LES CELLULES IMPLIQUEES DANS LโASTHME
Lymphocytes Lโasthme est une maladie des lymphocytes T. Ils sont prรฉsents sous forme activรฉs dans lโinfiltrat inflammatoire. Ils stimulent les mastocytes par lโinterleukine 3, les รฉosinophiles par lโinterleukine 5 et la Granulocyte โ Macrophages โ Colony Stimulation Factor (GM-CSF), la production dโImmunoglobuline E par les lymphocytes B par la sรฉcrรฉtion dโInterleukine 4.
Macrophages Ils reprรฉsentent les antigรจnes aux lyphocytes T ; ils portent les rรฉcepteurs Fc des Immunoglobulines E ; produisent un grand nombre de cytokines et mรฉdiateurs.
Mastocytes Le mรฉdiateur du recrutement et de lโactivation de ces cellules sont lโInterleukine 3, lโInterleukine 5 ; ils portent ร leur surface des rรฉcepteurs pour le fragment Fc des Immunoglobulines E ; contiennent des grains de sรฉcrรฉtion trรจs riches en histamine et protรฉases libรฉrรฉs trรจs vite aprรจs contact aux antigรจnes.
Polynuclรฉaires รฉosinophiles Ils sont prรฉsents dans le sang, lโexpectoration, la paroi bronchique. Cellule clรฉ de la rรฉaction retardรฉe, du dรฉveloppement de lโhyperexcitabilitรฉ bronchique, et des lรฉsions รฉpithรฉliales. Les mรฉdiateurs du recrutement et de lโactivation des รฉosinophiles sont le Platelet Activating Factor (PAF) , lโInterleukine 3, lโinterleukine 5 et le Granulocyte – Macrophage – Colony Stimulation Factor. A leur tour les รฉosinophiles libรจrent des mรฉdiateurs prรฉformรฉs et dโautres fabriquรฉs de novo.
Polynuclรฉaires neutrophiles Ils aggravent les lรฉsions tissulaires, rรดle bronchoconstricteur de certain dรฉrivรฉ : PAF.
Diagnostic positif
ย ย ย La dyspnรฉe, avec tous les adjectifs qui la caractรฉrisent, est indispensable mais insuffisante au diagnostic. Il faut se documenter sur le trouble ventilatoire obstructif variable et rรฉversible, soit par la mesure du volume expiratoire maximal ร la premiรจre seconde et du rapport de Tiffeneau, soit par lโenregistrement du dรฉbit expiratoire de pointe sur plusieurs jours successifs (6). Lโexamen pneumologique accessible directement par le patient est la mesure du dรฉbit expiration de pointe ou peak flow. Ce dรฉbit expiratoire de pointe lui permet dโรฉvaluer quotidiennement sa capacitรฉ ร expirer lโair. Il doit รชtre mesurรฉ de maniรจre rรฉguliรจre. Il donne la valeur du dรฉbit instantanรฉ maximal lors dโune expiration forcรฉe ร travers un tuyau muni dโun systรจme de mesure ( curseur ). Le dรฉbit sera diminuรฉ de faรงon variable en fonction de la sรฉvรฉritรฉ de la crise dโasthme. Sa mesure permet dโestimer le degrรฉ dโobstruction des bronches (13).
Diagnostic diffรฉrentiel
– Le premier des diagnostics ร รฉliminer est celui du cancer trachรฉal ou bronchique. Il doit รชtre รฉvoquรฉ de principe devant un ยซ asthme ยป tardif chez la femme. La radiographie du thorax ne laisse en gรฉnรฉral pas de place aux doutes. Cependant, il ne faut pas hรฉsiter ร pratiquer une endoscopie bronchique (6).
– Le rรฉtrรฉcissement mitral peut simuler un asthme.
Lโauscultation cardiaque et lโรฉchocardiographie redresseront rapidement le diagnostic (6).
– Lโembolie pulmonaire peut exceptionnellement se manifester par des crises dโasthme. La prรฉsence de facteurs de risque, de signes de phlรฉbite doit attirer lโattention et lโangiographie permet dโaffirmer dรฉfinitivement le diagnostic (6).
Lโลdรจme aigu du poumon : la dyspnรฉe paroxystique de lโลdรจme aigu du poumon peut sโassocier ร des sibilances, ร des rรขles crรฉpitants caractรฉristiques (15).
– Lโinsuffisance ventriculaire gauche dรฉbutante peut se manifester par une dyspnรฉe nocturne avec orthopnรฉe et sibilances, surtout chez les sujets jeunes prรฉsentant des antรฉcรฉdents dโasthme.
Le bilan รฉtiologique ( hypertension, athรฉrome, lรฉsion cardiaque ) et lesย recherches dโautres signes dโinsuffisance cardiaque permettront le diagnostic (15).Anxiรฉtรฉ Les troubles respiratoires des anxieux sont polymorphes : sensation de striction thoracique douloureuse avec toux mais sans sibilances, blocages respiratoires suivis de grand mouvement dโinspiration et dโexpiration. Le seuil cholinergique est normal chez ces sujets (18).
– Bronchopneumopathie chronique obstructive et hyperrรฉactivitรฉ bronchique. Il peut รชtre difficile de faire la distinction entre un asthme avec trouble ventilatoire obstructif permanent et une bronchopneumopathie chronique obstructive avec hyperrรฉactivitรฉ bronchique. Chez un nombre รฉlevรฉ de patients porteurs de BPCO, une HRB ร lโhistamine ou ร la mรฉtacholine peut รชtre mise en รฉvidence. Cependant, pour un mรชme degrรฉ dโobstruction bronchique, les asthmatiques ont une hyperrรฉactivitรฉ plus grande, et les patients ayant une BPCO ont une HRB ร certains stimuli tels le froid et lโhyperventilation nettement moindre que celle des asthmatiques (19).
– Un obstacle endoluminal ร type de corps รฉtrangers au niveau des gros troncs. Le caractรจre inspiratoire de la dyspnรฉe ou unilatรฉral des sifflements permet dโรฉvoquer la prรฉsence dโun tel obstacle.
– La paralysie des abducteurs du larynx.
Les autres moyens thรฉrapeutiques (29)
-Les anticholinergiques : Au niveau des bronches se trouvent des muscles commandรฉs par le systรจme parasympathique ( via le nerf vague ). Ce nerf agit sur les muscles par un mรฉdiateur chimique, lโacetylcholine. En mettant au point des anticholinergiques spรฉcifiques, exclusivement actifs au niveau des bronches, on espรจre abaisser leur rรฉactivitรฉ. Les รฉtudes actuelles faites en Angleterre par Peter Barnes semblent trรจs prometteuses.
-Les anti-leucotriรจnes : Rรฉcemment commercialisรฉs aux Etats- Unis, ils font encore lโobjet dโรฉtudes clinique en France. Leur principe consiste en sโopposant aux leucotriรจnes fabriquรฉs par les cellules cibles activitรฉes par un allergรจne. Ces leucotriรจnes sont connus pour favoriser lโinflammation et la bronchoconstriction. Il en existe deux types : celles qui ressemblent aux leucotriรจnes et qui vont entrer en compรฉtition avec eux sur les rรฉcepteurs cellulaires, et celles qui bloquent la fabrication des leucotriรจnes. Dans la mรชme dรฉmarche de pharmacologie classique, les chercheurs espรจrent agir sur les autres mรฉdiateurs chimiques impliquรฉs dans lโallergie (histamine, prostaglandines, interleukines, chรฉmokines) en bloquant leurs rรฉcepteurs.
Evaluation du degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ de la crise
ย ย ย L’รฉvaluation du degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ de la crise d’asthme, lors de la prise en charge de cette affection n’est effectuรฉe que par 16,9% des mรฉdecins. Ceci montre donc une mauvaise attitude de la part de ces mรฉdecins devant cette maladie. Elle pourrait hypothรฉquer les rรฉsultats de sa prise en charge. La littรฉrature conclut qu’une mauvaise รฉvaluation, par le malade ou par le mรฉdecin, de la gravitรฉ d’une crise banale prรฉcรฉdant la forme grave est le deuxiรจme facteur รฉvoquรฉ dans la survenue des asthmes aigus graves (40). En effet, le traitement de la crise est basรฉ sur l’รฉvaluation de son degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ et les recommandations internationales stipulent un traitement par palier de la crise en fonction de cette sรฉvรฉritรฉ (1)(41). L’interrogatoire rapide du malade et l’examen physique permettent d’apprรฉcier la gravitรฉ d’une crise et de retrouver les facteurs de haut risque d’asthme fatal. Et c’est pour atteindre des objectifs du traitement de la crise comme la restauration de l’รฉtat clinique ร son meilleur niveau le plus vite possible en levant l’obstruction et en prรฉvenant la mort que divers consensus et recommandations internationales et manuel de prise en charge de l’asthme ont รฉtรฉ รฉlaborรฉs. Aussi, plusieurs รฉtudes sont actuellement basรฉes sur ces classifications de la crise (42)(43). Ce taux important de mรฉdecin n’appliquant pas ces nouvelles stratรฉgies est surtout liรฉ ร l’inexistence d’une distribution ร l’รฉchelle national du manuel de prise en charge et aussi ร l’absence d’une motivation de s’informer par les mรฉdecins. b).- Evaluation du degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ de la maladie Seuls 17,5% des mรฉdecins procรจdent ร l’รฉvaluation correcte de la sรฉvรฉritรฉ de la maladie. En 1992, une synthรจse de recommandations issues de plusieurs rรฉunions internationales d’expert a permis d’adapter une classification du degrรฉ de sรฉvรฉritรฉ de l’asthme et comportant 4 stades de gravitรฉs croissantes (asthme intermittent, asthme persistant lรฉger, asthme persistant modรฉrรฉ et asthme sรฉvรจre). Cette classification a pour objectif de faire disparaรฎtre totalement les symptรดmes, de rรฉduire le recours aux urgences, d’รฉliminer les limitations des activitรฉs et d’avoir une fonction respiratoire normale. Elle est actuellement la base des รฉtudes sur les aspects cliniques de l’asthme (1) et sert de base ร la mise en place au traitement au long court et il a รฉtรฉ clairement montrรฉ qu’elle est bien corrรฉlรฉe ร l’inflammation bronchique (1)(44). Certains auteurs affirment que l’รฉvaluation de la sรฉvรฉritรฉ de l’asthme est d’extrรชme importance pour la prise en charge en phase prรฉhospitaliรจre et au niveau des urgences. Le rรฉsultat de notre รฉtude montre une sous รฉvaluation de cette affection par les mรฉdecins. Les causes sont multiples : la non possession du manuel de prise en charge de l’asthme, l’insuffisance et/ou la non assiduitรฉ ร des EPU. Cette attitude est le reflet de la morbiditรฉ hospitaliรจre et du taux de mortalitรฉ croissant de l’asthme.
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Table des matiรจres
– INTRODUCTION
– PREMIERE PARTIE : RAPPELS THEORIQUES
1.1.- RAPPELS GENERAUX SUR L’ASTHME
1.1.1.- Dรฉfinition
1.1.2.- Physiopathologie
1.1.3.- Les cellules impliquรฉes dans l’asthme
1.1.4.- Etiologie
1.1.5.- Diagnostic de l’asthme
1.1.6.- Classification
1.1.7.- Examens paracliniques
1.1.8.- Prise en charge thรฉrapeutique
1.1.9.- Education sanitaire
– DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
2.1.- OBJECTIF
2.2.- CADRE DE L’ETUDE
2.3.- METHODOLOGIE
2.3.1.- Structure des questionnaires
2.3.2.- Echantillonnage des mรฉdecins
2.3.3.- Sรฉlection de mรฉdecins
2.3.4.- Critรจres de sรฉlection
2.3.5.- Les paramรจtres ร รฉvaluer
2.4.- RESULTATS
2.4.1.- Rรฉsultats du recrutement
2.4.2.- Caractรฉristique de la population finalement retenue pour l’รฉtude
2.4.3.- Evaluation du mode de diagnostic de l’asthme
2.4.4.- Evaluation de l’habitude des mรฉdecins dans la demande des moyens d’investigation
2.4.5.- Evaluation sur l’utilisation du dรฉbitmรจtre de pointe pour le diagnostic et la surveillance des patients
2.4.6.- Evaluation du mode de prise en charge clinique
2.4.7.- Evaluation de l’habitude des mรฉdecins dans la prise en charge thรฉrapeutique
2.4.8.- Evaluation des mesures prรฉventives
– TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES – DISCUSSIONS – SUGGESTIONS
3.1.- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
3.1.1.- Evaluation suivant le mode de diagnostic
3.1.2.- Evaluation sur la prise en charge clinique et thรฉrapeutique
3.1.3.- Place de l’รฉducation sanitaire dans la prise en charge de l’asthme en milieu extra-hospitalier
3.2.- SUGGESTIONS
3.2.1.- Pour les mรฉdecins
3.2.2.- Pour le Ministรจre de la Santรฉ
3.2.3.- Pour la Facultรฉ de Mรฉdecine
3.2.4.- Pour L’Ordre National des Mรฉdecins
– CONCLUSION
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