Profil épidémiologique des accidents vasculaires cérébraux hémorragiques du sujet jeune

L’organisation mondiale de la santé définit l’accident vasculaire cérébral comme étant « le développement rapide de signes cliniques localisés ou globaux de dysfonction cérébral avec des symptômes durant plus de 24 heures, pouvant conduire à la mort, sans autre cause apparente qu’une origine vasculaire ».

Les accidents vasculaires cérébraux constituent une urgence diagnostique et thérapeutique et déterminent de par leur fréquence et gravité un véritable problème de santé publique. En effet, ils sont au 3èmerang de mortalité après les accidents coronariens et les cancers et représentent la première cause d’handicap physique acquis et la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer [66].Sa prévalence sur une population occidentale de un million d’habitants est de 12 000 dont 800 récidives d’AVC par an [36] et aux états Unis, l’incidence est de 0,5-1 pour 1000 habitants avec une mortalité globale de 10 % [44]. En Afrique, des études ont montré que les AVC représentaient 30 à 37 % des hospitalisations en Neurologie et seraient responsables d’un tiers des décès [45,19].Au Sénégal, les AVC sont au premier rang des affections neurologiques avec plus de 30% des hospitalisations et responsables de 2/3 des décès dans le service de Neurologie de Dakar. [45]. Le retentissement socio-économique des AVC est également considérable. Ainsi, de nombreuses études montrent que les AVC représentaient un lourd fardeau pour le système de santé et l’économie des pays développés où ils sont à la charge de l’état et de la communauté [15]. Dans nos pays sous-développés où il n’existe pas de système de sécurité sociale, les familles sont rapidement essoufflées par la prise en charge et tardent souvent à consulter en aigu retardant ainsi le délai de prise en charge spécialisée ou désertent souvent les hôpitaux au stade chronique. Les AVC peuvent être de nature ischémique dans 85 % des cas ou hémorragique dans 15 % des cas. Les formes ischémiques ou accidents ischémiques cérébraux (AIC) peuvent être d’ordre artériel ou veineux et les formes hémorragiques ou accidents vasculaires hémorragiques (AVCH) peuvent concerner le parenchyme cérébral, les ventricules ou les espaces sous-arachnoïdiens.

L’hypertension artérielle en est le plus important facteur de risque et les études de Cohorte montrent qu’un AVC sur deux s’observe chez un sujet préalablement hypertendu [4; 51]. Les accidents vasculaires cérébraux touchent toutes les tranches d’âge avec une prédilection pour les personnes âgées. Mais ces dernières années, l’incidence des AVC du sujet jeune semble croître [47].

DEFINITIONS

L’Accident vasculaire cérébral = déficit neurologique brutal d’origine vasculaire présumée. Un AVC est un processus dynamique qui implique une atteinte organique ou fonctionnelle du parenchyme cérébral consécutif à une lésion vasculaire. Un accident vasculaire cérébral est dit constitué lorsque le déficit neurologique atteint rapidement son maximum et dure plus de 24 heures.

Distinguer 2 situations :
– Ischémie cérébrale pouvant être artérielle ou veineuse
– Hémorragie dans le parenchyme, les ventricules et/ou les ESA
• Accident Vasculaire Cérébral Ischémique (AVCI):
– Artériel : Réduction critique du débit en aval de l’occlusion partielle ou totale d’une artère à destinée cérébrale dans son trajet intra ou extra crânien.
– Veineux : Occlusion d’une veine et/ou d’un sinus veineux cérébral.
• Accident Vasculaire Cérébral Hémorragique (AVCH)
– Saignement artériel à l’intérieur du parenchyme cérébral et/ou dans l’espace sous arachnoïdien et/ou dans les ventricules par rupture d’une artère cérébroméningée.

Les AVCH regroupent :
✔ les hémorragies primitivement intracérébrales (dit aussi intraparenchymateuse) environ (15% des AVC). Elles peuvent être primaires ou secondaires. Les hémorragies intracrâniennes primaires sont consécutives à l’hypertension artérielle chronique (HTA) ou à une angiopathie amyloïde, responsables de la rupture spontanée des petits vaisseaux. Les hémorragies intracrâniennes secondaires sont induites par des malformations vasculaires, des tumeurs ou un trouble de la coagulation.
✔ les hémorragies méningées (environs 5% des AVC):par rupture d’un anévrisme artériel au sein des espaces sous-arachnoïdiens.

EPIDEMIOLOGIE

EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE 

Données démographiques

✔ Age :
Les études ont démontré l’augmentation du risque d’AVC; en général et d’infarctus cérébraux en particulier, avec l’âge. En effet, 75 % des patients ayant un AVC ont plus de 65 ans [68]. Au delà de 50 ans, ce chiffre double tous les 10 ans. A l’âge de 85 ans, le taux d’incidence d’AVC atteint 3 ,5% par an. [68].
✔ Sexe :
Le sexe est un facteur de risque variable avec l’âge. Les accidents vasculaires cérébraux du sujet jeune touchent beaucoup plus les adultes de sexe masculin sauf pour des âges inférieurs à 30 ans où ils restent plus fréquents chez la femme. Dans une étude réalisée sur un an en Israël les auteurs rapportent une incidence ajustée au sexe et à l’âge de 10‚36⁄100 000 avec une nette prédominance masculine [14]. La différence entre les deux sexes diminue progressivement pour s’annuler après 85 ans. [66].
✔ Race :
Aux Etats-Unis, des différences selon la race ont été mises en évidence. L’incidence des AVC est 2‚5 fois plus élevée chez le noir que chez le blanc âgé de 15 à 39 ans [31]. Une étude réalisée en Mauritanie rapporte des chiffres similaires avec une nette prédominance chez le sujet noire (63%) .

Données climatiques :
Plusieurs études ont montré que les accidents ischémiques cérébraux étaient plus fréquents au cours du printemps et de l’hiver qu’au cours de l’été et de l’automne [66]. Les résultats sont plus controversés en ce qui concerne les hémorragies intra parenchymateuses et les hémorragies méningées [66].

EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE

Prévalence

Les accidents vasculaires cérébraux du sujet jeune sont estimés à 3% dans les pays occidentaux [57]. Cette fréquence paraît plus élevée dans les pays en voie de développement ou elle atteint 19 à 30% [1]. Comme chez le sujet âgé, les ischémies cérébrales prédominent largement [14]. La prévalence varie de 4 à 8 pour 1000 habitants dans les pays occidentaux, atteint plus de 20 pour 1000 habitants au japon et elle augmente avec l’âge : environ 75 % des patients atteints d’AVC ont plus de 65 ans [66]. D’après Struijs et al, la prévalence des AVC en Hollande va augmenter, passant de 7500 en 2000 à 8600 en 2020 pour un million de personnes [26]. Au mali, sur 641 patients admis au service de Réanimation de l’Hôpital Gabriel Touré, il y’avait 72 cas d’AVC soit une prévalence hospitalière de 11,2% [19]. En Mauritanie, les AVC représentent 30 à 37 % des hospitalisations et responsables d’un tiers des décès. Au Sénégal, ils représentent 30 % des hospitalisations dont 2/3 des décès .

L’incidence

Il s’agit d’une affection répandue avec une incidence annuelle de 145 nouveaux cas pour 100000 habitants en France [35] dont 10 % de moins de 45 ans, 2,5 pour 100000 habitants au Vietnam[34] et 0,54 pour 1000 habitants en Tunisie [44]. Le risque d’AVC augmente avec l’âge. Ainsi, près des trois quarts des patients ont plus de 65 ans et après 50 ans, l’incidence double tous les 10 ans.

Coût socio-sanitaire

Dans les pays industrialisés, les AVC représentent selon les pays 5 à 7% des dépenses de santé [16]. En France, le coût direct par patient est de 18000 Euro sur les 12 premiers mois. En 1997, en Australie le coût était estimé à 1,3millions de dollars alors que dans la même année aux Etats Unis, il est estimé à 4,9 millions de dollars américain [28]. Au Canada, le coût moyen des soins de courte durée après un AVC est de 27500 dollars et engendrent des dépenses annuelles de 27 millions pour l’économie canadienne [37]. Au Sénégal, le coût direct par patient à la Clinique Neurologique du CHU de Fann, était estimé à 78426 francs CFA en 1996 [56]. Près de 2/3 du budget social de l’hôpital et des démarches des assistants sociaux sont consacrés aux patients victimes d’AVC.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
-I DEFINITIONS
II- EPIDEMIOLOGIE
A -EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
1-Données démographiques
2 -Données climatiques
B -EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
1- Prévalence
2-L’incidence
3- Mortalité
4-Coût socio-sanitaire
5- FACTEURS DE RISQUE
III- BASES ANATOMIQUES
1- La systématisation de l’encéphale
2 – La vascularisation artérielle de l’encéphale
IV – CLINIQUE ET DIAGNOSTIC
1- Examen clinique
2-Diagnostic positif
3– Diagnostic topographique
4 – Diagnostic differentiel
V – PRINCIPALES ETIOLOGIES ET FACTEURS DE RISQUE
1-Etiologies
2 – Facteurs de risque
VI -PRISE EN CHARGE
1 – Les grands principes
2 – Les indications
3 -Traitement préventif
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
METHODOLOGIE
1 – Objectifs de l’etude
2 – Type d’etude
3 – Cadre d’etude
4 – Patients et methodes
II- LES RESULTATS
1 – Taille de la population
2 – Caracteristiques biographiques
3 – Les facteurs de risque
4 – Delai de consultation
5 – Symptomalogie clinique
6 -Donnees paracliniques
7 – Prise en charge
8 – Evolution
DISCUSSION ET COMMENTAIRES
1 Caractéristiques biographiques
2 – Les donnees cliniques
3 – Délai de consultation
4 – Les facteurs de risque et étiologies
5 – Siège de l’hématome
6 -Modalites évolutives
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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