm par mois, 18-21 °C) ;
– Saison hivernale et sèche, de mai à septembre, avec moins de 40 mm de pluies mensuelles et une température moyenne de 13-16 °C. La sècheresse est atténuée par des crachins et des brumes matinales à proximité du corridor forestier du bord oriental d’Ambositra (moins de 65 jours secs/an) et de Fandriana (65-135 jours secs/an).
Le climat est froid et humide à l’Est et au Nord, chaud et relativement sec à l’Ouest et au Sud. La pluviométrie annuelle varie de moins de 1 000 mm au Sud à 1 400 mm au Nord et de 1 200 mm à l’Ouest jusqu’à 2.000 mm à la frontière Est (Carte climat Ŕ Précipitation moyenne). Les températures annuelles moyennes augmentent légèrement de 16°C à 18°C du Nord au Sud et croissent rapidement de 16°C à 25°C en allant de l’Est et du Centre vers la frontière Ouest (Carte climat Ŕ Température moyenne). Trois (3) types climatiques sont présents dans la Région Amoron’i Mania, en se basant sur les températures moyennes du mois le plus frais, la pluviométrie annuelle et le nombre de mois secs.
Bassins versants
La Région est partagée en trois grands bassins versants formés par trois rivières :
– au Nord, celui de la Mania et ses affluents forment la « partie amont » du bassin versant du Tsiribihina. Une grande partie du Sud de Vakinankaratra s’y intègre également. Il couvre la quasi totalité du district de Fandriana, les parties septentrionales des districts d’Ambositra, de Manandriana et d’Ambatofinandrahana ;
– au Sud, celui de la Matsiatra et ses affluents qui se prolonge sur le bassin versant du Mangoky dans lequel s’intègre aussi toute la partie occidentale de la HauteMatsiatra. Les parties méridionales des Districts d’Ambositra, Manandriana et Ambatofinandrahana en font partie.
– à l’Est, celui de la Maintinandry et ses affluents comprenant la partie orientale du District d’Ambositra .
Géologie
La région est essentiellement caractérisée par des systèmes formés de roches cristallines (Carte : Géologie). Deux grands systèmes encadrent les formations géologiques de la Région :
– le système de VOHIBORY très important dans la région ; ce système s’allonge et se rétrécit du nord vers le sud ;
– le système du Graphite, dans la partie Est et parallèle à la côte.
Entre ces deux systèmes sont plaquées :
✓ des roches granitiques et migmatites de Tamboketsa, sous forme de minces filets allongés du Nord au Sud (Ambatofinandrahana, dans l’Est d’Ambositra et de Fandriana);
✓ une série schisto-quartzo-calcaire, très importante en superficie, mais couvrant seulement la région dans sa partie centrale, et dans laquelle est noyée un îlot de gabbros ;
✓ une couche allongée parallèle à la côte de roches granitiques ;
✓ le système Androyen : dans le sud d’Ambatofinandrahana.
Historiques
La Région du Betsileo a toujours été fortement peuplée, comme l’indique le nom de l’ethnie qui la peuple. En effet, déjà à l’époque royale les visiteurs qui ont parcourus cette région des hautes terres ont été fascinés par le fait de rencontrer « plein de gens partout » (d’où « Betsileo » : beaucoup qu’on n’épuise pas). Il est important de rappeler ce contexte historique dans la mesure où c’est dans la Région Amoron’i Mania même et plus spécifiquement dans le District de Manandriana que l’on situe l’origine des principaux royaumes betsileo.
Ambositra
A 90 km d’Antsirabe et à 1 350 mètres d’altitude se trouve Ambositra. Réputée pour ses produits artisanaux, Ambositra est également une région riche en histoire. Les souverains de la dynastie des Mpanalina se sont succédés dans cette région de la Mania devenue aujourd’hui un endroit où cohabitent pacifiquement les Betsileo, Merina, Bara et Tanala. Situé à 5 km à l’Ouest de l’actuelle ville et trônant majestueusement sur une altitude de 1865 m, le palais d’Ambositra est un des sites touristiques les plus importants. En réalité, il s’agit d’une fidèle reconstitution du vrai « Rova » détruit par Radama I en 1811. Entourée de fossés circulaires, l’enceinte du palais comporte le « Tranovola » (la maison du roi), la case des « Tandapa » (conseillers du souverain), deux tombeaux royaux et le « Kianja » un espace où l’on organisait les réunions populaires. Cette colline doit son nom, « Ambositra Tompon’anarana » (Ambositra, propriétaire du nom) au souverain Mpanalina II qui s’y installa, pour la première fois, au XVIIIème siècle.
La tradition orale raconte que du haut de la montagne d’Andraimbe (à l’Est de l’actuelle ville), ce souverain apercevait du feu dans cette partie de sa terre et y envoyait des hommes pour faire la reconnaissance. Effrayés, ces derniers hésitaient par deux fois avant d’obéir à ses ordres, puisqu’ils pensaient que seuls les mauvais esprits pouvaient produire ce genre de flamme à cet endroit isolé. Mais une fois arrivé sur les lieux, le peloton de reconnaissance était plutôt surpris. Il ne s’agissait que des troupeaux de zébus castrés volés dans les pays Bara et Betsileo des alentours et que les « dahalo » de l’époque avaient acheminés vers cette montagne. Tenu au courant de cette nouvelle, Mpanalina II avait aussitôt affirmé son droit de propriété à tous les bœufs castrés (ombyvositra) qui s’y trouvaient. Cette présence massive de « vositra » a été à l’origine du nom Ambohibositra (village des bœufs castrés) qui deviendra, plus tard, Ambositra. Plusieurs versions sont racontées concernant la construction du rova. Le caractère autoritaire du roi Mpanalina a largement facilité l’aménagement de ce site. Il a fait appel à tous les « foko » (ethnies) des villages avoisinants pour effectuer les grands travaux qui consistaient à canaliser l’eau du haut de la montagne d’Andraintera (plus à l’Ouest) vers Ambositra pour faciliter le creusement des fossés circulaires. Les deux tombeaux royaux ont également leur histoire. D’aucuns s’interrogent sur la raison de la présence, au même endroit, de deux caveaux appartenant tous deux à la dynastie des Mpanalina. En réalité, le deuxième tombeau a été construit beaucoup plus tard. Suite à une attaque dans la région de l’Isandra pour étendre son royaume, l’un des Souverains, Mpanalina, devait y trouver la mort à cause de la trahison de ses hommes de confiance. Et comme la tradition veut qu’un roi soit enterré avec quelques-uns de ses sujets qui se portent volontaires pour être son « lafika », Raramonja et Raratsinainga – deux serviteurs fidèles – ont accepté ce devoir. Lors du transfert des restes de ces trois hommes, à Ambositra, on a cru bon de construire une autre tombe pour éviter que les ossements des nobles ne se mélangent pas avec ceux des sujets.
Vinany, la colline d’Ambositra
Au début du XIXème siècle, alors que le roi Mpanalina qui était au trône refusait la proposition d’alliance d’Andrianampoinimerina, Radama I décidait de conquérir la région par les armes. En 1811, ce dernier passait d’abord par Sandrandahy avant d’atteindre Ambositra et au moment où il attaquait, Mpanalina jouait, comme à l’accoutumée, au « Fanorona ». Mais constatant l’avancée des hommes de Radama, le souverain d’Ambositra a ouvert le feu sur Ilaidama. Il a atteint le courtisan qui portait le parasol royal. Surpris, Radama a aussitôt répliqué et a touché Mpanalina en plein coeur, et c’était la débâcle pour les Tambositra tandis que l’armée merina détruisait le palais .
La reconstitution du Rova n’a été effective que durant la Deuxième République. L’actuelle ville d’Ambositra se trouve sur une colline, jadis couverte de forêts, qui portait le nom de Vinany. Vinany (prédiction) vient de la prophétie de Mpanalina. Du haut d’Andraimbe, il regardait vers la forêt et prédisait que cet endroit sera plus tard peuplé. C’est aujourd’hui chose faite. En effet, ceux qui se sont enfuis d’Ambositra durant l’attaque de Radama ont élu domicile dans cette localité. Mais Vinany est aussi synonyme de la convergence de plusieurs cours d’eaux. Ce qui peut, également, être une explication de son nom d’origine.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PARTIE I. GENERALITES
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA REGION D’ETUDE ET D’AMBOSITRA
CHAPITRE II. JUSTIFICATION DU PROJET
CHAPITRE III. PRESENTATION DU PROJET
CHAPITRE IV. PRESCRIPTIONS DES TRAVAUX ET MISE EN ŒUVRE
PARTIE II. ETUDES TECHNIQUES
CHAPITRE I. PRE-DIMENSIONNEMENT
CHAPITRE II. ACTIONS ET SOLLICITATIONS
CHAPITRE III. DESCENTE DE CHARGES
CHAPITRE IV. ETUDES DES ELEMENTS EN BETON ARME
CHAPITRE V. ETUDES DES ELEMENTS DU SECOND ŒUVRE
PARTIE III. EVALUATION DU COUT DU PROJET
CHAPITRE I. DEVIS DESCRIPITIF
CHAPITRE II. DEVIS QUANTITATIF ET ESTIMATIF
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES