Programme de français de première année LMD

Français de spécialité (FSP)/Langue de spécialité (LSP)

   En poursuivant le parcours historique du FOS, nous constatons également d’autres fondements à partir des années 1950. Il apparaît à l’époque sous le nom de langue de spécialité (LSP) ou français de spécialité (FSP). Il s’agit d’une ancienne appellation utilisée par les lexicologues travaillant sur les vocabulaires. Le Dictionnaire de didactique des langues définit les langues de spécialité comme une expression générique désignant les langues « qui impliquent la transmission d’une information relevant d’un champ d’expérience particulier» (GALISSON & COSTE (dir.), 1976 : 511) Retenons aussi que l’appellation du français scientifique et technique (FST) était utilisée à l’époque pour cette langue de spécialité dans les domaines scientifique et technique. Elle concerne des variétés de langue et des publics spécifiques sans préciser une méthodologie particulière. La désignation FST résulte d’une décision politique datant de la fin des années 1950, prise dans un contexte de défense des intérêts économiques de la France, de son influence géopolitique (en particulier dans les pays en voie de développement, dont les colonies françaises). (HOLTZER, 2004 : 15) Entre les appellations langue de spécialité et langue spécialisée, LERAT P accorde sa préférence à la langue spécialisée qu’il définit comme « l’usage d’une langue naturelle pour rendre compte techniquement de connaissances spécialisées » (Ibidem, 1995 : 21). Une telle définition souligne, selon l’auteur, l’aspect unitaire de la langue et de ses usages. Donc le français général (FG) a pour objectif d’amener l’apprenant à communiquer dans différentes situations de la vie quotidienne. Le français général ou courant se caractérise par une formation à moyen ou long termes, et une diversité thématique avec diverses compétences à développer au fur et à mesure du parcours scolaire. L’enseignant de FG maitrise les contenus de cours, travaille en autonomie et il peut utiliser des supports anciens. Donc qu’en est-il de l’enseignant de FOS ? Ce qui n’est pas le cas du FOS auquel nous allons nous intéresser à présent.

Français sur Objectifs Spécifiques (FOS)

   À partir des années quatre-vingt-dix du siècle précédent, le Français sur Objectifs Spécifiques (FOS) commence à gagner du terrain malgré un certain essoufflement politique et didactique. Les services culturels relevant du Ministère des Affaires Étrangères proposent des formations pour répondre à des besoins professionnels comme le français médical, le français des affaires, le français des relations internationales, etc. A cela s’ajoute l’intérêt croissant porté à la formation linguistique des étudiants étrangers (CUQ & CRUCA, 2003 : 325) : De fait, la formation linguistique d’étudiants de médecine, de droit, de sciences exactes, est une des priorités de la coopération universitaire. On appelle ces étudiants des non spécialistes (sous entendu : en français) ou encore des publics spécifiques. (…) les étudiants dits scientifiques étaient particulièrement ciblés par les services culturels, dont une des charges est de les orienter le plus efficacement possible vers les formations idoines offertes par les universités. Quant au monde éditorial, il s’active afin de répondre au développement du FOS. La preuve en est que Le Français dans le Monde a publié deux numéros spéciaux sur le FOS, l’un Publics spécifiques et communications spécialisées en 1990, l’autre Français sur objectifs spécifiques : de la langue aux métiers, en 2004. De même, EURIN et HENAO (1992) ont publié Pratiques du français scientifique ainsi que LEHMANN (1993) qui détaille, lui, ce français spécialisé dans Objectifs spécifiques en langues étrangères. Notons aussi la récente publication de Le français sur Objectifs spécifiques et la classe de langue (CARRAS, KOHLER, SJILAGYI et TOLAS, en 2007).  L’appellation Français sur Objectifs Spécifiques (FOS) est calquée sur l’expression anglaise English for Specific Purposes (ESP) et circule plus volontiers dans les milieux didactiques que le terme « fonctionnel » qui donne lieu à plusieurs significations. Rappelons dans ce contexte les critiques de certains didacticiens préférant l’appellation de l’« enseignement fonctionnel du français » au « français fonctionnel ». Le FOS s’intéresse avant tout aux besoins des apprenants (souvent des adultes et des professionnels) qui veulent suivre des formations bien ciblées compte tenu de leur temps limité consacré à l’apprentissage. Leurs besoins d’apprentissage déterminent les différentes composantes du processus de l’apprentissage.

Diversité des disciplines et français sur objectifs universitaires

   Tout comme pour le FOS, le FOU se distingue avant tout par la diversité des disciplines universitaires visées par les apprenants : le droit, la médecine, la chimie, etc. Dans ce contexte, nous trouvons deux catégories principales :
Celle des étudiants Dans cette catégorie, nous constatons la présence de deux types d’apprenants de FOU. Le premier type concerne des étudiants étrangers qui cherchent à suivre des cours de français dit académique dans leurs pays d’origine. Il s’agit des étudiants des filières universitaires francophones à l’étranger qui ont pu voir le jour grâce à des conventions signées entre des universités françaises et des universités étrangères. Elles ont pour objectif de proposer des formations de français pour des étudiants étrangers. Selon les statistiques du Ministère des Affaires Etrangères, il existe 167 filières francophones à l’étranger qui regroupent près de onze mille étudiants. C’est le cas par exemple des filières francophones de l’archéologie au Caire (Egypte), de la gestion et de l’économie à Prague (République Tchèque), des Sciences Juridiques à Hanoi (Vietnam), etc. A propos du deuxième type, il s’agit des étudiants étrangers qui viennent poursuivre leurs études dans un pays francophone. Ce type d’apprenants de FOU a l’avantage de pratiquer, d’une part, le français dans leurs échanges quotidiens et d’autre part, d’avoir un contact direct avec les milieux universitaires francophones (enseignants, colloques, séminaires, etc.)
Celle des émigrés Ce sont des migrants qui ont du mal à s’adapter avec leurs nouveaux milieux professionnels et culturels. Au niveau professionnel, ils ont besoin d’un certain français spécifique dans leur travail afin qu’ils soient capables d’accomplir certaines tâches professionnelles. Leur besoin du français ne se limite pas au milieu professionnel mais il concerne également leur vie quotidienne (effectuer des procédures administratives à la préfecture ou à la mairie, faire des courses, suivre l’actualité locale, etc.). Notons également que ces étrangers arrivent souvent en France en compagnie de leurs enfants (famille). Ces derniers sont scolarisés dans des établissements français. Vu que leur langue maternelle n’est pas le français, ces enfants, appelés ENAF (élèves nouvellement arrivés en France), doivent faire face à des difficultés pour suivre leurs cours. Une telle situation pousse certains enseignants à mettre l’accent sur un nouveau type de français qui voit le jour sous le nom de « Le français scolaire ». Ce dernier vise principalement à préparer les enfants des migrants à suivre leurs cours. Donc, ces étrangers s’installent dans un pays francophone, dans le but de trouver un débouché professionnel pour l’amélioration de leur niveau de vie. Pour ce faire, ils sont amenés à s’inscrire dans une université francophone pour un ou deux ans en vue de valider leurs connaissances et leurs compétences déjà acquises dans leurs pays d’origine. C’est le cas, par exemple, de certains dentistes étrangers qui viennent s’installer en France. Ils sont dans l’obligation de faire au moins deux ans à la faculté de chirurgie dentaire pour avoir une reconnaissance institutionnelle avant de trouver un poste dans un hôpital ou dans un cabinet dentaire, en France.

Français sur objectifs universitaires et besoins spécifiques

   Les besoins spécifiques sont une des caractéristiques principales des publics de FOU. Les publics mentionnés ci-dessus veulent apprendre non LE français mais plutôt DU français POUR agir dans les différents milieux universitaires. LEHMANN D (1993) souligne ce point en précisant : « Se demander ce que des individus ont besoin d’apprendre, c’est poser implicitement qu’ils ne peuvent pas tout apprendre d’une langue, donc que des choix doivent être opérés ». En suivant des cours de FOU, les apprenants cherchent à être capables de comprendre des cours, prendre des notes, lire des livres spécialisés, passer des examens, rédiger des mémoires ou des thèses, etc. (CHALLE, 2002) D’où la nécessité d’analyser les besoins de ces apprenants avant l’élaboration des cours en vue d’y mieux répondre.

Analyse du contenu du programme de 1ière année de mathématiques

   Nous allons commencer par présenter le module de français, nous passerons ensuite à la présentation du programme officiel. Partant de là, nous essaierons de mettre en lumière les pratiques de classe, la méthode d’enseignement de ce module et identifier l’objectif visé par le programme de français. Ce qui nous permettra de faire un bilan de synthèse avec des remarques et des critiques.
Présentation du module de français en 1ière année mathématiques Le module de français représente l’unité d’enseignement méthodologique en première année de mathématiques (cf., annexe 1). Il est intitulé, « Terminologie Scientifique et Expressions écrite et orale (TD) ». D’après le titre du programme conçu par le chef de département de mathématiques et informatique aux deux enseignantes de français, ce module focalise sur l’enseignement des techniques et des méthodologies d’écriture scientifique, essentiellement liées à la terminologie scientifique et à certains discours universitaires, que nous préciserons plus tard.
Description du programme de français de MI Le contenu du programme de français met l’accent sur la maitrise des techniques de communication et d’expression ainsi que des discours universitaires. Voici les cinq contenus pédagogiques relevés tels quels:
 Terminologie Scientifique
 Etude et compréhension de texte
 Technique d’expressions écrite et orale (rapport, synthèse, utilisation des moyens de communications modernes)
 Expression et communication dans un groupe.
Nous avons constaté que les contenus sont assez généraux et même génériques et ne contiennent ni des précisions, ni d’orientation de supports, ni de proposition d’activités. Autrement dit, c’est aux enseignantes de développer ce programme et de proposer des supports et des pratiques de classe. Alors qu’en est-il vraiment des pratiques de classes dans ce module de français ?
Pratiques et méthode d’enseignement du module de français Dans le document officiel du programme de français (cf., annexe 2) que nous avons pu récupérer au département de mathématiques, nous pouvons dire clairement que le programme met l’accent sur les techniques méthodologiques et scientifiques d’expressions orale et écrite, car les cours se présentent comme suit : le résumé, le compte-rendu, la prise de note, l’exposé oral et écrit, la synthèse de document, le mémoire, le rapport de stage, les références bibliographiques, et enfin la terminologie de spécialité propre à la spécialité de mathématiques et informatique (MI). Notons que l’enseignement du français est semestriel c’est-à-dire qu’il est assuré juste au premier semestre de la première année de mathématiques, par contre, au deuxième semestre, il est remplacé par l’anglais. Ce module de français se fait en cours magistral d’une heure et demie par semaine, l’équivalant de 22h30mn de cours pour un semestre normal, alors qu’il est mentionné comme un travail dirigé (TD) voir (cf., annexe 1). A signaler que nous avons noté aussi, qu’aucun exercice n’a été réalisé dans ces cours, aucune production écrite n’a été demandée aux étudiants. Les deux enseignantes de français expliquent les cours théoriquement sans la mise en œuvre de ce qui a été déjà formulé, c’est-à-dire que les étudiants ne sont pas suivis d’évaluation pour vérifier s’ils ont intériorisé le cours. Il en est de même lorsqu’elles ont assuré le cours sur l’élaboration d’un « mémoire » : les enseignantes ont expliqué comment réaliser un mémoire par les définitions des pages et le code rédactionnel : page de couverture, de garde, de titre, titres et intertitres, taille des lettres et police, et pagination. Ces enseignantes de français ont opté pour l’utilisation de la méthode d’enseignement : se servir du polycopié dans leur cours. En effet, tous les cours de ce module sont présentés dans des polycopiés distribués aux étudiants. Pendant les séances de cours, elles lisent le(s) polycopié(s) et les étudiants suivent, sans qu’ils ne prennent notes. Nous faisons le même constat aussi, au moment où les étudiants interrogent leur enseignante pour leur expliquer un concept, ils écoutent sans rien écrire, étant dans l’incapacité de prendre des notes pour assimiler. Rappelons que l’évaluation dans ce module de français doit être continue, car elle s’inscrit dans l’évaluation formative qui vise à guider l’apprenant dans son apprentissage en montrant l’acquis pour avancer, pour réguler et adapter les exercices et les cours ainsi remédier aux erreurs, aux lacunes et aux difficultés identifiées. Mais sur le terrain c’est tout à fait le contraire auquel nous assistons, seule existe l’évaluation sommative qui se situe à la fin de l’action pédagogique, en traduisant, en notes, les résultats obtenus lors des examens (cité par BENAMER BELKACEM F. dans le cours de « Pratique d’Evaluation et d’Apprentissage » (P.E.A) lors de l’explication des différents types d’évaluation en 2014/2015). Cela justifie le manque de pratiques en situation d’apprentissage important dans le système LMD, dans l’enseignement du français. Mais il nous faut aussi préciser l’objectif de ce module pour nous situer.
Objectif visé par le programme de français de première année MI Rappelons que le programme de français vise la compréhension et la rédaction de documents scientifiques ainsi que la capacité d’utilisation de la terminologie scientifique, c’est-à-dire que les étudiants doivent être amenés à lire, à comprendre, et à produire des écrits scientifiques et universitaires; plus précisément à maitriser la terminologie propre aux mathématiques et informatique (MI). A partir d’activités répondant à leurs besoins et aux compétences (orales et écrites) visées dans le programme ; lire et comprendre un document scientifique écrit, maitriser des méthodologies d’écriture scientifiques et universitaires, maitriser la terminologie propre aux mathématiques, communication voire interaction et expression dans un groupe.
Critiques et remarques des contenus de ce programme Nous remarquons que le programme de français tient compte de la compréhension et de la production des discours oraux et écrits. Donc le comité pédagogique qui a réalisé ce programme officiel a mis en exergue les deux compétences (orale et écrite) qui doivent être inculquées aux étudiants, dés leur première année universitaire. Pour favoriser cet enseignement qui se base sur des paramètres et qui prépare les étudiants à améliorer le niveau de leurs écrits scientifiques et les discours universitaires pour bien réussir dans leurs études. Nous constatons aussi que le manque d’exercices dans ce module est lié à la façon de faire le cours, c’est-à-dire si c’était un TD (travail dirigé) de français en trouve des pratiques de classe tels les exercices et les travaux à remettre, qui seraient suivis par la correction des écrits de ces étudiants. Proposer des thèmes pour susciter des débats, dans le but de faire parler les étudiants de mathématiques, à mieux s’exprimer et connaitre leurs besoins réels en langue française. Ce qui nous aurait permis à nous aussi de vraiment identifier, dans notre analyse, les besoins des étudiants en matière de langue, en situation réelle de communication. Mais vu que c’est un cours magistral, les enseignantes définissent, exposent et expliquent les cours théoriquement, en fait, elles suivent le programme qui est assigné par l’administration.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : Du FOS au Français sur Objectifs Universitaires
1. Français de spécialité (FSP)/Langue de spécialité (LSP)
2. Français sur Objectifs Spécifiques (FOS)
3. Français sur Objectifs Universitaires (FOU)
Chapitre II : Programme de français de première année LMD : conception et actualisation
1. Analyse du contenu du programme de 1ière année de mathématiques
2. Réflexion des enseignantes sur l’enseignement du français en première année mathématiques
3. Réception et représentation du français chez les étudiants de première année de mathématiques
Chapitre III : suggestion pour l’enseignement du français sur objectifs universitaires
1. Démarches FOS et FOU
2. Elaboration d’un programme FOS/FOU
3. Mise en œuvre de la démarche FOU
4. Propositions des activités
Conclusion générale
Références Bibliographiques
Annexes

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