L’uvée est la tunique intermédiaire de l’œil. Elle est richement vascularisée et innervée, représentant ainsi la tunique vasculaire de l’œil. Elle se subdivise en trois segments : l’uvée antérieure ou iris, l’uvée intermédiaire ou corps ciliaire et l’uvée postérieure ou choroïde. L’uvéite est une inflammation de l’uvée pouvant toucher un, deux ou les trois segments. Les uvéites sont des maladies potentiellement graves, responsables de 10% des causes de cécité dans les pays industrialisés et jusqu’à 20% dans certaines régions de pays en développement [62]. Dans les pays occidentaux l’incidence des uvéites seraient de 17 à 52 cas pour 100000 habitants par an ; leur prévalence de 38 à 204 pour 100000 habitants .
RAPPEL ANATOMIQUE DE L’UVEE
Couche intermédiaire de l’œil, l’uvée est une membrane pigmentée, richement vascularisée et innervée. Elle est formée d’une lame conjonctive continue d’origine mésodermique doublée à sa face profonde et dans son segment antérieur de deux couches épithéliales d’origine ectodermique qui prolongent les deux couches de la rétine en avant de l’ora serrata. Elle est constituée de trois parties qui sont d’avant en arrière : l’iris, le corps ciliaire et la choroïde .
Uvée antérieure
Elle constitue la partie antérieure du tractus uvéal, différenciée sous forme d’un diaphragme souple tendu dans le plan frontal et percée d’une ouverture centrale variable : la pupille. La racine de l’iris est en continuité avec le corps ciliaire et adhère circulairement à la sclérotique ; elle est située à 1,5 mm en arrière de la partie transparente de la cornée à la limite du limbe scléro-cornéen. L’iris sépare la chambre antérieure de la chambre postérieure de l’œil, ses deux faces baignant dans l’humeur aqueuse. L’iris n’a pas une épaisseur régulière ; mince à la racine (1/10 mm) il atteint son épaisseur maximale au niveau de la collerette (6/10 mm) pour s’amincir ensuite vers la pupille. Vu de face, l’iris peut être divisé en deux parties (centrale et périphérique) par une ligne brisée, la collerette, qui passe approximativement à l’union du tiers interne et des deux tiers externes. La collerette correspond à la limite de résorption de la membrane pupillaire. A son niveau existent des déhiscences appelées cryptes de Fuchs. Le diamètre pupillaire est extrêmement variable : de 0,5mm en myosis il atteint 8mm en mydriase.
Uvée intermédiaire
Elle représente le segment moyen de l’uvée. Elle est caractérisée par la présence du muscle ciliaire et d’un épithélium sécrétoire très particulier. Anneau de section triangulaire à base antérieure, elle s’étend sur 6 mm entre la choroïde en arrière et la racine de l’iris en avant. Le corps ciliaire est situé entre la sclère en dehors, le cristallin et la chambre postérieure en dedans.
Uvée postérieure
Embryologie
La choroïde dérive du mésenchyme qui entoure la cupule optique. Elle se différencie au contact de celle-ci. La première ébauche de la choroïde est un réseau capillaire qui apparaît précocement au contact de l’épithélium neural, tant à la surface de l’ébauche cérébrale que de la vésicule optique. Les mélanocytes choroïdiens n’apparaissent qu’au 5ème mois.
Anatomie macroscopique
La choroïde est la partie postérieure de l’uvée et la couche moyenne de l’œil. Elle occupe les 2/3 postérieur du globe, située entre la rétine et la sclère. C’est la membrane vasculaire de l’œil constituée d’un tissu conjonctif lâche, gorgée de vaisseaux, riche en cellules pigmentées et abondamment innervée. Elle se continue en avant avec le stroma du corps ciliaire au niveau de l’ora Serrata, en arrière, elle adhère à la papille qu’elle entoure, et à la rétine par l’intermédiaire de la membrane de Bruch.
Anatomie microscopique
La choroïde est formée de trois couches étagées entre la sclère et l’épithélium pigmenté de la rétine qui sont :
– La suprachoroïde
– La choroïde proprement dite
– Et la membrane de Bruch.
La supra-choroïde est faite de fibres élastiques, de rares fibres de collagène et essentiellement des mélanocytes. Le stroma choroïdien est constitué d’une trame conjonctive lâche avec de nombreux éléments cellulaires : fibrocytes, mélanocytes, mastocytes, macrophages, lymphocytes … C’est une structure richement vascularisée. La membrane de Bruch limite la choroïde en dedans et adhère étroitement à l’épithélium pigmenté. Elle est formée de 5 couches :
La membrane basale de la paroi interne du plexus choroïdien ;
Trois couches formant la membrane de Bruch proprement dite :
Une couche centrale épaisse constituée de fibres élastiques ;
Deux couches de collagéne, externe et interne de part et d’autre de la couche élastique ;
Et la basale de l’épithélium pigmenté de la rétine.
Vascularisation et innervation
La vascularisation de la choroïde est assurée par les artères ciliaires courtes postérieures qui se divisent en son sein en un arbre vasculaire complexe, se terminant en capillaires. Le drainage veineux est assuré par un réseau parallèle qui aboutit aux veines vortiqueuses ; le système appelé chorio-capillaire assure l’irrigation des couches externes de la rétine. Les artères longues postérieures cheminent entre la choroïde et la sclère pour gagner le segment antérieur.
RAPPEL PHYSIOLOGIQUE DE L’UVEE
Fonctions du tractus uvéal
Le tractus uvéal assure de multiples fonctions :
– L’iris joue le rôle de diaphragme contrôlant la quantité de lumière pénétrant dans l’œil.
– Le corps ciliaire préside l’accommodation en modifiant la réfraction du cristallin qui lui est attaché par des fibres zonulaires.
– L’humeur aqueuse, sécrétée activement par les procès ciliaires, assure une fonction nourricière au niveau du segment antérieur de l’œil (cornée, cristallin) et le maintien du tonus oculaire.
– Par sa richesse vasculaire la choroïde réchauffe le milieu intérieur et permet la nutrition des couches externes de la rétine.
– La choroïde peut aussi être assimilée à un « ganglion lymphatique interne » de l’œil. En effet, bien qu’elle ne contienne que relativement peu de cellules immunologiquement compétentes, ses vaisseaux représentent une source importante de cellules effectrices (lymphocytes) et de substances humorales immunologiquement actives qui peuvent permettre une réaction immunitaire locale intraoculaire.
On distingue une barrière antérieure ou hémato-camérulaire (hémato-aqueuse) et une barrière postérieure ou hémato-rétinienne. Elles empêchent la libre diffusion des substances entre le sang et les tissus ou espaces intraoculaires et permettent ainsi le maintien d’une composition constante des fluides intraoculaires.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPEL ANATOMIQUE DE L’UVEE
I.1. Uvée antérieure
I.2. Uvée intermédiaire
I.3. Uvée postérieure
II. RAPPEL PHYSIOLOGIQUE DE L’UVEE
II.1. Fonctions du tractus uvéal
II.2. Barrière hémato-camérulaire
II.3. Barrière hémato-rétinienne
II.4. Fonction immunologique
III. RAPPEL CLINIQUE DES UVEITES POSTERIEURES
III.1. Diagnostic positif
III.1.1. Signes fonctionnels
III.1.2. Signes physiques
III.1.3. Classification
III.2. Diagnostic différentiel
III.3. Diagnostic étiologique
III.3.1. Bilan étiologique
III.3.2. Les uvéites d’origine infectieuse
III.3.2.1. Les uvéites d’origine bactérienne
III.3.2.2. Les uvéites d’origine parasitaire
III.3.2.3. Les uvéites d’origine mycosique
III.3.2.4. Les uvéites d’origine virale
III.3.3. Les uvéites d’origine inflammatoire
III.4. Diagnostic évolutif
IV. TRAITEMENT
IV.1. But
IV.2. Moyens
IV.3. Indications
DEUXIÈME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel
I.1.1. Cadre d’étude
I.1.2. Période et type d’étude
I.1.3. Population d’étude
I.1.4. Critères d’inclusion
I.1.5. Critères de non inclusion
I.2. Méthodes de recueil et de traitement des données
II. RESULTATS
II.1. Aspects épidémiologiques
II.1.1. Fréquence
II.1.2. Sexe
II.1.3. Age
II.1.4. Profession
II.1.5. Niveau socio-économique
II.1.6. Origine géographique
II.2. Aspects cliniques
II.2.1. Antécédents
II.2.1.1. Antécédents ophtalmologiques
II.2.1.2. Antécédents médico-chirurgicaux
II.2.2. Motifs de consultation
II.2.3. Atteinte des annexes associée
II.2.4. Atteinte du segment antérieur
II.2.5. Tonus oculaire
II.2.6. Atteinte vitréenne
II.2.7. Atteinte choriorétinienne
II.2.8. Atteinte topographique
II.2.8.1. La latéralité de l’uvéite
II.2.8.2. Localisation antéro-postérieure
II.3. Aspects paracliniques
II.3.1. Bilan inflammatoire
II.3.1.1. Vitesse de sédimentation
II.3.1.2. C- réactive protéine
II.3.2. Bilan infectieux
II.3.2.1. Numération formule sanguine
II.3.2.2. Bilan tuberculeux
II.3.2.3. Bilan toxoplasmique
II.3.3. Bilan radiologique
II.3.3.1. Radiographie du thorax
II.3.3.2. Angiographie en fluorescence
II.3.3.3. Tomographie par cohérence optique
II.4. Etiologie
II.5. Aspects thérapeutiques
II.5.1. Corticoïdes
II.5.2. Immunosuppresseur
II.5.3. Antibiotique
II.6. Evolution Pronostic
III. DISCUSSION
III.1. Aspects épidémiologiques
III.1.1. Fréquence
III.1.2. Sexe
III.1.3. Age
III.2. Aspects cliniques, paracliniques et thérapeutiques
III.3. Evolution et pronostic
III.4. Limites de l’étude
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES