Définition du diabète
Le diabète sucré est un groupe de maladies métaboliques caractérisé par une hyperglycémie chronique résultant d’un défaut de sécrétion, ou d’action d’insuline ou des deux à la fois. Cette hyperglycémie chronique, à long terme, entraine des dommages, un dysfonctionnement, et une défaillance de différents organes [5].
Diagnostic du diabète
Le diagnostic de diabète est posé devant l’un des critères suivants [5]:
Soit une glycémie à jeun supérieure ou égale à 7,0 mmol/L (1,26 g/L)
Le patient doit avoir respecté pour cela un jeun c’est-à-dire aucun apport calorique depuis au moins 8 heures
Soit un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) supérieur ou égal à 6,5 %
Soit une glycémie 2 heures après l’ingestion de 75g de glucose lors d’un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) supérieure ou égale à 11,1 mmol/L ( 2g/L)
Soit une glycémie aléatoire supérieure ou égale à 11,1 mmol/L (2g/L) Aléatoire signifie à n’importe quel moment de la journée, sans égard du moment du dernier repas associée aux signes cliniques classiques de diabète (polyurie, polydipsie, asthénie, amaigrissement, polyphagie).
Les macroangiopathies
Elles concernent les artères et artérioles de plus de 200µm de diamètre. Elles sont dues à la formation de plaques d’athéromes au niveau de l’endothélium vasculaire [11]. Elles sont représentées principalement par :
– La coronaropathie diabétique : c’est une cause majeure de décès des diabétiques par la survenue d’ischémie myocardique. Elle est grave chez le diabétique car l’atteinte est le plus souvent polytronculaire et en plus peut être indolore à cause de la neuropathie sensitive associée. De ce fait, le dépistage d’une cardiopathie ischémique doit être systématique chez le diabétique surtout à haut risque cardiovasculaire par la réalisation d’électrocardiogramme de repos régulier au moins annuellement et au besoin la réalisation d’épreuve d’effort, d’échodoppler cardiaque ou encore de coronarographie [16].
– L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) : l’atteinte artérielle des membres inférieurs au cours du diabète est diffuse. Le premier symptôme à rechercher est la claudication intermittente bien que souvent non ressentie du fait de la neuropathie diabétique associée [17]. La palpation des pouls pédieux et tibial postérieur est importante à chaque consultation d’un diabétique pour son dépistage. Les examens de confirmation sont représentés principalement par la mesure de l’index de pression systolique (IPS) qui normalement devrait être compris entre 0,90 à 1,30. Un IPS inférieur à 0,90 permet d’affirmer la présence d’une AOMI. Par ailleurs la réalisation d’un échodoppler artériel des membres inférieurs permet une description plus précise des lésions. La réalisation d’un échodoppler artériel des membres inférieurs est fortement conseillée chez le diabétique de plus de 40 ans et/ou si la durée d’évolution du diabète est supérieure à 20 ans et/ou en présence d’une coronaropathie connue ou d’un athérome des troncs supra aortiques connu. L’artériographie, l’angio-IRM ou l’angioscanner des membres inférieurs permet de faire une description plus détaillée des lésions ainsi que de décider de la possibilité ou non de la réalisation d’une revascularisation [17,18].
– L’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique : le risque de survenue d’un AVC ischémique est multiplié par 3 chez les diabétiques. L’AVC et les maladies cardiovasculaires représentent près de 70 % des causes de mortalité chez les patients diabétiques. L’AVC chez les diabétiques est de mécanisme ischémique et est plus grave et de mauvais pronostic par rapport à celui rencontré chez les non diabétiques [11].
Répartition selon l’origine géographique des patients
Notre étude a retrouvé 51,06% provenant de zone urbaine contre 38,30% venant de zones rurales. Ceci viendrait probablement du fait que notre étude ait été réalisée dans un CHU en plein centre d’Antananarivo. Les patients présentant une lésion du pied diabétique dans les zones rurales auraient consulté et se feraient traiter dans leurs régions. D’où l’intérêt de réaliser des enseignements postuniversitaires sur le diabète et ses complications notamment le pied diabétique dans les régions lointaines et de doter les formations sanitaires rurales de moyens de traitement adéquats des pieds diabétiques.
Répartition selon la cause de la/des plaie(s)
Dans la littérature, la fréquence des lésions de pied apparues spontanément était majoritaire suivie des lésions post-traumatiques [55]. Nous avons observé cette même tendance puisque 29,79% des lésions étaient apparues spontanément et 27,66% post-traumatiques. Ceci rendrait compte probablement de la place des neuropathies sensitives rendant les lésions indolores et tardivement découvertes. Par ailleurs ceci résulterait également de l’insuffisance d’éducation de nos patients en matière de protection de leurs pieds. Ainsi chaque consultation médicale est un moment à ne pas rater pour réitérer l’éducation de nos patients sur l’inspection quotidienne de leurs pieds, les soins des pieds ainsi que la protection de leurs pieds vis à-vis des traumatismes même minimes.
CONCLUSION
La fréquence croissante des plaies de pied diabétique constitue une grosse charge pour la santé publique dans leur prise en charge. Plus la prise en charge sera retardée, plus les dépenses pour le traitement seront élevées d’où l’importance d’une bonne éducation de tout diabétique sur les complications possibles du diabète notamment les lésions des pieds diabétiques. Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive et analytique, transversale et monocentrique qui est l’une des premières études concernant le profil épidémioclinique des plaies de pied diabétique à Madagascar. Dans notre étude, nous avons constaté que 19,58% des patients diabétiques hospitalisés présentaient une lésion de pied diabétique. Les lésions du pied touchaient préférentiellement les sujets âgés proches de l’âge de la retraite avec une prédominance des sujets de sexe masculin. Les patients venant de la zone urbaine d’Antananarivo étaient les plus atteints. Les patients diabétiques de type 2 étaient les plus concernés et la durée moyenne d’évolution du diabète était de 9,51 ans. L’hypertension artérielle était le facteur de risque cardiovasculaire associé le plus rencontré et la majorité des plaies était apparue de façon spontanée. La présence d’une lésion de pied diabétique était gravement sous estimée par les patients avec un délai moyen de consultation de 2,68 mois. Les pieds de type artériopathique prédominaient et la majorité soit 82,98% des plaies rencontrées au cours de notre étude étaient infectées. Seuls 25,53% avaient bénéficié d’un écho doppler artériel des membres inférieurs. Peu de patients soit 12,77% ont bénéficié d’examen bactériologique de plaie. Aucune prédominance de germe n’a pu être observée. Le taux d’amputation ou de désarticulation était de 21,28%. Seuls près de la moitié des patients ont été vaccinés contre le tétanos. Et enfin la durée moyenne d’hospitalisation était de 14,21 jours avec un taux de mortalité de 4,26%. Si telle est la situation actuelle concernant les plaies du pied diabétique, nous suggérons de toujours faire une bonne éducation des patients concernant le diabète et ses complications par les médecins traitants. Il faut également, à chaque consultation d’un diabétique, faire un examen systématique des pieds, entre autre la gradation du risque podologique chez les personnes indemnes de plaie. Sur ce dernier point, Sitraka RAHARINAVALONA a trouvé dans son étude que la plupart de nos médecins n’examinent pas les pieds de leurs diabétiques [64]. D’où la nécessité de réaliser des formations médicales continues sur la prise en charge des diabétiques ainsi que les mesures préventives concernant les complications du diabète.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
RAPPELS THEORIQUES
1. LE DIABETE
1.1. Définition du diabète
1.2. Diagnostic du diabète
1.3. Classification du diabète
1.3.1. Diabète de type 1
1.3.2. Diabète de type 2
1.3.3. Autres types spécifiques
1.3.4. Diabète gestationnel
1.4. Les complications du diabète
1.4.1. Les complications métaboliques aiguës
1.4.2. Les complications vasculaires dégénératives chroniques
1.4.3. Les complications inféctieuses
1.4.4. Le pied diabétique
2. LE PIED DIABETIQUE
2.1. Définition du pied diabétique
2.2. Epidémiologie
2.3. Physiopathologie du pied diabétique
2.4. Classification des stades de gravité du pied diabétique
2.5. Examens cliniques et paracliniques spécifiques des pieds diabétiques
2.5.1. Clinique
2.5.2. Examens complémentaires
2.6. Traitements des pieds diabétiques
2.6.1. Buts
2.6.2. Moyens
2.6.3. Indications
2.6.4. Résultat et surveillance
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
1. Lieu d’étude
2. Type d’étude
3. Période d’étude
4. Population d’étude
5. Critères d’inclusion
6. Critères d’exclusion
7. Mode d’échantillonnage
8. Patients retenus
9. Variables étudiés
10. Modes de collecte et d’analyse des données
11. Limites de l’étude
12. Considérations éthiques
II. RESULTATS
1. Résultats généraux
2. Caractéristiques sociodémographiques
2.1. Répartition des patients selon l’âge
2.2. Répartition des patients selon le genre
2.3. Répartition des patients selon l’origine géographique
3. Caractéristiques du diabète
3.1. Répartition des patients selon le type de diabète
3.2. Répartition des patients selon la durée d’évolution du diabète
4. Répartition des patients selon la présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire
5. Caractéristiques de la plaie
5.1. Répartition des patients selon la cause de la/des plaie(s)
5.2. Répartition des patients selon le délai de consultation
5.3. Répartition des patients selon le type du pied diabétique
5.4. Répartition des patients selon le grade de la plaie
6. Examens paracliniques
6.1. Répartition des patients selon la réalisation d’échodoppler artériel des membres inférieurs
6.2. Répartition des patients selon la réalisation de prélèvement bactériologique sur la plaie
6.3. Répartition des patients selon les résultats des prélèvements bactériologiques
7. Traitement
7.1. Répartition des patients selon le type de traitement entrepris
7.2. Répartition des patients selon la pratique de vaccination antitétanique
8. Evolution de la plaie
8.1. Répartition des patients selon la durée d’hopitalisation
8.2. Répartition des patients selon le mode de sortie
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
1. Forces et faiblesses de l’étude
1.1. Forces de l’étude
1.2. Limites de l’étude
2. Résultats généraux
3. Les caractéristiques sociodémographiques
3.1. Répartition des patients selon l’âge des patients
3.2. Répartition des patients selon le genre des patients
3.3. Répartition des patients selon l’origine géographique des patients
4. Les caractéristiques du diabète
4.1. Répartition des patients selon le type du diabète
4.2. Répartition des patients selon la durée d’évolution du diabète
5. Répartition des patients selon la présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaire
6. Les caractéristiques de la/des plaie(s)
6.1. Répartition des patients selon la cause de la/des plaie(s)
6.2. Répartition des patients selon le délai de consultation
6.3. Répartition des patients selon le type du pied diabétique
6.4. Répartition des patients selon le grade de la plaie
7. Examens paracliniques
7.1. Répartition des patients selon la pratique d’échodoppler artériel des membres inférieurs
7.2. Répartition des patients selon la pratique de prélèvement bactériologique sur la plaie
7.3. Répartition des patients selon les résultats des prélèvements bactériologiques
8. Traitement
8.1. Répartition des patients selon le type de traitement entrepris
8.2. Répartition des patients selon la pratique de vaccination antitétanique
9. Evolution de la plaie
9.1. Répartition des patients selon la durée d’hospitalisation
9.2. Répartition des patients selon le mode de sortie
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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