PROFESSIONNALISATION DES ACTIVITES APICOLES PAR L’EXPORTATION DES MIELS

Apiculture

              Liée aux dieux de la mythologie grecque, Aristée est le fondateur de l’apiculture (JEAN & ANDRE, 1988). L’apiculture que ce soit de l’élevage ou de la cueillette est déjà pratiquée depuis 4500 ans grâce aux vertus alimentaires et médicinales des produits de l’abeille ainsi qu’à d’autres valeurs que ses produits offrent : pollinisation des plantes à fleurs (la moitié des pollinisateurs des plantes tropicales sont des abeilles et 80% des plantes à fleurs dépendent plus ou moins de la pollinisation des insectes pour se reproduire) et pollinisation des cultures (BRADBEAR, 2010). De ce fait, « l’apiculture est un élément-clé de l’économie agricole, donc de l’alimentation de l’homme grâce à la pollinisation, sans laquelle des milliers d’espèces végétales et animales associées disparaîtraient. L’apiculture est une saine et noble activité au sein de la nature » (JEAN & ANDRE, 1988). JEAN insiste sur l’importance de la valorisation des miels de cru et des miels de pays et du non recours aux mélanges entraînant la perte de leur vertu. Du miel oui, mais de bonne qualité.

Professionnalisation des activités apicoles

           Suite à quelques analyses bibliographiques, le professionnalisme de l’apiculture est défini par plusieurs facteurs. Un acteur apicole est considéré professionnel, quand il garantit la qualité du miel en suivant les normes de production européennes (hygiène, matériels à la norme, eau potable) et dès lors que cette activité représente plus de 60% de son revenu global (CNUCED/GATT, 1977). RANDRIAMBAHOAKA (2006) a déterminé différents indicateurs de professionnalisation de l’apiculture. Tels sont la considération de l’approche genre dans le domaine apicole, l’âge des apiculteurs, l’association dans un groupement, le niveau technique, le nombre de ruches modernes utilisé et le prix de vente du miel pratiqué. Selon RASAMIZAFY (2006), la date de commencement, la destination finale du miel c’est-à-dire son orientation vers le marché caractérisent aussi la professionnalisation de l’apiculture et que des appuis techniques représentent des éléments considérables afin de développer cette activité. RANAIVOSON (2010) partage cette même vision qu’il est difficile de se professionnaliser sans les appuis extérieurs et sans une ou plusieurs activités génératrices de revenu dans le cas de la région Amoron’i Mania. Les moyens disposés par les producteurs conditionnent ce type d’apiculture professionnel selon RASAMIZAFY et RANDRAMBAHOAKA (2006), ANTONIN (2011), GIZ(2015).

Promotion de l’exportation de miel

                Suite à l’embargo répétitif frappé sur le miel malgache, de nombreuses études sont menées pour promouvoir son exportation. En 2003, un atelier intitulé « Promouvoir l’exportation du miel de Madagascar » a été réalisé par AFDI, FERT, Intercoopération/SAHA, La Pépinière de la Mania. Les points de vue lors de l’atelier ont été tout d’abord la valorisation des miels de cueillette et des miels issus de la production traditionnelle par leur destination sur le marché national, la vision d’un marché rémunérateur pour promouvoir une production de qualité donc de l’importance de l’identification des régions productrices et de la réalisation d’un état de lieu. Mais rechercher à développer et améliorer le marché national avec de miel de très bonne qualité a été soutenu par CITE en 2009 que cet effort laisse une stratégie d’ouverture des marchés internationaux. Ensuite en 2004, deux rapports réalisés par CITE ont exposé l’étude de la filière apiculture en vue du développement de l’exportation. L’un présente le circuit de la commercialisation des miels au marché national d’Antananarivo et l’autre avance des recommandations à envisager pour sa faisabilité. Une étude menée par la Banque Mondiale en 2016, concernant l’Agriculture et Développement Rural à Madagascar a parlé de la rareté des débouchés à l’exportation des produits de l’élevage tel que le miel. Telle étude a annoncé les principaux problèmes qui sont les considérations sanitaires sur les produits et que suite à la tenue de mesures de respect des normes d’hygiène et de salubrité requises, de mise en place de dispositif de traçabilité et de formation technique des acteurs dans divers volets du processus d’exportation, l’embargo de l’Union Européenne sur le miel de Madagascar a été levé en 2011. Cette étude insiste sur l’importance de la valeur du miel monofloral qui est un produit d’exportation à haute valeur.

Indicateur géographique

a) Localisation géographique : La situation géographique influe sur la production et la commercialisation des miels. Les infrastructures représentent comme indicateurs essentiels déterminant la capacité des acteurs, en premier lieu, d’accéder aux intrants de production, et en second lieu d’accéder aux marchés (NANA TOMEN, 2014). La Banque Mondiale (2011) a affirmé que les zones les plus accessibles placent des niveaux de productivité nettement plus élevés que celles les plus reculées et a estimé l’insuffisance d’incitation d’investissement dans l’augmentation de productivité dans ces zones plus enclavées. Cela représente ainsi une force pour les communes traversées par la RN4 tant au niveau de productivité qu’au niveau commercial particulièrement. Plus les apiculteurs se situent à proximité de la Route Nationale plus ils ont l’opportunité sur l’écoulement de leur produit et offre un prix important par rapport aux zones éloignées (Katsepy, Mitsinjo, Mariarano) dont le coût de transport est élevé et les miels sont achetés à bas prix mais ces zones représentent par contre des zones potentiellement productrices en termes de ressources. Ce résultat est ainsi conforme aux analyses du SRAT que malheureusement dans les zones productrices sont souvent dans des parties enclavées. En fait, les prix du marché à Majunga (cf. Annexe 18) diffèrent par la localisation dans la ville selon RANARIJAONA, et Al en 2016. Un autre cas par exemple pour la région Analamanga, sa situation géographique facilite l’écoulement de ses produits maraichers sur des marchés potentiels solvables et dans les régions voisines et aussi dans les provinces (RANAIVOSON, 2010). La situation géographique influe également sur la valorisation des miels comme l’insiste JEAN (1988) sur l’importance de la valorisation des miels de cru et des miels de pays dans son ouvrage, afin de les distinguer des miels provenant d’autres origines. En effet 6 types de miels sont dénommés dans la région Boeny et sont proposés pour l’appellation des miels à Madagascar (cf. Annexe 19)
b) Milieu naturel de haute valeur : L’ensemble du territoire de la région Boeny présente des plantes à potentialité mellifères typiques et endémiques. La région a donc tous les potentiels de produire des miels forts. Le satrana (Bismarckia nobilis) est l’un des ressources potentielles comme il se rencontre dans toute la région et si toute la partie occidentale de l’île en est productrice, Boeny présente les zones principales mieux adaptées en cette ressource (SRAT, 2016). Quant au jujubier (Zyziphus), cette ressource apicole est aussi présente dans toutes les zones de la région (cf. Carte 2). Comme le miel issu du palissandre (Dalbergia sp.) est catégorisé comme miel de cru, cette ressource apicole domine dans les zones d’Ankarafantsika. Les mangroves (Avicennia marina), ressources très intéressantes à la filière miel, ont connu une disparition annuelle de 9500 ha, Boeny fait partie les plus importantes de Madagascar. Cela est dû au changement climatique et à l’exploitation humaine de ces ressources. La production importante de miel monofloral est possible dont la Banque Mondiale a montré en 2016 la valeur de ce dernier pour l’exportation. Grâce à ces potentiels, une démarche sur la labellisation des miels a été initiée dans la région avec l’appui du GIZ pour le renforcement de leur valeur ajoutée et les miels contrôlés qui ont suivis les exigences physico-chimiques et issus des zones de production de la région sont déjà certifiés conformes aux produits « Miels de Boeny » (ANDRIAMAMONJY, 2017). En plus de cela, l’utilisation des insecticides et des pesticides dans la ville et dans les zones rurales est très rare selon BIEGER & BIODEV (2015) et RANARIJAONA et Al (2016), ces pratiques permettent de certifier le miel de Boeny parmi les miels biologiques. Des propriétés de chaque miel à forte typicité en provenance de la région vendu sur le marché international est présenté dans l’Annexe 20.

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Table des matières

RESUME
ABSTRACT
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES GRAPHES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION
1 MATERIELS ET METHODES
1.1 Matériels
1.1.1 Justification du thème
1.1.2 Organisme d’appui
1.1.3 Justification de la zone d’étude
1.1.4 Fondements théoriques
1.1.5 Etat de l’art
1.2 Méthodes
1.2.1 Phase exploratoire
1.2.2 Enquêtes auprès des acteurs de la filière
1.2.3 Phases de traitement des données
1.2.4 Démarches spécifiques pour chaque hypothèse
1.3 Limites d’études
1.4 Chronogramme des activités
2 RESULTATS
2.1 Potentialités de la filière miel de la région Boeny
2.1.1 Zones mellifères et bassins de production
2.1.2 Caractérisation des pratiques apicoles
2.2 Evolution de la filière
2.2.1 Cartographie de la chaine de valeur miel de Boeny
2.2.2 Corrélation des acteurs
2.2.3 Analyse des coûts
2.3 Stratégie
2.3.1 Analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
2.3.2 Analyse de système de production
3 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 Discussions
3.1.1 Potentialité apicole
3.1.2 Evolution de la filière
3.1.3 Stratégie pour la filière
3.2 Recommandations
3.2.1 Au niveau de la potentialité
3.2.2 Performance des acteurs
3.2.3 Système de production
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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