Productivité agricole en Afrique subsaharienne

L’Afrique subsaharienne est la seule région du monde dans laquelle la production agricole par habitant a baissé au cours des 25 dernières années. Plus de 60% de la population active en 2004 et qui exploitent une superficie totale de 2 544 milliards d’hectares de terres émergées vivent dans l’extrême pauvreté et dans l’insécurité alimentaire. La constatation de ce fait nous pousse à analyser le problème de stagnation de la production agricole sous l’angle de la productivité agricole. Certes, aux yeux des leaders africains, l’agriculture est devenu le moteur du développement économique surtout dans le cadre du Programme d’Ajustement Structurel (PAS) où la Banque mondiale préconise de placer le secteur agricole au centre des efforts de développement pour pouvoir atteindre l’objectif consistant à réduire de moitié, d’ici 2015, la proportion de la population vivant dans une extrême pauvreté et souffrant de la faim, mais une composante majeure de cette vision nécessite l’amélioration de la productivité des facteurs dans le domaine agricole notamment le travail, le capital et le sol. Il faut aussi reconnaître que le succès ou l’échec d’une tentative d’amélioration de la productivité se trouve dans le cadre de la politique agricole menée par le pouvoir public.

L’importance de la productivité agricole dans le développement du secteur agricole de l’Afrique subsaharienne

Avant d’approfondir notre problématique posé précédemment, il est tout à fait judicieux de parler tout d’abord de l’importance de le productivité agricole dans le développement du secteur agricole en Afrique subsaharienne en ce sens quel‘amélioration de la productivité des facteurs comme la main d’œuvre, le sol et le capital constitue le pilier de l’amélioration du bien être et du niveau de vie des paysans et leur permettant de se mobiliser pour développer le secteur agricole.

Définition et approche théorique de la productivité

Définition
Etymologiquement, le terme « productivité » vient du latin « producio » qui veut dire allongement, prolongation (du temps), construit à partir de « pro » ou en avant et de « ducere » qui signifie conduire. La productivité est le fait d’être productif et en science économique la productivité est le rapport entre une production de bien et service et les moyens qui ont été nécessaires pour sa réalisation (humains, énergie, machines, matières premières, etc …). Elle mesure l’efficacité avec laquelle une économie ou une entreprise utilise les ressources dont elle dispose pour fabriquer des biens ou offrir des services.

Approches théoriques de la productivité 

Les néo-classiques
Les économistes néo-classiques considèrent que la productivité joue un rôle essentiel dans la détermination de la demande de travail : la demande de travail (des entreprises) dépend de la comparaison entre le salaire (qui se détermine sur le marché du travail) et la productivité marginal du travail (la productivité du dernier travailleur embauché). L’entreprise embauche tant que le salaire est inférieur à la productivité marginale du travail. Autrement dit l’entreprise est parfaitement rationnelle et n’est demandeur de travail que si la productivité marginale du facteur (en générale égale à la recette apportée à l’entreprise par l’emploi d’une unité nouvelle de facteur) est au moins égale au coût, c’est-àdire au salaire ou à l’intérêt. Plus la productivité marginale d’un facteur augmente, et plus le total des emplois de ce facteur est susceptible d’augmenter, donc plus la part réservée à ce facteur dans le revenu doit croître. Cette analyse théorique précise aussi que la firme doit limiter le coût marginal d’une production supplémentaire, c’est-à-dire le total des rémunérations de facteurs ; au niveau total des productivités relatives à cette production supplémentaire. C’est la logique même, si la firme cherche à rendre son profit maximum. Mais le problème reste entier en ce qui concerne la fixation des rémunérations elles-mêmes, fixation qui s’effectue au plan macroéconomique. Cette détermination fait intervenir encore la productivité. C’est en effet un fait évident qu’un accroissement de la productivité dégagé grâce à un accroissement d’égale importante des quantités de facteurs employés ne peut donner lieu à un surplus de rémunération. Autrement dit, ce n’est que dans la mesure où la productivité d’ensemble des facteurs augmente, que la rémunération globale de ces facteurs peut croître, en supposant que le prix du produit vendu reste le même.Si tous les titulaires de facteurs, c’est-à-dire les « partenaires sociaux », désirent simultanément accroître leur rémunération, et que le taux de croissance de productivité ne soit pas suffisant, cet accroissement ne peut se faire qu’au détriment du prix du produit, c’est à-dire au détriment du consommateur qui subit l’inflation. C’est la raison pour laquelle le politique économique fait une obligation aux salariés de ne pas réclamer une hausse de leur salaire plus forte que l’augmentation de la productivité globale.

Théorie du capital humain (G Becker et Schultz)
Cette théorie énonce que le formation accroît la productivité du travail, ce qui permet d’escompter un salaire plus élevé. Le choix de la durée de la formation dépend des rendements futurs escomptés, et bien entendu du taux d’actualisation retenue pur comparer les « dépenses présentes » et des « revenus futurs ». Il s’agit d’une question de rationalité individuelle. Pour expliquer les différences sociales observables, Gary Becker indique que le jeune issu d’un milieu défavorisé sait qu’il aura plus de difficulté et il intègre cette prise de conscience dans son calcul. On pourrait ajouter qu’un taux d’actualisation est probablement plus élevé, ce qui réduit la valeur actuelle des revenus futurs (la préférence pour le présent est plus grande parce que la situation initiale est moins favorable). Pour aller plus loin il faut distinguer deux types de capital humain : le capital humain général qui est non spécialisé et transférable d’une entreprise à l’autre, le capital humain spécifique qui est lié à des compétences propres d’une entreprise. Le capital humain général est caractérisé par le diplôme et par l’expérience professionnelle (mesurée par l’âge le plus souvent) et le capital humain spécifique est mesuré par l’âge et la durée de présence dans l’entreprise. La rationalité des comportements évoqués par Becker vaut bien entendu pour les deux formes. Pour la deuxième elle repose sur le choix fait par le salarié d’étapes de carrière, c’est-àdire de parcours plus ou moins valorisant (la réputation des établissements joue un rôle essentiel) .

Qu’est ce que la productivité en agriculture ? 

La productivité est toujours un rapport entre la production réalisée et les quantités de facteurs de production utilisée pour l’obtenir. La productivité est une grandeur qui permet de mesurer l’efficience d’un processus de production. Un processus est une combinaison de moyens de production (terre, capital) auxquels on applique une certaine quantité de travail, pour créer une nouvelle richesse. Or, ces processus de production dans l’agriculture sont complexes ; c’est pourquoi on utilise les concepts de système de culture et système d’élevage pour décrire et les comprendre. La productivité s’applique donc à un système et non à une pratique ou à une culture isolée. Il s’agit de mesurer la richesse crée grâce à un mode de production donné pour tenir compte de toutes les interactions liées aux assolements et aux rotations entre autres et des pratiques réelles des agriculteurs qui, à l’échelle de leur système de production ; raisonnant quotidiennement de façon globale. La production est mesurée en valeur, en mobilisant le concept de valeur ajoutée brute (VAB). Celle-ci représente la richesse créée par l’agriculteur. Pour un système de culture donné (SC), la valeur ajoutée brute ou VAB, est le produit brut (PB) diminué des consommations intermédiaires (CI)

VAB = PB – CI

Le produit brut (PB) traduit la valeur de la production annuelle finale. Il s’applique aux quantités produites finales sur l’ensemble de la surface totale consacrée au système de culture étudié, multipliées par le prix unitaire de chaque produit ou sous-produit ; quelque soit leur destination (PB = production finale annuelle x prix unitaires). Les consommations intermédiaires sont des biens et services intégralement détruits au cours d’un cycle de production. Il s’agit pour « les biens » des semences, des plants, des engrais, des pesticides et du carburant achetés ; les « services » sont les prestations que l’agriculteur ne peut pas réaliser lui-même faute de savoir faire, de technicité ou d’équipements. Cette richesse créée (VAB) rapportée à un facteur, en l’occurrence à la quantité de force de travail investie mesurée en homme-jour (HJ), ou bien encore à la quantité de terre mobilisée (hectare), permet de mesurer respectivement la productivité du travail (VAB/HJ) et de la terre (VAB/hectare) pour le système de culture ou le système d’élevage considéré.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : L’lMPORTANCE DE LA PRODUCTIVITE AGRICOLE DANS LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRICOLE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Chapitre I : Les notions essentielles sur le concept de productivité
Section I: Définition et approches théorique de la productivité
1. Définition
2. Approches théoriques
a. Théorie néo-classique
b. Théorie du capital humain (G Becker et Schultz)
Section II : Les mesures et les différents types de productivité
1. Les différents types de productivité
a. La productivité du travail
b. La productivité du capital
c. La productivité globale des facteurs
d. Qu’est ce que la productivité en agriculture ?
e. La différence entre productivité et d’autres concepts
2. La mesure de la productivité
3. Le concept de gain de productivité
4. La place de la productivité dans la science économique
Chapitre II : L’amélioration de la productivité agricole : moteur du développement du secteur agricole
Section I : Analyse de la productivité agricole en Afrique subsaharienne
1. Description rapide de l’évolution de la production agricole (1992 – 2001)
2. Analyse de la productivité sous l’angle de la défaillance des facteurs de production
a. Le facteur travail ou la main d’œuvre dans le secteur agricole
b. La faible productivité du sol
Section II : Pourquoi l’amélioration de la productivité est une nécessité absolue pour le développement du secteur agricole ?
1. L’insécurité alimentaire et la productivité agricole
2. Le revenu des ménages ruraux et la productivité agricole
3. L’investissement agricole et la productivité agricole
4. L’accroissement de la productivité agricole et sa contribution à la réalisation de l’équilibre des finances publiques
5. L’amélioration de la productivité agricole et la diffusion de l’information au niveau du secteur agricole
Partie II : LE PROCESSUS D’ELABORATION ET L’EXECUTION DES POLITIQUES AGRICOLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE N’ONT PAS VRAIMENT ETE ORIENTES VERS L’AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE AGRICOLE
Chapitre I : Analyse critique des politiques agricoles en Afrique subsaharienne
Section I : Les notions essentielles sur le concept de politique agricole
1. Définition
2. Le processus d’élaboration d’une politique agricole
3. Les instruments d’une politique agricole
Section II : Défaillance des politiques agricoles en Afrique subsaharienne et son impact sur la productivité agricole
1. La négligence de la recherche agricole, le cas de Madagascar
a. Etat des lieux de la recherche agricole en Afrique subsaharienne
b. La recherche agricole à Madagascar est encore embryonnaire
2. La précarité de la formation agricole et le fléau de l’analphabétisme
3. Un état de santé précaire
4. Des programmes d’électrifications rurales quasi-inexistantes
5. Des programmes d’adduction en eaux potables insuffisantes
6. Des efforts considérables à faire dans l’investissement en équipement agricole
7. Quasi-inexistence de subventions aux agriculteurs
a. Subventions de prix aux producteurs
b. Subventions aux intrants
8. Les difficultés d’accès aux crédits
a. Les défaillances du crédit rural à Madagascar
b. La baisse de l’aide publique au développement pour le secteur agricole
9. Les goulots d’étranglement et l’insécurité foncière
10. Négligence de la dimension environnementale
Chapitre II : Les stratégies à adopter pour l’amélioration de la productivité agricole en Afrique subsaharienne
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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