Production nationale du riz
Le riz est la troisième céréale produite dans le monde, après le blé et le maïs. Cependant il s’échange très peu sur le plan international, car seulement 7 % de la production est vendue sur ce marché (DPSAA, 2010). Selon le même auteur, le Burkina Faso présente une consorrunation du riz en constante augmentation alors que la production nationale de riz ne couvre à peine que 47 % des besoins de la population. Les données sur le potentiel rizicole indiquent une superficie exploitable de 500 000 ha de bas-fonds dont moins de 10 % seulement seraient mis en valeur (DGPER, 2009). En effet, la production du riz se fait dans plusieurs zones du pays. Chaque zone contient des plaines qui peuvent être aménagées ou non aménagées.
Au Burkina Faso, la production de riz se fait selon trois modes bien distincts : la riziculture irriguée, la riziculture de bas-fond et la riziculture pluviale stricte.
La riziculture irriguée
Elle a été introduite dans les années 60 au Burkina Faso, et constitue le mode le plus performant de production de riz dans le pays. La riziculture irriguée occupe en moyenne 23 % des superficies rizicoles sur la période 1984-2009 et fournit près de 53 % de la production nationale en riz (DGPER, 2009). Avec des rendements de 4 à 7 tonneslha, elle se caractérise par la maîtrise totale de l’eau permettant la double culture annuelle. Le Burkina Faso possède sept (7) grandes plaines aménagées avec maîtrise totale de l’eau. Ce sont Sourou, Bagré, Barna, Banzon, Mogtédo, Karfiguera, Douna. Elles couvrent à elles seules plus de 5 937 ha.
La riziculture de bas-fond
La riziculture de bas-fond est la forme traditionnelle de riziculture la plus pratiquée au Burkina Faso dans toutes les régions du pays. Elle se fait, soit dans des sites sans maîtrise de l’eau (bas-fonds traditionnels non aménagés), soit dans des sites avec maîtrise partielle de l’eau (bas-fonds aménagés simples ou bas-fonds améliorés). Avec 67 % des superficies totales exploitées en riz, les bas-fonds fournissent 42 % de la production nationale en riz, avec un rendement moyen variant de 1,3 t/ha (bas-fonds non-aménagés) à 2,5 tlha (bas fonds aménagés) mais le potentiel est de 4 t/ha pour les bas-fonds aménagés (DGPER, 2009).
La riziculture pluviale stricte
Selon la DGPER (2009), la riziculture pluviale stricte, occupe 10 % des superficies destinées au riz et fournit 5 % de la production nationale en riz avec un rendement moyen de 1 T/ha. Cependant, elle pourrait être d’un grand apport pour la production nationale, si elle était insérée dans le système de rotation culturale, en particulier dans les zones cotonnières. Ce type de riziculture est adapté aux régions du Burkina Faso où la pluviométrie annuelle atteint ou dépasse 800 mm .
Importance de la consommation du riz au Burkina Faso
Au Burkina Faso, la consommation du riz ne fait qu’évoluer d’année en année. Elle a évolué de 14 kg/habitantl an en 1996 à 25 kg/habitant/an en moyenne en 2006 (BADINI et al., 2008). Ces mêmes auteurs ont évalué les besoins de consommation à 350000 tonnes en 2007 alors que la production nationale était en moyenne de 100000 tonnes. Egalement, BASSOLE (2011) a estimé, en 2011, les besoins de consommation à plus de 400 000 tonnes de riz décortiqué, ce qui équivaut à environ 550000 tonnes de paddy. Toutes ces études confirment la constante augmentation de la consommation du riz qui est plus rapide que l’accroissement de la production. Le déficit en besoin du riz se traduit par l’accroissement des importations. Ainsi, en 1996, les importations qui étaient d’environ 100 000 tonnes, sont passées à plus de 300000 tonnes en 2006. L’importation du riz, chaque année occasionne d’importantes sorties de devises, en moyenne 19 milliards de F CFA (YERSIN, 2006). De ce fait, le riz importé devient plus important en quantité et plus accessible que le riz local constituant, ainsi une contrainte à sa consommation. L’étuvage se révèle être la voie de la promotion de la consommation du riz local car plus de la moitié du riz local produit est étuvé (DOPER, 2010). Cependant pour UNE-RIZ (2012), l’étuvage a été une solution d’écoulement du riz local. Aussi HOUSSOU (2002), montre que l’étuvage du riz paddy est une opération qui entraîne des modifications physicochimiques et organoleptiques avantageuses du point de vue nutritionnel. Ces modifications impactent positivement la qualité nutritionnelle et organoleptique du riz (FAO, 1987). L’étuvage peut améliorer la qualité du riz étuvé par réduction du taux de brisure (RAMATOU et al., 2012). Ainsi, grâce à la plus grande dureté du riz étuvé, il se conserve mieux et absorbe moins l’humidité du milieu ambiant. En conséquence, le riz étuvé participe à l’arrêt de la prolifération des spores de champignon et du développement d’insectes (PABSO, 2009). Selon YERSIN (2006), l’étuvage du riz augmente la qualité culinaire du riz, car le riz étuvé cuit est plus ferme, moins collant et les pertes à la cuisson sont réduites. L’étuvage augmente également la valeur nutritionnelle du riz du fait de la diffusion des vitamines et les sels à l’intérieur du grain (LESTIENNES et al., 2003). Les vitamines impliquées sont principalement les thiamines (KYRISTSI et al., 2011; PARNSAKHON ET NOOMHORM, 2008). Cela le rend ainsi 2 à 3 fois plus riche en vitamines que le riz blanc. Il constitue également une activité rémunératrice pour les femmes (HEMA T, 2013). Nonobstant les avantages présentés par l’étuvage du riz, il existe quelques inconvénients. Nous pouvons citer la coloration du grain qui revêt une teinte ambrée ou dorée (YERSIN, 2006), et un goût plus prononcé (FAO, 2012). Ces aspects ne sont pas toujours bien appréciés par les consommateurs. Par ailleurs, le coût du riz étuvé est plus élevé que le riz non étuvé. Malgré son coût, qui varie de 113 F/kg en 2009 et 128 FCFA le kg en 2010 (BASSOLE et al., 2010), le riz étuvé reste une alternative pour la consommation du riz local. Avec l’évolution des modes de consommation, le riz étuvé a un marché puisque les quantités vendues croissent d’année en année. UNE-RIZ (2012), justifie cela par la quantité totale des ventes qui était de 1401 tonnes en 2011, est passée à 2005 tonnes en 2012.
Principales zones d’étuvage du riz
L’étuvage du riz est une technique qui consiste à ré-humidifier le riz paddy, puis à effectuer un traitement à la vapeur et enfin sécher le riz paddy étuvé avant le décorticage. Selon la DOPER (2010), cette activité est essentiellement menée par les femmes. Celles-ci sont rencontrées sur presque tous les sites rizicoles aménagés. Elles sont, soit organisées en groupements et en unions, soit elles travaillent individuellement (BASSOLE, 2011). Par ailleurs, l’auteur dénombre 8 principales Unions de groupement qui sont; Barna, Bagré, Banzon, Niassan, Fouzan, Douna, Mogtédo, Karfiguéla. Chaque groupement étuve différentes variétés à des quantités variables. Une synthèse des données provenant de l’UN -RIZ (2012) .
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : Revue bibliographique
1.1 Production nationale du riz
1.2 Importance de la consommation du riz au Burkina Faso
1.3 Principales zones d’étuvage du riz
1.4 Procédés d’Etuvage
1.4.1 Système d’approvisionnement en riz paddy des étuveuses
1.4.2 Principales pratiques d’étuvage
1.4.2.1 Le vannage
1.4.2.2 le lavage /Triage
1.4.2.3 Egouttage
1.4.2.4 Trempage/ Egouttage
1.4.2.5 Passage à la vapeur
1.4.2.6 Séchage
1.4.2.7 Usinage du riz paddy
1.4.2.8 Nettoyage
1.4.2.9 Triage
1.4.2.10 Conditionnement/ Emballage
CHAPITRE II : Matériel et méthodes
II.1 Identification des sites d’étude
II.2 Réalisation de l’enquête
II.3 Traitement des données
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSIONS
III.1 Caractéristiques des sites d’étuvage enquêtés
111.2 Organisation de la production
111.3 Principaux procédés d’étuvage identifiés
111.3.1 Principales pratiques d’étuvage
111.3.1.1 Trempage
111.3.1.2 Passage à la vapeur
III .3.1.3 Séchage
111.3.2 Principaux diagrammes d’étuvage
III .4 Equipements et matériels utilisés sur les sites d’étuvage
III.5 Variétés étuvées et préférences des consommateurs
111.5.1 Variétés étuvées par site
III.S.2 Appréciations de l’aptitude des variétés à l’étuvage
111.5.3 Appréciations culinaires
I1I.S.4 Comparaison entre riz étuvé et riz blanc
III.S.s Avantages de l’étuvage
I1I.6 Perception des étuveuses sur les opérations les plus contraignantes
I1I.7 Aperçu des charges de production du riz étuvé
111.8 Recommandations au PPAAO pour améliorer les pratiques d’étuvage du riz et de la consommation sur les sites au Burkina Faso
111.8.1 Appui au développement organisationnel étuveuses et d’amélioration des relations avec les organisations de producteurs
111.8.2 Appui technique
111.8.3 Appui financier
111.8 .4 Appui matériel
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES
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