Profil épidémio-clinique et prévalence du VIH chez les professionnelles du sexe

La pandémie à VIH /SIDA est un des problèmes majeurs de sante publique au début de ce 21ème siècle. Selon le rapport 2013 de l’ONUSIDA [43], d’après les estimations, en 2012, 35.3 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde. On constate une diminution par rapport aux années précédentes due à l’augmentation du nombre de personnes sous thérapie antirétrovirale. À l’échelle mondiale, 2.3 millions de nouvelles infections à VIH ont été signalées, soit un recul de 33% par rapport aux 3.4 millions de 2001. Les décès liés au sida enregistrent également une baisse, passant de 2.3 millions en 2005 à 1,6 million en 2012. L’Afrique subsaharienne constitue un important poids financier pour les pays de cette région qui bénéficie de l’appui de partenaire au développement. C’est ce qui a permis la mise en place d’initiative nationale de lutte contre le VIH dans ces pays à la fin des années 1990. Au Sénégal la prévalence globale de l’infection à VIH est de 0.7%. Le Sénégal est l’un des pays de l’Afrique subsaharienne qui s’est engagé très tôt dans la lutte contre la pandémie du VIH à travers des programmes de prévention et de prise en charge des cas. C’est ainsi que l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux (ISAARV), mise en place en 1998, a permis de traiter les premiers patients. La gratuité des ARV à partir de Décembre 2003, et le programme « 3 by 5 » de l’OMS ont permis d’augmenter l’accès aux ARV proposé par l’ISAARV à Dakar et la décentralisation au niveau de toutes les régions du pays depuis 1998.

GENERALITE SUR L’INFECTION A VIH 

Définition

L’infection à VIH est une maladie infectieuse, virale, chronique due au virus de l’immunodéficience humaine (VIH1 et VIH2), caractérisée par la diminution des moyens de défense de l’organisme. Elle est marquée par la survenue de nombreuses maladies opportunistes qui profitent de la baisse de l’immunité de l’organisme pour se développer .le sida correspond au dernier stade de l’infection à VIH.

Rappel historique

Les débuts de l’épidémie de SIDA datent du 5 juin 1981, quand le CDC américain annonce une recrudescence dans les villes de Los Angeles, San Francisco et New York, de cas de pneumonies à Pneumocystis carinii et de sarcomes de Kaposi. Les premiers malades sont tous homosexuels, ce qui fait que ce syndrome, qui ne portait pas encore le nom de SIDA, est provisoirement appelé le syndrome gay ou cancer gay. Une des premières causes suggérées de cette immunodépression est le « poppers », un vasodilatateur très utilisé chez les homosexuels. Mais, dans les mois qui suivent, d’autres personnes sont infectées, des toxicomanes par injections, des hémophiles et des Haïtiens. Cette découverte révèle que le « poppers » n’est pas la cause, et une origine infectieuse est de plus en plus admise. Il reste alors à trouver l’agent infectieux. L’origine virale est privilégiée, eu égard aux modes de transmission alors identifiés (sexuel et sanguin).

En Janvier 1983, Willy Rozenbaum prélève un échantillon d’un patient atteint d’une lymphadénopathie, pathologie identifiée comme une maladie opportuniste du stade pré-sida. L’échantillon est mis en culture et Françoise Barré –Sinoussi découvre une activité de transcriptase inverse, confirmant la présence d’un rétrovirus. Une apoptose apparaît et l’adjonction de globules blancs à la mise en culture relance alors l’activité de transcriptase inverse. Un examen au microscope électronique a permis de visualiser, pour la première fois le virus, le 4 février 1983. Ce nouveau rétrovirus est alors appelé Lymphadenopathy Associated Virus (LAV) et les résultats sont publiés. En 1985, les travaux du Professeur Mboup, en collaboration avec des équipes américaines et françaises, isolent le LAV-2 (futur VIH-2). Cette année voit se dérouler la première conférence internationale sur le sida aux Etats-Unis. Le test de dépistage est également disponible. En 1986 le sigle VIH (ou HIV) est choisi ; en 1987, le test de dépistage du VIH est mis au point par « Diagnostics Pasteur ». C’est en 1988 que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) proclame le 1er

Décembre « Journée mondiale du SIDA ». En 1991, un peintre de New-York, Franck Moore, crée un ruban rouge en guise de compassion pour la cause du sida. En 1994, la bithérapie à l’AZT et au 3TC se révèle plus efficace que la monothérapie. L’avènement de la trithérapie antirétrovirale en 1996 dans les pays développés, avait réduit de manière significative, la morbidité et la mortalité liées à l’infection à VIH. Cependant, le coût exorbitant de ces médicaments limitait leur utilisation dans les pays à ressources limitées tel que le Sénégal. Des négociations furent alors engagées avec les laboratoires pharmaceutiques pour rendre disponibles les ARV dans ces pays.

En Décembre 1997, à l’occasion de la Conférence internationale sur le Sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (CISMA) à Abidjan, un consensus a été adopté sur les indications du traitement antirétroviral dans les pays africains. C’est à l’issue de cette réunion qu’en 1998, l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux (ISAARV) a été mise en place. Une phase pilote de faisabilité avec une subvention de l’Etat pour l’achat des médicaments antirétroviraux et des réactifs a d’abord été initiée. Les résultats obtenus après 18 mois sur une cohorte de 180 patients montraient une bonne efficacité clinique, immunologique et virologique des trithérapies au Sénégal, avec une bonne observance comparable à celle des pays développés. La conférence de Durban (Juillet 2000) a marqué un tournant décisif dans la mobilisation des institutions du Nord pour l’accès au traitement des pays du Sud. Le PNLS projette alors l’extension de l’ISAARV et le Conseil National de Lutte contre le SIDA (CNLS) fut créé en 2001. Il est chargé de la coordination, du suivi et de l’évaluation du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le SIDA. En 2001, le Sénégal a lancé un programme de décentralisation des activités de prise en charge des ARV qui a débuté dans des hôpitaux régionaux. En 2003, la gratuité des ARV, du dépistage du VIH et du taux de CD4 a été décrétée par le Chef de l’Etat sur l’étendue du territoire national. Aujourd’hui, cette décentralisation se poursuit au niveau des districts sanitaires et est effective au niveau de toutes les régions.

Rappels épidémiologiques

Dans le monde 

En Juin 2011, le monde a connu ses trente années de lutte contre la pandémie du SIDA ; aussi, depuis son apparition, le VIH a infecté près de 65 millions de personnes, [35] avec plus de 30 millions de décès. En 2012, l’ONUSIDA estimait à 35,3 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde .

Malgré ces résultats alarmants, force est de reconnaître que la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA a connu des avancées ; selon le rapport de l’ONUSIDA 2013; à l’échelle mondiale, le nombre de nouvelles infections à VIH continue à diminuer. Il y avait 2,3 millions de nouvelles infections à VIH [1,9 million-2,7millions] en 2012 contre 2,7 millions de personnes en 2010 [36]. Il s’agit du chiffre annuel le plus faible jamais enregistré de nouvelles infections depuis la deuxième moitié des années 1990, lorsqu’environ 3,5 millions de personnes [3,3 millions4,1 millions] contractaient une infection à VIH chaque année. Le nombre d’infections à VIH a diminué de plus de 50 % dans 26 pays entre 2001 et 2012 et entre 25 % et 49 % dans 17 autres pays.

La diminution des nouvelles infections à VIH est plus forte chez les enfants. De 2001 à 2012, le nombre d’enfants nouvellement infectés par le VIH a chuté de 52 %, de 550 000 [500 000-620 000] en 2001 à 260 000 [230 000-320 000] en 2012 .

Les femmes sont les plus touchées représentent près de 60% de la population infectée. [36]. Le coût du traitement antirétroviral de première intention dans certains pays à revenu faible et intermédiaire a été réduit à US$ 140 par personne et par an. Dans le milieu des années 1990, le coût était d’environ US$ 10 000 par personne et par an. Des engagements politiques accrus, des investissements plus judicieux, associés à des programmes plus stratégiques et des réductions massives du coût du traitement ont conduit au chiffre historique de 9,7 millions de personnes ayant accès à un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible et intermédiaire à la fin de 2012 [46]. Le pourcentage de l’intensification a connu une augmentation exponentielle ces dernières années. Rien qu’en 2012, 1,6 million de personnes supplémentaires a pu avoir accès au traitement pour la première fois [46].

La découverte scientifique selon laquelle instaurer un traitement plus tôt sauve d’avantage de vies représente une avancée majeure dans l’élargissement de l’accès au traitement. En 2013, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a modifié ses recommandations en se fondant sur cette nouvelle preuve pour recommander que le traitement soit instauré beaucoup plus tôt, voire immédiatement dans certains cas. Cela signifie que 28,6 millions de personnes [26,5-30,9 millions] étaient éligibles à un traitement en 2013. À partir de 2012, environ 62 % des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès aux antirétroviraux et dans de nombreux pays, le niveau de couverture dépassait 80 % .

L’augmentation massive du nombre de personnes sous traitement antirétroviral sauve davantage de vies. Le nombre de personnes qui décèdent de causes liées au sida chaque année a diminué d’un pic de 2,3 millions [2,1-2,6 millions] en 2005 à 1,6 million [1,4-1,9 million] en 2012.

En Afrique subsaharienne 

Les tendances concernant les nouvelles infections chez les adultes varient d’une région à l’autre. L’Afrique subsaharienne reste sévèrement touchée par l’épidémie et concentrait 70 % de l’ensemble des nouvelles infections à VIH en 2012 .

Entre 2001 et 2012, cependant, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH chez les adultes en Afrique subsaharienne a diminué de 34 %. Divers pays d’Afrique subsaharienne ont enregistré une diminution notable de la prévalence du VIH chez les jeunes des deux sexes (15-24 ans), qui a chuté de 42% dans la région entre 2001 et 2012. En dépit de ces tendances favorables, le taux de prévalence du VIH chez les jeunes femmes demeure plus du double de celui des hommes en Afrique subsaharienne .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. GENERALITE SUR L’INFECTION A VIH
1.1 Définition
1.2 Rappel historique
1.3. Rappels épidémiologiques
1.3.1 Dans le monde
1.3.2. En Afrique subsaharienne
1.3.3 Au Sénégal
1.4. Physiopathologie
1.4.1 Le virus
1.4.2 Le cycle de réplication viral
1.4.2.1 Les cellules cibles du virus
1.4.2.2 Les étapes de la réplication
1.4.2.3 Les réponses immunes à la réplication virale
1.4.2.4 Les Conséquences de la réplication virale et échappement au contrôle par le système immunitaire
1.4.3 Mode de transmission
1.4.3.1 Transmission par voie sexuelle
1.4.3.2 Transmission par voie sanguine
1.4.3.3 Transmission verticale (mère-enfant)
1.5 Histoire naturel de l’infection a VIH
1.5.1 Primo infection
1.5.2 Phase de séropositivité asymptomatique
1.5.3 Phase symptomatique
1.5.4 Classifications
1.6 Diagnostic de l’infection a VIH
1.6.1 Diagnostic indirect
1.6.1.1 Test de Dépistage
1.6.1.2 Tests de Confirmation
1.6.2 Diagnostic direct
1.6.2.1 Test de détection de l’antigène p24
1.6.2.2 Quantification de l’ARN viral plasmatique
1.6.2.3 Amplification de l’ADN proviral par PCR (PCR-ADN)
1.6.2.4 Isolement en culture
1.7 Traitement antirétroviral au cour de l’infection par le VIH
1.7.1 Buts
1.7.2 Moyens
1.7.3 Indications
1.8. Traitement ARV Chez l’adulte au Sénégal
1.8.1 Circuit du patient mis sous traitement ARV
1.8.2 Bilan pré-thérapeutique
1.8.3 Monitoring du traitement ARV
1.8.4 Molécules d’ARV disponible au Sénégal
1.8.5 Schémas thérapeutiques chez l’adulte
2. PREVALENCE DE L’INFECTION AU VIH CHEZ LES PROFESSIONNELLES DU SEXE DANS LE MONDE ET EN AFRIQUE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE D’ETUDE
1.1 Situation géographique
1.2 Organisation et fonctionnement
1.3. Le personnel
1.4. Les activités
2. MATERIELS ET METHODES
2.2 Type d’étude et période d’étude
2.3 Population d’étude
2.4 Considération d’ordre éthique
2.5 Recueil des données
2.6 Saisie et exploitation des données
3. RESULTATS : ETUDE DESCRIPTIVE
3.1. Aspects épidémiologiques
3.1.1. Répartition de la population d’étude selon les origines
3.1.2. Répartition de la population d’étude selon l’âge
3.1.3. Répartition de la population d’étude selon le statut matrimonial
3.1.4. Répartition de la population d’étude selon niveau socio-économique
3.1.5. Répartition de la population d’étude selon le mode de vie
3.1.6. Répartition de la population d’étude selon les antécédents
3.1.6.1. Répartition de la population d’étude selon les antécédents personnels
3.1.6.2. Répartition de la population d’étude selon les antécédents familiaux
3.2. Aspects cliniques
3.2.1. Répartition de la population d’étude selon les signes généraux
3.2.2. Répartition de la population d’étude selon les signes fonctionnels
3.2.3. Répartition de la population d’étude selon les signes physiques
3.3. Aspects biologiques : Répartition de la population d’étude selon la sérologie rétrovirale
DISCUSSION
4.1. Aspects épidémiologiques
4.1.1. Selon les origines
4.1.2 Selon l’âge
4.1.3. Selon le statut matrimonial
4.1.4. Selon le niveau socio-économique
4.1.5. Selon le mode de vie
4.1.6. Selon les antécédents
4.2. aspects cliniques : signes fonctionnels, généraux et physiques
4.3. Signes biologiques
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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