Les pathologies allergiques constituent les principales expressions d’un état de l’organisme vis à vis d’un ou plusieurs allergènes. Les manifestations allergiques peuvent toucher différentes parties de l’organisme y compris l’œil. L’allergie oculaire est une pathologie rencontrée quotidiennement dans l’exercice médical puisque l’on estime que la maladie affecte 15 à 20% de la population à l’échelle planétaire, dont 40% à 60% d’entre eux présentent des manifestations allergiques [1]. Elle devient l’un des premiers motifs de consultation pour œil rouge [2]. Le spectre de ces maladies s’étend de l’allergie oculaire mineure à des pathologies chroniques et graves menaçant la vision avec un impact important sur la qualité de vie. Ainsi ces pathologies représentent un problème fréquent et potentiellement grave en ophtalmologie [3].
De nombreux chercheurs ont conclus l’existence de nombreux facteurs impliqués dans la réponse allergique oculaire, y compris la génétique, la pollution de l’air dans les zones urbaines, les animaux domestiques, l’environnement et l’exposition de la petite enfance à la survenue de cette pathologie. Les coûts [4] associés à la prise en charge ont augmenté sensiblement en plus de la population nécessitant un traitement pour les allergies [5].
Anatomie de la conjonctive
La conjonctive est une membrane muqueuse richement vascularisée qui couvre la surface antérieure du globe oculaire et la face postérieure des paupières supérieures et inférieures. Elle est responsable de la sécrétion du mucus, qui est essentiel pour la stabilité du film lacrymal et la transparence cornéenne. Elle contient des cellules immunocompétentes capables d’initier et de participer à la réaction inflammatoire [6].
Anatomie macroscopique
La conjonctive est un des éléments constitutifs de l’appareil de protection du globe oculaire avec les paupières et l’appareil lacrymal. C’est une muqueuse tapissant la face postérieure des deux paupières. Elle se réfléchit sur la face antérieure du globe [7]. Elle se continue avec :
• La peau au niveau du bord libre
• La cornée au limbe scléro-cornéen
• L’épithélium des conduits lacrymaux aux points lacrymaux.
La partie bulbaire et la partie palpébrale se réfléchissent l’une sur l’autre au niveau des cul-de-sacs. Elles délimitent entre elles une cavité virtuelle formée par l’occlusion des paupières : la cavité conjonctivale.
La conjonctive palpébrale
Elle est mince et transparente, brillante et humide, de couleur rosée. Elle mesure environ 0,3 mm d’épaisseur. On distingue classiquement 3 parties :
La conjonctive marginale
Débutant en arrière de la ligne des orifices des glandes de Meibomius, elle s’étend sur 1 à 2 mm, à la face postérieure des paupières jusqu’au sillon sous-tarsal.
La conjonctive tarsale
Elle est très vascularisée et adhère intimement au tarse sur lequel elle est tendue sans plan de clivage possible.
La conjonctive orbitaire
Elle est un peu plus épaisse et rosée, mobile sur les couches sous-jacentes. Elle s’étend du tarse au cul-de-sac. Elle est parcourue de plis de locomotion et de sillons transversaux plus nets lors de l’ouverture des paupières. Elle entre en rapports avec le muscle de Müller qui vient s’insérer au bord supérieur du tarse et, par son intermédiaire, avec le releveur de la paupière supérieur. À ce niveau, il existe, entre le muscle de Müller et la conjonctive, un espace où une dissection soigneuse peut pratiquer un clivage dans une intervention pour un ptôsis par exemple.
Les culs-de-sac conjonctivaux
À leur niveau, la conjonctive se réfléchit réalisant en fait un cul-de-sac circulaire continu, interrompu en dedans par la caroncule et le repli semi-lunaire. Il permet les mouvements du globe indépendamment des paupières. Pour la commodité de la description nous distinguerons :
Le cul-de-sac supérieur
Le feuillet antérieur tapisse la face postérieure du tendon du muscle de Müller. En dehors, il est en rapport avec la face postérieure de la glande lacrymale palpébrale. Le sommet du cul-de-sac est distant du limbe de 8 à 10 mm. Il reçoit une expansion du releveur de la paupière supérieure et du droit supérieur. Dans la partie temporale les canaux lacrymaux s’abouchent sur 12 à 14 mm selon une ligne concave en bas et en dehors. Le feuillet postérieur recouvre à distance l’insertion sclérale du droit supérieur et ses expansions latérales.
Le cul-de-sac externe
Le feuillet antérieur répond en avant au raphé constitué par le ligament palpébral canthal externe. Le fond du cul-de-sac est à 14 mm du limbe. Il est profond, adhérent au rebord orbitaire externe. Le feuillet postérieur est en rapport avec l’insertion sclérale du muscle droit latéral et plus en dehors avec l’expansion orbitaire de celui-ci (l’aileron externe) qui vient s’insérer sur le tubercule de Whitnall avec les expansions des muscles droit supérieur, releveur de la paupière supérieur et droit inférieur.
Le cul-de-sac inférieur
Le feuillet antérieur recouvre l’expansion palpébrale du muscle droit inférieur. Le sommet du cul-de-sac à 8 mm du limbe adhère à une expansion de la gaine du droit inférieur. Le feuillet postérieur recouvre à distance l’insertion sclérale du droit inférieur et ses expansions latérales qui, avec les expansions aponévrotiques de l’oblique inférieure, entrent dans la constitution du ligament de Lockwood.
Le cul-de-sac interne
Il est occupé par la caroncule et le repli semi-lunaire :
La caroncule
C’est une petite saillie rougeâtre, de 4 mm de diamètre environ, elle est située dans l’angle interne entre les deux portions lacrymales des bords palpébraux supérieur et inférieur. Elle est constituée d’un épithélium et d’un chorion sous-jacent. L’épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé se transforme graduellement en périphérie. Il se prolonge sans démarcation bien nette avec celui de la face antérieure des paupières et avec celui du repli semi-lunaire. Le chorion renferme au sein d’un tissu conjonctif assez lâche, 10 à 12 follicules pileux atrophiés auxquels sont annexées des glandes sébacées et un amas glandulaire lacrymal accessoire dont l’orifice s’ouvre en arrière du repli semi-lunaire. Enfin, ce tissu conjonctif est réuni à la gaine aponévrotique du muscle droit médial par des trousseaux fibreux. Ils justifient l’isolement soigneux du muscle et leur section dans les interventions de recul du droit médial afin d’éviter un enfoncement de la caroncule.
Le repli semi-lunaire
C’est un repli de la conjonctive, étendu verticalement en dehors de la caroncule et à concavité externe. C’est un rudiment d’une troisième paupière.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Anatomie de la conjonctive
1. Anatomie macroscopique
1.1. La conjonctive palpébrale
1.1.1. La conjonctive marginale
1.1.2. La conjonctive tarsale
1.1.3. La conjonctive orbitaire
1.2. Les culs-de-sac conjonctivaux
1.2.1. Le cul-de-sac supérieur
1.2.2. Le cul-de-sac externe
1.2.3. Le cul-de-sac inferieur
1.2.4. Le cul-de-sac interne
1.3. La conjonctive bulbaire
1.3.1. La portion sclérale
1.3.2. La portion limbique
2. Anatomie microscopique
2.1. L’épithélium conjonctival
2.2. Le chorion conjonctival
2.3. Les glandes de la conjonctive
3. Vascularisation de la conjonctive
4. Innervation de la conjonctive
II. Anatomie de la cornée
III. L’exploration clinique des allergies oculaires
1. L’interrogatoire
2. L’examen clinique proprement dit
3. Les explorations paracliniques
IV. Les maladies oculaires d’origine allergique
1. Pathophysiologie des maladies oculaires d’origine allergique
2. Les formes cliniques des allergies oculaires
2.1. La conjonctivite allergique saisonnière
2.2. La conjonctivite allergique perannuelle
2.3. La kératoconjonctivite vernale
2.4. La kératoconjonctivite atopique
2.5. La conjonctivite gigantopapillaire
3. Traitements des allergies oculaires
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
1. L’objectif de l’étude
2. Les caractéristiques et cadre de l’étude
3. Le type d’étude
4. La durée et période d’étude
5. La population étudiée, les critères d’inclusion et d’exclusion
6. Le mode d’échantillonnage
7. La taille de l’échantillon
8. Les variables étudiées
9. Le mode de collecte des données
10. Le mode de calcul
11. La limite de l’étude
12. Les considérations éthiques
II. RESULTATS
1. Epidémiologie des allergies oculaires
1.1. La fréquence globale
1.2. L’âge
1.3. Le genre
1.4. Le domicile
2. Etude clinique des allergies oculaires
2.1. La période de consultation
2.2. Les motifs de consultation
2.3. Les antécédents du patient
2.3.1. Les antécédents personnels médicaux
2.3.2. Les antécédents de conjonctivite allergique
2.3.2.1. La répartition
2.3.2.2. La fréquence
2.3.2.3. La période de survenue
2.3.3. Les antécédents personnels d’allergie
2.3.4. Les antécédents d’atopie familial
2.4. Les résultats des examens ophtalmologiques
2.4.1. La mesure de l’acuité visuelle
2.4.2. L’examen des paupières
2.4.3. L’examen biomicroscopique
2.4.4. L’examen à la recherche d’un œil sec et test à la fluorescéine
2.5. Les signes d’atopie associés
2.6. Les types d’allergies oculaires
2.7. Le traitement reçu, prescrit
2.8. L’évolution des allergies oculaires
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
DISCUSSION
1. Epidémiologie des allergies oculaires
1.1. La fréquence
1.2. L’âge
1.3. Le genre
1.4. Le domicile des patients
2. Commentaire sur l’étude clinique
2.1. La période de consultation
2.2. Les motifs de consultation
2.3. Les antécédents du patient
2.3.1. Les antécédents personnels médicaux
2.3.2. Les antécédents de conjonctivite allergique
2.3.3. Les antécédents personnels d’allergie
2.3.4. Les antécédents d’atopie familial
2.4. Les examens ophtalmologiques
2.4.1. La mesure de l’acuité visuelle
2.4.2. L’examen biomicroscopique
2.5. Les signes d’atopie associés
2.6. Les types d’allergies oculaires
2.7. Le traitement reçu, prescrit
2.8. L’évolution
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES