Programme d’immersion française au Canada
Acquisition d’une troisième langue
Nous allons traiter de l’acquisition d’une troisième langue qui mène vers le trilinguisme dans cette section. Étant donné que cette acquisition est soit précédée par la maîtrise de la langue seconde soit couplée à l’apprentissage de la langue seconde, il semblerait que le bilinguisme facilite l’apprentissage d’une langue tierce (ex. Cenoz, 2000; Hoffmann, 2000a). C’est pourquoi nous allons décrire le rôle joué par le bilinguisme dans l’apprentissage d’une troisième langue.
Bilinguisme qui amène à l’acquisition d’une troisième langue
Pour maîtriser une troisième langue, un individu bilingue peut bénéficier de l’expérience de son bilinguisme. Klein (1995) a observé que les bilingues dépassent les unilingues quant à l’apprentissage d’une langue additionnelle. Selon elle, c’est parce que les bilingues ont acquis une cognition supérieure aux unilingues grâce à leur expérience du bilinguisme, c’està- dire que la cognition développée par les bilingues a facilité leur acquisition d’une troisième langue. Toutefois, la connaissance de deux langues ne constitue pas toujours un avantage cognitif Les deux théories, le contexte du bilinguisme additif et l’hypothèse du seuil, permettront de présenter deux conditions du bilinguisme pour faciliter l’acquisition d’une troisième langue.La première condition est le contexte du bilinguisme additif. Un bilingue doit maîtriser ses deux premières langues dans ce contexte afin de bénéficier des atouts cognitifs au cours de l’apprentissage d’une troisième langue (Cenoz et Genesee, 1998). Comme nous avons vu dans la dernière section, le contexte du bilinguisme additif est essentiel pour une bonne maîtrise des deux premières langues, ce qui nous permet de penser que ce contexte a aussi de l’impact sur l’acquisition d’une troisième langue. Des recherches ont montré la relation favorable entre le bilinguisme additif et l’apprentissage d’une troisième langue: Cenoz et Valencia (1994) ont mené une étude aux pays Basques dont le contexte est le bilinguisme additif du basque et de l’espagnol. Cette situation linguistique a permis aux élèves bilingues d’avoir une bonne maîtrise de leurs deux premières langues et d’acquérir l’anglais, en tant que troisième langue, plus facilement que les unilingues. Nous constatons le même résultat dans le cas de la Catalogne (Sanz, 2000). Cette dernière est aussi une région de bilinguisme additif où les élèves bilingues ont acquis l’anglais (troisième langue), plus efficacement que les unilingues.
La seconde condition découle de l’hypothèse du seuil. Il est nécessaire de dépasser un seuil dit supérieur, de développement cognitif afin que le bilinguisme apporte les avantages cognitifs, bénéfiques à l’apprentissage d’une langue tierce (Cenoz et Genesee, 1998).Atteindre ce seuil supérieur signifie qu’un individu possède un niveau élevé de compétence bilingue relié de façon positive au fonctionnement cognitif. Ce développement cognitif peut faciliter l’acquisition d’une troisième tangue. Swain et al. (1991) ont observé que l’alphabétisation développée de deux premières langues chez les élèves du programme d’immersion française à Toronto. a favorisé leur apprentissage d’une troisième langue. Ce résultat a été confirmé par celui de Danesi (1990), chercheur d’une étude similaire sur des élèves d’origine italienne dans le modèle type du Foyer à Bmxelles. Le franchissement du seuil supérieur de compétence bilingue a donc pour effet d’avantager l’acquisition d’une troisième langue.Ainsi, le contexte du bilinguisme additif et le franchissement du seuil supérieur de compétence bilingue, permettent de faciliter l’apprentissage d’une troisième langue.Cependant ils ne sont pas directement liés à cet apprentissage. Mais amènent les avantages cognitifs à apprendre une langue tierce (Cenoz et Genesee, 1998).
Avantages cognitifs du bilingue dans l’acquisition d’une troisième langue
Nous allons décrire les effets qui facilitent l’acquisition d’une troisième langue pour un individu bilingue. Nous adopterons différents aspects: d’abord la conscience métalinguistique, ensuite la sensibilité communicative, enfin les stratégies d’apprentissage.
Conscience métalinguistique
Un bilingue, qui a acquis ses deux langues dans le contexte du bilinguisme additif et qui a dépassé le seuil supérieur, possède une conscience métalinguistique développée. Jessner (1997) définit cette dernière comme «the ability to focus on language as an object in itselfand, consequently, to manipulate language» (pp. 21). Elle n’est pas spécifique à une langue particulière mais c’est une compétence commune entre différentes langues. Bialystok (1991) explique que la conscience métalinguistique est la prise de conscience et de contrôle du processus de traitement de l’information. Ce processus se fait en deux étapes: l’analyse de la connaissance qui permet d’expliciter les représentations mentales; et la gestion qui permet de choisir les informations appropriées. Bialystok (1991) a observé au cours de son étude, que les individus bilingues ont résolu des problèmes dans trois domaines linguistiques distincts, plus efficacement que les unilingues. Elle explique ce résultat par le niveau élevé de conscience métalinguistique acquis par les bilingues au cours de leur pratique de deux langues.La conscience métalinguistique acquise par un bilingue peut également favoriser son analyse et son contrôle d’une troisième langue. Le développement de la conscience métalinguistique chez un bilingue lui permettra donc d’apprendre une troisième langue plus rapidement qu’un unilingue.Pour que la conscience métalinguistique d’un bilingue, joue un rôle efficace dans l’acquisition d’une troisième langue, Thomas (198$) a souligné l’importance d’une instruction formelle des deux premières langues. Selon Jessner (1999), les similarités entre les deux premières langues et la troisième facilitent l’acquisition de la troisième. Cette question sera examinée dans la section concernant la distance entre les langues.
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Table des matières
Sommaire
Abstract
Table des matières
Liste des tableaux et des figures
Remerciement
Introduction
Chapitre 1: Problématique de la recherche
1.1. Introduction
1.2. En Europe
1.3. Au Canada
1.4. Programme d’immersion française au Canada
1.4.1. Programme d’immersion française dans des milieux anglophones
1.4.2. Programme d’immersion française dans un milieu francophone
1.5. Trilinguisme à Montréal
1.5.1. Distribution démolinguistique de Montréal
1.5.2. Maintien de la langue d’origine
1.5.3. Bilinguisme des deux langues officielles canadiennes
1.5.4. Politique linguistique du gouvernement du Québec
1.6. Position du problème dans cette recherche
1.7. Pertinence de la recherche
Chapitre 2 : Recension des écrits
2.1. Notion de trilingue
2.2. Rôle de la langue maternelle et de la société dans le bilinguisme
2.3. Acquisition d’une troisième langue
2.3.1. Bilinguisme qui amène à l’acquisition d’une troisième langue
2.3.2. Avantages cognitifs du bilingue dans l’acquisition d’une troisième langue
2.3.2.1. Conscience métalinguistique
2.3.2.2. Sensibilité communicative
2.3.2.3. Stratégies d’apprentissage
2.3.3. Distance entre les langues
2.4. Attitudes et la motivation au cours de l’apprentissage d’une langue additionnelle
2.4.1. Attitudes
2.4.2. Relation entre les attitudes et la motivation
2.4.3. Orientation
2.4.4. Motivation
2.5. Cadre conceptuel
Chapitre 3: Méthodologie
3.1. Question de recherche
3.2. Nature de la recherche
3.3. Choix méthodologique
3.3.1. Sources de données
3.3.2. Instruments
3.3.2.1. Questionnaire
3.3.2.2. Entrevue
3.3.3. Traitement des données
Chapitre 4 : Résultats du questionnaire
4.1. Caractéristiques propres aux répondants
4.2. Usages linguistiques
4.2.1. Usages linguistiques selon le partenaire de communication
4.2.1.1. Usages linguistiques avec chaque membre de la famille
4.2.1.2. Usages linguistiques avec les amis
4.2.1.3. Usages linguistiques dans les lieux publics
4.2.2. Usages linguistiques dans les activités culturelles
4.2.2.1. Usages linguistiques avec les médias électroniques
4.2.2.2. Usages linguistiques en lecture
4.2.2.3. Usages linguistiques dans d’autres activités culturelles
4.2.3. Usages linguistiques dans l’avenir
4.3. Auto-évaluation de la connaissance linguistique
4.3.1. Auto-évaluation de la connaissance du français
4.3.2. Auto-évaluation de la connaissance de l’anglais
4.3.3. Auto-évaluation de la connaissance de la langue d’origine
4.4. Orientation
4.4.1. Orientation envers le français
4.4.2. Orientation envers l’anglais
4.4.3. Orientation envers la langue d’origine
4.5. Attitudes à l’égard du trilinguisme
Chapitre 5: Résultats des entrevues
5.1. Caractéristiques propres aux sujets
5.2. Usages linguistiques
5.2.1. Usages linguistiques avec chaque membre de la famille
5.2.2. Usages linguistiques avec les amis
5.2.3. Usages linguistiques dans les lieux publics
5.2.4. Usages linguistiques dans les activités culturelles
5.2.5. Langue d’enseignement
5.2.6. Langue du travail
5.3. Attitudes et motivation envers chacune des langues et le trilinguisme
5.3.1. Attitudes et motivation envers le français
5.3.2. Attitudes et motivation envers l’anglais
5.3.3. Attitudes et motivation envers la langue d’origine
5.3.4. Attitudes à l’égard du trilinguisme
Chapitre 6 : Interprétation
6.1. Attitudes et motivation envers le français
6.2. Attitudes et motivation envers l’anglais
6.3. Attitudes et motivation envers la langue d’origine
6.4. Attitudes à l’égard du trilinguisme
Conclusion
7.1. Synthèse de l’étude
7.2. Limites de la recherch
7.3. Implications et suggestions pour de futures recherches
Bibliographie
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